face to faceoutfit || @lee jaehee

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Les vols se sont succédés toute la semaine. il a vu le soleil se refléter sur la mer, côtoyé les nuages gris des tempêtes saisonnières, flirté avec la neige et les sommets immaculés des montagnes blanches. D'un point à un autre du globe, sans réellement s'attarder pour en profiter quelques heures. Des allers-retours avec ou sans escales, à devoir se poser dans une chambre d'hôtel ou sur la table d'un restaurant cinq étoiles. Dormir dans une suite, prendre le taxi, mater la vue du haut d'une tour d'ivoire. Un quotidien où se mêle décalage et fuseaux horaires, une course avec le soleil.

Et durant un instant, tout s'arrête. Le temps d'une journée ou d'une petite semaine. De son apparence pimpante, sous ses sourires enivrants, proche de la lisière où se terre une fatigue lancinante. Car il passe d'un pays à un autre, en l'espace d'une poignée d'heures. Le corps s'échoue sur les draps en soie, la tête sur l'oreiller et l'esprit déjà dans les bras de Morphée. Un repos bien mérité, loin de la contrarié de quelques collègues aux avis partagés ou la colère de fouler les mêmes carreaux que son ennemi juré.

Ainsi va sa vie, quand son encéphale ne plane pas au-dessus des territoires. Là où les yeux ne peuvent à peine le suivre, entre la terre et l'espace. Il redevient presque normal. Un homme qui déambule dans les rues de Séoul, un riche héritier à la couronne prêtée. Les mains sur le guidon de sa moto, un casque recouvrant entièrement sa tête. Une veste épaisse sur le dos, il file à travers la ville où le vent l'emporte. La cadence est moindre au centre de la capitale, il respecte le trafique et la circulation, même s'il ne peut pas toujours prévoir l'imprévisible.

Une silhouette qui se détache de la bordure de sa vision, jusqu'à en rejoindre le centre. Là, dans une rue plus étroite et sans signalisation. Les freins enfoncés, les roues qui glissent et le véhicule se penche dangereusement sur le côté. Il dérape, s'emporte brutalement en frôlant de peu la personne et le jeune homme parvient à s'arrêter à plusieurs mètres. Le coeur frappe dans la poitrine, le battement se propage dans son crâne tandis qu'il retire son casque, effrayé à l'idée de l'avoir touché.

Pire, percuté.

- Vous allez bien?!

L'affolement dans la voix, un pied à terre et l'autre venant débloquer la béquille pour maintenir la moto en équilibre. Dok Ja se retire, posant son casque sur le siège du deux roues et se rapproche de la jeune femme. D'un regard, il l'inspecte et l'interroge, voulant s'assurer qu'elle n'a rien et qu'elle va bien.

face to faceoutfit || @han dok ja

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Le souffle coupé quand le corps entre en contact avec le bitume. Tout est allé si vite, même pas le temps de crier. Sursaut en arrière, elle se réceptionne avec ses paumes sur le trottoir froid de l’hiver. A quelques centimètres gît son téléphone, noir, l’écran est brisé. « Ow … » qu’elle arrive finalement à articuler. Elle ouvre les yeux. Elle les avait fermé sans s’en apercevoir. Devant elle, une jeune homme à l’air inquiet et qui est probablement la raison pour laquelle elle est au sol. Jaehee, surprise, elle se contente de répondre un « Oui oui » hâtif, sans réellement savoir si elle allait bien.

C’était tellement son genre de ne pas réellement regarder où elle allait parce qu’elle était sur son téléphone, ses écouteurs dans les oreilles. Elle était en train d’écrire un message à son frère, pour lui annoncer qu’elle aurait un stand pour un événement de saint-Valentin la Love Team et de la SC Agency, cette année. C’est comme ça qu’ils fonctionnaient, à s’envoyer des nouvelles autant que possible, fan n°1 l’un de l’autre, constamment et ce, depuis le premier jour. Ce stand, il représente une de ses premières chances d’entrer en contact direct avec sa clientèle. Elle était si fière de pouvoir annoncer la nouvelle à Jae Sung. Sauf qu’en traversant, elle n’avait jeté qu’un petit coup d’oeil distrait à la route, une chanson des Clover jouant trop fort pour qu’elle n’entende la moto qui tournait dans cette même rue. Elle a eu de la chance, Jaehee. Ça aurait pu être bien pire. Elle aurait pu se casser quelque chose ou peut-être même perdre la vie, qui sait ?
Peut-être que son marque porte bien son nom et qu’une bonne étoile veille réellement sur elle.

