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♡ ・・ contexte
Séoul, capitale de la Corée, peuplée de gens aux ambitions et rêves multiples et différents. Vous vous baladez parmi eux, le regard déterminé ou, au contraire, voguant avec hésitation sur les bâtiments qui vous entourent. Jusqu'à ce que vos yeux tombent sur une carte de visite abandonnée au sol, qui représente ce que vous cherchiez, consciemment ou non. Dessus, une inscription : Nous vous offrons une deuxième chance.

Depuis quelques mois, l'entreprise Second Chance a installé ses bureaux à Séoul, où elle s'est donnée pour mission d'offrir une deuxième chance à tous ceux qui en ont besoin. Que vous ayez perdu votre travail, vécu une rupture compliquée, ou soyez en demande de réinsertion sociale, les portes de l'agence vous sont ouvertes, peu importe votre histoire ou votre passif.

N.E.W.S

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    Lee Eun Seop

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    Reap my heart




    Plongé dans un sommeil profond, je revivais en songe cette matinée si douce. Celle qui m’avait permis de renouer avec cette part de moi qui manquait. En plus de regagner mes facultés, Hye Jin m’avait donné la sensation d’enfin pouvoir me réveiller. Comme si j’émergeais d’une longue léthargie, mon corps et mon cœur paraissaient enfin travailler en harmonie. Si mes migraines subsistaient toujours, elles étaient étonnamment moins nombreuses et je mettais ce nouveau rythme sur le compte de nos quelques corps à corps. L’esprit plus tranquille, je retrouvais des nuits paisibles et ce en dépit de la présence d’Eun Ha. Mon père avait eu la mauvaise idée de réclamer qu’elle reste encore quelques temps avec nous, suffisamment pour que nous puissions renouer selon lui. Il se fourvoyait en toute conscience. Je répugnais la proximité de ma fiancée dès que j’avais posé la main sur Hye Jin, mais j’ignorais encore comment rompre l’accord passé entre deux généraux de guerre. Le soulagement m’étreignait à la nuit tombée, et derrière l’opaque de mes paupières, je revivais alors ces instants volés aux côtés de Hye Jin. Je plongeais avec envie dans mes rêves où j’y retrouvais la brune, là où je pouvais la toucher, la caresser jusqu’à en être rassasié. Mais les réveils devenaient de plus en plus difficiles.

    Etendu dans un demi-sommeil, je luttais pour retourner dans mon subconscient et y retrouver celle pour qui mon cœur battait désormais. Mais ce fut une main curieuse qui m’arracha brutalement de mes songes. « Eun Seop ! » s’écria-t-elle. Je n’avais absolument aucun mal à deviner la raison de sa surprise alors que je sentais sa paume buter sur mon entrejambe. C’était sans doute la seule situation que je n’avais pas prévu… Je repoussais sa main, mais elle vint s’asseoir à califourchon sur mes jambes avant même que je ne puisse me redresser. « Tu… tu peux… » Je m’étais bien gardé de lui mentionner le retour triomphale de ma libido, puisqu’elle n’était pas celle pour qui mon corps se tendait. « Eun Ha, descends. » eructais-je. Un ordre plus qu’un conseil auquel elle resta sourde, pire encore puisqu’elle se débarrassait de ses vêtements en quelques gestes et fondait sur mes lèvres. J’en eu la nausée tant son contact m’était étranger. J’empoignais ses épaules avec force et la forçais à se redresser. « Non. » Pas comme ça … pas avec toi… pensais-je. Mais avais-je seulement le droit de la blesser ainsi ? Ce fut cet instant précis que mon père choisi pour ouvrir la porte de ma chambre à la volée pour se figer face à nous. J’imaginais que de son point de vue, nous pouvions être sur le point de faire l’amour, et j’étais excédé en mirant son sourire ravi. « Oh.. Excusez-moi, je vous laisse… descendez quand vous serez prêts. » J’expirais avec douleur… comment étais-je encore à ce point pris au piège ?

