SO TIRED song || outfit
 @Jang Ma Eum

---

« Tu fais chier », crache-t-il après une toux dérangeante. Néanmoins, il tend le bras afin d’attraper la tasse et la donner à celui couché dans le canapé, dans le même état déplorable que le sien. Peu de temps après leur escapade nocturne du Nouvel An, la maladie s’est propagée rapidement et a contaminé les deux acolytes. Le plus vieux eut tout de même la décence de prendre le brun chez lui pour que cela ne puisse atteindre les parents du malade, déjà inquiets de son état. Ye Jun leur a promis tous les meilleurs soins possibles : lieu de vie confortable, médecine appropriée et petites attentions délicates – bon, moins pour la dernière partie, mais il ne faut pas trop en demander de sa part.

Aussi malade que lui, le danseur n’a pu qu’annuler ses rendez-vous physiques et a catégoriquement refusé le reste. Ainsi, lorsque Ma Eum était assoupi ou ailleurs, il en avait profité pour caler ses appels vidéos et téléphoniques dans des discours étonnamment propres sur les statuts financiers de ses filiales, des plans stratégiques concernant le divertissement ou alors quelques bilans sur ses diverses activités. En plus de planification et changement d’emplois du temps de ses cours de danses privées, ses séances de boxes avec des particuliers ou lors de démonstrations publiques. Passant son poignet contre son front, il comprend que la fièvre est revenue sans toutefois se reposer. Le travail doit être terminé avant tout.

Il a pris le temps de cuisiner des repas rapides et pratiques pour tous les deux, sans avoir besoin de besoins de vaisselles – sachant qu’ils seront trop fatigués pour tout nettoyer. Après une énième toux désagréable, il s’enfonce dans le canapé avec un soupir épuisé, délogeant ses billes vers son interlocuteur. Lorsqu’il croise le regard de l’autre, il se met à le fixer intensément. Il parait le juger et lâche un soupir nasal avant de se redresser, tapotant de nouveau sur son ordinateur. Il ne vient jamais travailler sur le canapé habituellement, mais il ne se sentira pas assez bien dans son bureau, malgré la tonne de paperasse sur la table basse. Il passe sa main sur le côté sans détourner les yeux de son écran, cherchant son portable à l’aveugle.

SO TIRED song || outfit
 @Love Ye Jun

---

Le visage se tord sous une moue boudeuse, la tignasse en désordre et la mine trop pâle pour ne pas s'en inquiéter. Le brun détache une main de sa console pour lever son majeur en guise de réponse équivalente à l'insulte de son aîné. Si ça ne tenait qu'à lui, il ne serait pas avachi dans ce canapé à déterrer des fossiles sur son île et à parler avec un hibou lâchant des « Oh. OH. OH. » dès qu'un truc lui fait péter le cerveau. Tout ça parce qu'il a encore abusé des bonnes choses et qu'il n'a pas fait attention aux signaux. Un éternuement par-ci, une quinte de toux par-là. Un commentaire rassurant à l'encontre de ses parents pour ne pas qu'ils appellent les urgences. Malgré tout son cinéma, l'insolent n'a pas su éviter le pire.

Si Ye Jun n'était pas là, il serait sûrement chez lui ou dans une nouvelle chambre d'hôpital pour rassurer son père et sa mère qu'il va bien. Ce n'est qu'un rhume, son cœur ne va pas s'emballer pour quelques microbes récalcitrants. Et puis, entre nous, entendre le loup grogner et renifler est plutôt satisfaisant. Ma Eum se plaît à l'écouter se plaindre après une réaction maladive, d'une voix cassée ou enrouée. Ça fait son charme, se dit-il à lui-même en gardant ses pupilles plongées dans l'écran de sa switch jaune. Une chance qu'il ait réussi à récupérer son précieux, celle qui l'aide à s'endormir la nuit quand les insomnies le retiennent contre son gré.

