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Nina voit bien la grimace du jeune homme, mais elle se doit de donner toutes les informations afin qu'on ne vienne pas lui reprocher d'avoir faillit à sa tâche. C'est pourquoi elle lui tend quand même la feuille avec de nombreux exemples de mots code afin d'arrêter les jeux. Les deux propositions font esquisser un sourire amusé à Noah, rappel d'un pays d'où il venait aussi.

- Dans ce genre là.

Si cela amuse la maitresse, elle n'en laisse rien voir, sans doute trop habituée aux questions ou remarques des clients. D'ailleurs, elle quitte enfin son fauteuil pour venir s'appuyer sur le devant du bureau alors qu'elle fait une présentation un peu plus large. Un maitre ou une maitresse que Loukas avait loisir de choisir, parmi ceux étant encore disponible évidemment. Ce qui était normal puisqu'il payait pour cela. Laissant alors la personne choisie l'aider à exprimer ses envies ou ses pulsions, peu importe ce qu'elles étaient. Avec certaines règles, bien entendu.

" Te donner les informations du fonctionnement des lieux ne t'oblige à rien. Voir et se renseigner ne te force pas à signer quelque contrat que ce soit. "

La voix de la jeune femme est un peu sèche, trouvant déplaisant le ton employé par Loukas alors qu'elle ne faisait que son travail encore une fois. S'il voulait lui faire perdre son temps, alors elle préfèrerait s'occuper d'un vrai client. Mais, elle retient ses pensées devant le propriétaire des lieux et donc son patron. Pinçant simplement légèrement des lèvres.

" Ici, aucun client ne couche avec son maitre ou sa maitresse. Payer pour ce genre de chose se nomme de la prostitution et ce n'est pas ce que nous vendons. Bien sur, tu peux recevoir du plaisir, mais jamais une maitresse ou un maitre ne retirera ses vêtements ou n'offrira son corps. "

Enfin, normalement en tout cas. Noah ne tenait pas à faire de la prostitution non plus. Son regard croisa d'ailleurs celui de Loukas, un peu insistant cette fois, alors qu'il disait être gay. La maitresse hausse un sourcil et reprend sa feuille en retournant à sa place.

" C'est dans une play room que tu aurais du l'emmener directement Noah. J'imagine donc que je n'aurais pas de contrat à sortir. "

L'Australien hoche légèrement la tête et se penche un peu vers le blond avec un sourire en coin.

- As tu pleinement satisfait ta curiosité ? Ou veux tu savoir d'autres choses ?

Noah se ferait un plaisir de lui répondre ou lui faire découvrir d'autres choses. Et puis, Loukas lui plaisait beaucoup, donc s'il cherchait une nuit un peu brusque, il le ferait volontiers.

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Il n'a jamais été question de signer un contrat. Quand il a voulu sortir ce soir, c'était pour boire un verre et rencontrer des nouvelles personnes. S'il a atterri ici, disons que c'est par la force des choses ou parce qu'un type lui en a parlé et qu'il a voulu en savoir davantage. Il n'aurait pas cru se retrouver devant une femme peu vêtue, lui expliquant tout un fonctionnement d'une pratique inconnue aux yeux de beaucoup. Comme il le dit, il est là pour voir et non pour tenter quoi que ce soit.

La maîtresse des lieux semble mécontente du ton employé par Loukas, par son ignorance aussi. à croire qu'il fait exprès de lui faire perdre son temps, quand il n'a jamais demandé à venir ici. C'est ce Noah qui l'a entraîné dans cette pièce, devant cette Nina. Ils auraient pu se contenter d'un tour du pâté de maison et de quelques mots échangés, sans venir embêter la pauvre dame qui se retient de l'étriper.

Il comprend mieux le délire des donjons. Elle aurait dû dire ça dès le départ, que ce n'était pas une chambre d'hôtel comme il en a déjà vu, mais des salles spécialisées. Loukas hoche la tête, n'osant pas couper la parole à Nina. Il n'avait pas non plus l'intention de payer pour coucher, lui-même n'étant pas une prostituée. Il part du principe où c'est un acte consentent et désiré, par l'un et par l'autre, sans que ce ne soit une question d'argent ou de dépense.

Avant d'aller trop loin dans les échanges, Loukas avoue aux deux personnes présentes être gay. Donc, pas de maîtresse pour lui. Au lieu de quoi, son regard se porte sur le seul homme de la salle. Nina doit bien se moquer de Noah, mais elle a perdu son temps, effectivement.