    J’atteignais sans doute mes limites avec ce nouveau simulacre du petit couple parfait. Du bout des doigts, j’attrapais le vêtement d’Eun Ha pour lui balancer au visage. « Rhabilles-toi. » lâchais-je sèchement. « Papa… attend ! » Surpris, il se tourna avec précaution. Je ne supportais plus cette mascarade, si bien que je décidais d’y mettre un terme. « J’ai quelque chose à vous dire, à tous les deux. » Une fois Eun Ha décente, je tentais de contenir la rage et le dégoût… en vain. « Eun Ha… je ne compte pas coucher avec toi. Pas plus que je ne compte t’épouser. » J’exposais la vérité aussi brutale fut-elle. « Je t’ai trompé. Une femme que j’ai rencontrée récemment. Je l’ai vu plusieurs fois, j’ai couché avec elle… Plusieurs fois et je compte bien recommencer. » Mon père affichait soudain une expression meurtrière que j’ignorais à nouveau. « Mettons fin à ce cirque. Papa… ça ne fonctionnera jamais avec Eun Ha, pourquoi s’obstiner ? Je n’éprouve rien, pas l’once d’un sentiment, pas l’ombre d’un désir pour elle, je sais que c’est douloureux, mais j’arrête… » Je n’eus pas le temps de finir ma phrase que je sentis son poing s’écraser sur ma pommette. Un coup particulièrement douloureux et qu’il argumentait. « Non. Nous avons passé un accord, tu épouseras Eun Ha. Et puis quoi si tu as une maîtresse ? Ça ne change rien. » Je vis les larmes ruisseler sur les joues d’Eun Ha. Je savais à quel point elle tenait à notre relation, à quel point elle comptait sur ce mariage, et je m’en voulais presque de devoir la faire souffrir à ce point. « Tu ne comprends pas… » sifflais-je les dents serrées. « Je ne l’aime pas, je ne l’aimerais jamais, elle n’est pas… » « Pas qui ? Ta maîtresse ? Elle n’a pas à l’être. Mais tu l’épouseras quoiqu’il arrive. Et vous nous donnerez des petits enfants, même s’il faut que tu lui mettes un sac sur la tête pour t’imaginer avec une autre. » Si j’avais été tranchant, il l’était bien plus encore. Je soupesais chacun de ses mots comme des coups de couteaux qu’il me plantait en plein cœur. Il ne me laissait pas le choix… pire encore, il me permettait une liaison tant que je remplissais ma part du contrat. Les yeux écarquillés, j’attrapais mes affaires et fuyais comme un lâche. Pas une seule fois depuis mon réveil je n’avais tenté de lui tenir tête. J’avais bêtement et naïvement approuvé toutes ses décisions et je m’en mordrais les doigts.

    **********


    Je m’étais rué dehors sans réfléchir, je courrais à en perdre haleine dans un but précis et j’arrivais finalement au bas de son immeuble. Le cœur serré, j’eus la sensation que mes poumons se rétractaient sur eux même tant la situation me paraissait irréelle. Je m’étais trompé… persuadé que d’annoncer cette douloureuse trahison me permettrait de mettre fin à ce mariage arrangé, je n’avais pas anticipé que les infidélités de mon géniteurs auraient été la solution pour me garder sous son contrôle. Je montais les marches quatre à quatre et avalais les derniers pas qui me séparaient de sa porte en quelques enjambées. J’abattais mon poing sur le battant qui restait fermé. Le silence m’engloutissait et je me souvins alors du code qu’elle m’avait si généreusement transmis pour que je puisse la rejoindre à tout moment. L’appartement était vide et silencieux, et j’ignorais si je devais être soulagé de pouvoir m’affaler contre un mur ou s’il aurait été plus facile de le faire dans ses bras. Je réalisais la perfidie de l’homme  à qui j’avais accordé ma confiance, qu’il soit mon père ne changeait rien, il se révélait au contraire bien plus monstrueux que je ne l’avais imaginé.

    Dans un sursaut, je me redressais et vagabondais dans la pièce. J’errais sans but précis, posant ça et là mon regard vide. Puis il fut attiré par le dos d’un ouvrage à l’épaisse reliure. Semblable à du cuir, j’y fis courir mes doigts avant de l’empoigné pour l’extirper de son étagère. Je découvrais alors la couverture nue d’un album photo que j’ouvrais. Je découvrais les clichés d’un couple heureux et souriant. Des dizaines, non, des centaines de photos. Pris de tremblement, j’effleurais le visage qui était le mien, mais qui paraissait si différent. Il était serein, le sourire large fendait son visage par endroit et il embrassait Hye Jin à d’autres. Je ne comprenais pas… Le choc de cette découverte eut raison de mes jambes qui cédèrent tandis que je continuais à feuilleter les pages avec frénésie. J’y découvrais sans mal les voyages, les bases militaires, et cet appartement… En relevant les yeux pour balayer la pièce du regard, je croisais celui de Hye Jin. Les larmes menaçaient de couler, mais je les retenais avec une volonté de fer. « Hye Jin.. qu’est-ce que c’est… » lâchais-je d’une voix faible.