‟ Je crois que j'vais mourir ... „ Geint-il après qu'un gros poisson se soit échappé, faute à un énième éternuement. Son doigt a pressé la touche avant le bon moment. Emmitouflé dans un plaid, le malade se tortille sur le canapé en continuant de gémir. ‟ J'ai le droit à une confession avant ? „ D'un coup, il se redresse en position assise, ses yeux appuyés sur le profil de son aîné. Ye Jun est le nez dans son ordinateur, en proie à un travail qui ne le concerne pas. ‟ J'veux pas mourir et que tu ne saches pas ce que je ressens pour toi, Ye Jun-Ah. „ Ça sent le délire et de loin, à l'approche d'une boutade. ‟ Ton nom est une inspiration. Lobe. „ Écorché, comme le timbre de sa voix éraillée. Un nouvel éternuement ébranle son corps à l'agonie, le ramenant brusquement sur le canapé. ‟ J'veux capturer cette chouette blanche ... Pourquoi on n'peut pas ? „ Son attention revient sur son jeu, une musique agaçant s'échappant de sa console. Une mélodie joyeuse, que le plus jeune fredonne de temps à autre pour meubler le silence ou accompagner le rythme des doigts sur le clavier de l'ordinateur.

SO TIRED song || outfit
 @Jang Ma Eum

---

« Tu veux entendre quel genre de confessions ? », demande le brun avec désintérêt, les yeux rivés sur son écran, les sourcils légèrement froncés en guise de concentration. Il lève sa main dans le vide, lâchant un « Ouais ? De l’admiration ? Tu n’es pas le premier sur la liste. Et c’est Love, connard. Apprends déjà à bien prononcer les noms avant de parler, babygirl. ». Il ne peut pas se plaindre, il s’en sort mieux que son voisin, même s’il ne lui a pas révélé et prendre quelques médicaments supplémentaires. Plus puissants pour tenir le coup sur son travail retardé par la maladie. Ses yeux sont faiblement embués à cause de la fièvre, prenant plus de temps que prévu dans ses analyses, ses mails et la lecture de documents importants. Il s’y prend à plusieurs reprises, entre son téléphone, les éternuements et l’envie de dormir, pour ne plus ressentir le martèlement incessant dans son crâne.

Bien que cela ne soit pas totalement à cause du rhume. Ses parents sont inquiets et ne cessent d’appeler ou d’envoyer des SMS, comme ses collaborateurs ou ses abrutis d’amis qui profitent de son absence pour proclamer ce qu’ils récupéreront de sa pauvre âme. De quoi le rendre à la fois amusé et grognon. « Franchement, Ma Eum ? Je n’en ai strictement rien à foutre. Si tu geins encore comme une pleureuse aussi inutilement, tu n’as qu’à changer de jeu. », crache-t-il presque avec une rudesse que l’autre ne connait pas en temps ordinaire. Il se mord l’intérieur de la joue, calmant ses nerfs face au fredonnement de contentement que l’autre émet en continuant de jouet avec le même sentiment. Il renifle et tousse encore une fois, essayant de reprendre le fil de son dossier.

Après plusieurs minutes, il finit par poser ses mains contre son visage et essayer de récupérer un tant soit peu d’énergie. Quelque chose, n’importe quoi pour lui permettre de tenir le coup, un soupir bientôt bruyant si l’on n’entendait pas ses poumons qui désirent sortir par la même occasion tant le tout est encombré. « Je vais me chercher à boire, tu veux quelque chose ? ». Sa voix se fait plus rocailleuse et basse, enrouée. Il se lève presque fébrilement et se dirige vers sa cuisine, ayant écouté la réponse de l’autre, les yeux vitreux et l’encéphale enseveli sous les statistiques, la gestion financière pourtant bonne et d’autres préoccupations.