- Je ne suis jamais satisfait.

Chuchote le blond à l'intention de son aîné, ne voulant pas vraiment que la maîtresse de la pièce l'entende.

- Madame Nina, Noah, je crois que je ne suis pas au bon endroit. Je ne voudrais pas l'empêcher de perdre un client.

Il sourit à la demoiselle, avec cette pointe d'insolence à la bordure des lèvres. Il n'a rien contre Nina, mais elle n'est clairement pas faite pour lui. Loukas se lève de son siège, s'inclinant poliment devant Nina comme pour s'excuser d'avoir été turbulent ou arrogant. Ce n'était pas dans ses intentions de l'agacer ou de la faire grincer des dents.

- Je ne suis pas une prostituée et je n'en cherche pas non plus. Pour moi, le sexe ne devrait pas être une question d'argent, mais d'un plaisir partagé. Que ce soit plus violent ou plus doux.

C'est un point qu'il doit préciser, pour ne pas qu'on le catalogue ou le méprise d'une certaine façon. S'il veut tester une play room, il fera ce qu'il faut pour. Et dans les règles, bien sûr. L'indiscipline ça va un temps, mais faut aussi savoir être raisonnable et attentif.

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Les informations données, le jeune homme semble comprendre un peu plus ce qu'était cet endroit et la maitresse qu'il ne serait sans doute pas intéressé. Ce n'était pas si grave en soit, parce que ce n'était pas du goût de tous après tout. Seulement, elle n'appréciait pas le ton qu'il avait prit pour lui répondre et cela devait se sentir. Elle reprend donc sa feuille et retourne à sa place dans son fauteuil pour la ranger. Comme elle le dit, au moins, elle n'aura pas de contrat à préparer. C'était toujours bien d'avoir des nouveaux clients, mais toute la paperasse.. Si elle pouvait s'en passer !

Noah lui demande alors s'il a satisfait sa curiosité après un simple hochement de tête sur le fait de le mener aux play rooms. Bien sur, il le ferait avec grand plaisir, mais la curiosité de quelques paroles d'un client trop alcoolisé l'avait d'abord fait descendre vers le donjon. Nina fait mine de ne pas entendre les paroles de Loukas alors qu'il le fait en chuchotant et Noah sourit un peu plus amusé, tendant une main vers son visage pour laisser ses doigts effleurer sa mâchoire.

- Alors n'hésite pas à me demander ce que tu veux, je ferais mon possible pour te satisfaire.

Réponse volontairement à double sens, tout comme celle de Loukas l'avait laissé entendre après tout. Il le relâche et le laisse se lever pour s'incliner poliment.

- Rassures toi, elle n'avait pas de rendez vous prévu pour le moment, donc tu ne lui fais rien perdre. Puis, elle fait un peu froide comme ça, mais en réalité, elle est très gentille.

Un regard vers la maitresse, qui ne peut s'empêcher d'esquisser un fin sourire l'espace d'une seconde. Avant de retrouver son sérieux. Une fois la porte du donjon passé, ils devaient prendre leur rôle au sérieux. Pourtant, elle perd son masque aux paroles suivantes de Loukas, ayant l'impression de l'avoir un peu blessé dans ses paroles.

" Je n'ai pas voulu sous entendre que tu l'étais non plus. Et je suis persuadée que tu saura trouver un partenaire à la hauteur de tes attentes, ici ou ailleurs. "

Elle lui offre un regard plus doux cette fois, s'en voulant un peu d'avoir été peut être un peu trop brusque pour le jeune homme, avant de retrouver son air plus sévère en rangeant son classeur. Désignant la porte à Noah, qui se lève donc enfin de son fauteuil en sortant son paquet de cigarettes. Il en cale une autre ses lèvres le temps de trouver un briquet, mais ne l'allume pas dans l'immédiat.

- Est ce que je peux t'offrir quelque chose à boire ?

Retournant vers la porte, il l'ouvre pour faire signe à Loukas de passer le premier. Repassant la petite lumière du rouge au vert et saluant poliment maitresse Nina avant de refermer derrière eux. Observant le jeune homme à ses côtés tout en allumant sa clope, avant de tirer dessus et souffler la fumée sur le côté.

