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♡ ・・ contexte
Séoul, capitale de la Corée, peuplée de gens aux ambitions et rêves multiples et différents. Vous vous baladez parmi eux, le regard déterminé ou, au contraire, voguant avec hésitation sur les bâtiments qui vous entourent. Jusqu'à ce que vos yeux tombent sur une carte de visite abandonnée au sol, qui représente ce que vous cherchiez, consciemment ou non. Dessus, une inscription : Nous vous offrons une deuxième chance.

Depuis quelques mois, l'entreprise Second Chance a installé ses bureaux à Séoul, où elle s'est donnée pour mission d'offrir une deuxième chance à tous ceux qui en ont besoin. Que vous ayez perdu votre travail, vécu une rupture compliquée, ou soyez en demande de réinsertion sociale, les portes de l'agence vous sont ouvertes, peu importe votre histoire ou votre passif.

N.E.W.S

02/05/24 - Version 3.2 >> ici <<
02/04/24 - Version 3.1 >> ici <<
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01/02/24 - Version 2.2 >> ici <<
01/01/24 - Version 2.1 >> ici <<
01/12/23 - Version 2.0 >> ici <<
01/11/23 - Version 1.2 >> ici <<
01/11/23 - Version 1.1 >> ici <<
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17/08/23 - Création du forum
16/08/23 - Naissance du concept

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    Chae Thiên Duyên

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    Le sourire léger aux lèvres, le Vietnamien donnait volontiers son petit doigt à la minuscule main qui le tenait. C’était toujours déstabilisant de le voir pour la première fois avec un bébé. (Quoique même les fois suivantes restaient aussi choquantes) Un café dans son autre main, il discutait calmement avec son amie. Le hasard avait voulu qu’ils se croisent en ville, alors qu’elle se promenait avec le petit miracle qu’elle gardait. La petite bouille était adorable, mais comme elle ne faisait surtout que dormir… elle n’était pas la compagnie la plus divertissante. Le designer avec lequel Thiên Duyên avait rendez-vous avait annulé à la dernière minute, devant se rendre chez le garagiste en urgence. Alors, il n’avait pas hésité à accepter l’invitation à aller papoter. Qu’allait-il faire d’autre, sinon ? Rentrer chez lui et se faire un nouveau tableau pinterest d’inspirations ? N’en avait-il pas assez ? Non. On ne peut jamais en avoir trop ! Cependant, c’était quelque chose qu’il pouvait faire n’importe quand. Même si les petites oreilles étaient sûrement trop jeunes pour comprendre, les adultes faisaient attention aux choix de leurs mots et de leurs sujets. La discussion tournait donc surtout autour des études de la jeune femme, car elle, contrairement à Thiên Duyên n’avait pas abandonné le parcours scolaire. Promise à une belle carrière traditionnelle, elle cochait toutes les cases de la femme Coréenne typiquement parfaite. C’est pourquoi elle n’avait aucune difficulté à décrocher des boulots de nounous, afin de payer ses études. Les parents avaient le sourire aux lèvres en la voyant et le coeur léger en l’entendant. Le jeune homme était content pour elle. La vie lui semblait si facile.

    Peut-être un peu trop, puisqu’elle évoluait dans cette bulle privilégiée qui lui faisait oublier quelques notions de base. Comme celle de ne pas inviter des inconnus sans demander l’accord aux parents, dans leur maison. Certes, Thiên Duyên n’est pas un étranger pour elle, étant son ami depuis cinq ans déjà, mais il ne connaît sûrement pas les parents d’Ae Jin. Il faut dire qu’il n’a pas demandé leur identité non plus. Lui, il venait pour discuter avec son ami, sourire à la gamine et c’est tout. C’est pourquoi il s’étouffa avec son café, détournant la tête dans la direction opposée au bébé, lorsqu’il reconnut la silhouette qui entra dans la cuisine. Son amie partagea sa surprise aussi, s’adressant à son patron en soulignant qu’elle ne s’attendait pas à le voir si tôt. Elle s’empressa de donner une serviette à Thiên Duyên qui s’essuya la bouche, après avoir doucement retiré son doigt de la petite emprise qu’avait Ae Jin.

