Tant de jours s’écoulent de la même manière. Une impression de retour en arrière, une scène qui se répète du lever jusqu’au coucher du soleil. Les aiguilles de l’horloge tournent pourtant, mais l’impression est d'être bloqué dans le temps. Pendant ces conditions, la solitude et la tristesse maquillent de gris mon cœur déboussolé. Alors, lorsque cet état devient trop prononcé, j’aime aller voir une alliée des rêves autorisés : Chae Rin.

Connaissant l’heure de la fermeture de son cabinet vétérinaire, j’attends devant sur mon vélo patiemment. En attendant, je regarde les piétons passer devant mon regard curieux. La musique aux oreilles, j’écoute :
Kim, Sung-Ho : reminiscence (1989)

Les bras croisés sur le guidon, la tête prenant appuie dessus, les paroles de la chanson me font partir dans des souvenirs chaleureux.

Nous roulions sous les arbres fleuris et le soleil ravis. Sur son vélo, elle roulait devant moi et ses cheveux dorés volaient au gré du vent. La joie resplendissait sur nos sourires. Nous nous sentions libres. Nous traversions l'espace-temps, tels deux oiseaux voyageurs. Nos ailes déployées, nous volions vers des histoires débordantes d’illusions et d’impossibilités que seuls nous, pouvions imaginer.
Des rêveries plein la tête.
Des utopies que l’on fête.

Un son de clochette me réveille. C’est l’amie qui sort, alors je me redresse pour lui faire un signe de main. Salut ! Au plaisir, de la revoir.

Et c'était une nouvelle journée pleine qui se terminait. Tu quittas la clinique, sachant déjà ce qui allait t'attendre dehors. « Jisoo ! », lâchas-tu dans un large sourire, trottinant lentement vers lui, un son amusé contre les lèvres. « Tu vas bien ? Tu n'as pas attendu trop longtemps j'espère ? Je suis exprès venue en vélo ce matin, histoire qu'on puisse tout de suite partir », expliquas-tu alors que tu avançais dans une autre direction, allant chercher ton vélo. « J'ai l'impression que ça fait des années que j'en ai pas fait alors que je suis sûre d'en avoir fait il y a pas longtemps. Enfin avec toi mais t'as compris le principe », tu agitas un peu la main dans un rire léger, les paroles t'échappant à une cadence rapide, et tu vins te placer à ses côtés. « Je suis prête mon capitaine ! Où allons-nous ? », tu savais que vous alliez à l'endroit habituel – mais c'était pour le principe. Tu lui offris un grand sourire, plaçant le casque sur ton crâne, commençant à pédaler, les lèvres se mouvant alors que tu chantais sans aucune honte. « On a de la chance en plus il fait super bon. J'aurais été triste s'il s'était mis à pleuvoir », et tu dévias quelque peu les pupilles vers l'horizon – ce trait où tout commençait et où tout s'arrêtait. Petite, tu t'étais toujours demandée s'il y avait un autre monde, là-bas. Aujourd'hui, t'étais convaincue qu'il y avait quelque chose de magique là où la terre et le ciel se rencontraient. « T'as vu j'ai un nouveau casque d'ailleurs. Je l'ai acheté hier. L'autre était trop petit, ça me comprimait le cerveau c'était horrible », tu ris quelque peu, la paume tapotant vaguement ton casque dans un air satisfait.

Sa jolie chevelure dorée me fait toujours penser à une princesse d’un conte de fées. Elle a en plus, cet air presque innocent collé aux joues de pêches. Elle me salue à son tour et commence à échanger avec moi de tout et de rien. J'vais bien merci. Et toi ? Pas trop fatiguée par ta journée ? Tout en même temps, je range mon baladeur dans mon sac. Non, j'suis peut-être arrivé y’a cinq minutes. De nouveau face à mon vélo à la regarder, je poursuis les réponses avec un léger sourire sur les lèvres juvéniles. Tu penses à tout. Lui dis-je en tapotant mon index contre mon crâne chevelu. Elle a bien fait de prendre son vélo ce matin, de cette manière, nous pouvons décoller vers notre idylle dès maintenant sans faire de détour.

