speeding limitsfeat. @Moon Levi

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Le bruit des moteurs était presque assourdissant mais heureusement, Sky en avait l’habitude. Il y a quelques années de cela, il aurait senti une adrénaline beaucoup plus forte mais les événements passés avaient considérablement amoindris son excitation face à toute cette agitation. Pas qu’il en soit complètement insensible : il aimait toujours cette sensation quand il voyait la vitesse, toujours dans l’attente de savoir qui prendra la première place. La foule se bousculait toujours un peu plus, tout le monde souhaitant se retrouver aux premières loges pour assister à la course. Ce n’était pas quelque chose de bien important ou de grandiose : pas de télévision pour retranscrire ce qu’il se passait, aucuns médias ou très peu. Ce n’était qu’une course entre passionnés, même si cela ne voulait pas dire que le talent n’était pas présent. L’ambiance était différente quand les choses étaient moins officielles : les gens se sentaient plus libres. Ce qui était positif comme négatif ; l’atmosphère en était meilleure mais les comportements pouvaient déraper.

Le course commença enfin. Resserrant sa veste autour de lui, Sky ne quitta pas des yeux la piste et surtout, la personne qui l’intéressait. Il n’était pas venu ici que par plaisir. Certes, il appréciait ces courses, même s’il avait une préférence pour les automobiles, mais aujourd’hui, il était là pour rendre service à quelqu’un. Il était resté ami avec les anciens partenaires, amis et collègues de son ex-petit-ami. L’écurie où il bossait, c’était un peu comme une deuxième maison pour eux. Alors même après sa mort, Sky continuait d’y aller pour les voir et prendre des nouvelles. Quand il s’y était rendu quelques semaines auparavant, le propriétaire lui avait parlé d’un manque de pilotes. Pas grand-chose mais les nouveaux talents se faisaient apparemment rare alors que certains se faisaient vieux et approchaient une retraite bien méritée. Bref, il lui fallait du sang neuf et il avait demandé à Sky de venir assister à cette course. Plusieurs têtes pourraient convenir et c’était à lui de donner son avis sur qui tenter de recruter.

Bref, il avait été ravi d’aider mais ne se sentait pas spécialement à sa place. Certes, il avait été, lui aussi, pilote amateur et était fiancé à un professionnel mais… C’était différent. Il savait très bien pourquoi on lui avait demandé : une question de temps mais aussi pour ne pas faire de vague. Voir les responsables de l’écurie ici, à tenter de recruter sur le tas, c’était pas forcément bien vu. Et surtout, un talent pouvait vite se faire voler par d’autres si l’intérêt était découvert puis partagé. Alors oui, Sky était là. Et ses yeux, presque immédiatement, s’étaient focalisés sur un des pilotes. Il ne lui fallut pas longtemps pour apprendre son nom, ce qui était suffisant pour lui. Quand le course fut enfin terminé, il se releva, se préparant mentalement à aller parler à cet inconnu. Il ne pouvait qu’espérer qu’il ne se ferait pas envoyer balader mais tout était possible. Il était presque impossible de l’approcher : avec la foule, il avait rapidement disparu à l’intérieur, sûrement pour se changer dans les vestiaires et se poser quelques instants.

Soupirant, Sky se décida d’attendre à la sortie. Les pilotes sortaient tous par le même endroit et il devrait juste attendre pour au moins lui donner la carte de l’écurie. Et attendre, il le fit pendant un bon moment. Même les fans avaient décampés, assurés qu’il était déjà parti en passant par ailleurs ou qu’il ne ressortirait que dans quelques heures. Sky était prêt à partir une demi-heure plus tard quand enfin, il l’aperçut sortir. Se relevant de sa position à moitié assise, à moitié accroupie, il grimaça en sentant sa jambe lui dire merde mais il ignora cette douleur seulement informative. Sentant que le pilote était prêt à partir sans jeter un regard en arrière, il s’approcha rapidement. « Hé, pardon ! Hades, c’est bien ça ? Je peux te parler un court instant ? » demanda-t-il, ne souhaitant pas non plus forcer sa présence. Les relations sociales ne l’effrayaient pas mais l’homme devant lui avait une certaine aura qui indiquait bien de pas trop l’emmerder… Alors Sky préférait tester les eaux un peu avant de s’en prendre une sans s’y attendre.