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    Moon Hye Jin

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    Vivre de nouveau, voilà la sensation que j'avais ces derniers temps. Il était revenu... Eun Seop était revenu vers moi, et rien qu'à le mentionner je pouvais sentir mon cœur s'envoler. Je n'avais jamais été du genre romantique, à croire au karma ou au destin, mais clairement, si tout ceci n'était pas le signe que nous étions destinés l'un à l'autre... Je ne savais pas ce qu'il aurait fallu de plus pour me convaincre. Eun Seop avait passé tellement de temps à essayer de me séduire à l'époque. Beaucoup de temps et d'énergie, que j'avais moi aussi mis à le repousser, avant de me rendre compte un jour que c'était trop tard, que j'étais tombée amoureuse de lui. Dans mes pires moments, j'en étais venue à regretter cette attente que je lui avais fait endurer... Puis je me raisonnais, les choses s'étaient déroulées comme elles le devaient. J'avais eu besoin de ce temps pour apprendre à le connaître vraiment, et pour l'aimer réellement. L'aimer au point qu'il soit ancré au plus profond de mon être et que, jamais, je ne puisse m'en défaire. Il avait marqué mon cœur au fer rouge de façon indélébile, et je savais que je devrais vivre avec ça toute ma vie. Je l'avais perdu pendant tellement de temps... Et le retrouver aujourd'hui était comme une libération. Évidemment, les choses n'étaient pas encore parfaites, mais ça en prenait le chemin.

    Passant d'un patient à l'autre, je ne voyais pas le temps passer, mon esprit partageant ses pensées entre mon travail et mon amant fraîchement retrouvé. J'avais finalement dû couper cette seconde partie pour me concentrer uniquement sur le boulot alors qu'un patient avait finalement fait irruption d'urgence avec une blessure par balle. J'avais dû le prendre en charge rapidement, évaluation des blessures, prescriptions d'examens, pratique des premiers soins... Tout s'enchaînait à une vitesse folle, et j'agissais comme un robot sans me poser de questions. Ça me rappelait presque l'adrénaline que je ressentais lorsque j'étais dans l'armée dans les zones de danger immédiat. Évidemment, on était dans un contexte beaucoup moins important, mais sentir cette adrénaline parcourir mes veines me faisait un bien fou... J'avais besoin de ça, pour pallier un peu à la déception de ce choix de carrière qui n'était plus le mien. Une fois le patient stable et parti pour le bloc, il était maintenant temps de répondre aux questions de la police... Avant de pouvoir finalement retirer cette blouse et revenir "à la vie civile". Je soupirais, le stress de cette fin de garde qui s'était bien trop prolongée avec ce cas venu de nulle part juste avant la fin de cette dernière. Je pris finalement mes affaires afin de retourner à mon appartement, et de me reposer un minimum.