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Loukas s'est précipité tête la première dans cet endroit en s'interrogeant sur son utilité, sa praticité. Désormais, il est au courant du déroulement des événements à travers ces pièces. Les instruments dans son dos parlent pour eux, il n'a pas besoin d'explication plus détaillées pour savoir à quoi ils peuvent bien servir. En réalité, il n'est pas prêt à vouloir le savoir, non pas qu'il soit fermé à cette pratique, mais ce n'était pas dans ses plans de la soirée. Un temps de réflexion ne serait pas mal venu, d'après lui. Qu'il sache jusqu'où il est capable d'aller, de se perdre et s'il saurait revenir à la réalité par la suite.

- La question est de savoir jusqu'où tu es prêt à faire ton possible pour me satisfaire.

Toujours dans la délicatesse, sous des propres alambiqués. Le blond ne fait plus tellement attention à Nina et cette histoire de contrat. Ses yeux encrés à ceux de l'homme, ses doigts se retirant de sa mâchoire avant qu'il ne décide de se lever du siège. Il reste poli, Loukas, dans une révérence respectueuse envers la femme qui lui a donné les informations du donjon.

- Je n'en doute pas, c'est moi qui suis inculte. Pardon si j'ai été énervant avec mes propres ou mes questions, ou un peu des deux en fait.

Il s'excuse, n'ayant pas eu l'intention d'être vexant ou de la froisser en répondant d'une franchise agaçante. L'Australien ne se rend pas toujours compte qu'il parle avant de réfléchir, quand il pourrait tourner sept fois sa langue dans sa bouche. Mûrement travaillé ou pas, Loukas informe la maîtresse et le propriétaire du bar qu'il n'est pas comme ça. Ni prostitué, ni à leur recherche. L'argent, c'est bien pour les consommations au comptoir, peut-être pour louer des services de professionnel, mais pas pour le sexe.

- Je ne m'inquiète pas pour le partenaire.

Façon de dire qu'il plaît, par son physique ou son caractère, son côté impudent ou sarcastique, ses petites blagues ou son rentre-dedans. Nina leur indique la sortie, pendant que Noah récupère son paquet de clope. Le blondinet sourit, s'attendant à voir la femme le gronder à nouveau.

- Si c'est toi qui offres.

C'est un oui. Le sale gosse passe la porte qu'on lui ouvre et se retrouve à nouveau dans ce couloir à la décoration dans les tons violets, avec les cadres aux images équivoques.

- Je ne suis pas réticent à revenir ici, mais si j'ai le choix du maître, je préfère que ce soit quelqu'un dans mon goût. Toi, tu préfères les hommes ou les femmes?

Sa langue fouette l'air avec aisance, les paroles se déversant comme de l'acide. Il n'est pas prude ou innocent, pas totalement en perdition non plus.

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Noah propose de faire son possible pour le satisfaire, effleurant la ligne de sa mâchoire du bout des doigts. Clairement, il abandonnerait n'importe quel partenaire pour une nuit entière avec le mignon Loukas. Ce petit élan sauvage dans le fond de ses yeux l'attire bien plus que cela ne devrait l'être. Sa réponse l'amuse un peu plus et il se penche dans sa direction pour répondre plus bas.

- Bien plus loin que tu ne pourrais l'imaginer.

Finalement, sa main s'écarte pour le laisser se lever et il se redresse sur son fauteuil en le regardant et l'écoutant. Nina reprend brièvement la parole après les excuses du plus jeune, sachant bien admettre ses tords contrairement à ce qu'il aurait pu laisser paraitre aux premiers abords. Avant de dire qu'il ne s'inquiétait pas tellement du partenaire. Assurément qu'il devait en attirer des mecs plus ou moins réglo vu son physique et le peu de son tempérament qu'il avait laissé voir pour le moment.

Le propriétaire ne reçoit aucune oeillade ou aucun commentaire sur le fait de sortir une cigarette alors qu'il n'a pas encore les pieds hors de la pièce, mais au moins il attend d'avoir fermé la porte derrière eux pour l'allumer. Un simple respect de principe, sachant bien que ce n'était pas autorisé de fumer dans les salles du donjon et ne s'offrant le droit qu'à lui même de le faire dans le couloir déjà. La proposition du verre est accepté par Loukas, pour son plus grand plaisir.

- Remontons au bar et je préparerais moi même ton verre si tu le souhaites.

Certes, il n'est pas barman, mais il s'en sort pas si mal. Fallait bien se débrouiller toute façon dans les débuts. Tirant sur sa cigarette, il range le briquet dans la poche de son pantalon en avançant tranquillement dans le couloir, son regard se posant sur Loukas a sa question.

