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  @Jang Ma Eum
   

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Les mains dans les poches, il chantonne devant sa voiture, attendant patiemment son partenaire. Il est seul, apparemment et après cet échange par SMS et cette sortie non prévue. Cette relation devenue autre et ne sachant vraisemblablement comment se positionner. Ils ont décidé de ne pas y penser, ainsi soit-il. Les jours sont passés et il n’a pas pris le temps de s’en accommoder, la réflexion inutile lorsqu’il faut vivre le moment. Le voyant arriver à lui, le chorégraphe se redresse avec un sourire en coin, les yeux se baissant afin de regarder son interlocuteur du bas vers le haut. « Allez, en route, princesse. ». Il fait le tour de son véhicule et prend la place du côté conducteur, la musique résonnant aussitôt, fredonnant les paroles. Lorsque la ceinture est bouclée, il claque des doigts en relevant la tête. « Ah, j’ai oublié quelque chose. ».

Il tourne la tignasse coiffée et attrape le menton du plus jeune. Le buste se penche et les lèvres viennent se poser sur les autres, offrant un baiser léger. Il se recule et hoche la tête, le rire vibrant et démarre ainsi la voiture. Ne pas penser à quoi que ce soit et simplement profiter de ce moment, les paumes sur le volant et la caboche en rythme avec la musique. Chantant avec son voisin, la main sur le cœur, parfois vers l’autre. Une symphonie brillante par sa simplicité sous le « don’t wanna let you go », la légèreté dans le myocarde et l’envie que cela dure pour l’éternité. « J’ai déjà réservé pour le restaurant, ce n’est pas loin du reste. On pourra tout faire à pied. ». Pour davantage de praticité, flânant dans les rues et échangés des regards alambiqués. Surtout l’un pour taquiner l’autre.

Il plisse légèrement la paupière, laissant un air de « love me or leave me » planait dans l’habitacle. « Le bowling. On fait un pari ? Sinon, c’est moins drôle. ». Une idée commence à se former dans son esprit, les pupilles se mettant à s’illuminer comme des lumières en périodes de fêtes hivernales. Connaissant le boxeur, cela ne présage rien de bon. En prenant en compte les éléments actuels et la relation récente, son sourire machiavélique est d’autant plus mauvais. Il passe sa langue, ses lèvres, prêt à exposer le gage du perdant si l’autre ne parle pas avant. Moins pudique dans les mots et la gestuelle, le programme risque d’être enrichissant.   

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Depuis le début, il n'a pas voulu mettre de mot ou d'étiquette sur leur relation évoluant sur une voie différente. Par la suite, lui comme l'autre, ont décidé que ce n'était pas nécessaire de ramener le sujet trop rapidement sur le tapis. Ma Eum a continué à se comporter comme à son habitude, sans se soucier du reste. Ce n'est pas une chose qu'il peut changer du jour au lendemain, ni d'une minute à une autre. Les messages échangés permettent de se prévoir un programme à l'improviste, en toute liberté. Le brun rejoint rapidement celui qui l'attend à l'extérieur, sifflant en reluquant sa tenue. ‟ Très chic. „ Commente-t-il, un sourire aux lèvres. La portière ouverte, il s'installe sur le siège passager et boucle sa ceinture, tel un enfant bien éduqué.

Son claquement de doigts force le plus jeune à relever son regard vers lui, dans l'incompréhension la plus totale. Le menton piégé entre ses doigts, ses lèvres retrouvent les siennes sous des yeux qui s'écarquillent, encore surpris par le geste du chorégraphe. Difficile à saisir, partagé entre un « vivons notre vie comme on l'entend » et un « faudrait peut-être réfléchir plus en amont ». Intérieurement, ça le torture de réfléchir trop. Fuck, il envoie tout valser pour se concentrer sur l'ambiance dans le véhicule, profitant de la musique et de son coéquipier de route. ‟ Tu es toujours aussi prévoyant ? „ C'est presque trop parfait, à son image. Le brun ne s'en étonne pas, il aimerait en faire tout autant pour l'autre, sans être freiné par sa médiocrité en classe moyenne.

