sentimentalsong || outfit ||  @Love Ye Jun

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Les yeux se plissent un peu plus à chaque seconde, quand les messages défilent sur l'écran de son téléphone portable. Des excuses, toujours plus d'excuses. Des mots qui ne veulent rien dire pour le blondinet. Des pardons qui le font grimacer, pas tant par la blessure affligée, mais plutôt par l'ennui qui pointe le bout de son nez. Il n'est pas sentimental, il jette et il enchaîne. Alors ce type, d'où qu'il vienne et quoi qu'il fasse de sa queue, il s'en fout royalement. Sa réponse est froide, courte et avec un point à la fin comme pour accentuer le fait qu'il s'en moque de son histoire à coucher dehors. Des hommes prêt à lui montrer le nirvana, il peut en trouver des tonnes à chaque coin rue. Qu'il aille, il n'est pas le premier et certainement pas le dernier.

Loukas roule des yeux, sa langue se glissant sur ses lèvres pour les humidifier. La bille de son piercing roule légèrement dessus, scintillant à la lumière du soleil. D'un geste un peu brusque, il range son portable dans la poche de son pantalon et se promet de le bloquer après sa séance de sport. Chaque chose en son temps, il a déjà perdu de précieuses minutes à lire les messages débordants d'hypocrisie de ce trou-de-b*lle. Bref. Son corps a déjà passé la porte, autant laisser cette conversation dehors et passer à autre chose. Il se faufile dans les locaux, se dirigeant vers cette salle qu'il connaît bien et où il est sûr de tomber sur le propriétaire.

- Yo.

Sa manière à lui de saluer son aîné, deux doigts partant de sa tempe dans le vide. Son sourire tire à moitié vers ses oreilles, lui donnant cette mine d'ange gardien. Avec sa tignasse blonde, il suffirait de lui retirer quelques centimètres pour qu'il soit l'acteur principal d'une série de film barbant.

- Mec. Donnes-moi tout ce que tu veux à faire, je suis prêt à retourner la salle. Sauf les chiottes, je n'récures pas ces trucs-là. La merde des autres, très peu pour moi.

Il déblatère avec des grands gestes, tel un comédien sur scène. Son ton vénère ne doit pas passer inaperçu, faut dire qu'il n'a pas abandonné toute sa rage à l'extérieur en mettant les pieds à l'intérieur. Les messages de ce type le hante encore, et s'il n'était pas déjà sur place, il aurait fait demi-tour pour lui dire sa façon de penser.

- Sérieux, Junjun. évites de coucher avec n'importe qui, ça attire que des problèmes. Ou des excuses bidons, ça dépend le type de mec sur lequel tu mises. Pas tous des chevaux courses, hein. Plutôt des ânes, des beaux mulets qui te posent des lapins alors que tu imagines déjà la soirée torride qui fera office d'ouverture de l'année.

Filtre? Connait pas. Le blond raconte ses ébats comme s'il parlait de la compote à la fraise qu'il a mangé ce matin au petit déjeuner. Quant aux regards indiscrets, il s'en fout. Comme tout le reste, au final.

- Sinon, ça va, toi? à part des sacs de frappe, tu te tapes autre chose?

Oups. Petit clin d'oeil et il se marre, toujours dans un certain abus.

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La caboche se penche sur le côté, le sourcil se soulève, les oreilles à l’écoute attentive. « Je ne trempe pas ma queue dans n’importe quoi. Apprends déjà à fermer la bouche, ça t’évitera peut-être d’avaler ceux des plus offrants. ». Le sourire taquin, en lançant des regards vers les autres, dont les visages se détournent aussitôt. Personne ne viendra contester le maitre des lieux, surtout vu son statut et sa nature mordante, autant ne pas désirer se faire arracher le bras inutilement. Descendant du ring, il lance des affaires à l’autre d’un geste sec, un sourire sur le visage.

Il apprécie beaucoup le blondinet, dont la bouche ne résiste jamais à la même forme de bavardages aux remarques piquantes. « Tu t’intéresses à ce que je baise maintenant ? Tu as envie d’évoluer en gamme ? ». Glissade légère, mais rien de bien véritable. Ou presque. Son regard mutin ne change sensiblement pas, ne laissant aucune trace de ce qu’il pense réellement. Ensemble, ils vont vers les vestiaires, rangeant le matériel luxueux qu’il vient de recevoir. Le petit arrive à temps, décidément. « J’ai compris que tu es en plein déboire. On t’a fait des excuses parce qu’il a trempé sa queue vers un qui suce mieux ? Il faut s’appliquer, Lou, je suis certain que tu peux y arriver. ». Un léger clin d’œil, nullement alerter par sa vulgarité. Il arbore cette manière seulement dans ces circonstances, son interlocuteur serait sans nul doute surpris s’il le voyait dans la haute sphère.