    La chose à laquelle je ne m'attendais pas, c'était de trouver Eun Seop là, chez moi... Chez nous, alors que j'entrais dans le salon. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine, heureux de le voir... Avant qu'il ne rate un battement, me rendant compte de la scène qui se dessinait devant mes yeux. Mon sourire s'effaçait petit à petit de mon visage alors qu'il me demandait une explication... Qu'est-ce que? ... Non... Il avait entre les mains notre album photo, celui sur lequel il n'aurait pas dû tomber si brusquement, pas avant que je lui fasse un minimum de préparation préalable. À ses yeux, je pouvais voir qu'il était complètement perdu, et ça n'était que plus normal que ce soit le cas. Mon cœur se serrait dans ma poitrine alors que je sentais que tout ceci n'aurait rien d'agréable... Au contraire. Je m'apprêtais à détruire toutes les croyances qu'on lui avait mises dans la tête depuis son réveil... Ça risquait d'être compliqué à digérer pour lui... Et à encaisser pour moi. Je me délestais de mon manteau avant de m'approcher de lui, comme s'il s'agissait d'un animal effrayé, comme si j'avais peur d'une réaction soudaine inattendue. Je venais enfin m'asseoir par terre à ses côtés. J'avais un mal fou à déglutir à cause du stress, mais je ne devais rien laisser paraître. "J'aurais voulu que tu voies ça autrement..." Commençais-je par dire, plus pour moi que pour lui... Je posais mon regard sur lui avant de lâcher de but en blanc : "C'est notre album photo." C'était sorti naturellement. Je savais que pour lui, cette simple phrase semblait complètement folle et dénuée de sens. Je décidais alors d'enchaîner : "Tu ne t'es pas demandé pourquoi tu ressentais autant de choses lorsque tu étais avec moi alors qu'on venait juste de se rencontrer?" Je tentais de trouver mes mots, mais c'était un exercice très compliqué, encore plus que je ne l'avais imaginé.

    Je venais tirer un peu l'album vers moi afin de tourner les pages et de les amener au début de cette aventure. Mon doigt venait se porter sur une photo, celle de tout notre régiment, lorsque nous étions en mission il y a déjà bien longtemps. "Cette photo date d'il y a neuf ans... C'est là qu'on s'est rencontrés." Je tentais de mettre des histoires sur ces photos qui ne représentaient rien d'autre qu'une succession d'images sans sens pour lui. Mon doigt se posait ensuite sur une autre photo, une où l'on était tous les deux. Je ne pus m'empêcher d'être empreinte de nostalgie à ce moment précis alors que je revoyais cette scène, Eun Seop me prenant contre lui, avec son éternel sourire alors qu'un ami nous prenait en photo. "Ça c'est nous un an plus tard... Pas longtemps après qu'on se soit mis ensemble... Oui, je t'ai donné du fil à retordre à l'époque." Il était tellement compliqué de replonger dans ces souvenirs... Souvenirs que j'étais la seule à pouvoir encore me remémorer pour nous deux.


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    Mes doigts se crispèrent sur la reliure en cuir alors qu’elle me gratifiait d’un demi-aveu. Que je vois ça autrement ? Comment ? Je ne comprenais pas, cette femme qui s’avançait jusqu’à s’assoir à mon côté, celle que j’avais rencontré au détour d’un couloir à l’hôpital, celle avec qui j’avais noué plus qu’une simple amitié. J’avais cédé à des pulsions que je ne pensais plus jamais pouvoir assouvir, j’avais ri, touché, aimé… Notre album… était-ce moi ou les mots qu’elle soufflait n’avais plus aucun sens. Comment pouvions-nous avoir un album alors que nous ne nous fréquentions que depuis quelques semaines seulement ? Incapable de contenir cette incrédulité qui m’écrasait désormais, mes eux voguèrent entre elle et ce recueil de souvenirs. J’avais l’air d’un idiot à chercher un lien entre elle et l’ouvrage. Je sentais poindre cette petite douleur si familière à l’arrière de mon crâne, celle qui m’assommait dès lors que je tentais de recouvrer mes souvenirs, ou tout du moins de m’en approcher un tant soi peu. Je tentais un nouveau regard vers la photo sur laquelle je m’étais arrêté, mais si je reconnaissais les traits de nos deux visages, elle me semblait venir d’un monde différent. La panique m’oppressait, j’eu l’impression de glisser dans un univers qui n’était pas le mien, dans un corps qui ne m’appartenait plus, et elle me ramena à la réalité de sa voix. Une évidence dont je n’avais pas eu conscience. Avec elle, je me sentais de nouveau vivre, j’avais l’impression de m’être enfin retrouvé, mais à aucun moment je n’avais pu imaginer avoir vécu quelque chose avec elle;. « Non… » soufflais-je. La question ne s’était pas posée, ou bien était-ce mon subconscient qui ne voulait pas recoller les fragments de ce puzzle cassé ?