‟ Tiens donc. Ça m'aurait étonné que tu n'en fasses pas. C'est quoi le pari ? „ À lire dans son regard, ça ne présage rien de bon. Le calme avant une tempête, mais le cadet n'est pas frileux de la pluie et du vent, habitué aux orages tropicaux. ‟ Je ne le sens pas. Je vais devoir redoubler d'efforts pour ne pas perdre et ne pas te laisser faire ce que tu as déjà en tête. „ Il peut voir les rouages de son encéphale s'actionner, tourner et vibrer sous les idées de son partenaire. Un sourcil haussé, il garde ses pupilles posées sur lui en attendant sa réponse, n'ayant pas pour but de lui couper le fil de ses pensées ou de faire disparaître ce sourire diabolique. ‟ Accouche, on ne va pas passer le trajet sur le sujet. „ Fidèle à l'enfant impatient et insolent qu'il est, les mots en guise d'arme d'appoint.
 

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Il soulève les épaules. « Pour ce genre d’occasion ? Assez. ». Il n’a pas besoin de développer davantage, connaissant la trame, sans perdre de temps à la tâche. Il n’appréciera pas flâner dans les rues en tournant pendant des heures pour se restaurer. Encore moins entourer de personnes bruyantes et sans manière. Le chorégraphe garde encore certains principes. S’ensuit un pari et une idée pernicieuse dans le recoin de sa caboche, fredonnant doucement sous la musique. « Vu comment tu es impatient, tu ne le sauras pas avant ta défaite. Cela t’apprendra à vouloir presser, chaton. Chaque chose en son temps. ». Vilain trait que voilà, mais bien plaisant pour le boxeur, qui tourne la tête durant quelques secondes pour offrir un clin d’œil taquin et reprendre la route des yeux. Il n’écoute rien d’autre, chantant plus haut, tout aussi bien et combler les plaintes.

Attendant à un feu rouge, il attrape la main de son voisin sous la chanson, embrassant le dos avant de la reposer et de reprendre la route. « Prépare ton cœur, tu risques d’avoir des loopings. ». Il en rit, le malicieux qui n’est plus aussi décousu qu’à la dernière soirée. L’arrogance, la fierté, l’entrain, tout ce qui le définit si bien au sein de l’habitacle, sous les gestes attentionnés. Il plisse les paupières en cherchant une place et finit par en trouver une après des soufflements et des insultes. Dehors, il tend le bras pour que l’autre passe son bras autour, les mains dans les poches. « Allez, chaton, on y va. ». Ils trottinent presque jusqu’au lieu, payant l’entrée et quelques boissons, changeant les chaussures et se préparant au jeu. Ye Jun a inscrit « Chouineuse » et « King » en pseudo.

Il lui tend une boule en riant. « Allez, je te laisse commencer. ». Il vient s’asseoir sur l’un des canapés et regarde son vis-à-vis lancer la partie. Le bruit est calme, l’ambiance agréable. Les autres joueurs sont divers : des amis, des familles, des duos, comme eux. Une diversité bienheureuse qu’il laisse planer, observant le joueur avec un nouveau regard, le sourire en coin. Lorsqu’il revient, il l’arrête en posant sa main sur son ventre, comme s’il voulait le frapper – n’en demeure pas moins qu’une pose légère. « Le perdant devra se laisser faire à toute envie de l’autre. J’aime bien les clichés. ». Après tout, s’ils sont présents, c’est qu’ils font vivres.