« C’est bien d’avoir la gueule d’ange, mais ça ne suffit pas. Tu t’attendais à quoi ? Avec les delulu d’aujourd’hui, le « salut, tu baises ? » n'est pas forcément qu’au sens propre. ». Beaucoup vont espérer quelque chose, juger ou même commencer à chauffer et à faire semblant après. Tant de problèmes à gérer, surtout avec les divas et les dramas. « Tu leur promets quoi au juste ? Que tu vas les chevaucher comme jamais ? ». À supposer que le petit jeune soit en dessous, mais il ne s’est véritablement jamais posé la question. Il claque le casier dans lequel les serviettes douces se rangent, prêtes à l’emploi après les efforts.

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Il cligne des paupières. Choqué d'entendre la réponse claquante du proprio. Depuis quand Ye Jun répond comme ça? Et lui qui l'imaginait trop stricte derrière ses airs de Mike Tyson.

- Je n'ai jamais dit que je n'aimais pas ça.

Son rire remonte jusqu'au ring, là où est perché le maître corbeau. ça l'amuse d'avoir une joute verbale avec l'autre garçon, quitte à se donner en spectacle devant des pauvres âmes innocentes. Lou n'a jamais caché sa nature excentrique ou explicite, ni sa préférence pour l'homme et son désintérêt pour la femme. Personne ne peut lui reprocher sa franchise, ni sa sincérité.

- évoluer ou évaluer? C'est différent. Tu n'es pas dégueulasse à mater. Oh pardon, monsieur, tu es d'une beauté incroyable. Digne du musée du Louvre.

à aucun moment Loukas n'a tenté de se casser un os en flirtant avec le boxeur. Quand il s'approche d'un homme pour tenter sa chance, il sent de suite si l'autre est réceptif ou fermé à cette idée là. Ye Jun, aussi beau soit-il, ne lui donne pas un feeling de plan cul. Suivant son ami vers les vestiaires, il ne calme pas une seconde ce petit jeu d'échange.

- Alors, non. En fait, j'en sais rien et je m'en fous de ce qu'il fait. ça ne me dérange pas de me taper un gars libertin ou déjà en couple, 'scuze. Ce n'est pas moi qu'il trompe, y a pas d'mal. Hey. Fais attention à ce que tu dis, je te prends sur le ring quand tu veux.

Le petit ange se sent poussé des ailes, sauf qu'il s'esclaffe de rire en disant ça. Il n'y a rien de poli dans leurs paroles, qu'un flot de vulgarité qui se heurte à des rivages escarpés. Le blondinet badine beaucoup, toujours avec un sourire espiègle sur les lèvres.

- Quoi, ma gueule d'ange? Je ne suis pas trop dans le sens propre, si tu vois c'que je veux.

Un clin d'oeil et il sous-entend une tendance à tester des nouvelles choses, pas toujours très simpliste ou romantique. Cinquante nuances de White, façon Loukas. à quel moment la conversation à dériver sur son rôle dans les ébats? L'Australien dévisage son aîné, comme s'il pouvait lire dans sa tête et deviner le fond de sa pensée.

- ça t'intéresse autant? J'aime les deux. Rien à voir avec ma gueule d'ange, je reste un homme avec des désirs et je déteste l'idée qu'on me compare à une femme.

Dit-il en l'aidant à ranger sa marchandise. Il fait attention, bien que son geste ait failli être plus brutal que prévu. Les termes ne lui plaise pas toujours, surtout quand la personne est en dessous. Ce n'est pas un soumis, pas tout le temps.

- Que veux-tu promettre dans une partie de jambe en l'air? Ok, ce n'est pas aussi basique. N'empêche que ça revient au même, ça fini toujours par boucher un trou.

Avant d'en arriver là, il y a tout un procédé qui plaît à l'étudiant. Une sorte de jeu de rôle entre lui et l'autre, qui tire vers un côté obscur et assez sombre. Il n'a jamais été fanatique des ébats tendres et passionnés, avec des préliminaires à rallonge. C'est un homme d'action, pas un amoureux transit qui vit sa première fois en boucle.