    Amorphe, j’eu la sensation que toute mon énergie venait d’être absorbée par ce carnet qu’elle tirait désormais vers elle. Du bout des doigts, elle en feuilletait les pages pour s’arrêter sur quelques clichés. Neuf ans… J’accusais le choc de cette information. Neuf ans… mais où étais-je ? Avec Hyejin et tout un régiment visiblement. J’observais le décor et y reconnaissais les contours si caractéristiques d’une caserne, à l’étranger. J’essayais d’assimiler cette information, mais mon intellect lui bloquait le passage. Mes souvenirs, toute ma vie tenait sur ces trois dernières années, comment intégrer toutes ces années qui lui précédait ? Je l’observais, ses yeux dardés sur les photos, son sourire timide et la nostalgie d’une époque qui m’était inconnue. Elle poursuivait son récit, les débuts d’une relation de couple, notre couple. Et soudain, je suffoquais. La tête me tournait et je perdais pied. Je me relevais alors dans un geste qui me valut un effort presque surhumain et tentait de m’éloigner. D’elle, de cet album photo, d’une vie oubliée… La respiration saccadée, je me rattrapais de justesse à l’assise d’une chaise sur mon chemin et tournait vers elle mes yeux embués. « Ensemble… on était ensemble ? » La façon dont elle m’avait regardé, la façon dont elle m’avait pris dans ses bras lorsque je l’avais vu pour la première fois dans ces couloirs à l’odeur aseptisée… « Pourquoi ? » murmurais-je avec douleur. Mes yeux chutèrent alors que la douleur menaçait de m’emporter à nouveau, mais je la bravais pour lui faire face. « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? Tu m’as donné du fil à retordre ? C’est donc moi qui… » J’étais incapable de prononcer ces quelques mots. J’avais fait le premier pas, encore une nouvelle information que je peinais à saisir. Moi… l’homme sans doute le plus fermé de l’histoire de l’humanité… Moi… j’avais courtisé jusqu’à la faire céder… « Tu savais depuis le début… tu ne m’as rien dit ?! » Je fouillais dans ma mémoire fragile, je m’infligeais cet exercice qui me rendait malade et espérais trouver les pièces manquantes. Eun Ah… Ça ne collait pas. Cette histoire de fiançailles… ce couple si étrange que nous formions. Si mon père disait vrai, alors j’avais trompé Hye Jin pour Eun Ah ? À moins que ce ne soit le contraire ?

    La décharge électrique me coupa le souffle et me donnait la nausée. Je voyais alors l’inquiétude dans les perles sombres de Hyejin. « Combien de temps ? » Ma voix n’était plus qu’un mince filet. « Pendant combien de temps tu comptais me garder dans l’ignorance ? Jusqu’à ce que j’épouse Eun Ah ? » De l’incompréhension, en passant par la tristesse et la douleur, j’en arrivais finalement à la colère de n’avoir été qu’un pion. « Si tu le sais… Est-ce qu’Eun Ah le sait aussi ? Elle se sert de moi ? » J’eu la sensation que l’on me fendait le crane en deux, et mes genoux cédèrent à nouveau. Je me retrouvais affalé sur le sol, la tête entre les mains et le cœur déchiré. Qui étais-je ?


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    Pourquoi les choses ne pouvaient-elles jamais se passer comme on le souhaiterait ? Rien... Rien depuis les trois dernières années ne tournait rond. Tout était sans dessus dessous, et aujourd'hui, j'étais obligée de tout lui raconter, de tout lui expliquer. Je m'étais souvent imaginé ce moment... Mais jamais ce scénario n'était apparu dans les prévisions. J'étais complètement prise au dépourvu, et je devais me contenir, me ressaisir, et essayer de choper le train en marche pour ne pas me laisser submerger et être aussi claire que possible avec lui. Dans un effort de contenance, je m'étais assise à ses côtés pour, au détour de quelques photos, lui conter les prémices de notre histoire... Et si je m'étais attendue à toutes sortes de réactions... J'avoue que c'était beaucoup plus dur à supporter en vrai que dans ma tête. Il semblait perdu, chamboulé, désorienté... Tellement de choses à la fois qui étaient plus que compréhensives. Mes yeux quittèrent les images de nos souvenirs pour venir se poser sur Eunseop qui s'était levé. Je le suivais du regard et écoutais ses questions, même si elles ne m'étaient pas toutes forcément destinées. Je le laissais parler, je le laissais complètement déverser tout ce qu'il avait à déverser. Cette situation était beaucoup trop compliquée... Et j'espérais qu'on s'en sortirait sans trop de casse... Mais ne rêvais-je pas un peu là-dessus ?