- Si tu parles des maitres ou maitresses, alors sache juste que je n'utilise pas le donjon.

Il s'arrête un peu avant d'arriver au bureau de la demoiselle de "l'accueil", venant capter le regard du blond avec un petit sourire et retirant sa cigarette d'entre ses lèvres pour souffler plus bas.

- Mais pour mes partenaires, ma préférence va à ceux qui savent m'intéresser.

Et vu le regard qu'il pose sur Loukas, nul doute qu'il avait un certain intérêt pour lui. Curieux d'en apprendre plus, de le découvrir, de bien des choses en fait. Reprenant son pas tranquille pour venir ouvrir la porte afin de le laisser passer. Les deux videurs de nouveau présent pour surveiller l'entrée.

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L'atmosphère change autour d'eux quand il est question de satisfaction et de sacrifice à faire pour en venir à bout. Elle devient soudainement plus lourde, plus électrique. Loukas s'en amuse, trouvant intéressant de voir un petit quelque chose dans le regard de l'autre. S'il n'était pas en présence d'une jeune femme, l'enfant aurait été plus imprudent envers son aîné. Il se contrôle, s'excuse auprès de la maîtresse du donjon et se prépare déjà à quitter cette pièce. Dans l'immédiat, c'est une zone d'ombre pour lui, plutôt flou. Il préfère en rester à ce qu'il connaît pour ce soir, mais peut-être tenterait-il un pas au-delà des limites plus tard.

Loukas n'est pas farouche, c'est plutôt tout l'inverse. Il accepte le verre offert par le brun. Si c'était un piège, il aurait déjà mit le pied dedans. Son insouciance le perdra, mais pour le moment il préfère suivre Noah vers le couloir ou dans les marches pour revenir du côté bar.

- Ne serait-ce pas un privilège que j'vois là?

Doit-il le préciser, qu'il le souhaiterait bien? Le blond se contente d'un sourire et de caler son rythme sur le sien. Maintenant qu'ils en sont là, après une discussion plutôt lunaire avec Nina, l'étudiant s'interroge sur les préférences du plus vieux. Et aussi, sur le fait d'avoir le choix quant au maître du donjon. Sa réponse l'étonne un peu, quand il dit ne pas utiliser cet endroit. Il ne le questionne pas, laissant planer le suspense encore quelques instants.

La réplique est semblable au feu d'un incendie, quand les flammes dévore les murs et la toiture. à moins que ce ne soit son corps qui s'embrase, car la chaleur lui monte rapidement au visage quand il croise son regard. Loukas se mordille la lèvre inférieure, en proie à cette petite voie qui l'incite à ne plus être si sage. Il garde le silence, se faufilant à travers la porte ouverte. Un sourire pour les videurs, de cette mine angélique. Et quand ils s'éloignent d'eux, le garnement reprend la parole.

- Et qui sont ceux qui peuvent bien t'intéresser?

ça flotte dans l'air tel un nuage de poussière au-dessus de leur tête. ça s'incruste dans les mèches de leurs cheveux, se posant sur leur peau découverte. Le blond se targue d'un rictus en coin et d'une œillade en biais, surveillant les réactions et prêt à cueillir les syllabes éloquentes.

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De nouveau en tête à tête, mais cette fois pour une durée plus longue. Indéterminée. Loukas accepte le verre que Noah se fera un plaisir de lui préparer lui même. Le ramenant vers la porte d'entrée du donjon, la demoiselle derrière son bureau ne leur prêtant pas la moindre attention.

- C'est bien un privilège, tu ferais des jaloux si certains le savaient.

Noah n'était pas du genre à servir tous ses partenaires ou tous ceux qui venaient l'aborder avec intérêt. Viens ensuite une question sur ses propres préférences, commençant par répondre qu'il n'utilisait pas le donjon. Cela pouvait paraitre étrange, c'est vrai, mais il prenait bien plus de plaisir à être celui qui malmenait ses partenaires dans le plaisir que d'être celui que l'on venait contraindre. Quand à ses choix en matière de partenaires, peu importe le genre tant qu'ils savaient attiser son intérêt.