Les autres arrivent sur leurs machines prêts à frimer, faire aller leur moteur et montrer avec le son et le look qu'ils ont mis beaucoup plus d'argent qu'ils en ont sur leur motos. Ça sonne bien, ça look bien; mais est-ce que ça gagne des courses? La majorité du temps, la réponse est non. Alors ils aiment frimer, se vanter d'avoir la moto la plus classe de Séoul ou même de la Corée en entier; mais ça se tait rapidement quand la mienne arrive, tout aussi bruyante, toute aussi lookeuse, mais bien plus performante. Après, peut-être qu'un des frimeurs d'aujourd'hui est une perle cachée; peut-être que son moteur sonne aussi bien qu'il accélère.

Mais il ne faut pas oublier qu'il y a le talent qui importe aussi.

Ça ne sert strictement à rien d'avoir la meilleure moto de la planète si tu ne sais pas la conduire. Et je me faisais un plaisir fou à chaque course pour amateurs de leur rappeler en pointant les résultats. Hades, numéro 1 par plusieurs secondes. C'est souvent le cas. Ç'en est presque ennuyant, parfois. Au moins, leurs regards défaits fait que l'ennui vaut la peine, au final.

Alors je prends position comme à l'habitude, cette fois-ci tout à l'arrière pour me donner un semblant de challenge, une opportunité de plus pour me moquer lorsque je terminerai encore premier. Les drapeaux se font aller, et les moteurs grondent, comme des chiens qui jappent plus fort qu'ils sont capable de mordre. Et je file, je prends facilement les devants; mais cette fois-ci aux côtés d'un inconnu, un nouveau venu qui semble avoir plus d'un tour dans son sac. Ah. Cette fois-ci, il y a de l'action. Je le prends comme un défi, mes maneuvres sont précises mais efficaces, et bien que l'inconnu ne se laisse pas défaire aussi facilement qu'il n'aurait pu le faire, je franchis la ligne d'arrivée le premier. Je freine d'une manière un peu... inutile, disons-le; une dernière occasion de frimer. La victoire, exhaltante, enivrante. Comment s'en lasser?

N'ayant nullement envie de faire partie d'une foule non nécessaire, je suis déjà aux vestiaires, passant le temps. Le bruit de la foule s'estompe peu à peu, la majorité s'en vont, déçus. Tant pis. Ou tant mieux, même. Les fans, l'aspiration d'un dieu. On n'en a jamais assez, on n'est jamais satisfait de la quantité, de leur qualité. Mais je pouvais faire ma vie sans ceux-là, qui peuvent être limite sauvages par instants. Pire que les fans de kpop.

Mais semble-t-il qu'il en reste un. Désespéré, ou juste con? Je jette un oeil en sa direction, un peu trop curieux. Si c'est un fan, il est bien déguisé, en tout cas. Deux options s'offrent à moi: l'ignorer, ou assouvir ma curiosité. Et d'un haussement d'épaule, je choisi la deuxième. « Yep, c'est moi. What's up? » Je prends cet instant d'attente entre ma question et sa réponse pour l'analyser davantage, de haut en bas. Il semble bien habillé, et peut-être un peu inquiet. Ou est-ce que c'est de la peur? Les deux sont souvent similaires, sur les visages. Bref, que voulait-il? Il n'était définitivement pas un fan, mais je doute que des recruteurs prennent le temps de venir assister à des matchs amateurs de ce niveau.