Je la vois, aller à l’opposé d’où je me trouve. Elle va chercher son moyen de transport et je me mets doucement à rire face à sa remarque si mignonne. J’comprends. J’espère que ça va te faire du bien de refaire du vélo. Chae Rin est vraiment une femme charmante et attachante. Elle a ce comportement qui fait craquer tout le monde. De ce que j’ai vu, son cœur est vraiment pur. Il est le genre qu’on veut entourer d’une vitre blindée pour qu’il ne reçoive aucun impact. Ainsi, le cœur ne sera jamais brisé.


Dès que la jolie fleur s’installe sur son vélo, je pédale pour venir à ses côtés et nous commençons à prendre un trajet bien connu. C’est vrai qu’il fait bon. Comme quoi, tout est fait pour que cette sortie soit cool. Ensemble, nous dévalons les ruelles pour rejoindre un endroit adoré, celui où nous nous sommes rencontrés. Un lieu près d’un cours d’eau, où la tranquillité, si prestigieuse soit-elle à Séoul, est possible et agréable.
Alors que la demoiselle me parle et me montre son casque, je passe devant elle en pédalant un peu plus vite. Il te fait moins une grosse tête que l’ancien. Un regard amusé, la petite langue aux bords des lèvres, je taquine la beauté pour le plaisir de la retrouver.

Nos roues roulent dans les rues qui s’assombrissent. Les lumières s’allument pour éclairer nos trajets. Et au fur et à mesure, nous quittons les bâtiments, la circulation abondante, le bruit et la pollution. Petit à petit, nous nous rapprochons de notre petit coin de paradis.

« Je vais bien aussi et non ça va ! Toujours en forme tu sais bien », comme si rien ni personne ne parvenait à épuiser cette énergie qui faisait battre ton palpitant. Tu ris quelque peu, car c'était tout de même possible, la fatigue venant t'enlacer quand tu arrivais chez toi. « Ca va alors », soufflas-tu, soulagée, la paume sur le cœur. « Ca m'arrive parfois. J'ai des illuminations comme ça », tu agitas les doigts dans le vide, le rire à nouveau présent, te dandinant joyeusement. Tu avais bien fait de le prendre tout de suite avec toi, ça vous évitait un détour et vous permettait de filer directement. « Je suis sûre que oui. Ca fait toujours du bien », même si t'étais pas la plus sportive qui puisse exister, que t'avais tendance à regarder les autres faire en parlant – comme quand tu fixais Si Wan s'entraîner à la boxe pendant que tu sirotais ton bubble tea assise dans un coin. Tu te promettais de l'accompagner un jour mais c'était pas vraiment ta faute si tu avais toujours quelque chose d'important et d'intéressant à lui raconter pas vrai ? Tu vivais une vie si palpitante – parfois.

« Grave ! A croire que le temps nous accompagne ou que lui-même a prévu de sortir. Enfin de rester », vu qu'il était déjà dehors. Tu fronças un peu les sourcils, te concentrant sur le mouvement de tes jambes. « L'ancien me faisait une grosse tête ??? », demandas-tu, les yeux ronds, outrée. Tu plissas le nez alors, lui tirant la langue, tentant de pédaler à sa vitesse pour finalement continuer sur ta lancée. T'y arriverais aussi – un peu plus lentement, mais t'y arriverais. Tu contemplas le paysage un instant, admirant les couleurs qui s'assombrissaient petit à petit. « On aurait dû chanter sur le trajet », ou pas. Autant éviter aux quelques personnes qui passaient de t'entendre. Ca ne t'empêcha pas de reprendre, en articulant quelques paroles de cardigan, de Taylor Swift, sans raisons particulières. « Le dernier qui arrive... c'est le dernier qui arrive », marmonnas-tu avant de rire, pédalant de toutes tes force, espérant arriver première. « Petite, je me suis souvent demandée s'il y avait un autre monde là où le ciel et la terre se rencontrent. Je suis sûre qu'il y a un truc là-bas, comme aux pieds d'un arc-en-ciel », dis-tu doucement, la frimousse émerveillée et rêveuse alors que tu descendais de ton vélo, enlevant ton casque. Tu passas rapidement ta main dans tes cheveux. « A nous les lucioles ! », et tu levas les bras en signe d'encouragement, le son amusé contre la bouche. Tu redevenais une gamine, et tu le vivais pas trop mal.