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Ça pue le date, ce « genre d'occasion ». À moins que pour Ye Jun, ce ne soit qu'une démarche commerciale pour l'acheter. La petite pieuvre a bien fait de confier les rennes à son aîné, car il n'aurait jamais songé à réserver un restaurant, ni à acheter des places de cinéma sur Internet pour éviter d'attendre des heures dans une file de gens paumés de la vie comme lui. S'il y avait une table dans cette voiture, le brun aurait tapé dessus pour démontrer son mécontentement. C'est justement parce qu'il est impatient qu'il ne peut attendre de savoir les idées de ce loup diabolique. ‟ D'accord, je vais attendre. „ Il se renfrogne et s'enfonce dans son siège, les bras croisés sur son torse et la lèvre du bas plus en avant. Le plus jeune souffle du nez à ce clin d'œil, les joues gonflées. Ça ne dure qu'une minute, pas plus, avant qu'il ne chasse sa mine boudeuse pour se remettre à chantonner par-dessus la radio.

Les gestes de Ye Jun l'étonnent toujours, il n'y a pas un instant dans ses intentions délicates où Ma Eum n'offre pas ce regard de poisson hors de son bocal. ‟ Respecte la limitation de vitesse, s'il te plaît. „ Oh, il ne parle pas de leur sortie à venir et du reste de la soirée qui se profile, et c'est fait exprès. Monsieur l'impatient ne perd pas la boutade de sa mémoire, la gardant dans un coin de sa tête pour trouver une excuse à son comportement enfantin. Le pauvre s'accroche à son siège, reprenant sa respiration qu'une fois le moteur coupé. Hors de la voiture, il s'étire tel un chat avant de s'approcher de son partenaire. Ma Eum se détache bien vite du plus vieux quand ils entrent dans le bâtiment, occupé à récupérer les chaussures et à les enfiler. Quelle classe, ça se marie presque trop bien avec sa tenue.

‟ Tu étais obligé de mettre ça ? „ Râle-t-il en pointant l'écran du doigt. Ça prouve à quel point c'est une chouineuse, mais il passe outre pour prendre la boule offerte par ce faux roi de pacotille. ‟ Tu fais preuve de galanterie, maintenant ? „ Il n'en est pas si sûr, surtout venant d'un Ye Jun calculateur et trop ambitieux. L'insolent tente au mieux de lancer sa boule, débutant ainsi leur partie dont il peine à se voir gagnant avec le nombre de quilles tombantes. C'était nul, il en a conscience. Arrêté par son aîné, il plisse les yeux avant de les ouvrir en grand, suite aux paroles. Son regard part vers la piste, se souvenant de son score médiocre. ‟ Tu es le pire, Love Ye Jun. „ Il chouine, attrapant le bras de son acolyte pour le porter à son visage et mordre sa main. Une morsure légère, laissant à peine la marque de ses dents. ‟ Tu ne m'as pas donné la bonne boule. „ L'excuse pour expliquer ses quatre quilles tombées, quand sa posture n'était même pas la bonne.
 

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Il ne peut s’empêcher de rire, la tête basculée vers l’arrière. Si franc, si vibrant de joyeuseté. Il ne dit rien contre la morsure, le sourcil seulement soulevé devant le geste. Celle-ci vient d’ailleurs attraper le menton et secouer très légèrement le visage boudeur de son perdant. « Les excuses ne servent à rien, chaton. J’ai hâte de voir ton visage rouge et tes gémissements, quel plaisir aux oreilles. », finit-il avec un sourire triomphant, relâchant la princesse en détresse. À son tour de prendre les rênes, jetant son arme sur la piste et opérant un levé de bras victorieux. Strike. Il remercie ses parties avec son meilleur ami, à se faire dégommer et pouvoir à son tour sensible la sensation de réussite écrasante. Il se place sur le côté et tend les bras, comme un majordome auprès de son maitre. « Après toi, je t’en prie. ». Il se moque. Gentiment, tapotant la taille lorsque son bras s’enroule autour de celle-ci avec amusement.