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Sky savait très bien qu’il devait avoir l’air très idiot à attendre seul alors que même les plus grands fans d’Hadès étaient partis. La plupart devait être au courant qu’attendre n’était pas utile : Sky n’en savait trop rien. Après tout, il ne connaissait pas du tout le pilote. Il s’était renseigné par rapport à son talent et ses titres mais pas sur sa personnalité. Ce genre de chose ne l’intéressait que très peu même si se renseigner pouvait s’avérer être utile. Mais ce n’était pas comme si cette petite visite était prévue depuis longtemps : c’était presque un événement de dernière minute. Sky n’était là que pour rendre service à des amis et même s’il devait avouer que le talent était présent, il se moquait très peu de savoir s’il souhaitait rejoindre une écurie. Mais il avait donné sa parole et quand il promettait quelque chose, il se donnait à fond.

« Je m’appelle Sky. Pas que tu aies à me connaître, rassure toi. » Rien de pire que les mecs qui se présentaient à des inconnus comme de bons vieux amis ou des connaissances d’antan. « Je viens de la part d’une écurie qui serait intéressée par tes talents. » Il avait presque l’impression d’être un démarcheur téléphonie mais face à face. Il ne savait vraiment pas comment les recruteurs faisaient, honnêtement. Sky n’était pas quelqu’un qui était gêné facilement, pas avec les gens en tout cas, et pourtant, même lui avait envie de partir discrètement. Peut-être que c’était le regard du mec à qui il parlait ou bien le fait qu’ils étaient seuls, tous les deux, comme des idiots. Mais encore une fois, il avait fait une promesse et il comptait bien la tenir. Enfin, surtout, il allait demander à son ami de lui payer un bon repas qu’il arrive ou non à recruter Hadès.

« Conduire une voiture, c’est quelque peu différent d’une moto mais je suis certain qu’avec de l’entraînement, tu pourrais t’adapter comme un chef. » Pourquoi il avait l’impression de parler comme à un enfant de dix ans ? Son inexpérience dans le domaine du recrutement devait pas mal se voir ou s’entendre, du moins… Il souffla, coupant directement son interlocuteur, comme s’il connaissait déjà sa réponse. « Je suis pas très doué, désolé. Je suis pas recruteur, normalement. J’aide un ami, celui qui dirige l’écurie. C’est vraiment un mec génial et tu l’intéresses au point où même surbooké, il est prêt à t’entraîner directement. » Il mentait. Jamais on ne lui avait dit ça mais si ça fonctionnait, ce serait peu cher payé pour une nouvelle recrue. Bref, maintenant qu’il avait fait son magnifique speech, il n’avait plus qu’à patienter pour savoir s’il rentrait bredouille ou non.

Cette dernière personne restée derrière alors que tout le monde est déjà parti, cet être possiblement désespéré, qui semble vouloir tenter le tout pour le tout. Il aiguille ma curiosité, celle-ci assoiffée, insatiable, impossible à ignorer. Alors je lui réponds, sans trop me soucier de ce qu'il voulait, même si certaines questions tournent dans mon esprit. Fan? Recruteur? Gars complètement paumé?

Recruteur?

Ça y est, cette curiosité qui m'avait attiré vers lui est maintenant on ne peut plus réveillée. Il parle d'écurie et mes sourcils se plissent, mes yeux se remplissent de question. Quelle genre d'écurie pour moto viendrait recruter dans un tel événement amateur? Est-ce qu'elles recrutent, même? Malgré tout, l'opportunité de jouer à terrain égal avec autruis, la possibilité de ne pas gaspiller son essence pour courser contre des hommes qui connaissent à peine le modèle de l'appareil qu'ils conduisent; elle est intéressante, aguichante. Je croise, les bras, toujours restant dans le silence, attendant le reste du speech.

Et reste du speech il y avait, bien entendu; mais le tout prend une tournure un peu innattendue. C'est la surprise qui prend place sur mon visage, les sourcils levés, les yeux un peu plus ronds qu'à l'habitude. Conduire une voiture? C'est comme chat et chien, un monde de différence qui sépare les deux bolides. « T'es sûr que t'- » Mais ma question est interrompue par un peu plus de mots, des paroles un peu vides qui ne m'importent peu. Recruteur ou non, service rendu ou non, promesses d'entraînement ou non; Hades ne conduit pas de voiture. Il fait de la moto, un point c'est tout. Je devrais lui rire au visage, tellement que sa proposition est ridicule.