Comme deux enfants rêveurs, nous roulons pour rejoindre notre château-fort. Celui qui nous protège, celui où l’on raconte des histoires tirées par les cheveux, celui où nous sommes Roi et Reine. Dans nos mains, vit le pouvoir de l’imagination, celui qui nous permet d’être quelqu’un d’autre, d’être autre part, d’être tout et rien à la fois. C’est une capacité que nous avons choisi de garder dans notre coffre-fort, notre cœur bien armé face au monde qui nous entoure. Un imaginaire scellé par nos mots et nos actions pour faire face aux vautours. Le mal n’est jamais très loin, à nous guetter, près à nous murmurer sa parole poison dans nos oreilles pour nous faire tomber. Par chance, Chae Rin était une petite luciole qui apportait un peu de lumière à l’obscurité qui m’entoure. Près d’elle, la chaleur du soleil ne semble plus très loin. Avec elle, j’ai l’impression de pouvoir toucher du bout des doigts la beauté de ce monde qui sommeille.

Sa bonne humeur fait miroir sur moi. Ses rayons atteignent l’intérieur de ma chair frissonnante face à sa beauté éclatante. Laissant nos visages rayonner, avec humour et joie, je poursuis ma taquinerie en ne répondant pas à la question sur la grosse tête que lui faisait soit disant son ancien casque. Bien évidemment, c’était faux. De toute manière, quoi qu'elle porte, je pense que la blondinette sera toujours ravissante. Et le premier qui arrive ? Dis-je après avoir rigolé aussi de sa précédente phrase sur le dernier arrivé.
C’est ainsi qu'elle arriva la première.


Tout comme elle, je descends de mon vélo pour contempler le paysage qui nous fait face. J’suis sûr qu’il y a un truc aussi. Je la regarde un court instant avant de raconter une histoire en me projetant au loin du beau tableau que l’on voit maintenant. Là-bas, y’a un royaume où tous les arbres sont fleuris tous les jours de l’année. Un grand jardin t’offre des fruits que tu peux cueillir à bras levé. Et ce royaume, tu en es la reine. Je lève les sourcils au ciel, excité par l’idée. Moi… la main posée sur mon cœur Je serais ton chevalier, celui qui sera là pour te protéger et pour te cueillir des fraises et des cerises. Un monde presque parfait, où nous y serons à l’aise et heureux. Où nos amis seront conviés pour partager un grand repas et pour jouer.
Un bonheur que l’on peut rêver.

Amusé par la situation, je pose mes deux mains sur les épaules de Chae Rin tout en lui annonçant J’en ai trouvé une, une grosse luciole ! Je ris encore, heureux d’être là, en joie d’être à deux.

T'avais parfois l'impression d'avoir grandi trop vite – alors que tu avais pris naturellement le temps, le laissant faire son travail. Parfois trop rapide, parfois trop lent, tu en convenais. Mais tu n'avais pas été forcée d'être une adulte alors que tu n'étais qu'une enfant. Tes parents t'avaient laissé l'opportunité de grandir, de découvrir, d'apprendre. Mais peut-être avais-tu pris la décision toi-même, décidant de laisser l'insouciance pour faire place à la connaissance et à la compréhension. Le monde tournait étrangement et plus d'une fois ça te faisait peur. Sans que tu ne puisses l'avouer à qui que ce soit. Quand tu y pensais seule chez toi tu te rendais compte à quel point tout était sombre – et c'était effrayant. L'Homme était un monstre, égoïste qui plus est et chaque détail de ta vie prenait un sens différent à chaque seconde. Ca te faisait peur. Vraiment peur. Et ces moments de liberté avec Jisoo te permettaient simplement de redevenir une gamine qui découvrait le monde. Tu en savourais chaque couleur, chaque trait, comme si tu découvrais tout pour la première fois. Tu laissais l'insouciance reprendre du terrain, gagnant ton être, alimentant ton âme et tu t'émerveillais d'un tout, d'un rien, d'un arbre ou d'un insecte. C'était exaltant – et surtout reposant. Ton âme se sentait apaisée et ton esprit aussi. « Et le premier qui arrive c'est... le premier qui arrive », t'avais même décidé que la logique n'allait pas t'accompagner aujourd'hui. Peu importe. Tu ris simplement, joyeusement presque naïvement. Ca n'avait pas grand sens aux yeux des autres et pour vous ça semblait être suffisant.

