A shot in the heart doesn't make it unbreak  song || outfit || @KANG JEONG

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La tête est penchée sur le côté, les paumes dans les poches et les billes rétrécissent. Caricature d’un canidé sauvage prêt à ouvrir les crocs et avaler tout entier la silhouette qui ne semble pas avoir fière allure. Une ténébreuse aura planant autour du chorégraphe, dont le rictus profane les anges et appelle les démons à savourer ce spectacle. Le silence plane, maussade, avant que les lèvres libèrent la torpeur qu’il octroie. « Je suis Ye Jun, celui que tu parais fuir pour, je ne sais quelle raison. Et je m’en branle sincèrement, mais je n’aime pas me répéter. On a quelques heures devant nous, il faut que j’évalue ton niveau. Bouge. ». Du menton, il désigne le chemin à suivre. À quelques dizaines de minutes, les studios de danse s’alignent, la créativité, les autres stars qui déambulent en cachette au milieu des centres de divertissements.

Heureusement pour lui, il l’avait déjà identifié et malheureusement pour l’autre, ne pas répondre au danseur équivaut à déclarer une guerre. Cependant, Ye Jun est trop mordant pour laisser une ouverture. Arrivés près d’un studio moderne, suintant la luxure et la complaisance, ils pénètrent dans l’enceinte sans un bruit. Insonorisation complète, corps mouvants, rythmique appréciés, intimes et focalisés. Défilant les étages entre des groupes aux rires éclatants et des plus discrets, licencieux, jusqu’à leur porte. Laissant son interlocuteur entrer, il referme derrière lui d’un claquement sonore. « On s’échauffe, je suppose que tu n’as rien préparé donc j’ai quelques sélections, on avisera autour. ». La langue claque comme on sonne le glas d’un condamné, à se demander si le plus effrayant sont ses mots ou ce qu’il va suivre.

Toutefois, il prend le temps de s’échauffer avec lui, la pédagogie sincère et ordonnée, la délicatesse dans la voix, la douceur dans les gestes. Contradiction surprenante entre le professeur et la personne. « Tu recherches quoi exactement ? Pas de blabla inutile, va au plus court. Ton niveau, je vais le voir, tes défauts et tes points forts, je vais le repérer. Je veux simplement savoir sur quoi tu veux travailler concrètement. On a le temps, je m’en contrefous si tu n’y arrives pas, je suis là pour te prouver le contraire. ». Rudesse dans le ton, mais il n’a jamais réellement fait dans la dentelle. Et encore moins envers ceux qui ne répondent pas à son appel pour un manque de confiance ou fuir le problème par crainte. Pas avec lui. Jamais.

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La première fois que Jeong avait refusé de rejoindre son ami chorégraphe pour reprendre la danse, c'était pour une très bonne raison : il avait encore une béquille et devait continuer les séances de kiné. Donc, peu de temps entre ça, le boulot et la réadaptation pour sa vie de tous les jours. La seconde fois, il n'était pas sur Séoul, parfaite excuse qui n'en était pas une évidemment. Accompagnant une petite sortie avec des enfants de l'orphelinat maintenant qu'il pouvait marcher seul. Mais, pour cette troisième fois, il n'avait carrément pas décroché. Pourquoi ? Parce qu'il ne pouvait pas décliner.. Et il ne se sentait pas encore de reprendre la danse pour le moment. Par peur sans doute, de voir qu'il ne pourrait faire certains pas, qu'il allait se manger le parquet ou qu'il ressentirait à nouveau trop de douleur. Jeong n'aimait pas souffrir, c'était pas le genre maso qui en redemandait.

Malgré sa jambe parfois un peu raide, surtout avec le froid, il gardait une posture bien droite. Des restes de ses entrainements, assurément. La tête légèrement baissée pour regarder un petit carnet qu'il tenait dans une main, tandis que l'autre était fourrée dans la poche de son manteau long. Ce dernier arrivait jusqu'aux genoux et cachait donc en partie le fait qu'il pouvait par moment boitiller un peu. Echarpe jusqu'au nez et gants pour couvrir ses mains. Non pas qu'il était frileux, mais manquerait plus qu'il attrape un coup de froid par dessus le marché. Le médecin lui avait conseillé de faire très attention à sa santé, tant qu'il ne serait pas pleinement remit et en possession totale de ses moyens.