    Pas besoin de faire ça… » la coupa-t-il, alors qu’elle commençait à faire les présentations. « On se connaît et je ne suis sûrement pas le bienvenu ici… » expliqua-t-il rapidement à son amie. « J’aurais dû te demander le nom des parents avant d’accepter… C’est ma faute. » renchérit-il, en regardant froidement Jin Woo.
    Nam Jin Woo

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    Pour sûr que non, en rentrant à la maison, Jin Woo ne s’était pas attendu à avoir une autre compagnie, en plus de sa baby-sitter, et clairement pas cette compagnie là non plus… Son épouse ayant dû s’absenter aujourd’hui, il l’avait prévenue, en disant qu’il ferait de son mieux pour rentrer plus tôt, cependant à croire qu’il n’avait pas pensé judicieux de prévenir la baby-sitter également. Cela lui aurait évité un moment de gêne intense, comme à cet instant précis où, après avoir accroché sa veste de costume et retiré ses chaussures, il avait pris la direction de la cuisine pour rencontrer un fantôme du passé. Thiên Duyên… Comment l’oublier ? Malgré leurs différences d’âge, fut un temps où ils étaient amis tous les deux. Jin Woo s’en fichait de qui il était, qui il aimait, il l’appréciait pour tout ce que le jeune homme lui apportait. Ce qui n’était malheureusement pas le cas de son père qui, lorsqu’il eut vent des rumeurs, ne supporta pas que son fils puisse être lié avec un tel individu. Incapable d’oublier, Jin Woo se souvenait encore des coups reçus ce soir-là, des mots horribles prononcés par son géniteur, alors qu’il devait promettre de ne plus le disgracier de la sorte. C’était à contre cœur qu’il avait dû couper les ponts avec son camarade, se contentant d’utiliser l’excuse du « mon père n’est pas d’accord » sans donner plus de détails, sans faire plus d’efforts non plus. Pour sûr qu’il était devenu cet ami atroce, le typique fils à papa qui respectait tout ce qu’on lui disait à la lettre, sans jamais détourner du chemin qu’on lui avait tracé. Même lorsque le plus jeune avait été victime d’harcèlement, il n’avait pas été en mesure d’intervenir… Pas à cause des ordres données par son paternel, mais parce que la simple idée d’être victime à son tour, également au secondaire, le tétanisait sur place. A plus d’une reprise, il avait voulu s’en mêler, sans pour autant agir, préférant ignorer alors que, en réalité, toute cette situation le bouffait. Pourquoi fallait-il qu’il soit un être aussi faible ? Aujourd’hui encore, Jin Woo n’avait pas tant changé et, lorsqu’il y songeait, il se trouvait tellement pitoyable.

    La surprise se lisait dans ses prunelles, toute sa culpabilité d’antan revenait l’attaquer de plein fouet, à lui en donner la nausée, alors qu’il ignorait comment il était censé réagir. Une part de lui était heureuse de revoir ce vieil ami, l’autre avait conscience ne pas avoir le droit d’attendre quoi que ce soit de sa part. C’était trop tard pour ça. « Je n’ai jamais dit que tu n’étais pas le bienvenu ici… » Déclara finalement l’hôte, les doigts agrippés à son pantalon, à cause de toutes ses émotions qui l’accaparaient. Son ami n’avait pas la moindre idée de tous les mauvais souvenirs que cela lui rappelait hors, pour autant, il ne désirait pas le mettre à la porte. Inspirant profondément, dans l’espoir de récupérer un semblant de contenance, après s'être assuré qu'Ae Jin allait bien, il fit comprendre gentiment à la baby-sitter de les laisser et de s’occuper du bébé. Il parlerait de cette drôle de situation plus tard puisque, non, aussi gentil soit-il, elle n’avait pas à ramener des inconnus à la maison. Si son épouse l’apprenait, elle ne serait certainement pas ravie d’une telle nouvelle mais, par chance pour la demoiselle, Jin Woo connaissait l’autre invité. « Tu vas bien ? » L’interrogea-t-il donc ensuite timidement, sans jamais osé le regarder, par honte de tout ce qu’il avait pu lui faire – ou plutôt de tout ce qu’il n’avait pas fait… Néanmoins, sa question était sincère, même si l’autre jeune homme choisissait de l’envoyer balader, lui voulait réellement savoir comment son camarade se portait, après tout ce temps.

    Chae Thiên Duyên

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    Devrait-il commencer à poser mille questions à ses amis, alors qu’ils le croisaient maintenant ? Lui qui se disait que Séoul est assez grand pour ne pas avoir à croiser toutes ces sales tronches qui ont fait de son adolescence un enfer, voilà qu’il prenait le café dans la cuisine d’un fantôme. La capitale (ou peut-être le pays, pour ce qu’il en savait) était assez grande pour qu’il n’ait jamais recroisé sa mère adoptive ou son petit frère… mais lui ? Il l’avait d’abord revu dans un vieil album de photos à sa femme… un peu avant leur mariage et, aujourd’hui, il buvait dans sa tasse. Rien de moins. Son petit bébé tenait fermement son petit doigt. De tous les couples de Séoul, il avait fallu qu’elle travaille… pour lui. Personne n’avait caché sa surprise, bien que celle du Vietnamien avait peut-être été plus évidente.

