save yourself song || outfit
@byun kiyoshi

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Le palpitant grondait au rythme de tes pas sur le sol, les talons claquant avec douceur bien que les mouvements soient rapides. Tes pupilles observaient, cherchaient, contemplaient – une issue, un chemin et les différents visages autour de toi. Tu n'aurais pas pensé être aperçu. Tu ne sortais pas du lot, habillé sobrement, la frimousse à moitié couverte comme la moitié des personnes ici. Tu ne saurais dire ce qui t'avait trahi : ta voix ? Ta taille ? Ton style ? Deux simples regards tournés vers toi étaient rapidement devenus le double puis le double encore, éveillant curiosité plus que réel intérêt, sauf pour certaines prunelles brillantes en t'apercevant. Et si l'attention était adorable, agréable à avoir parfois, tu l'aimais de façon modérée. Deux visages étaient rapidement devenus le double puis le double encore – et tu avais terminé encerclé. Le cerveau avait mis du temps à comprendre avant de remarquer que l'espace vital rétrécissait à vue d’œil. Tu devais t'en aller – tu voulais respirer. Quelques mots échangés, quelques gestes de courtoisie offerts, tu tentas de t'échapper, avançant sans trop savoir où tu allais. Et tu entendais les pas couvrant les tiens. Le bourdonnement te brûlait les tympans, le besoin de fuir se faisait de plus en plus pressant. Mais où pouvais-tu aller ? Dans quel coin pouvais-tu te cacher ? Tu t'étais arrêté dans une boutique en espérant – mais les pas t'avaient suivi jusque là, les visages se collant presque à la vitrine pour espérer t'apercevoir un peu mieux. Les flash, le son des photos... tu sentais tous les appareils tournés vers toi. L'attention était agréable, parfois, mais aujourd'hui ton corps en semblait pas en vouloir. Ton cœur ne paraissait pas en vouloir, non plus. Ton champ de vision semblait se faire de plus en plus petit, et tu avais du mal à voir quelque chose. A comprendre quelque chose. Tu sentais ton souffle devenir trop lourd, presque difficile. Peu importait le chemin que tu suivais, la mélodie de ces pas fracassants te pourchassaient. Et les voix venaient se mêler à la danse, cramant un peu plus tes tympans sensibles.

Et tu entras dans une autre bâtisse, sans trop savoir où tu entrais, voulant simplement te cacher. Te reposer. Tu avançais sans trop savoir où tu allais, naviguant tête baissée entre les rayons – espérant naïvement semer ces ombres qui te suivaient. Tu tournas et tu tournas encore, t'arrêtant finalement pour reprendre ton souffle, faisant mine d'être concentré sur ce qu'il y avait devant toi, baissant la tête, les épaules, te cachant presque derrière la personne à tes côtés. Le torse se bombant bruyamment, tu relevas les pupilles, regard implorant se dévoilant avant que tu tournes le regard pour t'assurer que personne ne venait.
Mais tu les voyais danser non loin les autres, les doigts s'agrippant à l'objet que tu tenais comme si ta vie en dépendait. Et tu tentais déjà de calculer ton itinéraire de sortie. Quel chemin serait le plus court ? Le plus sûr ? Où iras-tu ensuite ? Et tu n'avais personne pour t'aider.

Le brouhaha extérieur devenait difficile à ignorer, lui qui grondait de plus en plus fort, sans que l'achalandage de la boutique n'augmente. Les jumelles vaquaient à leurs occupations respectives, les deux ayant leurs propres courses à effectuer et avaient une confiance aveugle envers le jeune homme qui n'était toujours pas tout à fait à l'aise avec les foules ou les situations en public. Néanmoins, il fait ce qu'on lui demande, Kiyoshi; si ses patronnes veulent qu'il s'improvise barista ou caissier, il le fait sans broncher, malgré les malaises, malgré l'anxiété et les inquiétudes.

Mais cette perturbation extérieure le tracasse, lui qui est effrayé que tout ce beau monde veuille entrer à l'intérieur de ce petit établissement qu'est le Panda Tea House. Pourquoi voudraient-ils tous visiter l'endroit au même moment? Quelqu'un auraient-ils fait une publicité alléchante du commerce, soudainement devenue virale? Il déglutit avec difficulté, sa gorge qui se contracte sous l'angoisse, une boule qui se forme tranquillement mais sûrement en son creux. Au fond de lui, une lueur d'espoir, le souhait que cette foule ne soit pas pour lui mais pour quelque chose d'autre. Et pour se changer les idées, il se déplace de derrière le comptoir et part s'occuper des quelques rayons où des produits prêts à emporter se trouvent.