Mais, il y a ce quelque chose en moi qui continue d'être curieux, de vouloir en savoir plus. Essayer quelque chose de nouveau. « ... Sky, c'est ça? » Mes lèvres forment une moue songeuse, regard rivé vers le sol, bras toujours croisés. Et puis, ils se séparent, et l'un d'entre eux vient se poser autour des épaules du recruteur en herbes, alors qu'un espiègle sourire se dessine sur mes lèvres. « Tu veux aller discuter autour d'un verre? Je l'offre. » Parce que, malgré tout, pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable?

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Il était pas con. Ce fameux Hadès ne l’était certainement pas non plus. Bref, personne n’était con ici. Et du coup, la maladresse de Sky pour tenter de le recruter était plus que voyante. Il n’avait jamais conduit de moto de sa vie mais il imaginait bien qu’il y avait une différence claire et nette avec une voiture. Du moment où les mots avaient quitté sa traître de bouche, il avait regretté jusqu’à son existence. Pourquoi personne n’avait pensé à lui donner quelques conseils sur comment recruter quelqu’un ? Il comprenait parfaitement que l’écurie était complètement bondée en ce moment et que le temps était précieux mais là, il se ridiculisait plus qu’autre chose… Et du coup, en même temps, il ridiculisait aussi ceux qui souhaitaient recruter Hadès.

Il voyait bien l’incompréhension dans le regard en face de lui. Le mec devait être déjà pas mal fatigué après sa course mais voilà qu’on venait l’emmerder avec un recrutement à la noix. Sky, comme à son habitude, s’emballait et parlait, vide de sens et de but. Mais il parlait. Combler le vide pour ne pas laisser le temps à l’autre de dire quoi que ce soit avant qu’il ait pu dire tout ce qu’il avait à dire. Ou presque. Une vieille habitude toujours présente. « C’est ça, oui. » confirma-t-il son identité quand Hadès le questionna. Le bras qui vint se poser soudainement sur ses épaules fut l’action la plus surprenante et inattendue de la soirée, cependant.

« Un verre ? » questionna-t-il, complètement surpris et pris de court. Il ne savait pas si c’était pour se débarrasser de son discours bancal mais cela restait une opportunité. « Pourquoi pas. Je te suis, j’imagine ? » demanda-t-il, encore perdu. Où allaient-ils ? Partaient-ils ensemble ? Dans leur voiture respective ? Bref, comme toujours, Sky était plein de questions. Boire un verre. Il y a quelques temps de cela, il aurait sauté sur l’occasion comme un mec en manque. Mais l’alcool et lui, c’était terminé. Plus de déboires inutiles juste pour oublier une douleur quelconque. Ce soire encore, il ferait tout pour échapper à ce poison qui avait presque gâché sa vie. Peut-être aurait-il dû le préciser, peut-être qu’Hadès en avait rien à cirer. Au fond, chacun sa merde.

Un recruteur, une surprise qu'on ne saurait trop dire si agréable ou qui gêne, mais un élément déclencheur qui avive la curiosité, me donne soif d'aventures et aiguise mes sens. Des idées de grandeur, des courses de voiture, élever mon jeu d'un cran; tout ça même si les deux mondes sont bien trop différents, trop hétérogènes pour que quiconque tente réellement de les mélanger au risque de produire une réaction catastrophe. Et pourtant, le voilà, devant moi, qui ose faire la proposition sans trop savoir de quoi je suis capable, sans trop savoir ce qui pourrait se passer si je disais non, si j'avais choisi de rire à son visage et de m'en prendre à lui et toutes les faiblesses que j'aurais pu déceler d'un coup d'oeil.

Et pourtant, me voilà si curieux; même si cet être qu'est Hades n'est qu'un fervent amateur de moto, qu'il ne possède même pas de voiture, cette extase et ce désir de pousser davantage sur la proposition prend le dessus. Comme un garçon qui trouve un nouveau jouet, ou au pire, une poupée à déchiqueter s'il venait à s'emmerder.