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« Je te retourne quand tu veux, gueule d’ange. Vu qu’apparemment, tu ne fais pas la différence de ce qui va te taper dedans. Tant que c’est la baise pour la baise, n’est-ce pas ? ». Le soufflement de nez sardonique à ses mots, après les propos émis par son comparse en besoin continuel de connexion physique. Ou, bien plus que cela, mais en vérité, il n’est aucunement intéressé par la vie sexuelle de ses amis. Ses pupilles roulent vers le plafond en claquant l’un des casiers. « Si tu avales aussi bien que tu essaies de tourner les choses, pas étonnant que tu cherches des plans culs à tous les coins de rues. ». Ajoutant d’autres propos tout aussi salaces et vulgaires, laissant l’autre dans une réplique aussi intéressante que ses actions en cours. Rien d’étonnant, avec quelques bribes qui font hausser un sourcil de temps à autre.

Contrôlant la qualité de la marchandise, dont le tissu exprime le luxe et l’insigne de sa salle de boxe sur chaque imprimé. Les rétines parcourent si rapidement les étagères qu’on peut se demander s’il compte bien. Et qu’il ne manque rien. « Bleh. Tu sais qu’il y a franchement d’autres manières de prendre son pied que de remplir un trou ? ». Son regard est affreusement jaugeur, saupoudré par l’arrogance hautaine naturelle de cet ancien chorégraphe, questionnant les plaisirs du plus jeune avec une moue aucunement mesurer. Il a bien saisi que son ami n’était pas un tendre aux désirs doucereux comme la plupart des amoureux transi. Néanmoins, n’a-t-il jamais connu les échanges verbaux, l’oratoire maîtrisé et les sourires en côtoyant la frustration qui ne demande qu’une libération dévastatrice ?

« Tu parles beaucoup, mais je ne suis pas certain que tu sois expérimenté beaucoup de choses. ». Il vient soulever les épaules avec un rictus, déplaçant le carton dans une pièce adéquate. « Je suis davantage du genre à faire grimper la tension ou m’amuser des réactions. Chacun son truc. ». Il en rit avec plaisanterie, s’approchant de l’autre en empiétant volontiers dans l’espace personnel. « Mais écarte mieux les cuisses et gémis bien, il y en a qui aime bien. ». Il tire légèrement la langue en souriant, mordant celle-ci avec un air espiègle. C’est amusant, d’en parler aussi librement.

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- Mec, tu as des flingues dans les mains, tu tires à balles réelles. Ceci dit, tu vises juste.

Baiser pour baiser, comme il a dit. Zéro sentiment, aucune complication. Que du cul, voilà tout. ça se saurait s'il voulait plus qu'une démonstration d'un film pornographique. Lui, les "coup de foudre à Manhattan", il les laisse justement là-bas. Les railleries cinglantes du boxeur arrache un sourire amusé au plus jeune. Il frappe fort, bien que ce ne soit pas dans des parties sensibles de son anatomie. Lou ne ploie pas sous les répliques de son vis-à-vis, trouvant cela amusant de l'entendre parler avec une franchise vulgarisée. Il ne dément pas, haussant les épaules avec singularité.

Même si les mots dépassent la pensée, Lou ne perd pas le nord et fait attention à ce qu'il manipule pour ne pas l'abimer. C'est du luxe, du matériel qui pourrait valoir plus que sa propre vie s'il devait se mettre une assurance décès sur sa tête. Voilà un sujet qui pourrait l'intéresser, car il n'est pas seulement question de trou.

- Tu dis ça à moi? Pourquoi crois-tu que j'ai un piercing à la langue? Ce n'est pas seulement pour le style.

Et le fourbe amène le geste à la parole, tirant sa langue où trône une bille colorée en son centre. En tout honnêteté, pour être le plus transparent possible pour ce personnage qu'est White Loukas, le jeune homme se découvre encore. Il n'a pas tout vécu, ce serait mensonge de le formuler ainsi. Les ébats brutaux, les kinks dérangeants, les partenaires qui défilent. ça, il connaît plutôt bien. Lou n'est pas fermé aux propositions, aux tentatives d'élargir ses désirs et ses connaissances.