    - « Je n’ai jamais dit que tu n’étais pas le bienvenu ici… »

    Tu n’en as jamais eu l’occasion. » le corrigea-t-il en roulant les yeux.

    Il aurait fallu qu’ils continuent à se parler pour que Jin Woo puisse le lui dire.

    Mais je me dis que c’est dans la continuité… c’est logique. » ajouta-t-il sur un ton piqué.

    La drag queen prenait sur elle pour ne pas répondre sèchement, par respect pour son amie puisqu’elle était son employée et qu’il ne voulait pas lui attirer plus d’ennuis. Enfin, elle allait sûrement déjà en avoir assez comme ça pour l’avoir invité, Thiên Duyên allait tenter de ne pas balancer d’huile sur le feu pour autant. Il se leva, pensant saluer son amie et partir, mais Jin Woo avait pris la parole pour dire à la demoiselle… de les laisser ? Il haussa un sourcil, ne pouvant que se confondre dans la confusion face à ce retournement de situation.

    Tu vas bien ? »

    Pourquoi tu veux savoir ça ? » répliqua-t-il, sur la défensive. « Tu aimes savoir l’état des gens avant de les mettre dehors, maintenant ? » ajouta-t-il avec un petit rire amer.

    Il hocha la tête, ne sachant pas s’il devait se trouver drôle tout seul ou être découragé.

    Je n’ai vu que la cuisine et le bébé, mais t’as l’air de t’en être bien tiré… En même temps, ça avait toujours été ça le plan, j’imagine. » commenta-t-il en haussant les épaules, regardant un peu autour de lui. « Avec ma femme, on a qu’un grand appartement… » ajouta-t-il, en ramenant son regard sur celui qui l’avait lâchement laissé tomber.

    Il voulait voir sa réaction. Allait-il penser qu’il était revenu sur le bon chemin et allait donc lui dire qu’ils pouvaient être amis, finalement ? Chose qui ne ferait que lui confirmer que c’était une bonne chose qu’ils ne se parlent plus et que ce n’était pas une grosse perte, même si elle avait été douloureuse, à l’époque. En plus, Jin Woo avait connu sa femme avant lui, de ce qu’il avait compris…
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    Dire qu’il était mal à l’aise était un bien grand mot, c’était tellement plus que ça. Un mélange d’émotions le noyaient littéralement, à cause de tous les mauvais souvenirs que ces retrouvailles lui rappelaient, à cause de la froideur qu’il lisait dans les yeux de son ami et qui lui donnait froid dans le dos, à cause de ses propres actes du passé et de toute cette culpabilité qui le rongeait. Thiên Duyên ignorait probablement tout des démons qui dévoraient chaque parcelle de son âme, il ignorait certainement que Jin Woo n’avait jamais souhaité briser leur amitié mais que, par peur, il avait été contraint de s’y résigner. Parce qu’il n’était pas en mesure d’affronter son père, parce qu’il n’arrivait pas à lui tenir tête puis qu’un simple regard en sa direction suffisait de le tétaniser. Et ce jour-là, lorsque son géniteur l’avait mis en garde, lorsqu’il lui avait ordonné de mettre un terme à toute relation, lorsqu’il l’avait insulté de milliers de noms d’oiseaux, la torture n’en avait été que plus violente… C’était avec le cœur déchiré, avec le corps brisé et avec la peau marquée derrière ses vêtements qu’il avait rompu ce lien si fort qui les unissait pourtant. Hors, il l’appréciait sincèrement, il ne l’avait jamais jugé, ni pour la personne qu’il était, ni pour les habits qu’il portait, ni pour dieu ne savait quoi d’autre ; il l’avait toujours apprécié pour la personne que Thiên Duyên était.