Il profite pour siroter sa boisson, déstabilisant son acolyte en usant de mots peu charmants, plier de rire sur le canapé et les bras sur son ventre pour se calmer. Lorsqu’ils se croisent, il vient parfois le faire tourner sur lui-même, octroyer des clins d’œils ou des questions telles que « bah alors, chaton, tu veux que j’apprenne à viser ? », ou encore « dis-moi, tu préfères qu’on te caresse en haut ou en bas ? ». Tout pour les plaisanteries, échouant peu dans les quilles qui s’écroulent les unes après les autres. Tout cela fait gonfler affreusement son orgueil, la tête relevée et aucune mèche ne s’est dérobée de son coiffage impeccable. À deux, la partie peut rapidement se terminer, mais le boxeur essaie de se mettre face à son vis-à-vis et de lancer la boule vers l’arrière, sans voir la piste. Cela est hasardeux et il s’étonne d’en faire tomber deux ou trois. Il frappe dans ses bras devant cette stupidité, mais il s’amuse.

Assis, il lève parfois la main, cherchant des coups à affecter, plus stupide les uns que les autres. « Si elle va de l’autre côté, j’ai le droit à un gage supplémentaire. ». Il se lève et essaie une technique, mais fait la moue : raté. Il ne pourra taquiner davantage son homologue. Il secoue la tête et vient prendre une gorgée de son verre quasiment fini. Néanmoins, il se permet de murmurer des obscénités lorsqu’ils sont proches, de caresser les phalanges des siennes lorsqu’ils échangent les boules et d’autres câlineries discrètes. Observant chaque réaction de sa petite pieuvre.

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Sa langue se faufile entre ses lèvres, offrant une grimace enfantine à celui qui retient son menton entre ses doigts. ‟ YAAAH. „ Crie-t-il, son visage prenant feu sous la moquerie de son aîné. Il se dégage de son emprise en même temps qu'il le relâche, le pointant du doigt avec une mine menaçante. Ye Jun le débecte. Il est parfait dans tout ce qu'il fait, doué d'une facilité de gagner pour ce genre de jeu. Ce qui n'est pas le cas sur une console, ceci dit. Le brun est dépité par ce score, levant ses yeux de chiot vers l'écran affichant des chiffres meilleurs que les siens. C'est de nouveau à son tour, mais l'enfant garde sa moue en prenant une boule de la couleur de son choix, différente de l'ancienne. Il n'y connaît rien en boule, sincèrement. Ni le code couleur, ni la différence de poids. Ma Eum juge à son plaisir, préférant la jaune à la rouge, ou la verte à la bleue. Bref, il y va au talent.

Ye Jun fait tout pour le déconcentrer, déjà qu'il n'est pas fort au lancé de boule. Celle-ci tombe sur le côté, glissant vers le vide. On peut l'entendre se plaindre à l'autre bout des pistes, geignant après son partenaire et sa malice. Son âme quitte son corps, autant pour les paroles arrogantes que les gestes agaçants. Son aîné doit bien s'éclater avec des scores si écartés, allant jusqu'à faire l'idiot et provoquer le brun face à lui. Ma Eum siffle entre ses dents, lorgnant sur son acolyte et son air triomphant. ‟ Si tu continues, elle va venir dans ta tête. „ Il est irrité, montrant un côté mauvais perdant. Un rire mesquin lui échappe quand l'autre se rate et il reprend sa paille entre ses lèvres pour siroter sa boisson.

Ma Eum n'est clairement pas insensible aux actions du chorégraphe, rougissant sous les remarques, fronçant les sourcils face aux gestes ou lui lançant un regard plein de question par moment. Des fois, il le bouscule ou lui donne une tape, le repoussant gentiment en le traitant d'idiot ou de pervers. ‟ Si je fais un strike, j'ai le droit de mettre une retenue sur ton gage. „ Fit-il en pesant sa boule et en dardant son regard tout feu tout flamme sur Ye Jun. Cette fois-ci, il va réussir à toutes les coucher! L'expression de son visage lui ordonne d'attendre et de voir, et il s'en va vers la piste. La boule entre ses deux mains, les jambes écartées, il se penche suffisamment pour amener la boule vers l'arrière et la lancer vers l'avant. L'impact est fracassant, les quilles tombent presque toute en même temps, sauf une seule. ‟ Nan, mais ouais ! C'est quoi ça ?! Tooombe ! „ Le brun s'égosille, se vautrant au sol pour souffler sur la piste, comme si ça pouvait faire perdre l'équilibre à la dernière quille.