SO TIRED song || outfit
 @Love Ye Jun

---

‟ Love love love. Un peu de respect pour tes cadets. „ Il ronchonne sous l'insulte, levant le poing en guise de protestation. Babygirl n'admettra jamais que l'existence de cette liste brise son petit coeur mal formé. Ce n'est pas de l'admiration, mais plutôt quelque chose qui ne possède pas de nom. Ye Jun n'en mène pas large, dans le même état que l'autre. Deux idiots qui ont pris froid et qui ne se sont pas soignés à temps pour éviter ce désastre. Ma Eum est habitué, il se retrouve souvent dans ce genre de situation où il se fait gronder, examiner, soigner. Un ballet incessant dont il connaît déjà les pas de danse. Sauf qu'il n'est pas tant à plaindre, à part ses parents, personne ne vient l'embêter pour savoir s'il est toujours vivant. Il faut dire qu'il n'a rien révélé à son entourage, se terrant dans l'antre du loup avec une discrétion presque étonnante, sans faire de bruits alentours.

Le ton employé lui fait hausser un sourcil, son regard se posant sur la mine grognonne de son compagnon. Ye Jun n'est pas content, et il a peut-être sa petite idée sur le pourquoi du comment. Sans vouloir pointer sa sale tronche ou son nez qui coule bien trop souvent pour le garder à température ambiante. Le brun lève les yeux au ciel, sans répondre, et reprend son jeu en toute gaieté. Jouer lui permet d'oublier qu'il a chaud, qu'il transpire dans son jogging gris et qu'à la fois, il frissonne sous son plaid. Au bout de quelques minutes, le cadet a la tête en arrière et sa console levée à bout de bras. La toux de son ami l'inquiète, le forçant à baisser les bras et à lui lancer un coup d'œil.

‟ Un peu de joie d'vivre ? „ Hasarde le brun en déposant sa switch sur ses genoux, ne perdant plus l'autre de ses iris scintillants. ‟ Un verre d'eau, mais pas fraîche. „ Princesse jusqu'au bout, pourtant, il voit bien que Ye Jun peine à se sortir de son état amorphe. ‟ Je peux me lever, hein. Ce ne sont pas trois pas vers ta cuisine qui vont me tuer. „ C'est ce qu'il dit, mais son corps est capable de ne pas l'écouter. La preuve, il tangue furieusement quand il cherche à se relever trop vite, plaid et switch balancés sur le canapé. ‟ Urgh ... Ce n'était pas une bonne idée ... „ Le plus jeune se rassoit, à bout de souffle, le cœur palpitant trop rapidement à son goût. Il soupire, une main sur sa poitrine et en jurant contre sa débilité. Si ce n'est pas ce fichu rhume qui l'emporte, ce sera bien autre chose. ‟ Tout compte fait, je veux bien un nouveau cœur. „ Mieux vaut en rire qu'en pleurer, non ? Ça lui permet d'écarter une quelconque pointe d'anxiété ou d'appréhension chez son voisin de canapé.

SO TIRED song || outfit
 @Jang Ma Eum

---

La remarque lui a fait relever un sourcil de manière arrogante, sans pour autant ouvrir les lèvres dans une réponse cinglante, comme à son habitude. Le silence vient accompagner son déplacement presque apathique, prenant une petite bouteille d’eau non fraiche et allant à son lavabo. Entendant les mots du cadet, un reniflement mécontent s’échappe, bien qu’indistinct de là où il se trouve. Essorant correctement, il revient vers le canapé, lançant la bouteille avec négligence et se fichant bien d’atterrir près de la console qui ne devrait pas être ici. Avec plus de douceur, il dépose un tissu mouillé sur le front du malade, sachant qu’il ne doit pas être dans un meilleur état que lui en ce moment. Il s'enfonce dans le canapé, avec l’élégance fébrile et assez proche pour lorgner son voisin sans se briser le cou.

