Dark Side ft.    @White Loukas   

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T’étais en perpétuelle recherche de ton identité. Celle que t’avait étouffé durant tes premières années de vie. T’avais passé ton temps à obéir, à supporter la volonté des autres sans faire entendre la tienne. C’était comme ça qu’on t’avait conditionné. Aujourd’hui, t’étouffais. On fermait les yeux sur ta détresse et au lieu de te donner de l’attention pour comprendre ton geste désespéré, on t’avait envoyé à l’autre bout du monde pour dissimuler tes faiblesses et tes fragilités. T’aimais quand l’adrénaline montait, à chaque fois que tu quittais la maison, l’impression d’être enfin vivant. T’exposais le tatouage dans ta nuque, le vernis sur tes ongles. T’enfilais un masque de garçon sûr de lui pour te donner du courage. Tu vérifiais la présence de ton paquet de cigarette dans la poche de ta veste et tu prenais le chemin d’un club que t’appréciais. Danser au milieu d’une musique assourdissante, c’était le meilleur moyen de faire taire les voix qui gangrénaient ton esprit.

Tu te faufilais jusqu’au bar pour commander un verre et en retournant vers la piste de danse tu bousculais quelqu’un. Tu renversais un peu d’alcool sur l’inconnu avant de lever le regard vers lui. « Ah. » T’étais pas très loquace. Pas du genre à parler pour rien, encore moins à faire des excuses facilement. C’était malpoli mais tu le fixais un peu trop longuement, persuadé de connaître son visage. T’avais pas beaucoup d’amis, les tiens tu les aurais reconnus en une fraction de seconde. Tu faisais fonctionner tes neurones jusqu’à te souvenir. « Le gars de l’université. » Un mec comme toi. Discret et timide. Tu l’avais croisé sans jamais l’aborder. C’était plutôt flagrant que tu faisais pas le premier pas et que t’étais clairement pas doué pour entretenir une conversation.

Dark Side outfit // ft.  @Hwang Nikita   

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La nuit n'a plus de secret pour l'enfant dissipé, celui qui aime se perdre entre un verre de vokda pomme et une bière au soju. L'ivresse sur les lèvres, une lueur scintillante dans les pupilles. Il lève son verre à qui veut bien trinquer avec lui, loin d'être complexé ou intimidé. Loukas est sociable, il flirte avec les gens comme il parle avec eux en temps normal. Un môme dans un champ de fleur, à l'aise avec le pollen et les brins d'herbes qui grattent. Rien ne le dérange à lui, ni le brouhaha des corps qui s'entrechoquent, ni le vacarme de la musique vomit par les haut-parleurs aux quatre coins de la pièce. ça le fait danser, exécuter quelques pas maladroit sous un grand sourire béat. Comme ça, juste comme ça. Il tangue, dodeline, il rit, s'enivre. C'est sa nuit, son moment à lui. Personne ne pourrait l'arrêter ou le dissuader de s'éclater, de se resservir un verre ou d'aller se coller à un gars perdu sur la piste de danse. Du moins, c'est ce qu'il voulait faire avant d'être percuté et de sentir le liquide à travers le tissu de son vêtement. " - Hey men! "  Un râle, à l'agonie pour son haut tâché et sentant l'alcool. Ah? " - Ah. " Il partage le même avis que l'inconnu, pas si inconnu.

Les yeux dans les yeux, à se regarder en chiens de faïence. Loukas ne cligne pas des paupières, il ne s'attend pas non plus à quelques excuses, car lui-même n'est pas du genre à le faire à tout bout de champ. Sinon il n'aurait qu'à se l'imprimer sur le front, tellement il a des choses à se faire pardonner. Le gars de l'université, c'est vague comme information. Le blondinet fronce les sourcils, pointant son doigt sur l'autre qui vient de l'appeler ainsi. " - Ah, mais oui. " La connexion se fait là-haut, et un sourire fleurit sur son visage rosé par l'alcool. " - Je rêve? Où est passé le gentil étudiant discret? C'est bien toi? C'est quoi déjà ton nom? " Il enchaîne, lâchant un petit rire entre deux questions, toujours le doigt pointé vers lui. Loukas, il ne le connaît pas vraiment, mais il l'a déjà vu de loin. Vite fait, sans réellement se poser de question sur sa discrétion ou sa timidité, sur ce qu'il n'a pas envie de montrer au sein de la fac.