Un sourire vint décorer ta bouche aux mots de ton camarade, le rêve s’épaississant et emprisonnant ton imagination. Tu pouvais tout voir. Et plus tu fixais l'horizon, plus tu pouvais tout détailler. « Moi ? La Reine ? », tu ris quelque peu, l'idée te semblait tout aussi farfelue que prodigieuse. « Oh mon chevalier cerise ! Le plus fidèle », tu lui fis la révérence dans un son amusé avant de lui tapoter doucement les épaules comme pour le nommer officiellement ainsi. Tu mimas ensuite un air penaud avant qu'une frimousse outrée ne vienne la remplacer. « Hey ! », lanças-tu dans un rire, pas vexée du tout. « Bon ça va c'est mignon je fais de la lumière et tout », tu tentais de voir le positif. « Tu crois que ça existe les lucioles aussi grandes que nous ? », tu plissas un peu le nez. Ca avait un côté effrayant. « Ca me fait penser au film Voyage au centre de la Terre 2. Tu l'as vu ? La taille des animaux est inversée et l'éléphant a par exemple la taille d'un chien. C'est ultra chou », précisas-tu l'index levé et le regard pétillant. « Allez venez avec moi chevalier cerise, on a des lucioles à attraper ! Du moins à aller observer. J'ai toujours peur de leur faire mal c'est terrible », que tu parlais tout en avançant, les prunelles tentant de capter le moindre mouvement. « Ha ! … Non. Fausse alerte », et tu baissas le doigt que tu avais précédemment levé, continuant ton périple, vérifiant que Jisoo suivait bien.

Les histoires écrites par nos paroles, aussi alambiquées soient-elles, repoudrent nos ailes de magie. Leur éclat se ternit avec le temps et la vie. Et c’est en rêvant, même si l’absurdité se lit entre les lignes, que nous continuons de nous balader dans les pages de notre histoire qui, parfois, devient une histoire commune, entre la tienne et la mienne.

Ainsi, Chae Rin serait la Reine et moi, son chevalier cerise ! Seule notre imagination est la limite. Au-delà des contrées, d’autres mondes nous attendent. Il nous suffit de monter sur nos vélos et de se laisser porter. Toutefois, chaque histoire a son nombre de pages, alors parcourons déjà celle qui se construit dans ce lieu fantastique. Aujourd’hui, je suis un chevalier cerise et j’accompagne la révérence de la plus jolie. Fier d’être son protecteur, même si les épaules ne sont pas aussi robustes qu’une montagne, le cœur, lui, le sera. Un chevalier servant, qui jusqu’à sa dernière goutte de sueur, protégera le précieux diamant.

Les idées de la femme aux cheveux de blés me font rêvasser. Aurions-nous la chance de voir des lucioles en cette période d’automne ? Pendant que les feuilles tombent, verrons-nous des lumières se lever ? « Ça se pourrait bien. Peut-être qu’au fond de cette rivière, y’a un monde inversé où d’immenses lucioles éclairent des plaines fleuries et animées. » L’ambiance me rappelle Nausicaä de la vallée du vent, des mondes qui me font planer.


« J’ai lu le livre de Jules Verne, mais pas les films. » Le bouquin était passé entre mes mains quand j’étais plus petit, l’époque de l'insouciance, celle où le confort ne me faisait pas culpabiliser de passer du temps à rêvasser, puisque je pensais qu’il serait toujours à mes côtés…
Qu'ils seraient toujours à mes côtés.