Son pas s'arrête avec un léger sursaut de surprise lorsqu'il se fait interrompre dans sa lecture par une voix qu'il ne reconnait que trop bien. Et ce ton, cassant, cinglant.. Ah, pour sur le chorégraphe était mécontent d'avoir été ignoré. Et encore, c'est un bien bas mot pour désigner ce qu'il devait ressentir. Levant les yeux vers lui, il n'a pourtant pas le temps de placer un mot au milieu de la tirade de Ye Jun. Et puis, pour dire quoi ? Qu'il ne se sentait pas d'y retourner ? Qu'il n'était pas en tenue ? Chose vraie, mais dont allait éperdument se moquer l'autre jeune homme de toute façon. Jeong portait un pantalon assez basique, noir et au tissu assez chaud mais pas trop raide non plus. Un sous pull de la même couleur et ses chaussures de ville. Rien qui ne serait d'une grande aide pour danser, mais rien qui ne pourrait l'en empêcher non plus dans un sens..

- Désolé de pas avoir répondu, j'étais un peu occupé..

Bon, c'était pas totalement un mensonge, puisqu'il était en pleine réflexion tout en rentrant chez lui. C'est presque une occupation à part entière dans un sens, non ? Soupirant un peu, il le suit pourtant dans les rues. Silencieux, ne sachant que dire pour calmer son ami. C'était entièrement de sa faute cette mauvaise humeur après tout. Rangeant son carnet en chemin, il n'a aucun mal à reconnaitre la rue, le studio et suit sans broncher.

- En effet, je n'ai rien préparé puisque je ne comptais pas m'entrainer. Je n'ai pas dansé depuis..

Stoppant sa phrase en regardant Ye Jun, il détourne ensuite les yeux. Depuis avant sa dernière représentation. Depuis avant l'accident. Depuis maintenant une bonne année au moins.. Retirant son manteau, ses gants et son écharpe, il remonte les manches de son sous pull, se doutant qu'il allait avoir bien assez chaud dans les minutes à venir. Bien qu'il ait un caractère un peu tranchant, cinglant même, Ye Jun est aussi un très bon professeur et qui sait prendre le temps nécessaire au besoin. Ils s'échauffent ensemble. C'est un peu plus long que cela n'aurait du, parce que Jeong doit faire des pauses par moment, surtout lorsqu'il sollicite la mauvaise jambe, retenant des grimaces de douleur et son souffle se coupant lorsque cela lui faisait des décharges presque électrique de souffrance. Remontant par moment jusqu'en haut de sa cuisse.

- Je recherche rien Ye Jun. Puisque je ne pourrais plus jamais patiner, je n'avais pas l'intention de recommencer à danser..

Enfin si, un jour peut être, mais quand il se sentirait pleinement prêt. Lorsqu'il ne sentirait pas sa jambe se raidir en marchant. Lorsque mentalement, il se dira que ce n'est pas grave de ne plus être aussi performant. Lorsqu'il cessera d'être aussi strict avec lui même..

- Enfin, puisque je n'ai plus vraiment le choix, j'imagine que j'aimerais assouplir un peu mes mouvements de jambes ?

Quelque chose qui soit assez doux pour un début et qui l'aiderait aussi dans la vie de tous les jours, lorsqu'il doit marcher ou se tenir debout. Cela musclerait un peu sa jambe et ce ne serait pas inutile. Et au fond de lui, assurément, il prendrait plaisir à pouvoir se mouvoir à nouveau sur une musique plus rythmée. Lorsque cela lui sera possible. L'espoir, c'est ce qui fait avancer, il doit juste en retrouver assez..

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Les sourcils sont froncés, bien trop pour rendre son visage plus doux. Plus les échauffements avancent et plus la tension pulse à travers ses veines. « Attends. Je constate que chaque mouvement, limite, te procure trop de souffrance pour au moins reprendre des bases correctes, minimes. J’ai eu des infos sur toi comme étant apte à reprendre l’activité, même au stade débutant. Mais en te voyant, on y sera encore dans trois ans. Sollicité si ce n’est pas remis, c’est me faire perdre du temps. À tous les deux. ». Farouche, mais conscient. Cela ne vaut aucunement des minutes ou des heures pour des morceaux qui ne peuvent pas être connus et retenues. « Ce n’est pas assouplir tes jambes, ce sont des séances de kiné. Tu manques de relâchement, de souffle, tu répètes des gestes inutiles et tu te fatigues en essayant de ne pas appuyer sur la jambe qui te fait défaut. ». Cela est comme reprendre les fondamentaux avec les enfants.