Alors, bras qui enlace les épaules du prénommé Sky, je souris. L'envie d'en discuter dans un endroit un peu plus confortable prend le dessus, même si l'idée semble surprendre monsieur le recruteur. Mais les paroles et les gestes ont précédé les pensées et, un peu idiot, je me pince les lèvres, me remémorant cette absence de voiture en ma possession. Hades, un homme de moto, que veut-on? « Y'a un truc pas trop loin, si ça te dit de marcher... » Mais mes yeux le scannent de haut en bas, à nouveau; cet inconfort de la part de son interlocuteur n'est pas resté inaperçu, sans trop que j'en sache la raison. Reste à voir si marcher est une option. « Sinon, tu conduis... sauf si t'as envie de te balader en moto? » Mais ça, ce n'est pas tout le monde qui apprécie. Même si je m'en moque, bien honnêtement, mais ce n'est pas comme ça que se joue le jeu social.

« La troisième option, c'est de s'asseoir ici et de prendre un truc dans les machines. » Un peu pourri, mais dans le pire des cas, ça fera. Et puis, avec la foule qui s'est éclipsée, peut-être que c'est, au final, le meilleur choix; du silence, pas de déplacements, pas de dérangements. « Dans tous les cas, je suis vachement curieux. Pourquoi recruter un type qui fait de la moto? » La question mérite d'être posée, au final. Les circonstances semblent tout de même un peu étranges.

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L’alcool, un vieil ami dont il ne voulait plus revoir le visage. Il évitait le plus possible les bars, ne sortant que rarement ou accompagné d’amis proches en qui il avait totalement confiance. Un vice qui le poursuivait depuis des années et qu’il refusait de rencontrer à nouveau. Il allait suivre ce Hadès, oui. Ils iraient dans cet endroit, ensemble, et Sky ne ferait que lui parler de la raison de sa venue : c’est-à-dire un contrat proposé dans une écurie. Il était intrigué par ce Hadès, au fond. Lui aussi, il se demandait pourquoi son ami souhaitait tant l’avoir dans ses rangs. Bien sûr qu'il lui avait parlé de ses talents; apparemment, il ne laissait pas tomber facilement ou une connerie du genre. Il n’en doutait pas ; pas après l’avoir vu en action sur le circuit. Mais devait y avoir plus que ça.

Alors peut-être pourrait-il en découvrir plus en allant boire un coup avec lui. C’était pas comme s’il avait quelque chose d’autre à faire, après tout. Son lapin l’attendait chez lui, à la limite. Les animaux au refuge, aussi. Mais rien d’autre. Le contact le surprit mais il ne s’en dégagea pas. « Marcher ne me dérange pas. »  Rien que de penser à l’alcool et à la conduite, il avait envie de vomir. Il n’allait pas boire mais l’image en elle-même lui retournait assez l’estomac pour qu’il préfère faire fonctionner ses jambes pendant quelques mètres ou même kilomètres. « Je ne connais pas trop les lieux alors si tu as une bonne adresse, allons-y. » sourit-il doucement. Sortir boire un coup avec un inconnu, il n’avait pas fait ça depuis des lustres. Pas besoin, en général.

Les autres choix étaient possibles ; mais aucun envie de rester ici. Et encore moins envie de prendre sa voiture, ou de monter sur une moto. Pas aujourd’hui, en tout cas. « Je peux être honnête ? » questionna-t-il inutilement, déjà prêt à répondre. « Aucune idée. Apparemment, les recruteurs là-bas apprécient tes qualités, genre, ta persévérance ? J’sais pas trop, personnellement, je pense qu’ils cherchent du talent. Et y a pas de doute, y en a assez en toi pour rendre jaloux quelques amateurs de sensations fortes. » tenta-t-il de trouver une explication alors qu’il s’était relevé, prêt à suivre Hadès là où il souhaitait l’emmener. En espérant que personne ne retrouve son corps demain...