    Ce qui me faisait mal au cœur, c'était que j'avais cette horrible sensation qu'il m'en voulait... M'en voulait de ne rien lui avoir dit plus tôt. C'était peut-être légitime de se poser cette question... Mais j'avoue que ce n'était pas évident de l'entendre avec cette pointe de reproche cachée derrière les mots. J'ai aussi mal que lui, voire plus mal que lui, vécu ces trois dernières années, parce que justement je vivais avec les souvenirs de cette vie qui nous avait appartenu. Mon cœur a été brisé et complètement piétiné alors que je devais le laisser dans les bras de cette catin d'Eun Ah... Après tout ce que j'avais fait pour l'atteindre... Tout ce que j'avais perdu, sacrifié... Je crois qu'à mon tour, j'avais atteint le point de rupture concernant cette situation. Alors qu'il s'écroulait à nouveau sur le sol, je me relevais de mon côté. Je refermais un peu brusquement l'album photo de notre idylle avant de le poser sur la petite table du salon. "Tu veux toute la vérité ? Alors allons-y." Lui dis-je, avec un ton un peu tranchant malgré moi. Je crois que j'ai tellement pris sur moi pendant si longtemps que ce n'était pas évident de tout déverser sans que cela ne soit un peu brusque. "Toi et Eun Ha, vous n'avez jamais été ensemble. Tu m'entends ?! Jamais ! Cette garce a profité de ton amnésie pour te mettre cette idée dans la tête avec la complicité de ton père..." Un sourire de dégoût se dessina alors sur mes lèvres, tellement mes poils s'hérissaient de colère rien qu'à l'évocation de son géniteur. "Ton père n'a jamais pu supporter notre relation. Il voulait que tu fasses un mariage avec la personne de son choix, et non du tiens ... Mais tu n'as jamais voulu céder, tu n'as jamais voulu me quitter... Alors quand tu as perdu la mémoire, il y a vu l'occasion idéale pour obtenir ce qu'il voulait." Je pris une petite pause, et tentais de souffler. Je commençais inconsciemment à marcher, à piétiner, incapable de rester sur place tellement cette histoire me mettait hors de moi.

    Il était maintenant temps de répondre à sa pire interrogation. Pourquoi ? La pire, et peut-être la plus difficile des questions. Mais je n'avais pas le choix. Je devais continuer sur ma lancée, au moins tout serait dit, et il aurait toutes les cartes en main pour réagir à sa guise. "Qu'est-ce que tu voulais exactement Eunseop ? Que je te dise les choses de but en blanc ? Je voulais que tu te souviennes de toi-même. J'ai essayé de t'y pousser à l'hôpital. Et quand j'ai vu l'état dans lequel ça t'avait mis... Je suis médecin, et je t'aime... Je ne voulais définitivement pas t'infliger cette douleur à nouveau." Il s'était littéralement effondré en essayant de se souvenir de notre première rencontre... Qui serais-je exactement si je lui faisais vivre ça à nouveau ? D'accord, je ne suis pas une personne douce et tendre, mais il y a quand même des limites. Mais pas prête à m'arrêter là dans mes explications, je préférais anticiper certaines de ses interrogations. "On était ensemble depuis cinq ans avant ton opération... Crois-moi, j'ai tout essayé pour être à tes côtés à ton réveil. Mais quand ton père a vu que tu avais perdu la mémoire, il a tout fait pour que je ne puisse plus t'approcher..." Et ce n'était pas peu dire... Jusqu'à embaucher des personnes pour monter la garde en permanence devant sa porte. J'avais eu beau mettre des raclées à plus d'un de ses gardes, je n'avais pas pu aller jusqu'au bout... Cette histoire m'avait coûté ma carrière, ma seconde vie, ma seconde famille... Mon cœur se serrait à l'évocation de tout ceci, et comme sûrement comme lui, j'avais un peu cette impression de suffoquer... Je m'enlisais dans les sentiments négatifs, dans la haine, dans la peine... Et c'était plus que difficile à vivre. Je décidais malgré tout de m'approcher, et de terminer mes paroles par : "Ne crois pas... Que je t'ai abandonné. Ça n'a jamais été le cas."

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