La porte s'ouvre et les bruits se font de plus en plus fort; ils s'étouffent au même rythme que la porte qui se referme, celle-ci n'ayant laissé entrer qu'une seule âme à la hâte. Il n'est pas idiot, Kiyoshi, il constate le malaise que cet être dégage sans même remarquer les traits de son visage. Deux humains en difficulté sociale, au même endroit, au même moment. Néanmoins, son discours doit être prononcé, et comme un bon employé, il se lance. « B-bonjour, bienvenue au Panda Tea H- »

Il fige, soudainement, incapable de prononcer un autre mot. Il reconnait ce visage, même si la détresse dans ses yeux lui est inconnue. C'est Orion, le plus jeune membre de Zødiac, qu'il affectionne particulièrement. Et soudainement, cet vague de testostérone s'empare de lui. Il sait quoi faire, il comprend d'où viennent les bruits extérieurs, la raison derrière cette expression terrifiée dans ses yeux.

« Vient avec moi. » Il se montre insistant sans non plus vouloir le forcer, il l'attire en direction du back store, là où ce tsunami de ce qu'il croit être des fans ne pourra pas le noyer. Il fait fi des règles, fait passer Orion par cette porte pourtant bien libellée « Employés seulement », et l'implore de ne pas s'aventurer plus loin d'un simple regard qui, il espère, voulait tout dire. Et il retourne à son poste, en regardant nerveusement par la fenêtre les nombreuses personnes qui passent outre la porte, n'ayant vraisemblablement pas remarqué quelle entrée l'idole avait utilisé.

Et finalement, il pousse un soupir de soulagement. Soulagé d'avoir pu aider, mais surtout soulagé que personne d'autre ne soit entrés, les nerfs du jeune hommes n'étant pas suffisamment solide pour un tel événement.

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@byun kiyoshi

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Tu savais que cela venait avec le métier. Une difficulté que tu avais accepté depuis le temps – mais ça ne voulait pas dire que tu y étais habitué. Être connu et reconnu n'était pas toujours aussi merveilleux qu'on pouvait le penser. Bien évidemment, tu avais de belles rencontres aussi. Tu croisais de belles personnes et tout autant d'histoires magnifiques et poétiques, parfois un peu plus tristes. Tu écoutais toujours chacune d'elles avec une attention particulière, espérant trouver les mots ou le sourire qui pouvait réconforter ou apaiser. Tu avais eu de belles surprises, entendus des paroles agréables et d'autres un peu plus sèches. Rien n'était tout blanc, rien n'était tout noir et la vie d'artiste n'était pas toute rose. Elle était une palette de couleurs, variant de luminosité, insistant parfois sur les contrastes. Couleurs saturées qui t'éblouissaient parfois, tu ne pouvais en fixer qu'une. Tu ne pouvais en retenir qu'une. Tu n'étais jamais contre les rencontres, acceptant toujours avec plaisir ce qu'on te disait ou te donnait. Acceptant les demandes si tu le pouvais. Aujourd'hui tu étais seul, tu pouvais potentiellement accepter. Photos, autographes et discours échangés. Mais ce n'était pas le bon jour. Tout était devenu soudainement trop et tu te serais bien contenté de quelques regards seulement.

T'en avais le cœur lourd à présent, culpabilité qui le faisait battre et angoisse qui le faisait s'essouffler. Tu ne savais quelle solution était la meilleure – tu avais pensé avoir fait de ton mieux. Que ce soit pour le temps accordé ou le chemin que tu avais pris pour fuir. Tu devais te rendre à l'évidence que tu t'étais trompé. Tu espérais n'avoir vexé personne en partant ainsi, des excuses sincères mais vite articulées pour t'en aller. Et tu te cachais en pensant naïvement que ça pourrait faire l'affaire, tentant de rester le plus discret possible sans savoir que tu attirais les regards tant tu éveillais la curiosité. Tu ne répondis au jeune homme que d'un mouvement poli du visage, espérant que cela soit suffisant, peinant à articuler d'autres mots pour l'instant... « Où ça ? », parvins-tu tout de même à échapper, les sourcils levés dans un air perplexe alors que, docile, tu suivais sans trop chercher. Tu jetas quelques regards en arrière, contemplant en silence les lettres sur la porte. Tu n'étais pas employé.. « Où est-ce qu'on va ? », l'interrogeas-tu tout de même, soudainement un peu inquiet pour ta propre survie. Ton instinct se manifestait un peu en retard. Tu levas tes prunelles le détailler avant d'observer tout ce qui se trouvait autour de toi. « J'attends là... je suppose ? », susurras-tu alors qu'il repartait déjà.