    La bouche ouverte, Jin Woo avait envie de parler mais aucun son ne paraissait vouloir sortir. Son camarade avait de quoi lui en vouloir, c’était normal et lui ne s’en prenait qu’à lui-même. Hors, si seulement le jeune homme pouvait savoir ô combien le directeur était désolé, ô combien il ne s’était jamais pardonné de l’avoir blessé, ni de ne pas avoir été fichu de lui venir en aide, à l’époque. Le mettre à la porte maintenant ne lui traversa pas l’esprit, certainement la raison pour laquelle il demanda à la baby-sitter de les laisser tous les deux ; après tout, il ne savait pas quand serait la prochaine fois qu’il le reverrait, s’il le revoyait un jour, il ne savait pas quand il aurait l’occasion de le croiser de plus bel et peut-être même de confier des choses qu’il n’avait pas eu le courage de dire autrefois. « Ce n’est pas ça… » Etait-ce si surprenant que ça d’avoir envie de savoir comment se porter son vis-à-vis ? A cause du mal-être ressenti par l’ambiance, sa main vint doucement frotter son autre bras qui se mettait à trembler. Perturbé, troublé, effrayé, il n’avait pas de mots pour décrire ce qu’il éprouvait, et l’incapacité à regarder son interlocuteur dans les yeux n’aidait probablement pas. « La richesse ne fait pas le bonheur, un grand appartement, c’est bien aussi… » Parce que selon lui, il était important de ne pas se fier aux apparences. Il vivait dans une belle maison, il était marié et avait même un enfant, néanmoins est-ce que cela signifiait pour autant qu’il s’en était bien tiré ? Lui ne le pensait pas, il était toujours l’esclave de son père, il avait dit « oui » à une personne qu’il n’aimait pas et il n’était pas le véritable père de cet enfant. Toutefois, non, il n’avait pas particulièrement soulevé la mention d’une « femme » parce que même si ça le surprenait de savoir Thiên Duyên mariait, ce n’était pas le genre avec qui il s’était uni qui l’étonnait. C’était une surprise d’un garçon qui revoyait un vieil ami depuis longtemps et qui apprenait que sa vie avait bien changé depuis. Tout comme la sienne. « Que tu me crois ou non, j’espère sincèrement que tout va bien pour toi. » Et qu’il était heureux actuellement dans sa vie. Ses phalanges ne se détachèrent à aucun moment de son bras qu’elle frottait fébrilement, son malaise se devinant très certainement, alors qu’il essayait de son mieux pour dissimuler la moindre trace d’anxiété. « Et même si cela ne changera rien, je… » Il souffla doucement, les yeux brillants, s’encourageant au travers de vives caresses, mais les émotions étaient trop vives, et cela lui était compliqué. « Pardon… » A la base, il voulait réellement s’excuser, de ses erreurs passées, mais parce qu’il n’était qu’un être faible, le voilà obligé de s’excuser par son manque de contenance. Il était si pitoyable.

    Chae Thiên Duyên

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    TW : harcèlement scolaire, violence psychologique et physique
    @Nam Jin Woo || OOTD

    Le jeune homme ressentait surtout… de la colère, en revoyant ce fantôme. Une autre personne dont le nom figurait sur cette longue liste de personnes qui l’avaient abandonné. À croire qu’il était né pour ça : se faire laisser derrière. Ses parents biologiques l’avaient fait, sa mère adoptive avait continué, emmenant avec elle ce cher frère auquel il tenait tant, nombreux avaient été les amis à suivre la mode ensuite… Surtout après qu’un stupide scandale ait éclaté à son nouveau lycée. Jin Woo avait été parmi les premiers, si son souvenir était juste. Il pouvait toutefois se tromper, mais à cette époque, les lâcheurs se valaient tous. Ça baissait les yeux ou ça l’évitait dans les couloirs, alors qu’il se faisait harceler par l’équipe sportive du lycée. D’abord des railleries, des commentaires, des bousculades… puis, ne souffrant d’aucune répercussion, la situation avait rapidement escaladé, la violence n’en devenant toujours que plus intense.

    Il ne comprenait pas le message le pédé ? Il n’avait qu’à monter sur le toit et s’élancer dans le vide !

    Contrairement à Jin Woo, ses lèvres étaient bien pincées, retenant une foule de mots qui n’aideraient en rien l’emploi de son amie. Il pensait s’en aller, mais pour d’obscures raisons qu’il ignorait, son aîné voulait lui parler ? Pourquoi ? Il voulait rattraper le temps perdu et se lancer, 8 ans plus tard, dans la folie violente lui aussi ? Il avait raté le train quand-même. Thiên Duyên considérait avoir réussi à se départir de toutes ces conneries, réussissant à cacher tous les souvenirs douloureux que le lycée lui avait laissé. Que ceux-ci soient éparpillés dans les crevasses et cicatrices laissées sur son âme ou sur ses os brisés, bien cachés dans sa chair… et il n’avait pas l’intention de s’en créer des nouveaux.

    Ce n’est pas ça… »

    Le Vietnamien ne pouvait qu’en douter, ne comprenant vraiment pas pourquoi Jin Woo voulait qu’il reste, de base. Il remarqua toutefois ce bras qui tremblait et cette main qui tenta de venir le calmer. Le regard fuyant du plus vieux avait quelque chose qui détonnait aussi, ne collant pas à l’attitude d’une personne qui voudrait l’agresser.

    La richesse ne fait pas le bonheur, un grand appartement, c’est bien aussi… »

    Je sais. » répondit-il directement, sa voix manquant de chaleur. « Si ma femme n’était pas riche, on n’aurait sûrement pas eu besoin de se marier. » admit-il sans gêne, ne cachant même pas son dédain pour la situation de sa fausse moitié.

