Pas si simple ft.  @Byun Kiyoshi


Elle avance. Puis s’arrête.
Est-ce que cela va passer ? Il peut dire oui ?
Elle regarde ses notes, hésite encore une fois. Bon sang ! Ils se connaissent depuis longtemps, pourquoi est-elle toujours aussi timide ? Peur de déranger ? De ne pas savoir faire la conversation ? Un peu de tout. Ses phalanges s’emmêlent les uns aux autres avec brouillon, ayant rangé ce bout de papier qu’elle garde toujours avec elle au cas où. Elle finit par s’avancer, le rejoignant si discrètement qu’elle doute d’être entendue. « Coucou… », dit-elle, la voix basse et lorsque la silhouette se retourne vers elle, la blonde offre un sourire doux, quoiqu’un tantinet neveux.

« Euh… Je sais, je sais qu’on n’avait rien de prévu, euh, normalement. M-mais j’avais fini le travail un peu, un peu plus tôt, donc je suis passée. Je ne te gêne pas ? ». Il est surement occupé. Ou non. Elle ne sait pas, essayant de ne pas vouloir décamper pour le laisser tranquille. Malgré les années, Pandora exprime toujours autant de manque de confiance envers autrui. Cela est sincèrement difficile pour elle, surtout auprès des hommes, étant été dorlotée dans un environnement plus féminin. Elle se souvient à chaque fois de ses pleurnicheries et lui qui tapotait sa tête sans rien dire. N’est-elle différente qu’envers quelques rares personnes. Parfois, cela vient avec lui et parfois, le naturel revient au galop comme en ce moment même.

Incorrigible Pandora.
Elle triture ses vêtements, sentant que cela peut être autre, mais finalement, rien ne change quant à ses joues légèrement rouges de demander quelque chose dans un lieu public. Elle ne sait pas faire la conversation, nettement plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral, prenant le temps pour ne pas se répéter trop de fois. Elle sait que beaucoup n’aiment pas cela, ce bégaiement dérangeant.

« Au revoir~! »

Il s'incline deux fois plutôt qu'une vers Jiyeon, et la même chose vers Jimin; reconnaissant envers ce qu'elles font pour lui, cette opportunité qu'il a de s'épanouir dans cet établissement, les jours meilleurs qu'elles lui permettent de vivre. La journée étant plus calme que les autres, les jumelles eurent rapidement épuisé la liste des items à lui déléguer, pouvant facilement s'occuper du reste elles-mêmes sans importuner le jeune homme. Alors elles lui offrent un congé hâtif, une journée écourtée qu'il accepte sans trop savoir comment en profiter, ou sur quoi travailler.

Peut-être pourrait-il pratiquer davantage le piano, essayer d'aiguiser ses capacités pour peut-être faire renaître une petite lueur d'espoir, la chance d'être accepté dans une école de musique? Peut-être devrait-il aller au supermarché, refaire le plein des essentiels au cas où Taeil s'aventurerait chez lui, estomac vide? Peut-être voudra-t-il simplement parcourir les rues de Séoul, sans prise de tête, à la recheche d'un coin de nature où s'asseoir et se reposer? Les idées voguent dans son esprit, virevoltent d'elles-mêmes, libres de faire ce qu'elles veulent. Et il les laisse faire, Kiyoshi; il ne se laisse pas souvent rêver en plein jour, et les scénarios lui font du bien.

Mais à peine eut-il fait quelques pas qu'il doit soudainement s'arrêter, reconnaissant cette douce mais basse voix qui l'interpèle. Il se retourne, la surprise dans les yeux, sourire discret aux lèvres. Il ne croyait pas croiser Pandora, une agréable coincidence qu'il accueilli à bras ouverts bien sûr. Avec attention, il écoute son discours, prenant bien soin de regarder ses lèvres pour y lire ses paroles si sa voix venait à se faire trop basse. Et elle termine ses phrases d'une question, un signal qu'il peut maintenant agir, répondre à sa façon.

Son sourire s'élargit, et il s'approche doucement de son amie d'enfance et l'entoure de ses bras, une délicate étreinte qui veut tout dire. Il espère que son aise soit contagieuse, qu'elle puisse respirer un peu plus calmement en ressentant sa chaleur, que son aura inspire quelque chose de bien. Il est si fier d'elle, fier qu'elle ait réussi à communiquer ses désirs, qu'elle ait vaincu ses peurs d'une certaine façon. « On fait ce que tu veux, Dora. Tu as envie de quoi? » Alors qu'il prononce les derniers mots, il se recule d'un pas, pour la laisser respirer. Et il attend patiemment, prêt à prendre une décision si elle en avait besoin.