Et tu patientas là, contemplant simplement, le corps inerte, lançant quelques regards vers la porte. Est-ce que tu pouvais y aller ? Pour être sûr, tu patientas encore. Puis ce fut uniquement ta tête qui passa l'encadrement de la porte. « Est-ce que... », commenças-tu, te raclant discrètement la gorge, gêné. « Tout le monde est parti ? », tu vérifias par toi-même. « Je suis désolé pour le dérangement », offris-tu au jeune homme, te courbant poliment. « Et merci », tu soufflas, fatigué, venant baisser le masque afin d'offrir un sourire reconnaissant. « J'ai pas vraiment osé partir. Enfin je savais pas vraiment par où passer et je voulais pas vous causer de problèmes », avec ta chance t'aurais terminé dans un endroit où t'avais pas le droit. Déjà que c'était limite. « Est-ce que je peux faire quelque chose ? Pour vous remercier ? », tu jetas quelques regards vers la vitrine, vide maintenant, t'assurant encore une fois que plus personne n'attendait.

Insistant, l'adrénaline qui brûle ses veines et qui carbure son âme, il attire Orion vers l'arrière, là où seuls les employés peuvent entrer. Cet affront aux règles n'est que temporaire, une solution comme une autre pour prévenir une débandade dans cet établissement trop petit. Un tsunami de personnes qui auraient trop facilement fait paniquer le déjà fragile Kiyoshi, une situation à éviter à tout prix. Il se réjouit, Kiyoshi, que le jeune membre de Zødiac exécute ses demandes sans se plaindre; il se réjouit qu'il réalise sans doute que le jeune homme ne cherche qu'à l'aider, et qu'il ne sorte pas son statut de sa poche comme une carte secrète, réclamant qu'on ne lui dise pas quoi faire.

Il se réjouit, en quelque sorte, que cet homme qu'il affectionne plus particulièrement dans le groupe ne soit pas ce genre de personne.

Et, énorme soupir finalement échappé du creux de sa gorge, le souffle qui effleure ses lèvres, il se retourne vers la porte des employés qui s'ouvre presque à l'unisson; la tête de Orion qui en sort, timide. L'adrénaline qui retombe, la réalisation qu'une de ses idoles est en face de lui qui le frappe de plein fouet. Il n'arrive pas à prononcer un autre mot, et ne peut que se contenter de hocher la tête en guise de réponse. Et, heureusement, l'idole semble avoir compris. La panique renait sur le visage du plus grand, ses mains qui s'agrippent ensemble maladroitement, les doigts qui tremblaient. Il a peur, Kiyoshi, d'être imposant, ou que Orion croit qu'il n'est qu'une autre de ses personnes qui faisaient partie de cette meute. Un autre fan, un autre obsédé qu'on doit éviter.

Il tente de prononcer un simple « non » mais ses lèvres ne font que bouger, les cordes vocales qui refusent d'émettre quelconque son. Alors il se contente d'hocher la tête à nouveau, tremblotant. Il ne veut pas que Orion croit qu'il lui doit quoi que ce soit, il n'a pas envie d'attirer l'attention, ne veut pas être celui qui quémande quelconque faveur même s'il le mérite. Et, avec tout ça, il a presque tout oublié. Il a presque oublié que quelques items à l'effigie de groupes se retrouvent sur son porte clef, qui s'échappe quelque peu de la poche de son pantalon. Il a presque oublié qu'il est, après tout, au boulot, et que les soeurs Baek lui avaient fait une liste de choses à faire tant à l'avant qu'à l'arrière, qu'il devait être un bon employé.

Et, par simple réflexe, quelques simples mots s'échappent finalement mais difficilement, un discours robotique qu'il a dû apprendre par coeur. « B-bienvenue au Panda T-Tea H-... oh... » Il s'arrête dans son élan, remarquant ce que son cerveau a bien voulu lui faire prononcer; et il s'incline presque au plus bas, la honte dans les yeux, l'anxiété qui reprend de plus belle, l'embarras de faire un fou de lui-même en face de son idole.