La spontanéité de Chae Rin m’arracha de mes tristes pensées, un gouffre dans lequel j’ai tendance à m’enfoncer. « Il faut être rapide et surtout, ne pas les lâcher des yeux. » Je commence à faire le tour des lieux qui s’assombrissent au fur et à mesure de notre présence. Les chances de trouver des lucioles en cette période sont faibles, surtout à Séoul. Il aurait fallu qu’on fasse le festival des lucioles à Muju, mais il est trop tard. Le plus important dans cette histoire, ce ne sont pas les lucioles, mais le temps passé ensemble. Les pas dans ceux de Chae Rin, je la suis de près. « Si tu pouvais te réincarner à ta mort, ce serait en quoi ? »

L'imagination n'avait pas de limites avec vous. Elle n'en avait aucune de manière générale. Elle ne t'arrêtait nulle part, ne te disait jamais quand tu devais faire demi-tour. Au contraire, elle t'entraînait toujours plus loin, les idées se chevauchant parfois pour créer un tableau si grand que toi-même tu n'en voyais pas le bout. Et tu pensais à bien des choses, bien des possibilités. Et tu pensais à des formes, des couleurs, des univers. Tout devenait soudainement plus beau – et t'en oubliais la tristesse du quotidien. Bien que tu ne sois pas quelqu'un qui regardait ses pieds à chaque pas, tu avais conscience que le monde ne tournait plus rond et qu'il était bien sombre parfois. Le regard toujours levé vers le ciel, tu t'amusais dans les nuages – et t'aimerais t'y poser, parfois, et flotter et rêver encore. Dans ton monde, ton frère était là, et tout allait bien. Pas que tout allait mal, évidemment, il y avait pire tu supposais mais tout n'était pas forcément tout rose non plus. Chaque vie avait ses tâches d'encre et chaque tableau avait ses coins obscurs. « Peut-être.. et peut-être même que les gens marchent à l'envers » ou peut-être que vous étiez ceux qui marchaient à l'envers ? Tant de questions, finalement. « Tu devrais regarder le film si t'as l'occasion un jour. C'est pas prise de tête », conseillas-tu dans un sourire, le regard illuminé. Le film laissait place au rêve et à plus d'imagination encore. Un vrai retour en enfance qui faisait du bien à cet esprit adulte qui souffrait trop. « Rapide et ne pas les lâcher des yeux hmmm », que tu répétas, concentrée, les lèvres quelque peu pincées. Tu te demandais si vous allez pouvoir en voir et en attraper. Tu suivis Jisoo avec douceur, docile dans tes pas alors que tu marchais presque dans les siens. « Oh », que tu t'exclamas à sa question, surprise par celle-ci alors que tu levais les sourcils, arrêtant tes mouvements pour les reprendre quelques secondes plus tard. « En voilà une bonne question », confias-tu avec le sourire, fronçant ensuite les sourcils. « Une très bonne question même. J'aurais tendance à dire en oiseau, pour pouvoir voler et être libre », tu désignas vaguement le ciel avant de secouer la tête. « Mais j'aimerais bien être un chien aussi, et pouvoir courir à vive allure dans le jardin et jouer avec ma famille et profiter des câlins », tu ris quelque peu, les doigts contre les lèvres, l'air malicieux. Tu gardas le silence quelques instants à nouveau, réfléchissant. « Sinon en sirène, je suis sûre que la queue de poisson m'irait très bien au teint », que tu plaisantas en te dandinant, agitant les épaules, le rire explosant contre ta bouche. « Et toi ? Tu y as déjà réfléchi ? », tu lui lanças un regard, curieuse. S'il avait posé la question cela voulait dire qu'il avait sans doute cogité à tout ça, non ? « Il y a tellement de possibilités et de choix.. mais je suis pas sûre qu'on puisse réellement choisir. L'univers décide pour nous pas vrai ? », qu'avait-il décidé pour toi ? Aujourd'hui, demain, dans cette autre vie ? Tu souris doucement, le regard se tournant alors vers le paysage. « Si c'était à refaire, est-ce que tu ferais les mêmes choix ? », dans sa vie, au quotidien, y avait-il des choses qu'il voudrait faire autrement ? Des décisions qu'il aurait aimé prendre, ou ne pas prendre ?