 

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Il danse sur le canapé, finissant son verre. Face aux mots et au spectacle si divertissement, le chorégraphe se lève et vient encercler la nuque de son coéquipier de son bras, observant la seule quille restante. La combattante. Il souffle du nez, la condescendance pleine. « Même là, il n’y a pas le résultat escompté. ». Son index vient toucher les joues de l’écureuil, comme s’il essayait de dégonfler les joues gonflées d’amertume. Avec un rire, il le rapproche de lui, comme un ami auprès d’un autre. Sans toutefois le murmure à l’oreille. « Je suis de bonne humeur alors, je veux bien autoriser un stop dans tout ce que je te ferais. Mais un seul et unique. Garde-le en réserve pour ce que je juge important, chaton. ». Il se recule, l’allure trop fière pour un simple bowling, attrapant une boule et la soulevant devant le perdant, la gigotant légèrement. « Regarde, c’est comme cela qu’on réussit, chouineuse. », dit-il avec un large sourire.

Le lancer est magistral. Un sans-faute. Il ne remerciera jamais ses soirées avec son meilleur ami pour lui avoir appris autant de choses à ce sujet. Il lui envoie un baiser, comme les idols sur scènes auprès de leurs fans, riant tout en dansant vers l’autre. Il pense n’avoir jamais été aussi ravi, le sourire si grand qu’il pourrait en avoir mal aux joues. Mais peu importe, il s’amuse. Il ne pense à rien, il observe sans cesse ce nouveau caractère face à lui. Les grognements, le brun qui vient à rougir sous ses mots, les repousses vaines à ses grossièretés. Ainsi que les réponses à ses attentions, même légères. Venant boire dans l’autre verre, il profite de cet air choqué pour faire semblant de se batailler, réduisant l’espace entre eux et venir susurrer quelques paroles. « J’aime quand tu es comme ça. ». Suffisant, très certainement.

Il lui redonne son verre et assène un autre coup. Moins bon, mais suffisant. Les bras levés et la fluidité évidente d’un danseur. Il attise les regards, il s’en délecte et octroie des sourires heureux. « On peut refaire une partie, si tu veux avoir une chance. En ajoutant des contraintes pour que l’écart soit moins important. ». Il abuse, en s’écroulant sur le canapé, hilare. Après tout, Ye Jun est toujours partant pour les défis, pensant pouvoir les remporter quoi qu’il advienne. Il vient commander d’autres verres en attendant, l’œillade toujours glisser vers son partenaire de jeu. Lui offrant un sourire étincelant.

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Ses joues s'empourprent doucement, tandis qu'il l'observe de travers. Les lèvres pincées, il ne dit rien à cette tirade en sachant que ce ne serait pas utile d'argumenter contre quelqu'un comme lui. Ye Jun est un homme d'affaires, impossible de le piéger ou de détourner la chose sans se faire avoir. La petite pieuvre capitule, les mots enregistrés dans un coin de sa caboche pour ne pas oublier ce seul « stop » qu'il lui offre. Le loup est trop fier, lançant sa boule avec l'allure d'un dieu grec sur son mont Olympe. Un soupir franchit la barrière de ses lèvres au son des quilles fracassées par l'attaque. Ma Eum grimace à ce baiser envolé dans sa direction, complètement biaisé par ce jeu bidon et l'allure fanfaronne de son acolyte. La prochaine fois, il proposera plutôt une sortie dans une salle d'arcade.