Il secoue la tête en croisant son regard. « Je ne suis pas d’humeur au sarcasme. Pas devant quelqu’un qui ne sait même pas tenir debout. ». Il marmonne dans sa barbe quelques instants, mais finit tousser de nouveau et poser son bras contre ses rétines éclatées à cause de l’écran, du travail, de la fièvre, d’un peu de tout. Son corps frissonne, le manque de chaleur évident ou peut-être trop. Il soupire bruyamment, la douleur palpable dans sa poitrine et remontant à ses lèvres douloureusement. Les jambes légèrement écartées, son bras valide attrape la couverture et vient la disposer de nouveau sur les genoux de l’autre, gardant une partie, très légère, sur l’une de ses jambes. Il tapote le genou en serrant fort s’il entend la moindre plainte, lui donnant au moins raison de gémir péniblement.

« Je t’apprends la discipline, princesse, cela ne te fera pas de mal. Et peut-être que je pourrais t’octroyer un minimum de respect. On verra si tu sais être sage. », déclare-t-il, les yeux toujours cachés et le rictus amusé sur ses lèvres. Il pince la peau du brun et se sent affreusement endoloris, les muscles amorphes et rendant le geste moins douloureux qu’il ne devrait être. Il n’a pas envie de retourner travailler, mais se donne du courage mentalement, plissant les paupières sous la lumière retrouvée et pinçant les lèvres en une ligne droite en revenant sur son ordinateur. Son dos est légèrement vouté, les coudes sur les genoux et les cils papillonnant pour se concentrer.

SO TIRED song || outfit
 @Love Ye Jun

---

Les yeux papillonnent quand la compresse fraîche se dépose sur son front brûlant. La sensation est apaisante et grisante à la fois, entre le déni des symptômes et la réalité de son état. L'avorton capitule, restant dans le canapé avec une moue enfantine, contrariée. De ses doigts, il récupère la bouteille d'eau quémandée et boit une petite gorgée. Sa trachée est en feu, irritée par la toux et les démangeaisons dues aux éternuements fréquents. ‟ Ok, je ne tiens pas debout. „ Admets le plus jeune en s'enfonçant dans les tissus, adossé contre le dossier, les genoux rabattus vers lui. Ye Jun est éclaté, suffit d'observer ses petits yeux rouges et sa mine blafarde. Il en fait trop, il en fait certainement pour deux. Ma Eum l'observe en silence, la tête penchée sur le côté.

Il y a des petites attentions qui ne trompent pas, comme remettre le plaid sur ses genoux. Le brun ne fait aucun commentaire, mais son sourire en coin suffit à traduire le fond de sa pensée. Malgré son caractère de cochon, son ami semble légèrement s'inquiéter pour lui. Le plus jeune abaisse ses jambes, permettant à la couverture de s'étendre davantage entre les deux. ‟ Je suis toujours sage. „ Dit-il en faisant une mimique mignonne, presque déroutant pour un boute-en-train comme lui. Pour une fois, Ma Eum va essayer de l'écouter et rester calme, sans bouger du canapé.

Il dit ça, mais c'est le plus âgé qui le cherche en pinçant sa peau. La victime fronce les sourcils, toujours sans se plaindre. Et il ne cesse de regarder l'autre, quand il retire son bras de son visage et qu'il récupère son ordinateur dans l'intention de reprendre son travail. Il n'a rien promis, le garnement. C'est la raison pour laquelle il décolle son dos du dossier et se penche vers Ye Jun, sa main venant fermer le clapet de son ordinateur avant qu'il ne puisse poser un seul doigt sur une touche. ‟ Je crois que tu en as fait assez pour le moment, non ? Repose-toi, toi aussi. „ Il n'a aucune envie de le voir tomber de fatigue à force de se surmener. Lui-même se fait un sang d'encre pour le chorégraphe, il ne montre presque aucune faiblesse et c'est affligeant pour son cadet. Celui-ci récupère le linge humide collé à son front pour venir le plaquer sur les yeux de Ye Jun, un sourire espiègle aux lèvres. ‟ Tu vas finir par ressembler à un chihuahua avec tes yeux exorbités. Ils sont sûrement plus rouges que les miens. „ La console demande moins d'effort de concentration que le travail du plus vieux, et puis, il semble l'avoir totalement délaissé pour se concentrer sur lui.