S’approchant d’un air intimidant, il se positionne à côté de son nouveau jouet de danse. Il effectue quelques pas, imposant un rythme lent. Il recommence pour que l’autre puisse le visualiser convenablement. « Tu vois ce que je viens de faire ? On va le reprendre, un à un. Tu as de bons placements, mais tu patauges dans la maladresse à défaut de ta souplesse. On va commencer sur ça. ». Billie Eillish. Therefore I am. Moins dynamique, même lent, jouant avant tout sur les expressions, mais permettant aux pas de se coordonner sans chercher à se croiser, à de la puissance. Peu de jeux de jambes, beaucoup dans les bras et le visage. Cela devrait être intéressant pour débuter selon lui.

Et lentement, ils s’y mettent, devant le miroir. Encore et encore. Cela permet à l’ancien patineur de prendre confiance en ses gestes, retrouver les sensations. Lors des pauses, Ye Jun en profite pour démontrer davantage, au fil de la chanson, de ce qui est possible, les expressions si parfaites, si espiègles et diablotin pour la musique. Se prêtant même à des sourires d’enfant joueur. Parfait dans son rôle. « On reprend depuis cette partie, je vois que tu peines à te plier. ». Mais il ne s’en sort pas si négligemment qu’il ne le pense.

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Jeong voit bien les sourcils du chorégraphe se froncer, ce qui rend son visage encore plus strict et il se sent mal à l'aise de ses remarques. Qui donc avait bien pu lui dire qu'il était apte à reprendre la danse ? Certainement pas lui déjà ! Sa souffrance venait surtout du fait que le froid raidissait plus sa jambe et donc que les mouvements fait se trouvaient moins fluides. Peut être que le printemps prochain, il irait mieux. Assez pour quelques pas ? Il retient un soupir blasé, sachant que cela ne ferait qu'excéder l'autre jeune homme et se contente donc de détourner les yeux.

- J'ai déjà des séances de kiné, une fois par semaine. Ma jambe est déjà bien plus souple que l'année passée. Mais ça fait longtemps que je n'ai pas repris de vrais sport ou entrainement.

Son manque de souffle était donc normal. Ce n'était pas dans sa boutique qu'il allait courir ou s'essouffler après tout. C'était un boulot calme et pendant lequel il pouvait même s'asseoir la plupart du temps. Sa jambe n'était donc que très peu sollicité. Excepté lorsqu'il se déplaçait bien entendu. Dans l'incapacité de conduire pour le moment, il prenait quelques transports en commun, mais marchait aussi pas mal. Une promenade par semaine également, plus longue et qui le fatiguait assez pour le reste de sa journée. Des petits trajets quotidiens, connaissant maintenant les dénivelés des rues et sachant comment marcher sans que cela n'appuie trop sur sa jambe fragile. C'était assurément de sa faute de ne pas la faire travailler assez, il le savait bien. Mais la peur étreignait encore trop son coeur et son esprit.

Le voyant approcher du coin de l'oeil, il l'observe. Certes, Ye Jun avait toujours été un brin intimidant, mais Jeong ne s'était jamais senti spécialement menacé. Si le chorégraphe était strict et parfois rigide, il avait toujours aimé son soucis du détail lorsqu'il l'aidait dans ses shows. C'était sans doute pour cela qu'il était le premier à qui il faisait appel lorsqu'il avait besoin avant. L'ancien patineur observe avec attention ses pas et hoche un peu la tête lorsque Ye Jun lui dit qu'ils allaient reprendre un à un. Le rythme de la musique lancée est lent et c'est pour le mieux. Des mouvements simples et pas trop difficile à faire pour sa jambe douloureuse. Quelques pauses sont nécessaires, une couche de vêtement enlevé pour ne pas avoir trop chaud, mais aussi se sentir plus à l'aise.