Point positif, Ye Jun rayonne de joie. L'insolent ne peut pas lui retirer ça, il ne veut pas non plus. Tant pis s'il est perdant, s'il se ridiculise devant celui qu'il apprécie de trop, ça lui donne au moins la satisfaction de le savoir heureux et de bonne humeur le temps d'une soirée. Le brun reste fidèle à lui-même en agissant tel un enfant bougon et capricieux, n'acceptant pas la défaite et les railleries de son aîné. Le chorégraphe ne perd jamais une occasion d'être embêtant et de taquiner le plus jeune, sous son air faussement offusqué et ses menaces sans fondement. ‟ Je suis moi-même. „ Rétorque-t-il, un peu de manière désabusée. Son verre de retour entre ses doigts, ses prunelles l'observent en remarquant que l'autre est presque dans son élément. À croire qu'il va tous les jours au bowling pour écraser les autres et faire valoir sa perfection.

‟ Des contraintes seulement pour toi ? Je suis déjà ma propre contrainte, ça ne compte pas. „ Il a deux pieds gauches, c'est un désavantage conséquent. Détournant ses yeux de l'écran ou de la piste, il se rapproche de son aîné jusqu'à ce que ses jambes frôlent les siennes, debout devant lui. ‟ Une seconde partie ? „ Propose-t-il, avant de venir se pencher vers lui, ses mains posées sur ses genoux pour garder un certain équilibre. ‟ J'aime quand tu souris. „ La voix s'est faite bien basse, tel un secret murmuré dans leur bulle privée. Un sourire, une œillade amusée et il se redresse en tapotant sa cuisse d'une main pour l'inciter à se préparer pour la revanche. ‟ C'est quoi les contraintes ? „ Que ce soit les siennes ou celles de l'autre, il ne va pas râler si Ye Jun estime qu'ils doivent être à égalité tous les deux.
 

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« Des contraintes seulement pour moi, oui. », dit-il en soulevant les épaules, levant les yeux vers celui qui vient cogner ses jambes aux siennes. Les bras sur le dossier et la tête penchée, un lent sourire demeure sur leurs recoins, les pupilles brillantes. Le commentaire le fait rire, la tête penchée, vers l’arrière dans une franchise pure, avant de voir son acolyte s’envoler bien trop rapidement. Il souffle du nez et se relève prestement, cognant quasiment le brun dans son mouvement. Les paumes viennent se nicher à la taille, légèrement surpris et la tête se penche sous la réflexion. « Une fois sur deux, tu choisis mon positionnement pour le lancer. Tu peux choisis mes boules, également. Et si vraiment l’écart est toujours important, tu as le droit de me dire « gouttière » et je le ferais. ». Son expression demeure profondément espiègle, à la lisière de son arrogance quotidienne.

Le boxeur vient claquer une frappe amicale aux fesses du cadet en se dirigeant vers l’entrée, payant une nouvelle partie. Cette fois, les noms changent en « chaton » et « grand Maitre », trottinant avec un verre et un échange léger avec des voisins reconnus, des habitués du bowling, surpris qu’il soit avec quelqu’un d’autre. Avec un clin d’œil, il tend un verre à son vis-à-vis et dépose les contenants sur la table à leurs côtés. « Allez, les dames d’abord. ». Sa langue sort de ses lèvres en riant, lui ordonnant du menton de s’avancer. Le coude sur la table, ses rétines ne se détournent jamais du joueur, les pensées disparates quant à la situation. Malhonnête dans sa manière de faire, en contradiction avec ses sentiments, jugé par sa conscience et malmené par son battant. Tout en même temps, difficilement gérable, le chorégraphe étant ce qu’il est.

Clignant des paupières en chassant l’ombre sur son visage, il revient à cette expression taquine et digne de sa prestance écrasante, ses mimiques d’idols lorsqu’il évolue dans les coulisses pour se montrer en spectacle. Les pieds posés à côtés de son compatriote, il attend la décision. « Allez maman, j’ai envie de jouer moi. ». Il délaisse ces parties pour les plus visibles, les plus gênantes, roulant des yeux de manière enfantine et cherchant l’attention comme un chat. Il déverse le tout dans l’insouciance, dans un univers où il se sent totalement en contrôle, sans échec, sans contrariété. Peu soucieux des choix, sous les lancer quasiment réussis, le bourdonnement de son cœur heureux qu’il expédie par les quilles tombantes une à une.