Dark Side ft.    @White Loukas   

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Rester silencieux. Apprendre à peser des mots. Se tenir bien droit. Sourire quand la lumière était pointée sur toi. Une éducation que t’avais ancrée dans la peau et dont t’avais du mal à te débarrasser. Personne ne t’écoutait jamais, alors tu choisissais de ne plus exprimer tes sentiments. Ils grandissaient, gangrénant ton esprit malade et fragile. Tu le quittais pas des yeux, l’inconnu pas inconnu. Il l’était, sans l’être vraiment. Une silhouette que t’avais souvent croisé sans trop t’y intéresser. Des yeux qui s’étaient égarés quelques secondes sur sa chevelure, sur ses mains. Sans même t’en rendre compte. T’aurais dû t’excuser. La tête légèrement penchée sur le côté, petit chiot curieux, tu savais pas quoi penser quand il te reconnaissait. Persuadé d’être invisible au reste du monde. Son sourire, c’était ce qui détendait tes épaules et tes muscles crispés par cette conversation.

« Je pourrais dire la même chose. » que tu lui renvoyais sans étirer tes lèvres. Ton air froid, il faisait partie de toi. T’attrapais son doigt avec délicatesse pour le secouer doucement avant de lui faire baisser. « Niki. Et toi ? » Tu l’avais jamais su. Tu laissais croire que si. « C’est pas poli, de montrer du doigt. » Ca l’était pas non plus de renverser son verre sur les vêtements d’un autre. « Je crois que je devais te payer à boire ? C’est la coutume ? Pour faire des excuses ? » T’étais socialement inapte. Un putain d’handicapé dont les ailes avait été coupé par tous ceux que t’avais côtoyé. Tu restais là, curieux de deviner ce qui se cachait derrière des airs discrets à la lumière du jour. Tu préférais la nuit. Depuis toujours. Le silence dans lequel tu trouvais une certaine forme de sérénité. Et surtout, les monstres qui se dévoilaient.

Dark Side outfit // ft.  @Hwang Nikita   

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Loukas se souvient de ce dicton, que la nuit, tous les chats sont gris. Il n'est pas sûr de pouvoir l'appliquer à sa situation actuelle, pourtant tout le monde se ressemble un peu en étant ici. Les gens n'agissent pas de la même manière en étant dans la rue ou à l'école, qu'en étant dans un bar ou une boîte de nuit. Le blondinet ne se comporte pas avec ses potes de fac comme il pourrait le faire avec ceux de la night. Ce sont deux univers différents, bien qu'il ne soit pas réellement comme le jour et la nuit de son côté. Comparé à ce garçon qui vient de lui éclabousser son verre dessus. ‟ Je ne suis pas si différent de jour ou de nuit. „ Plaisante le plus vieux, dans les formes.

Son geste le fait sourire, les sourcils haussés sous une expression un peu surprise quand même. ‟  Loukas, mais tu peux m'appeler juste Lou. „ Un surnom lie plus facilement. ‟ En quoi ça ne l'est pas ? Qui a décidé ça ? „ Il sait que ce n'est pas poli, mais il s'en moque un peu. L'Australien a appris bien des choses dans sa vie, à être gentil et courtois, respectueux des anciens, toutes ces choses qu'apprend une bonne mère à son enfant. Il faut croire qu'il a un peu dérapé sur la fin, peut-être est-ce un effet américanisé. ‟ J'ne sais pas si c'est la coutume, mais je n'dis pas non à un verre gratuit. „ Toujours très léger, un sourire sur les lèvres. Il est loin d'être le gars prise de tête, celui qui cherche la merde. ‟ Tu t'excuses pour quoi, au juste ? Pour la bousculade ou le verre renversé ? „ Il le taquine, toujours sur le même ton. Un rayon de soleil dont le chemin croise celui d'une lune plus froide, mais pas moins lumineuse.