SO TIRED song || outfit
 @Jang Ma Eum

---

Lorsque l’écran disparait soudainement, sa tête se tourne si vite qu’elle aurait pu craquer de douleur, les rétines rétrécissent comme un prédateur prêt à dévorer sa fébrile proie. La colère bourdonne dans ses veines, fulminant de cet arrêt qu’il ne peut se permettre décemment. « Mais tu-», s’exclame-t-il tout d’abord avant d’arrêter sous le linge humide, le retirant en fronçant les sourcils. Il passe sa langue contre sa joue intérieure, soufflant du nez avec exaspération. Dans le fond, son interlocuteur n’a pas totalement tort, la fatigue le trahissant dans les faibles tremblements de ses muscles et longeant son épiderme refroidit.

Il jette l’objet humide sur la table basse – loin de ses papiers et hors de question de poser quelque chose qui a touché quelqu’un d’autre. Et, sans prévenir, se laisse tomber sur le côté pour rencontrer les genoux et ainsi, une chaleur humaine. Il grogne sensiblement en attrapant la télécommande et sa manette, heureusement non loin d’eux, et tend la première à l’un en gardant la seconde. « Tu as raison. Temps de pause. J’ai des films ou des jeux, à voir ce que tu préfères faire. ». Imposant ses choix, dans un catalogue plus long que la plupart des personnes, mais Ye Jun peut tout se permettre vu son statut et ses finances. Il délaisse un peu ce qu’il possède entre ses doigts, clignant des paupières sous l’épuisement.

Toutefois, il n’avouera évidemment pas qu’il est sur le point de s’endormir sur les jambes étendues de son camarade tout aussi malade que lui. Son corps est amorphe, l’envie de ne rien faire et se laisser aller. Un sentiment étrange, tant cela lui est bien inconnu. Il pianote sur les gambettes à travers la couverture, pour s’assurer de rester éveillé. « Tu peux rester sur mon compte, j’ai déjà fini la plupart des jeux, donc on peut recommencer. Sauf Elden Ring. ». Trop de mort et de rage à son compteur pour supprimer quoi que ce soit à son propos au risque de l’entendre houspiller comme jamais. Les phalanges finissent par tracer des cercles doucereux, combattant l’envie de quelques minutes de repos mérité.

SO TIRED song || outfit
 @Love Ye Jun

---

Ma Eum lui offre ce regard qui veut tout dire, que c'est lui qui a raison et qu'il devrait l'écouter pour une fois. S'obstiner ne l'amènera à rien, si ce n'est avoir une migraine et tomber dans ce cercle vicieux de la maladie sans fin. Le brun n'est pas agaçant pour rien, dans ce cas-là en tout cas. Ye Jun pourrait souhaiter l'étrangler que le brun serait juste content de le voir détacher son regard de cet écran. Le ronchon n'est pas décidé à l'étouffer avec le linge humide, l'éjectant plus loin pour venir s'avachir sur ses jambes. ‟ Le grand Love Ye Jun admet que j'ai raison ? „ Il le taquine, se jouant volontiers de quelques réactions exagérées. ‟ Tu joues avec moi ? Dans cette position, j'en doute un peu. „ Allongé en travers, la tête de côté et l'écran sûrement en biais.

Les doigts jouent avec la manette prêtée, sans toucher les boutons susceptibles d'actionner quoi que ce soit durant ce temps de réflexion. Dans cette position, le brun ne peut voir le visage de son camarade. Ni la fatigue, ni son envie de l'abandonner pour les bras de Morphée. Un léger sursaut anime sa jambe, là où le mouvement se fait sentir. C'est une zone plus sensible chez le cadet, vulnérable sous le toucher de Ye Jun en particulier. Une inspiration, le souffle se bloque silencieusement et il relâche tout aussi lentement l'air encaissé. ‟ Tu as street fighter ? „ Demande rapidement le malade avant de laisser l'opportunité à son myocarde de ne plus savoir comment gérer l'alerte panique dans son cervelet.