Appuyant sur ses mains pour se relever, une douleur aigüe qui lui vient de son poignet droit et puis, un cri s’échappe de ses lèvres et ses fesses à peine relevée du sol retombent aussitôt dessus. Les yeux tordus de douleur, la gamine finit par dire : « Ok, peut-être que je ne vais pas aussi bien que ça … » Peut-être qu’il n’y avait pas que son écran de portable qui était fissuré.

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Les accidents arrivent vite et sans prévenir. Quand nous nous en rendons compte, il est souvent trop tard. Dok Ja n'a jamais eu de problème sur la route, par vigilance et respect des autres usagés. Malheureusement, il est humain et il ne peut pas prévoir qu'une personne allait traverser soudainement et au même moment où lui-même arrive. Par chance, pour tous les deux, le jeune homme parvient à éviter le corps et à ne pas se blesser dans une chute mal contrôlée. Le temps que son horloge se remette bien à l'heure, le blond réalise la scène et s'empresse de vérifier l'état de la victime.

La jeune femme ne semble pas être gravement blessée, à priori. Il n'y a ni sang, ni plaie. Cela ne veut pas dire qu'elle n'a rien pour autant et c'est justement ce qui inquiète davantage le motard. Ce dernier s'est rapproché de la personne essayant de se relever, mais qui réussit seulement à retomber sur le bitume. Aie, ça n'annonce rien de bon, ni pour l'un ni pour l'autre.

- Où est-ce que vous avez mal ?

Ils sont tous les deux fautifs dans l'histoire, hélas Dok Ja ne peut pas partir en lui disant d'aller consulter un médecin ou de se rendre à l'hôpital. Ça ne se fait pas, il n'a pas été éduqué ainsi. Ses yeux détaillent les membres de l'inconnue, à la recherche d'une coupure, d'une couleur alarmante. Si ce n'est pas visible à l'œil, cela veut dire que le problème est ailleurs.

- Vous pouvez vous lever ? Voulez-vous que je vous amène à l'hôpital ?

Demande-t-il en désignant sa moto plus loin, rangée sur le côté pour ne pas déranger la circulation. En même temps qu'il s'enquiert auprès d'elle, le blond est prêt à l'aider dans ses mouvements, à la maintenir si elle flanche à nouveau ou carrément à la porter si le souci vient de ses jambes.

face to faceoutfit || @han dok ja

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Lee Jaehee a toujours été ce genre de personne qui prend de la place sans être envahissante pour autant mais pas timide pour un sou. Même enfant, elle était du genre à mener les troupes. Mais là, qu’un inconnu, qui l’avait, certes, presque renversée, lui propose de l’amener à l’hopital, ça l’a mettait soudainement dans l’embarras mais qui pouvait-elle appeler maintenant ? Jae Sung ne pourrait probablement pas se déplacer directement, même s’il utilisait l’excuse d’une urgence familiale. Pareil pour ses amis, les attendre sur place prendrait un certain temps.

À la place de toute réponse, Jaehee lève la main gauche. « Vous pouvez m’aider à me relever, s’il vous plait ? » Comment a-t-elle pu se mettre dans une situation pareille ? Elle avait tellement de trucs à faire en amont du festival ; des commandes de bijoux, de pochons d’emballages, de boîtes, de stickers et se retrouver une main en moins maintenant, c’était juste … Jaehee lâche un soupir. « Mon poignet me fait mal. Je crois que je suis mal tombée. » Ses yeux se dirigent vers son poignet droit qu’elle masse de son autre main. Peu importe la délicatesse qu’elle emploie, ça la faisait souffrir. Elle a également l’impression que son poignet a enflé, sans certitude. Clairement, chaque mouvement lui fait mal. Il faut qu’elle se rende à l’évidence. Éviter l’hôpital ne lui semble pas très judicieux. Elle n’a pas envie de lui demander. Elle lance un regard à la moto puis, de nouveau, à cet homme. Il a l’air gentil et réellement inquiet de son bien-être alors, avec petite voix qui ne lui ressemble habituellement pas : « Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas de me déposer ? » qu’elle finit par céder.

