Commentaires haineux entre deux commentaires d’amour. Le pourcentage est faible, mais le poids des mots est lourd à assumer. Être sur le podium n’est pas aussi simple qu’on ne l’affiche. Un grand sourire sur la une d’un magazine ne veut pas dire que la joie est notre meilleure amie pour la vie. Idole ne rime pas toujours avec faux, mais en ce qui me concerne, idole est synonyme de contrôle. Pas le mien, celui des autres. Ceux qui me disent quand je dois être “heureuse”, surtout pas malheureuse, car je dois être fière d’être le produit de cette société et de ces grandes pensées. 
Car je ne suis qu’une poupée.
Qu’on peut manipuler.
Pour faire rêver.
Baver.
Rager.
Un produit parmi une longue liste. Située dans un catalogue de stars, je suis un objet de valeur, une machine à sous qu’il ne faut pas entacher. Et si un jour, une tâche vient à s’y poser, c’est un choix que le grand patron aura fait, car la poupée aura fait son temps.

Le produit que je suis doit surveiller ses techniques de chant. Les entraînements se succèdent dans toutes les catégories possibles : danse, chant, acting, mannequinat et j’en passe. Il faut se perfectionner dans tout. Peu satisfaite de mon dernier professeur de chant avec qui je ne m’attendais pas très bien, mon manager a dû trouver un remplaçant suite à un congé maladie de ce premier. Tragique, mais plutôt contente de pouvoir m’entraîner avec quelqu’un d’autre, l’excitation me gagne lorsque je suis en train d’attendre en ce moment même mon nouveau professeur de chant et de piano. Dans peu de temps, je dois faire une représentation sur scène avec chant et piano, toute seule. Il faut que je m’entraîne dur, car je n'ai pas touché à un piano depuis plus d’un an. Je me sens un peu rouillée, ce qui me provoque un peu d’anxiété d’ailleurs. Les minutes tournent dans la salle de chant dans laquelle j’y suis depuis dix minutes. L’avance que j’ai prise ne m’aide pas à me sentir mieux. Il a intérêt à assurer le nouveau prof, sinon j’pète un scandale.