« Bon travail! Est-ce que vous pouvez signaler à Leo que c'est son tour? »

Le membre de Zødiac devant elle s'incline poliment, remerciant la photographe pour son bon travail; et elle s'incline à son tour, sourire timide aux lèvres. C'est loin d'être la première fois qu'elle travaille avec des idoles, Haruhi, mais elle reste toujours agréablement surprise par leur courtoisie, bien que celle-ci est sans doute inculquée dès les premières secondes de leurs entraînements. Ce n'est, malheureusement, pas tous les clients qui font preuve d'un peu de savoir-vivre face à l'artiste en face d'eux. Alors, elle s'efforce de leur rendre la pareille, elle veut que l'environnement autour d'eux soit clément, que chaque idole se sente complètement à l'aise devant elle. Son studio, peu importe son emplacement physique, se veut être un espace sûr pour tous, là où quiconque peut s'épanouir et être lui-même, sans préjugés.

Leo, le prochain sur la liste. Ce n'est pas son genre d'aller espionner les artistes là où ils attendent tranquillement leur tour; elle préfère de loin découvrir la personne lorsqu'elle pratique son propre art, s'ajuster au besoin à l'improviste au besoin. La candeur, un élément clé que plusieurs clients lui ont mentionné être une facette de ses rendez-vous qu'ils apprécient, et qu'elle tient donc mordicus à conserver. Mais elle n'a pas pu s'empêcher, Haruhi, de jeter un oeil en direction des jeunes hommes lorsque son chemin vers l'endroit désigné de la SC Entertainment croisa celui du groupe à photographier. Et elle a remarqué cette personne un peu plus renfermée, moins bavarde que les autres, le visage un peu plus froid.

Elle ne connaît pas toujours par coeur tous les groupes qu'elle immortalise de son appareil photo. Alors, armée de son téléphone, elle tente de mettre un nom sur ce visage. Leo, main vocal du groupe. Elle n'est, heureusement, pas trop étonnée qu'une personne dans un groupe soit un peu plus introvertie. Après tout, certaines idoles ne le sont que pour l'amour de l'art, et pas pour leur aise devant une caméra, ou leur facilité à parler en face d'un public. Elle est prête, Haruhi, à ce que ce Leo se sente confortable, qu'il n'ait pas l'impression d'avoir besoin d'une carapace devant elle. Du moins, elle l'espère.

« Bonjour! » Elle s'incline, presque à quatre vingt dix degrés, devant le jeune homme qu'elle sait avoir le même âge qu'elle, de par sa recherche antérieure. « Je suis Haru, votre photographe d'aujourd'hui. J'ai quelques instructions concernant le concept demandé par la compagnie à voir avec vous, et ensuite on peut commencer avec les photos à votre aise. Ça vous va? » Un peu de discussion, quelque chose pour briser la glace, qu'elle espère aidera le jeune homme à se sentir confortable.