- Parce que toi oui? Je suis curieux de savoir ce que tu sais faire, ce que tu as déjà fait ou ce que tu voudrais bien faire un jour. D'ailleurs, tu as une partenaire? Ou un partenaire, je ne sais pas vraiment ce que tu préfères entre les deux.

Depuis tout à l'heure, ils parlent que de lui et de son côté tendancieux, à aimer le sexe sous toutes ses formes et parfois pas les plus bonnes. Ye Jun lui apporte sa réponse, un peu maigre aux yeux de L'Australien qui en réclame davantage.

- Tu aimes les préliminaires?

Demande-t-il en le voyant s'approcher et franchir une première limite. Rien de trop dangereux, il sait que c'est seulement dans le but de provoquer. Balle réelle, c'est peu de le dire. Il en rit ouvertement, autant l'un que l'autre.

- Punaise, si j'étais un peu plus prude, je l'aurai mal pris. Fais attention à qui tu dis ça, certains pourraient se sentir offusqué, mais j'suis sûr que tu ne dis pas ça à n'importe qui.

Le Ye Jun doit avoir des proches, amis ou connaissances, beaucoup moins dans le délire. Du genre à se vexer ou à se sentir visé. Il a de la chance d'avoir un pote comme Lou pour en parler librement, sur le ton de la rigolade, avec un esprit si léger que ça en devient grotesque.

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Le voir étirer la langue fait élargir les babines du prince aux ailes noires. Ne sait-il pas que cela peut lui jouer des tours ? Néanmoins, il n’effectue rien pour le moment, se contentant de cette joute verbale et animée sur des plaisirs qui feront rougir les plus pudiques. Des envies, des passions, frôlant la limite du concevable aux regards des mœurs qui ne supporteraient tant de vulgarités. « Actuellement, non. ». Les pupilles sont faiblement affaissées, le rictus railleur et l’espièglerie au fond du regard. Le coach de boxe parait conserver ses propres secrets. Son cœur et son corps semblent être les seules choses qui lui appartiennent sans faille et ses sentiments ne se dépeignent aucunement, fermer à clé comme on jette une aiguille au fond d’un lac.

« J’en conclus que tu représentes le parfait adolescent des pornos. Va ouvrir un Only Fan si tu te contentes du basique. Au moins tu seras payé pour ta belle langue qui s’ouvre bien. Et diable ce qui est possible de faire avec, tu sais. ». Le territoire qui s’empiète, offrant peu de possibilités à l’autre que d’assumer l’aisance du plus âgé. Qui avance légèrement le buste, étouffe la liberté du propre personnel pour son égoïsme arrogant ; comme son sourire, vil loup aux crocs aiguisés. « Ceux qui le prennent mal n'ont qu’un orgueil mal placé. Ce n’est pas ma faute s’ils doivent se remettre en question pour des mots. L’influence n’a pas de limité et créer la fragilité. ».

Par les actions, certains se retrouvent paralysés, mais les mots incombent à ceux qui possèdent leurs propres insécurités, prenant en compte ce qui peut se réduire au néant d’un inconnu qui ne connait rien. Peut-être est-ce cette raison que le chorégraphe se permet, tant d’incartades : ses propres maux sont mâchés par sa violence verbale, terrassant ceux qui essaient de se rebiffer. « Tu te sens lésé par mes propos ? ». Ses phalanges attrapent le menton, sous sa tête penchée sur le côté, comme s’il essayait de revoir l’objet brillant que l’autre avait laissé entrevoir quelques minutes auparavant. « Des confessions à faire, gueule d’ange ? Je suis tout ouïe. ».

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Un coeur de pierre dans une enveloppe en béton, soupoudré d'un voile de mystère. Voilà ce qu'est Ye Jun. Fier, l'allure droite, l'aura menaçante et le sourire narquois. Un loup solitaire, qui ne ploie pas devant l'ennemi. Comparé à lui, Loukas est un aigle qui déploie ses ailes. Libre, volatil, sans attache, sans un nid où se poser. Il survole la vallée, arpente les cieux, frôle les nuages. Le vent dans les plumes, les serres aiguisées, à l'afflux de la moindre proie à chopper, déchiqueter.

- Gneugneugneu. Tu es juste jaloux de mon piercing et de ma gueule d'ange. Comme si être un ado d'un film porno était une insulte, et Only Fan rapporte bien si tu veux attirer des fétichistes. Mes pieds ne sont pas moches, je pourrais les vendre à un bon prix.