face to faceoutfit || @lee jaehee

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Beaucoup pensent qu'être un gosse de riche rend la personne égoïste et exécrable, avec très peu d'humanité et d'altruisme. Qu'ils font tout par intérêt, par hypocrisie, car c'est ainsi qu'on le dépeint dans les films et dans les séries. Ce n'est pas le cas de Dok Ja, il sait reconnaître ses fautes et ses erreurs, s'excuser quand c'est nécessaire ou aider au mieux pour arranger ses bêtises. Là, en l'occurrence, il se doit de prendre soin de la personne qu'il a failli renverser avec sa moto. Quitte à passer les prochaines heures avec elle, à l'hôpital ou sur ce trottoir à attendre une personne de confiance. Le blond préfère quand même l'amener se faire soigner. À la requête de la demoiselle, le pilote se précipite limite pour saisir sa main tendue et servir de soutien pour qu'elle se redresse.

Son poignet semble être le plus touché, sûrement dû à une mauvaise réception. Dok Ja plisse le nez, visiblement consterné par cette analyse rapide. Même s'il a lâché la main de la jeune femme, il reste à côté d'elle au cas où ce ne serait pas qu'un poignet. À voir la grimace sur son visage, la douleur n'est pas agréable du tout. Concerné, le plus âgé propose de l'amener à l'hôpital, au moins pour passer une radio et s'assurer que ce ne soit rien de grave. ‟ Pas du tout. C'est de ma responsabilité. „ Il a toujours été un bon gars, un bon fils. Loin de l'image d'une personne infâme et imbue de lui-même. ‟ Vous n'avez pas peur de monter à moto ? Sinon je peux appeler un taxi. „ Sa moto peut rester là un instant, il reviendra la chercher plus tard quand il sera sûr qu'elle est entre des bonnes mains. ‟ Si vous voulez appeler un proche, ce sera plus simple pour lui de vous rejoindre à l'hôpital. „ Qu'au beau milieu de la rue, gêné par le trafic.

face to faceoutfit || @han dok ja

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Debout, elle soupire. C’est bien la dernière chose dont elle avait besoin et probablement que cet inconnu n’avait pas prévu de passer la fin de sa journée aux urgences avec une inconnue qui n’était pas capable de regarder à gauche et à droite avant de traverser. « Désolée … » qu’elle lâche, réellement ennuyée par la situation. « J’espère que vous n’aviez pas de plan plus urgent ou important que d’emmener une inconnue à l’hôpital. » Un sourire gêné sur le visage, les yeux rivés vers le sol. Le blond lui parle d’appeler un proche et elle se rappelle de son pauvre téléphone qui a volé bien plus haut et plus loin qu’elle. Elle fait quelques pas et récupère son portable. L’écran est clairement fissuré. La brune appuie sur un des boutons latéral mais rien ne se produit. Elle tape l’écran qui reste noir. Nouvelle grimace et autre soupir. Le fait qu’elle allait avoir un stand au Love Fest était une bonne nouvelle mais cette bonne nouvelle lui avait couté son attention et maintenant lui couterait cher, littéralement. Elle passe sa main libre sur son visage. « Je suppose que j’appellerai quelqu’un à l’hôpital … » Heureusement qu’elle connait le numéro de Seo Joon. Peut-être un peu étrange, elle aurait dû retenir le numéro de son frère ou de ses parents mais sa mémoire n’a voulu que du numéro de son meilleur ami.

« On peut prendre la moto, il n’y a pas de soucis » qu’elle dit simplement. Ce n’est pas sa première fois, un de ses ex en avait une aussi. Peut-être que c’était bizarre de suivre un inconnu, sur sa moto et là tout de suite, elle n’avait pas d’autre choix que de lui faire confiance. « Vous avez un deuxième casque ? »