    Si Yoo Kyung avait été aussi paumée que lui, nul doute que les choses auraient été différentes. Certes, les pauvres aussi peuvent être contrôlants, mais les mariages arrangés sont moins courants dans cette strate sociale. Quel pouvoir y a-t-il à protéger et à agrandir dans leur union ? Aucune. Ce n’était donc pas d’argent qu’il parlait, lorsqu’il avait fait ce commentaire.

    Que tu me crois ou non, j’espère sincèrement que tout va bien pour toi. »

    Thiên Duyên plissa légèrement les yeux, sa tête se penchant sur le côté, alors qu’il essayait de balayer la confusion qui s’installait dans son esprit. Pourquoi diable Jin Woo était-il aussi agité ? Est-ce qu’il allait se pisser dessus ou avait-il les signes précurseurs d’une crise cardiaque ? Est-ce que le Vietnamien le croyait ? Impossible de le lire sur son visage, restant toujours aussi fermé. Le plus vieux l’avait terriblement blessé, lorsqu’il l’avait abandonné et il serait stupide de se faire avoir à nouveau. Plus vieux, plus expérimenté, mais surtout, plus endurci, Thiên Duyên n’était plus aussi facile d’approche que lorsqu’ils étaient des gamins.

    Et même si cela ne changera rien, je… Pardon… »

    Le jeune homme resta silencieux, un instant. Le visage toujours aussi impassible, ne laissant rien deviner à ce qui lui traversait l’esprit. Pourtant, il n’était pas aussi insensible qu’il aimait le prétendre… Voir Jin Woo dans cet état ne lui procurait aucune joie, aucune satisfaction vengeresse quelconque…

    T’as raison… ça ne changera rien… » finit-il par souffler, en détournant le regard et croisant ses bras sur son torse.

    Il n’arrivait pas à supporter son regard larmoyant et ses légers tremblements. Un simple mot ne réconforterait pas l’adolescent en larmes et en sang qu’il avait été.

    Pourquoi ? T’es parti à temps, alors, c’est tant mieux pour toi, en vrai. » admit-il d’un ton plus détaché que froid, cette fois, en haussant les épaules.

    C’était la première fois que quelqu’un s’excusait après l’avoir abandonné. Parce que c’était bien pour ça qu’il lui disait ça, non ? Alors, autant il souhaitait rester glacial, autant il était pris au dépourvu.
    Nam Jin Woo

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    C’était plus fort que lui, Jin Woo ne parvenait pas à contrôler le flux des émotions qui dévoraient chaque parcelle de son être. Il essayait pourtant cependant ses tremblements ne semblaient pas vouloir s’arrêter, au contraire, ils ne faisaient que s’intensifier et il ne savait pas quoi faire pour les calmer. Il n’avait pas envie que Thiên Duyên se méprenne à son sujet, qu’il prenne ça pour un quelconque stratagème dans l’espoir de l’adoucir, et se faire pardonner facilement. Le garçon n’aimait pas être aussi misérable, il n’aimait pas être si faible et il n’essayait réellement pas d’amadouer son vis-à-vis ; il n’était juste pas maître de ce qu’il ressentait actuellement, et ça le frustrait. Le problème était qu’il peinait à faire face à la froideur de son camarade, il peinait à supporter tous ses souvenirs qui s’accumulaient, il peinait à être plus courageux et pourtant, dieu seul savait ô combien Jin Woo aurait souhaité l’être. Pour se renforcer, il avait tenté de s’initier aux arts martiaux, se disant que cela l’aiderait à avoir plus de contenance, mais il n’avait pas tenu une seule session. Toute forme de violence, aussi infime était-elle, n’était décidément pas pour lui. Les yeux baissés, en réalité, le garçon ignorait ce qu’il était censé lui répondre… Il remarquait bien l’aversion dans les paroles du plus jeune, cependant lui ne savait pas quoi lui dire. Il avait grandi au sein d’une telle famille, lui aussi, et il promettait que si on lui avait laissé le choix, il aurait préféré grandir ailleurs.