La sensation persiste, ce tam-tam dans sa poitrine qui l'empêche de bien réfléchir. Ma Eum lâche une main de la manette pour venir arranger une mèche rebelle dans la tignasse du boxeur. Et sans le vouloir, la pulpe de ses doigts frôle la tempe brûlante dans une légère caresse. ‟ On peut juste se regarder un film, si tu préfères. Tu ne me sembles pas plus enclin que ça à vouloir te redresser pour jouer avec moi. „ Une moue s'approprie à nouveau l'expression de son visage, lui donnant un air boudeur, mais pas irrité pour autant. ‟ Un petit Jumanji ? Ou tu préfères quelque chose de plus Fast and Furious ? À moins que tu ne sois dans le délire de la guerre, mais je ne suis pas un grand fan d'Hitler, encore moins des échanges Corée-Japon. „ C'est qu'il brasse beaucoup d'air avec sa grande bouche, le môme. ‟ Par pitié, ne meurs pas sur mes jambes. Je ne saurais pas quoi faire de ton cadavre, vraiment. „ La touche de plaisanterie pour camoufler le rythme anormal de son palpitant à l'agonie, car il souffre actuellement ... De quelques symptômes indéchiffrables, qui mettent son possesseur à mal.

SO TIRED song || outfit
 @Jang Ma Eum

---

Il lâche un soupir nasal et se redresse, quittant son lit de fortune pour se replacer négligemment sur le canapé – avec une certaine élégance tout à fait mystérieuse. Il place un peu plus sa capuche blanche afin de cacher une partie de son visage et ses cheveux colorés, les bras croisés sous les frissons et le manque de chaleur évidente. « Pas de risque que tu me laisses au sol. Maintenant, on peut mettre Jumenji, le premier. ». Il ne désire pas des films contemplatif ou propre à la réflexion et ceux avec trop de casses risqueraient de lui faire saigner les tympans déjà sensibles. Après une quinte de toux douloureuse, il vient à la recherche de la sélection, soufflant l’air de manière discontinue à cause de la maladie. Il tend le bras afin de subtiliser une partie de la couverture, tirant l’autre avec lui pour ne pas rencontrer des plaintes parce qu’il en prend trop.

Le chorégraphe se fait étrangement conciliant, ne rechignant pas à grand-chose, ne répondant pas avec son sarcasme et sa provocation habituelle. Apathique et presque serviable, s’enfonçant jusqu’à être à moitié allongé sur l’immense canapé sombre. Il tente de se concentrer sur le film, gâché par ses toux récurrentes et les reniflements de son voisin, même s’ils ont déjà vu plus d’une fois. Il avait repris le linge pour le mettre sur le front de l’autre, s’étant levé pour le changer et apporter quelque chose de meilleur. Le danseur avait replacé des mèches de son interlocuteur, tout en déposant le tissu lentement.

Il avait même servi des boissons chaudes au cas où afin d’apaiser la gorge et d’autres mouchoirs. On dirait presque un Ye Jun différent, tant il ne répond pas et hoche la tête doucement. Il s’en étonne bientôt lui-même, mais n’est pas capable de riposter. « J’ai froid, putain. ». Prononciation vulgaire en tendant le bras pour chercher une quelconque source de chaleur, autre plaid, tirant sur l’autre en guise de bouillotte pour le ramener plus près de lui encore. Il se fait bougon, remuant les lèvres dans une moue boudeuse et les toussotements diaboliques, lui arrachant des plaintes et d’autres insultes.