Tous deux faces au miroir, Jeong observant lorsque Ye Jun lui montre. Prenant plaisir à reprendre cette activité qu'il avait toujours apprécié. Le patinage artistique resterait son premier amour, mais la danse passait volontiers en second. Une nouvelle pause lui permet de boire un peu d'eau et il fixe le chorégraphe qui lui remonte un passage en particulier tout en lui disant qu'il avait du mal à se plier.

- Merci de prendre le temps avec moi.. Et désolé de t'avoir évité.

Admettant que c'était ce qu'il avait fait, un peu honteux d'ailleurs.. Il baisse la tête, avant de s'approcher et reprendre sa place devant le miroir. Les petites pauses à s'asseoir lui faisaient du bien. Massant presque automatiquement sa jambe. Jeong essaye de se plier. Encore une fois. Puis une autre. Avant d'enfin parvenir à quelque chose de plus correct au quatrième essai. Pas peu fier, il reste cependant concentré sur la suite afin de ne pas commettre d'erreur.

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La paume s’élance dans le vide comme on expédie une mouche gênante autour de soi, avec un geste tout de même étonnamment beau pour le comportement. « Pas de désolé quand on adopte des gamineries dans le genre. Au moins tu le reconnais. Mais je vais juger davantage que ce que tu vas faire dans la continuité plutôt que sur l’instant. ». Propos presque crachés du bout des lèvres, apportant l’injustice à l’autre qui courbe l’échine comme une branche qui se ploie sous le vent. Les raisons ne seront aucunement écoutées et prises en compte, car les mots n’ont que peu d’impact pour le chorégraphe qui se permet de danser encore un peu lorsque son homologue se pose. La chanson dans le crâne, les mouvements si fluides et délicats, comprenant complètement l’essence de la musique sous les rythmes et les expressions faciales.

Tout ruissèle et semble couler comme l’eau dans une rivière. Dans son élément, en vibration avec chaque note, chaque rire de la chanteuse. Il finit par choir près de son voisin, les bras tendus de chaque côté de sa silhouette. « Tu commences à mieux saisir, mais ça reste fragile. Au moins, tu n’as pas l’arrogance de penser le contraire dès que tu réussis la base. Ça va revenir petit à petit et avec ta grâce de patineur, ça donne quelque chose d’original. » Compliment venant de celui qui rechigne, la provocation d’un chien mordeur se voilant d’éloges. Certes, minimes et singulières, pourtant palpables. Il sait reconnaitre cela lorsqu’il le voit. « Ta dextérité et ta souplesse sont travaillées différemment, on le voit clairement dans tes mouvements, ça remplace les lacunes flagrantes, mais joliment, au moins. ».

Beaucoup d’artistes ne le possèdent pas, fautant avec des expressions catastrophées ou réparant avec des sourires mièvres qui ne trompent personne. Sans doute l’issue lors des concours de patinages à devoir se rattraper lors d’une combinaison mal réalisée. Même lui n’est pas certain de pouvoir le faire pour tout. Il se relève après quelques gorgées d’eaux. « Je continue, tu suis mon rythme ou tu te reposes encore un peu. Tant que tu ne te barres plus. ». Il a nettement besoin d’évacuer les toxines verbales par les gestes, après cette légère égratignure dans sa verbe, les crocs relevées en un sourire narquois. Et doucement, il reprend sous la chanson qui avait été mis en pause, sans difficulté, sous les pas dansés.

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Ye Jun semble avoir besoin d'évacuer par les mots, par les pas de danse aussi. Alors après ses excuses, il n'en dit pas plus et se plie aux pas plus lents. A la musique plus douce. Restant pleinement concentré afin de ne pas trop échouer. Sa grâce est toujours un peu présente, même s'il y a encore de l'incertitude dans certains mouvements. Même s'il hésite lorsqu'il doit prendre plus appui sur sa jambe. Echouer n'est pas un problème, parce que c'était toujours un passage obligatoire pour aller vers l'amélioration. Non, ce qui l'effrayait c'était la douleur intense qu'il pourrait à nouveau ressentir. C'était de trop forcer et devoir retourner à l'hôpital. C'était de savoir qu'il ne pourrait jamais plus rien faire de tel par la suite.. Pas d'interdiction autre que le patinage n'avait été prononcée, mais c'était aussi parce qu'il n'avait pas demandé pour le reste.