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‟ Je pourrais aussi te dire « gouttière » à chacun de tes tours. „ Ses sourcils se haussent, provocant son adversaire à ce petit jeu. ‟ D'accord, j'accepte ces contraintes. „ Ajoute-t-il pour ne pas les perdre subitement en voulant faire le malin. Ma Eum n'est pas profondément stupide, il sait qu'il ne pourrait gagner même en ayant toutes les chances de son côté. La claque le fait sursauter et lancer un regard choqué en direction du boxeur, mais celui-ci s'est déjà échappé pour payer une seconde partie. Les surnoms changent, un sourire se glisse sur ses lèvres en lisant ce combo improbable. L'attitude sociable de Ye Jun ne lui échappe pas, il semble bien s'entendre avec davantage de monde qu'il n'aurait pu le croire avec son tempérament habituel. Les verres déposés sur la table, Ma Eum pose son regard lourd de sens sur ce visage et lui tire lentement la langue, en réponse à la sienne.

Le chaton se positionne, boule en main et lance dans un mouvement plus sûr que les fois précédentes. Tout au long de la partie précédente, le brun n'a eu de cesse d'observer son partenaire dans ses lancés et d'en apprendre davantage de sa posture, de sa gestuelle. Il tente, par esprit de compétition, d'imiter ce qu'il a longuement scruté. Et le résultat est meilleur, il n'est pas parfait, mais mieux que les fois d'avant. Fier de ce petit progrès, ses yeux se tournent vers l'intrus à ses côtés avec un sourire rusé. ‟ À ton tour, grand maître. „ Il lui laisse sa place, faisant exprès de frôler son épaule de la sienne et de lui envoyer une œillade loin d'être innocente. À croire que le chaton possède plusieurs personnalités et que celle-ci est moins bruyante, plus indécente.

Ye Jun reste Ye Jun, peu importe les contraintes. Il pourrait avoir une main bloquée dans le dos qu'il saurait faire un score idéal, parfait. Les fesses posées sur le dossier du siège, son verre à la main, Ma Eum n'arrête jamais d'examiner la silhouette de son compagnon. À la recherche d'une faille, d'une faiblesse, d'un moyen de le faire faiblir sur le long terme. ‟ Je ne pense pas pouvoir gagner, même avec toutes les contraintes du monde. „ Lâche-t-il quand son aîné revient vers lui, après que son tour soit terminé. ‟ Tu sais comment jouer, pas moi. Tu pourrais avoir les yeux bandés, les jambes fixées ensemble ou encore la pire boule du lot, que tu parviendrais à marquer un score incroyable. „ Ce n'est pas une plainte, il ne fait qu'une constatation de son talent. D'un geste lent, il repose son verre à sa place et se lève, se rapprochant de lui avec une esquisse en coin. ‟ Je choisis de là où tu lances ta prochaine boule. „ Dit-il, le menton levé pour entendre la réponse de son vis-à-vis. Pour le moment, c'est à lui de tirer. Ma Eum le bouscule légèrement de son épaule, beaucoup plus amusé de le voir heureux que d'être gagnant, et cela, même si son tour n'est pas aussi concluant que toutes les fois où son acolyte a fait des strikes. ‟ Ici. „ Il s'arrête à une certaine distance de la limite, faisant signe à Ye Jun de s'approcher pour se positionner. ‟ Tu peux prendre ton élan, mais tu ne dois pas me dépasser. „ Car il reste là, un pas de côté pour ne pas qu'ils se percutent, mais pour qu'il se rappelle la ligne imaginaire tracée par ses soins.