SO TIRED song || outfit
 @Love Ye Jun

---

‟ tu n'étais pas obligé de te retirer. „ Son visage se déforme sous une moue, déçu de perdre son centre d'intérêt sous ses yeux fatigués. Au moins, ils en conviennent de lancer un film sans prise de tête, pour regarder des images défiler. Ma Eum laisse faire, étrangement docile face aux gestes de son aîné. Il pourrait lui céder le plaid s'il le réclamait, ou se rouler en boule contre lui pour quelques degrés supplémentaires. Le film ne l'intéresse pas vraiment, soucieux de l'état maladif de son compagnon d'infortune. Ye jun ne cesse de cracher ses poumons, entre deux grognements bestiaux qui ne rassurent point son cadet. Celui-ci tourne parfois son regard dans sa direction, le jugeant avec inquiétude. Un sourcil haussé ou les lèvres pincées, son attention trop souvent détournée de l'écran. Jumanji, c'est un classique vu et revu, mais un Ye Jun malade, c'est une première. Le plus jeune soupire à chaque fois que le coloré se redresse pour diverses raisons. Pour changer ce linge humide qu'il applique à nouveau sur son front, ou pour trouver des trucs quelconques dont il pourrait se passer si ça lui assurait son rétablissement.

Le chorégraphe est aux petits soins, sous les rétines conquises de son vis-à-vis. Le brun l'observe avec des yeux de chaton, tout en priant pour que ses doigts ne viennent pas toucher la pointe de ses oreilles brûlantes. Et rien à voir avec de la fièvre, même s'il peut carrément l'accuser d'être aussi chaud que de la braise. Ma Eum, il sent tout s'agiter en lui quand l'autre est trop proche et quand il fait ces petites choses déstabilisantes. Inhabituelles. En ce temps, le film n'a plus aucune importante. Il se moque des coups de feux du chasseur de primes, des hurlements des gosses face aux dangers d'une maison envahie par des bêtes féroces ou encore les cris des animaux ayant hantés son enfance à la première vision de ce long-métrage. Son expression se fait toujours plus sévère au remue-ménage de l'aîné, mais s'adoucit dès qu'il revient se loger sur le canapé. Le corps est tiré vers le sien après un ronchonnement plaintif. L'encéphale perd le fil, où le cœur s'anime d'une mélodie chantante. Ce serait presque ennuyant à subir en sachant qu'il est le seul à le ressentir.

Que son myocarde hurle, que son cerveau disjoncte, que son être tout entier le somme de ne pas faire de bêtises. Ma Eum envoie tout valser. Il attrape le bras du boxeur et le passe sur ses épaules, se collant contre lui à la demande de chaleur. Sa tête se pose sur son torse, proche de sa clavicule et pas trop loin de son épaule. Son palpitant a toujours battu fort dans son crâne, mais pour une fois, il peut percevoir un son différent et nouveau, semblable et à l'opposé de celui qu'il connaît bien. Le brun fait fi de tout, de la télé, des commentaires de Ye Jun, tout. Il reste contre lui, venant passer sa jambe par-dessus la sienne pour tirer le plus de centimètre possible sur le corps du plus vieux, sans être totalement découvert non plus. Dans sa manœuvre, sa tête remonte légèrement vers son cou, son souffle chaud se déposant tout contre de manière régulière. Jumanji n'a plus aucun intérêt pour le garnement, lové contre la carcasse du mourant. Il niche son visage sous la mâchoire, les paupières closes comme pour se donner le courage d'être aussi audacieux. ‟ Je plaisantais quand je te disais de ne pas mourir sur mes jambes... Je ne veux pas que tu le fasses tout court. „  Des mots murmurés contre son épiderme, tandis qu'il glisse ses bras autour de sa taille, apportant davantage de chaleur à celui qui meurt de froid. ‟ comme ça, ça va ? Je ne te propose pas de se foutre à poil, ce serait trop gênant. „ Il en rit, toujours la face cachée dans le creux de son cou.