    Plutôt que s’attarder sur quelque chose dont il n’avait aucun mot, Jin Woo préféra échapper ce qu’il avait sur le cœur, tout du moins comme il le pouvait. L’angoisse, la culpabilité et sûrement même la honte l’empêchait de s’exprimer correctement, les paroles lui manquant, alors que son corps persistait à trembler bêtement. S’il l’avait pu, certainement qu’il aurait voulu se frapper lui-même afin de motiver son bras à cesser, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Et cela ne règlerait pas le souci de toute manière. S’excuser, il avait toujours voulu le faire, oui, mais pas de cette façon… Le « pardon » prononcé n’était même dans le but de clamer à quel point il se reprochait ses actes d’antan, mais parce qu’il n’était pas fichu d’aligner normalement trois mots, ces derniers tremblant légèrement à chaque mouvement de lèvres effectué. Un bref instant toutefois, aux propos de son ami, il osa égarer ses prunelles en sa direction, avant de les reporter ailleurs. Il était incapable de l’observer plus que quelques secondes, sans être attaqué par une horde de souvenirs qui le tourmentaient, à lui en donner la nausée. « Je m’en suis toujours voulu… » Admit-il doucement, marquant une pause à chaque fois qu’il parlait, encore à cause de cet amas d’émotions qui le consumait, obligeant sa main à caresser plus fort son bras tremblant « De t’avoir laissé tomber… Et de ne pas être capable d’aller à l’encontre de ma famille… » Des paroles qui étaient toujours d’actualité, puisque Jin Woo restait coincé dans cette cage dorée qu’on lui avait concoctée et il n’était pas en mesure de s’y échapper. Des paroles qui l’agrippaient à la gorge et lui compressait violemment son organe vital, parce qu’elles sous-entendaient tant de choses en vérité… Des maux que personne ne pouvait deviner, des maux que personne ne se doutait, parce que lorsqu’on rencontrait les Nam, personne n’imaginait son père être un homme aussi redoutable. On ne voyait que leur richesse, que la chance que Jin Woo avait d’être né avec une cuillère en argent dans la bouche, de pouvoir obtenir une telle place uniquement grâce à son nom ; non, jamais on ne se demandait si ce garçon allait vraiment bien derrière les sourires qu’il arborait, s’il était heureux dans la vie qu’il menait, sans chercher à l’associer à ceux qui l’avaient élevé. « Je sais que ça ne change rien… » Et il ne cherchait pas à changer quoi que ce soit puisque, au bout du compte, il en était toujours au même moins dans son existence. « Mais Je… » Le jeune homme souffla, frottant à nouveau son bras, avant de clore ses paupières puis de prendre une profonde inspiration ; du mieux qu’il le pouvait, il essayait de se détendre. « Je… Je veux simplement que tu saches que je suis désolé… » Ses phalanges abandonnèrent enfin ce bras qui n’avait pourtant pas cessé de trembler, afin de venir se caler délicatement contre le comptoir, tandis que le garçon égarait, brièvement de plus bel, ses iris en direction de son vis-à-vis. Ce n’était pas grave s’il ne tenait pas longtemps, si son mal-être était trop intense pour tenir le regard de son camarade, cependant Jin Woo souhaitait que ce dernier réalise ô combien il était sincère. Ce n’était pas grave non plus, si Thiên Duyên ne lui pardonnait pas, il ne demandait pas son pardon ; il voulait juste que le plus jeune sache que leur amitié n’avait jamais été factice et que, oui, en dépit de tout, il comptait sincèrement pour lui.

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    Jin Woo était celui qui avait désiré avoir cette discussion, pourtant il était aussi celui qui semblait le plus inconfortable dans cette situation. Les regards fuyants, les bras tremblants, les mots qui peinaient à traverser ses lèvres… Thiên Duyên n’aurait vu aucun problème à saluer le bébé et son amie, puis partir sans qu’ils n’échangent davantage. De base, il n’avait même pas prévu de rencontrer un des deux parents. Il était simplement venu pour prendre un café avec son amie, lui tenir compagnie l’espace d’une petite heure, puis retourner à sa vie. Pourtant, l’aîné était rentré plus tôt et avait tout bouleversé ce plan simplissime.

    Il avait un talent pour ça…
    Depuis tout jeune…

    Honnêtement, le Vietnamien n’arrivait pas à savoir pourquoi les choses tournaient ainsi. L’aîné avait mauvaise conscience ? Pourquoi ? Il avait sûrement fait le meilleur choix… La vie n’avait pas été douce avec le jeune homme, une fois que tout le monde avait découvert son orientation sexuelle “déviante”... si on citait leur appellation la plus douce. La première année avait été la plus “tranquille” puisqu’il avait encore une petite poignée d’amis (majoritairement plus âgés que lui), mais justement, l’année suivante avait été horrible. Son meilleur ami avait gradué, la plupart de ses autres “ami.e.s” l’avaient abandonné au cours de la précédente année… Personne ne recevait aucune conséquence pour leurs actes monstrueux, donc, ils s’en permettaient toujours plus…

    Je m’en suis toujours voulu… »

    Sa mâchoire se serra, alors qu’il essayait de refouler les souvenirs douloureux qu’il ne voulait pas revivre. Il n’y pensait normalement plus… Il avait réussi à avancer, à laisser le passé là où il était (dans sa majorité)... Mais Jin Woo le ressassait douloureusement.