Prenant une nouvelle pause, installé sur une assise, bouteille d'eau dans une main, il voit son ami le rejoindre. Jambe étendue devant lui, la massant distraitement de sa main libre et son regard se tournant vers le chorégraphe. Son geste se suspend et un éclat de surprise éclaire ses yeux. Avant d'esquisser un fin sourire. Ye Jun était en train de le complimenté. C'était bien rare et Jeong appréciait grandement.

- Merci, je fais des efforts et je continuerais d'en faire. Peut être que je pourrais revenir de façon plus régulière..?

Sans doute commencer doucement, une fois par semaine, puis deux si tout se passait bien. Entre les idées saugrenues de Ma Eum, ses retrouvailles avec Seo Joon, les remarques aussi douces qu'acerbes de son ami.. Alors, peut être qu'il finirait par vraiment sortir de ses idées un peu sombres. Peut être même qu'il pourrait revivre dans l'art, d'une façon un peu différente. Si son médecin lui disait ne plus pouvoir monter sur des patins à glace, peut être ne lui interdirait il pas la danse. Se relevant de sa place, il suit le chorégraphe dans les pas lents. Prenant le temps de bien assimiler au fur et à mesure, ne forçant que peu sur sa jambe finalement sur ce rythme là.

- Pourquoi avoir arrêté ? Alors que tu sembles tellement aimer ça et que tu es très à l'aise aussi. C'est dommage.

Une raison qu'il ne connaissait pas et qui le poussait un peu à la curiosité. Bien sur, si Ye Jun ne souhaitait pas s'étaler sur sa ou ses raisons, alors Jeong n'insisterait pas. Ce n'était pas son genre d'envahir la vie d'autrui après tout et il respectait le secret que l'on pouvait faire de ses envies.

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Il l’observe en clignant des paupières. « Tu me poses une question ou c’est rhétorique ? Parce que cela te concerne avant tout, je peux en offrir de manière occasionnelle, mais le reste ne dépend que de toi. ». Indépendance objectée envers son ainé, sous un air de dédain plus intimidant que mordant. Le chorégraphe possède un emploi du temps tout aussi condensé. Entre sa salle de boxe, ses affaires de familles, ses actions, ses cours de danse et autres sorties avec les amis ou les rencontres, il accorde du temps à ceux qui s’en donnent les moyens. Les mots ne sont que des bribes élancées pour énoncer des possibilités, mais seules les actions permettent de poser les envies. Et dans son cas, il ne croit que la seconde option, évidemment.

Le factuel est intéressant, le reste n’est qu’une poudre comme on se persuade que sa vie est meilleure lorsqu’on constate le sourire des autres. Si son interlocuteur désire ardemment revenir de manière plus régulière, à lui de s’en donner les moyens. Comme l’entrainement qui se poursuit, les pas, sous la musique, prenant une rythmique légèrement différée pour appréhender au mieux envers le blessé sans toutefois se frustrer par sa limitation. Lorsque la question tombe, les rétines roulent vers le plafond et le port altier se montrent bien plus dédaigneux et hautain qu’auparavant. « Tu parles beaucoup pour quelqu’un qui n’est pas encore apte à pouvoir le juger. Surtout sans connaitre. Apprends déjà tes limites avant d’oser être curieux, Jeong. ». Les crocs sont animés et prêts à morceler l’épiderme à la moindre exclamation.

Le meilleur moyen pour lui de se défendre, pour ce louveteau blessé des autres. Fermant perceptiblement tout ce qui le concerne, clôturant son choix dans une fermeté acerbe et crachée comme on se sentirait affreusement blessé par les propos. Bien qu’il démontre un air farouche, les pupilles ont déversé une pointe brillante, un fond qu’il ne veut montrer à personne. Qui a-t-il de plus douloureux que d’entendre des mots que l’on sait ? De voir sa passion anéantie sans pouvoir en parler ou se faire comprendre ? « Encore une heure et on va arrêter, pour ne pas trop pousser sur ta jambe. Je n’ai pas pour objectif de t’éclater plus que tu ne l’es. ». Ainsi, il s’occupe avec lui des placements concernant le haut, pour que l’ancien patineur puisse reposer sa jambe endolorie.