Ils quittent enfin le donjon et Noah en profite pour échanger quelques mots avec l'un des videurs, ce dernier ayant été s'occuper du dit client ayant un peu trop parlé. Hochant la tête, il pose une main sur l'épaule de l'autre homme en signe de satisfaction et remonte les quelques marches accompagné de Loukas. Avant d'entendre la question du plus jeune, qui lui fait tourner le regard vers lui. Noah vient attraper un de ses poignets pour l'attirer plus près, son autre main levant un peu son menton en détaillant à nouveau son visage. Parcourant chacun de ses traits avec attention tout en venant lui répondre plus bas.

- Faut croire que des traits angélique pourraient bien m'attirer. Que la lueur joueuse et les faux airs d'innocence attise ma curiosité aussi.

Son pouce glisse un instant sur les lèvres délicates à sa portée, avant de redescendre sa main sur la gorge fine de Loukas. Il ne serre pas, malgré qu'il en ait bien envie sur le moment. Prenant un peu plus son temps pour capter chaque lueurs, chaque changements, chaques réactions.

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Il préfère tout de même quand ils ne sont que tous les deux, sans une tierce personne pour assister leur dialogue. Loukas n'a jamais été fan des plans à trois, il est tordu, mais pas complètement timbré non plus. C'est plus subtil d'avoir une conversation avec une seule et même personne à la fois, sans se perdre entre les réponses de chacun.

- Je ne suis pas très compétitif. Gardons ça pour nous.

Les jaloux, il préfère les regarder de loin que se chipoter avec. Le blond n'est pas possessif, il a tendance à ne pas serrer la bride et à laisser partir qui veut s'en aller. S'il plaît, s'il parvient à conquérir, dans ce cas la personne n'a aucune raison de vouloir partir, ni le trahir. Ce n'est pas un gosse rancunier non plus, enfin pas entièrement, car il sait se venger à sa manière. Noah lui avoue qu'il n'utilise pas le donjon, rendant l'aveu plus intriguant qu'il ne l'aurait cru.

Les échanges entre le videur et le patron ne l'intéresse pas. Si le bavard a été mis à la porte du bar, c'est son problème. Loukas ne se sent pas coupable, il n'est pas fautif, ni celui qui a fauté en ouvrant trop sa bouche. Laissant les gardes à leur poste de surveillance, l'étudiant remonte les marches, accompagné de Noah. Et la curiosité reprend le dessus, dans un élan d'audace et de charme. Il joue la carte de la provocation, sentant la main de son interlocuteur saisir son poignet pour le ramener vers lui. Le menton levé, ses yeux se perdent sur son visage en scrutant chacune de ses expressions. Les deux se toisent ainsi, l'un dans un examen particulier, l'autre à attendre sagement une sentence.

- Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd.

Fit-il, avant de sentir son pouce parcourir ses lèvres et retenir son souffle quand sa main descend vers son cou. C'est tendu. Il se demande lui-même comment son esprit parvient à ne pas céder, à ne pas saturer. S'il fait un pas en avant, il risque de passer une limite. Le blondinet se mordille à nouveau la lèvre, en signe de retenue.

- J'ai fortement envie de craquer pour une play room, mais par pitié, prépares-moi ce verre avant de sauter trop vite des étapes.

Il ne se perd pas dans un voile de timidité ou de phrases bredouillées, non, il frappe fort en prononçant tous les mots tendre qui passe dans sa tête. Un mélange de sincérité insolente et de supplication déraisonnable, pour ne pas laisser l'animal en lui prendre le dessus.

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Garder ça pour eux lui convient très bien, pas du genre à étaler ce qu'il fait avec ses partenaires aux autres. Cependant, assez possessif pour ne pas aimer partager de son côté et savoir ce que ses partenaires font avec d'autres si cela se passe en même temps que leurs propres amusements. Noah se presse un peu d'expédier la conversation avec son videur afin de reprendre celle avec Loukas, revenant à ses côtés et montant les marches pour se trouver à nouveau sur le côté du bar.

Il le ramène d'ailleurs plus près de lui, une main tenant son poignet et l'autre attrapant son menton. Il sonde son regard, capture son visage dans son esprit, détaille chaque changements qui pourraient se montrer à n'importe quel instant. Lui aussi sait se montrer un peu joueur et assez honnête également. Noah lui accorde le fond de sa pensée, décrivant parfaitement ce qu'il a semble-t-il capté chez le jeune homme et qui l'intrigue vraiment. Après ses quelques mots pour parler de ce qui lui plait chez Loukas, ce dernier lui signale que ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd, le faisant esquisser un sourire.