Il se pare de joyaux de moquerie, le ton railleur et l'esquisse rusée. Être un sale môme impudent n'a rien d'étonnant. L'indifférence de l'un fait le bonheur de l'autre, sous un rire léger, mais amusé. Loin d'être vexé, ni dans l'orgueil.

- Beau discours, Aristote. Tu ferais un bon prof de philo.

Les yeux en demi-lune, son insolence persiste face à la haute stature du propriétaire de la salle. Une présence imposante, une montagne qui se dresse et couvre son ciel. Il le voit se rapprocher, le titiller. Et son regard parle pour lui, transcendant, plus profond quand on tombe dedans. Il n'y a point besoin de mot pour se faire comprendre, que ses propos ne l'atteignent pas d'un brin. Au pire, il les dégage d'un mouvement de la main, chassant ce brouillard de parole incohérente.

- Je me confesse uniquement à Dieu.

Le blond le nargue, d'un jeu des sourcils, avant de sortir sa langue d'entre ses lèvres comme pour venir lécher les doigts qui le retiennent. D'humeur taquine, il vient saisir le poignet entre ses phalanges, s'amusant à glisser la bille de son bijou contre l'index de l'autre garçon. En attente d'une moue dégoûtée, d'une réaction exagérée ou d'une insulte révoltée. Prêt à s'écarter ou à se protéger contre une réaction plus poussée, attentif et agile.

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Un sourcil se relève aux mots. « Tu as encore des choses à dire ? Je ne t’écoute plus depuis un moment. ». Bien que cela lui serve de leçon, puisque les mots sont retournés contre lui après un échange bref, faisant résonner un rire dans son poitrail, appréciant la rhétorique de son compagnon de fortune. Un chaton qui ne s’offusque aucunement de ses syllabes, de sa prestance et dont il n’est pas contrairement étonné. Pas sous cette désinvolture qui désire vivre les passions, s’embraser pour mieux s’enivrer. Sans se soucier de connaitre la chanson : nul besoin de souffrir autant, il vaut mieux prendre le contrepied et s’en délecter. Et ainsi, en obtenir le ticket gagnant. Comme les deux, dont les sourires sont équivoques, l’espièglerie se mêlant à l’insolence des mômes.

L’action entreprit lui fait relever un sourcil, tenant taquiner de son index ce que l’autre semble offrir dans le même ton. Et ce qui est vivifiant dans ce moment, c’est le manque de raisonnement. Aucun besoin de justifier pour des sentiments inexistants. Aucun jugement lorsque les chenapans arrachent des sourires et des exclamations comme les adolescents qu’ils sont. L’un enchaine et jette, l’autre reste entouré de son mystère voilé. Bien trop banal d’être sentimental. « Que tes péchés soient lavés, mon enfant. » Son majeur entre jeu, ne permettant aucune possibilité de réponse de l’autre. Néanmoins, cela finit par s’arrêter, retirant ses doigts et prenant une serviette pour se nettoyer. Après tout, il ne sait pas où Loukas peut fourrer ses belles lèvres. Et il ne veut pas le connaitre.

Il désigne, du menton, le matériel utilisés par les résidents, tels que les cordes à sauter. Ayant reçu les nouveaux, il faut les ranger. « Tu en laisses de côté, certains ont besoin d’être directement adaptés. ». Pour ces clients les plus fortunés. « Mais je sais maintenant que tu joues bien de la langue. Je ne serais même pas étonné si tu traines dans des donjons. ». Là où les regards sont les plus discrets, les jouets bien différents et les sensations différés. Reste à savoir qui est le dominant ou s’il préfère être dominé. Ses paupières se plissent sensiblement, peu certain des détails. « Tu fais ce que tu veux et où tu veux, tant que ce n’est pas ici. ». Le cas échant, sa langue lèchera autre chose que des longueurs.

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Il n'a jamais appris à se taire, ni à réfléchir avant de parler. L'éloquence dans les mots, l'insolence dans la voix. Il se vêtit d'arrogance et se montre bravade en toute circonstance. Même si l'un n'écoute pas, l'autre ne cesse de déblaterrer sans se sentir las. Et quand les paroles ne suffisent pas, quand l'attention se porte ailleurs, le môme use d'une autre méthode bien moins innoffensive. Il abandonne toute logique, s'armant d'une bravoure impudente là où il devrait se montrer plus prudent. Un geste bien loin d'être innocent, une action qui se veut provocante. Il ne tient qu'à une particule de faire pencher la balance, entre raison et déraison. Entre l'acceptable et l'innacceptable, le sensé de l'insensé.