Dark Side ft.    @White Loukas   

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T’étais pas habitué à parler à des inconnus. Trop timide. Un trop gros manque de confiance en toi pour oser imaginer qu’on puisse vouloir te répondre. T’observais beaucoup en restant silencieux. C’était tout ce que tu pouvais faire. Loukas. Lou. C’était joli. Une sorte de douceur que tu retrouvais dans ses tâches de rousseur. A sa question, tu levais les yeux au ciel, en réfléchissant. « Mes parents l’ont décidé. Je crois. » Si t’avais osé pointer quelqu’un du doigt, ton père te l’aurait coupé. C’était comme ça que t’avais grandi. Dans l’obéissance la plus totale. La menace des coups qui pesaient sur tes épaules. T’étais qu’un gamin terrifier par la profondeur de la brutalité d’une famille sans pitié. Cette froideur, tu la tenais d’eux. Tout ce que tu demandais, c’était un peu de chaleur, un peu de lumière dans ce tunnel sombre qui te semblait sans fin.

Alors tu proposais un verre. Les billets que t’avais dans ta poche, c’était une partie de ton petit salaire. Celui que tu gagnais en bossant à la superette au coin de la rue. Tu voulais pouvoir dépenser ton argent sans avoir de compte à rendre, et si on apprenait que tu t’en servais pour payer à boire à des hommes dans des boites de nuit ? La punition serait sévère. Y’avait des traces sur ta peau. Des souvenirs de tes tentatives de rébellion. « Je sais pas. Pour les deux ? » Tu haussais les épaules, toi-même incertain. Tu t’excusais parce qu’on t’avait appris à le faire et que t’agissais comme un bon petit soldat. Tu te faufilais jusqu’au bar, posant ton regard sur lui. « Tu veux quoi, Lou ? » T’étais pas doué. Tu savais pas comment t’en faire, des amis. Comment commencer une conversation ? Quels étaient les usages pour te faire apprécier ? T’avais toujours la trouille, de redevenir cet enfant terrifié par la cruauté des autres et qui préféraient se cacher dans les toilettes plutôt que d’affronter le monde.

Dark Side outfit // ft.  @Hwang Nikita   

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Sa mère aussi lui aurait sonné les cloches si son doigt se serait pointé sur quelqu'un, que ce soit un inconnu, un ami ou même un mur. Elle a toujours été sa seule autorité, son seul parent, celle qui a tout pris en charge pour donner le meilleur à son fils. Quel enfant ingrat d'agir contre son éducation, contre les principes d'une mère aussi douce que sévère. Loukas rit de sa réponse. ‟ T'es trop innocent pour ce monde. „ Il risque de se faire bouffer avec un tel comportement. N'importe quel enfoiré pourrait en profiter et lui faire vivre la misère. ‟ Nos parents ne sont pas là pour nous gronder. „ Aussi simple que ça. Le blond lui offre un clin d'oeil, comme pour dire de se détendre. Son père ne va débarquer pour lui arracher la tête. Et, en même temps, l'Australien ne sait rien de la famille ou du vécu de son vis-à-vis. C'est la raison pour laquelle il devrait apprendre à tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de l'ouvrir et de sortir des bêtises plus grosses que lui.

Loukas se demande bien la raison de son invitation, pour quel pardon le Chinois voudrait bien se faire pardonner. Dans le fond, il s'en fou royalement. Tant qu'on lui offre un verre et qu'il profite toujours autant de sa soirée, le reste il s'en carre un peu. ‟ Les deux, ça me va. „ Il n'avait pas besoin d'une réponse en réalité, il aurait pu dire aucun des deux que ça aurait plu à cette petite tête blonde. Suivant la grande perche jusqu'au bar, ses prunelles traversent rapidement la rangée de bouteille derrière le comptoir. ‟ Tu sais quoi, la même chose que toi. „ Technique de drague, non ? Il n'a pas très envie de choisir entre tel alcool et tel alcool, se fiant totalement aux choix de l'étudiant. ‟ Et franchement, pas besoin de t'excuser pour quoi que ce soit. „ Que ce soit clair entre eux, il ne lui reproche rien et n'éprouve aucun ressentiment envers lui pour la tâche sur son haut ou pour la bousculade. ‟ Tu viens souvent dans ce genre de soirée ? „ Sa curiosité revient le piquer, allumant cette flamme dans son regard. Celui qu'il porte sur son cadet, sans aucune honte.