- Oh mais, je l'espère bien.

Son pouce s'égare sur ses lèvres et ses doigts glissent vers sa gorge, ses mains semblant bien assez grandes pour serrer plus qu'il ne le faudrait. Noah le regarde se mordiller la lèvre, comme si le blond cherchait à retenir quelque chose. Des actes ? Des paroles peut être ? Sa voix se fait à nouveau entendre et il ressent une certaine satisfaction de savoir qu'il réfléchissait à craquer pour une suite.

- Que désires tu boire alors ?

Sa première main relâche son poignet, mais la seconde à besoin d'un peu plus de temps pour s'écarter de sa gorge. Noah avait acquis une bonne maitrise de lui même depuis le temps et fort heureusement d'ailleurs. Il vient presque avec délicatesse pousser Loukas vers l'un des siège de bar vide, écrasant son mégot dans un cendrier proche, avant de passer derrière l'immense meuble en bois. Attendant la réponse pour savoir quoi préparer. De son côté, il se prendrait certainement encore un bon whisky ou un bourbon bien vieillit. Faisant signe au barman de ne pas s'occuper de lui, préférant faire de lui même les deux verres. Avant de revenir près de Loukas pour lui tendre le sien.

- Trinquons à cette douce soirée.

A cette rencontre qu'il avait bien l'impression qu'il ne regretterait pas. Faisant tinter son verre au sien, il en prend une gorgée avant de le reposer. Chacun d'un côté du bar, Noah croisant les bras sur le dessus, légèrement penché dans la direction du blond qu'il ne quittait pas des yeux.

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L'impulsivité qui fait pulser le sang dans ses veines pourrait être fatal pour le jeune homme, si jamais il cède à ce démon qu'il nomme luxure. Le blond avoue que l'information n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, qu'il saurait faire bon usage de ces quelques mots glissés à son oreille. Sa raison est mise à rude épreuve sous le toucher de ce doigt, de cette main baladeuse. Les iris ancrées à celle de son aîné, il perd peu à peu sa patience en parlant de tentation. S'il ne veut pas que les choses s'accélèrent trop vite, il doit ralentir le jeu avant de poser toutes ses cartes sur la table. Loukas est direct, freinant les intentions de l'un ou de l'autre, peut-être bien des deux.

- Ce que tu veux.

Il n'est pas difficile sur l'alcool, demandant à voir les talents de barman chez cet homme à la carrure plus imposante que la sienne. Qu'il lui montre à quel point il est doué avec un doseur et un shaker. Son poignet se libère, pourtant Noah peine à défaire sa gorge de cette douce emprise. Il laisse comme une brûlure sur son épiderme, une marque invisible à l'oeil nu, mais perceptible pour son détenteur. L'air revient avec plus d'aisance, comme s'il s'autorisait à respirer de nouveau sans contrainte. Et Noah le pousse délicatement vers le bar, sur un siège qu'il a quitté plus tôt pour se perdre dans l'antre d'un loup.

Loukas n'impose rien au barman, il le laisse jouer de l'autre côté du comptoir où il a pris place, sous le regard de son employé. Ses pupilles suivent ses mouvements, attentif, dans l'analyse corporelle. Le contact se coupe quand le verre est déposé face à lui, dans un tintement de glaçon et le reflet d'un néon sur le rebord lisse du contenant fragile. Le visage se hoche, lentement, dans l'affirmatif. Et il attrape son verre, le lève et trinque à cette douce soirée. L'Australien ramène son verre à ses lèvres, faisant glisser le liquide brûlant jusqu'à son œsophage. Il se délecte de cette sensation explosive réchauffant l'intérieur de son corps, venant titiller son foie et finir dans son estomac avec l'impact d'un volcan en éruption.

- Pas mal.

Le compliment s'adresse à l'homme lui faisant face, dans une esquisse rieuse et charmeuse à la fois. Les glaçons roulent dans son verre, suivant le mouvement de sa main pour les entendre s'entrechoquer.

- Je pourrais prendre goût à ce petit service exclusif, si ce n'est pas trop cher, bien évidemment.

Un haussement de sourcils, le coin des lèvres tirées. Il interroge à moitié le brun sur le prix d'un tel privilège.

- Et plus de gratuité. Je ne suis pas mendiant non plus. Dis-moi ton prix et j'y réfléchirais. Pour l'alcool.

Car il n'est question que de consommation, n'est-ce pas?