Pour une fois, la voix ne s'impose pas. Seulement un rictus goguenard et un regard rilleur. Nul besoin d'explication, aucun ne s'offusque de ce petit jeu alambiqué dont eux seuls connaissent les règles. Un son léger filtre la barrière de ses lèvres, quand le plus vieux s'essuie ses mains sur une serviette. Il n'a pas la galle, ni la rage. Et aujourd'hui n'était pas son jour de gloire.

Deux doigts sur la tempe dans un geste carré et il se résout à reprendre sa tâche première, aider. Le blond suit les indications, rangeant ce qu'il faut ranger et gardant de côté ce qui doit être conservé. Le compliment soutire une esquisse joueuse au concerné, avant d'être étonné par l'appellation d'un terme étranger.

- Des donjons? Comme dans les châteaux?

Un sujet encore inconnu pour un jeune débutant. Il découvre à peine les kinks et quelques délires uniques. S'il devait se classer dans cette hiérarchie, il ne serait qu'un novice. Le mot particulier ne lui parle pas, ou du moins pas encore. La remarque de Ye Jun sonne comme une menace, ce qui fait rire le blondinet.

- Je ne comptais pas m'envoyer en l'air dans les vestiaires, mais maintenant que tu en parles...

L'insolent se la joue, d'un regard en biais et qu'un coin de lèvre étiré pour provoquer.

- Ranges les crocs, wolfy, je ne vais rien faire ici. J'ai quand même un minimum de respect pour ce qui ne m'appartient pas, surtout quand je connais le propriétaire. Quoi que tu trouves de suspect, ça ne viendra pas de moi.

Autant se dédouaner maintenant, avant qu'il ne l'accuse à tort d'être un gamin mal élevé et indiscipliné, qui possède un organe génital à la place de son cervelé.

- Terminons de ranger, que je ne suis pas venu que pour ça. Et encore moins pour te faire des avances, David de Michel-Ange.

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Il cligne des paupières.
Est-il sérieux ? La tête penchée sur le côté, le louveteau enragé s’approche, le rictus espiègle et bien trop grand pour être gentillet. « Dis-moi que c’est de l’humour ? Le petit Lou ne connait pas les donjons et le BDSM ? Tu vois, quand je disais que tu n’étais encore qu’un novice dans le domaine. ». Un rire s’échappe de ses lippes, s’attardant sur les derniers rangements, levant les rétines vers la badinerie enfantine du blondinet. Les pupilles se plissent, les crocs se montreraient presque si l’autre n’adopterait pas une posture défensive, comme ses mots, permettant au plus âgé de relâcher un soufflement nasal.

« Tant mieux. Il ne manquerait plus que ça. Au moins tu sais parler avec ta tête plutôt que ta queue. Je n’accepte pas les chiens galeux ici. ». Il fait déjà des exceptions et en voit pleinement les résultats, cependant, il ne faut pas abuser avec sa charité limitée. Ye Jun est de loin celui qui fixe ses propres règles comme l’enfant roi qu’il a toujours été. Un claquement bruyant résonne dans la pièce, les rétines rétrécissent face à la remarque du jeunot. « Tu ne sais même pas comment faire pour que je puisse avoir un minimum d’attention envers toi, alors faire bander, ce ne sera pas pour maintenant. ». Il s’en amuse avec l’autre, sortant les équipements nécessaires pour une séance sportive, qu’il vient lancer sans ménagement auprès de celui qui rechigne.

Il peut bien le lui octroyer après son aide. Néanmoins, quelque chose dérange fondamentalement le chorégraphe, approchant suffisamment pour attraper la mâchoire, le pouce tâtant de la pomme d’Adam avec intérêt. « On ne t’a jamais dit que tu débordais souvent de ta place ? Belle gueule, mais grande gueule. ». Il finit néanmoins par le relâcher, lui donnant le reste des affaires. « On s’échauffe et ensuite, on passe à des choses plus sérieuses, petit Lou. ». Lui-même se recule afin d’effectuer quelques exercices basiques, mais nécessaires. Il en a déjà réalisé, mais profite d’être avec l’autre pour prendre son temps. « On verra si tu aimes te faire botter le cul. »