    De t’avoir laissé tomber… Et de ne pas être capable d’aller à l’encontre de ma famille… »

    Voilà qu’il en ajoutait, tournant encore le couteau dans cette plaie que la drag queen avait cru fermée. Il resserra un peu plus ses bras contre son torse, essayant inconsciemment de se rassurer et de s’apaiser. C’était du passé, maintenant, tout ça ne le concernait plus et même si Jin Woo disait avoir de bonnes intentions, il ne faisait que rendre Thiên Duyên d’autant plus confus.

    Je sais que ça ne change rien… »

    Alors, pourquoi continuait-il ? Voilà ce qu’il avait envie de demander, mais pour une fois, les mots refusaient de sortir.

    Mais Je… Je… Je veux simplement que tu saches que je suis désolé… »

    Pourquoi ? Tu veux avoir la conscience tranquille de ne pas avoir été là quand on me disait que je devrais rendre service à tout le monde en allant me tuer ? Tu dormiras mieux, en te disant que même si t’étais pas là pour m’aider à trouver une excuse pour expliquer à mon père pourquoi j’avais des doigts cassés, la lèvre fendue et j’en passe… bah au moins, tu m’auras dit que t’es DéSoLé ? » répondit-il, s’énervant devant ces excuses qui lui semblaient bien vides. « T’arrêtes pas de dire que ça ne changera rien… alors, ça sert à quoi ? Tu veux juste m’ignorer PoLiMeNt, la prochaine fois ? Te dire que c’est bon, tu peux continuer à faire comme si je n’existais pas… parce que tu t’es excusé ? » demanda-t-il, son regard dur ne se détachant pas du plus vieux.

    Il n’était pas d’accord pour se faire rappeler les pires moments de sa vie, juste pour alléger la conscience d’une autre personne qui allait continuer de l’ignorer. Thiên Duyên n’était pas un tapis sur lequel on pouvait essuyer ses bottes sales, puis continuer sa vie comme si de rien n’était.
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    Jin Woo ne cherchait pas à mettre mal à l’aise son ami, il ne cherchait pas à lui rappeler des mauvais souvenirs non plus ; après tout, lui-même, ça le torturait de devoir ressasser les moments de cette époque. Parce que même si Thiên Duyên n’était pas le fautif, lui ne pouvait s’empêcher de lier le plus jeune aux actes atroces de son père. Indirectement, il lui rappelait le moindre mot de son patriarche, le moindre coup, la moindre punition, et c’était la principale raison pour laquelle Jin Woo se sentait si mal… Mais, il ne lui en voulait pas, il ne lui en avait jamais voulu, puisque ce n’était pas de sa faute. Son camarade ne pouvait pas deviner quel genre d’homme il avait en tant que géniteur, il ne pouvait pas savoir que c’était par peur qu’il fuyait, et non pas parce qu’il le jugeait. Il n’était pas assez cruel au point de souhaiter le pire à quiconque, il n’avait toujours voulu que le bien de son entourage, ou de quelconque personne qui l’entourait. On l’avait toujours catalogué comme un garçon trop gentil, on ne l’imaginait pas capable de faire du mal à une mouche, parce qu’il était quelqu’un de doux, prêt à tendre la main à n’importe qui, même à ceux et celles qui l’approchaient uniquement par intérêt. S’il avait été plus fort et plus courageux, il aurait affronté son père depuis longtemps, il n’aurait jamais tourné le dos aux personnes qu’il appréciait, néanmoins c’était plus facile à dire qu’à faire. Et c’était sûrement le pourquoi il n’avait pas beaucoup d’amis aujourd’hui, parce qu’en plus de ne pas être un homme très intéressant, et pas très bavard, il n’était pas fichu de les garder. Si son patriarche lui ordonnait de couper les ponts, il brisait tout lien sans hésiter, même si cela lui brisait le cœur intérieurement… Hors, c’était à ce point que Monsieur Nam avait de l’influence sur lui, il avait sa propre vie entre les mains et lui ne pouvait rien y faire, mis à part à se plier à ce qu’on attendait de lui, sans rechigner.

