Lecteurs passionnés outfit
 @Kang Nattawin Sky

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Il y a chez les lecteurs, deux types de personnes : celles adorant l'odeur des livres ou encore la sensation des pages sous leurs doigts et celles qui préfères défiler des pages virtuelles sur une liseuse. Themis faisait partie de la première catégorie. Adorant cette odeur particulière que pouvait avoir chaque livre, parfois semblable et parfois si différente. Ce touché, changeant selon si le bouquin était ancien ou non, usé ou bien entretenu. Les mots parfois au dessus de tâches de jaunissement causées par le temps qui défile. Devoir s'y reprendre pour tourner une page un peu raide ou gondolée. Bien entendu, il aimait aussi les bouquins en meilleurs état. Entretenant avec soin ceux qui étaient les siens, mais aussi ceux de la librairie qu'il tenait par intermittence.

Installé sur un fauteuil confortable derrière le comptoir, seulement le haut de son visage visible lorsqu'il tournait la tête vers la porte et uniquement si l'on faisait attention à cet endroit. Jambes étendues sur un repose pieds, bouquin entre les mains. Ses yeux parcourt avidement les mots encrés sur cette page jaunie. Un vieil ouvrage trouvé par hasard dans une brocante pour son plus grand plaisir. Une première édition très prisée ! Après l'avoir dévoré, il allait devoir la mettre en rayon cette petite pépite et il ne doutait pas une seconde que les connaisseurs ne tarderaient pas à reconnaitre sa valeur. Certes, la couverture en cuir était un peu élimée, les pages ayant subit les affres du temps et l'odeur montrant qu'il n'avait pas été conservé dans un endroit sans humidité. Mais une fois bien aéré, bien appuyé sous un poids raisonnable et délicatement placé dans une étagère de connaisseur, Themis savait que ce livre aurait droit à sa seconde vie.

Mordillant un peu sa lèvre, totalement prit dans le suspense de la scène, c'est la petite cloche de la porte d'entrée qui le sort de sa lecteur dans un sursaut de surprise. Comme si ce monstre du bouquin pouvait sortir des pages pour lui sauter dessus. Son coeur battant à une vitesse folle, il a besoin de quelques secondes pour reprendre contenance et se redresser sur son fauteuil. Un sourire aux lèvres, le jeune homme pose l'ouvrage sur le comptoir en se levant et salut le nouvel arrivant.

- Bonjour et bienvenue !

Son coeur bat encore trop fort dans sa poitrine et il aurait presque la sensation d'être essoufflé alors que ce n'est pourtant pas le cas.. Ses doigts posés sur le livre où est inscrit le titre en fausses gravures dorées.

lecteurs passionnésfeat. @Nam Themis

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Il savait que ce n’était pas de sa faute. Le regard mouillé, les oreilles baissés ; la petite bête était le spectacle même du regret. Sky avait tenté de s’énerver, de tenir position. Mais non. Les grandes oreilles de son lapin bélier touchaient presque le sol alors que l’animal s’écrasait sur lui-même, comme inquiet de la réaction de son propriétaire. Surtout, il devait reconnaître le pauvre livre que tenait Sky dans ses mains, à moitié déchiqueté. « Franchement Patate, c’pas cool. » finit-il par souffler inutilement. Le lapin, comme pressentant la non colère dans sa voie, se redressa un peu. « Me regarde pas comme ça, c’est toi le criminel ici. » continua-t-il comme s’il pouvait le comprendre. Il marmonnait toujours à moitié, grognant dans sa barbe imaginaire. L’animal en profita pour fuir, pas peu fier de son coup du jour. Sky, lui, était toujours dans sa misère face à cette vengeance du grandes oreilles.

« Je t’aurai Patate, je t’aurai ! » cria-t-il, menaçant un petit lapin qui lui arrivait aux chevilles à peine. Heureusement qu’il l’aimait parce que son livre préféré du moment se retrouvait à moitié mangé, grignoté... Que disait-il ; saccagé même ! Il manquait les pages de fin, comme si Patate, le lapin roi du domicile, savait qu’il y était presque. Sky avait été de garde toute la nuit au refuge et était resté la matinée là-bas, supervisant quelques opérations. Pendant son retour dans la voiture, la seule chose à laquelle il pensait, c’était terminer son livre. Il arrivait rarement à dormir dès qu’il rentrait : l’adrénaline, la fatigue trop importante et surtout, l’envie de faire certaines choses avant de s’endormir pendant dix heures. Il adorait ça, dormir. Qui n’aimait pas ? L’activité en elle-même était relaxante, en générale, mais c’était le côté temps perdu qui le dérangeait…

Et voilà que son livre était mort. Sans vie. Sans pages de fin, surtout. Et maintenant, il savait qu’il ne pourrait pas fermer l’œil sans connaître la fin et surtout, en sachant qu’il ne pourrait pas la lire. Soupirant, il attrapa la pauvre victime, enfila sa veste et ses chaussures et en moins de cinq minutes, il était dehors, direction une des librairies les plus proches. La fatigue presque soudainement disparue, à part celle qui tapait contre ses tympans, il entra avec énergie. L’air chaud l’accueilli, ainsi qu’une voix le saluant. Il sourit poliment à l’employé, s’approchant. « Bonjour. Est-ce que vous auriez ce livre, s’il vous plaît ? » demanda-t-il directement, posant l’œuvre sur le comptoir. Il manquait non seulement des pages, mais la première de couverture était toute grignotée. « C’est mon lapin. Qui l’a abîmé. Pas moi. » dit-il, presque maladroitement.