    Bêtement, le garçon avait songé que cette conversation était une bonne idée, mais peut-être ne l’était pas finalement. A cet instant précis, il le regrettait. Parce que Thiên Duyên lui faisait peur, et bien que Jin Woo savait que ce dernier ne lui ferait aucun mal, c’était plus fort que lui d’être apeuré par la lueur dans son regard, et la colère dans le ton de sa voix. Le pourquoi sûrement il recula machinalement d’un pas, lorsque son ami reprit sèchement la parole, son angoisse grimpant soudainement d’un cran. Ses tremblements qu’il avait réussi à atténuer ne serait-ce qu’un peu recommencèrent avec plus d’intensité, hors au lieu de caresser son bras cette fois, il l’agrippa et le pinça afin de tenter de garder un semblant de contenance. Il ne voulait pas se tourner en victime devant son ami, cependant son cœur et son corps n’avaient pas envie de s’entendre, et il ne contrôlait rien. C’était tellement idiot de se mettre dans des états pareils, mais les paroles de son vis-à-vis étaient violentes, parce qu’il pouvait si facilement les imaginer… Un véritable miroir à ce que lui avait traversé, et traversait encore à présent. « Je… » Jin Woo le savait, il ne parviendrait pas à s’exprimer, plus maintenant, parce que son cœur allait exploser, et que sa gorge était de plus en plus nouée. « Ce n’est pas ça… » Encore une fois, toujours les mêmes propos, toujours le regard baissé, et toujours ses doigts crispaient à son bras. « Ca ne me donnera jamais bonne conscience. » Ses mots étaient saccadés, et même clore ses paupières pour se reprendre n’avait pas l’air de fonctionner. « Oublie… » Actuellement, il n’avait juste plus la force de l’affronter, il avait l’impression que ses jambes pouvaient le lâcher à tout moment. « Et vas t’en. » Des dires qui pouvaient paraître dures mais qui étaient pourtant si frêles, sorties de sa bouche, puisqu’il ne lui reprochait rien, puisqu’il était celui qui n’était pas en mesure de maîtriser le flux de ses émotions, puisqu’il avait perdu toute once de courage qu’il avait un peu plus tôt, et pour ça aussi, Jin Woo était désolé.


    Chae Thiên Duyên

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    Jin Woo reculait ? Même qu’il tremblait encore plus ? Pourquoi ? Avait-il peur du plus jeune ? Sérieusement ? Thiên Duyên ne savait pas s’il en était énervé ou vexé. Il ne l’avait jamais frappé, il n’avait jamais été violent avec lui. Agressif ? Peut-être un peu, puisque le Vietnamien avait cette mauvaise tendance à tomber dans un mode défensif qui pouvait être intense. Comme maintenant. Le plus vieux ne faisait aucun sens dans ses propos. À moins qu’il en faisait un peu, mais que la drag queen s’énervait trop, elle aussi, pour le voir. Chacun profondément enfoncé dans leurs souvenirs douloureux, dans leur version d’une même histoire. Lui avait été prêt à simplement partir, à ne pas agacer cette stupide boîte de Pandore… mais non ! Noooon, Jin Woo avait voulu l’ouvrir, peut-être même donner un petit coup de pied dedans ! Le pire était qu’il répétait que cela ne changerait rien, alors à quoi bon ? Était-ce plaisant de lui rappeler ces horribles souvenirs ? Il en tirait un plaisir sadique quelconque ?

    -«  Je… »

    Il quoi ? Il était désolé ? Désolé de quoi ? Surtout si ÇA NE CHANGEAIT RIEN ? Thiên Duyên avait voulu rester, pour son amie, la baby-sitter, pour ne pas lui attirer plus d’ennuis. Cependant, c’était clairement raté… Jin Woo avait appuyé sur les mauvais boutons.

    Ce n’est pas ça… Ca ne me donnera jamais bonne conscience. »

    Thiên Duyên inspira profondément, ses bras se resserrant sur son torse. Il ne bougeait pas, ne se rapprochant pas, ne levant pas une main… rien.  Comment l’aîné arrivait-il à ENCORE le blesser ? Après tout ce temps ? Alors qu’il affirmait toujours que le plus vieux n’existait plus à ses yeux ?

    Oublie… Et vas t’en. »

    T’es sérieux ?? » répliqua-t-il, outré mais pas surpris par ce changement d’avis. « Tu m’empêches de partir… pour me torturer psychologiquement… et puis… ?? » reprit-il, manquant de mots afin d’exprimer son tourment. « La prochaine fois que tu t’excuses. Fais comme les idoles ? Apprends quelque chose de tes erreurs passées ? Dis que tu t’excuses, que ça n’arrivera plus ET QUE ÇA CHANGE QUELQUE CHOSE ! » se permit-il d’ajouter, ne cachant pas son énervement.

    Valait mieux lui montrer sa colère que les blessures plus profondes qu’il ouvrait pour mieux mettre en feu, imbécile de Jin Woo. Il le contourna en usant le maximum de distance qu’il pouvait mettre entre eux, afin de se diriger vers la sortie. Thiên Duyên s’arrêta toutefois, tournant à peine la tête vers le plus vieux.

    Ah et… si tu vois ma femme, laisse-la tranquille. Yoo Kyung n’a pas besoin de fantômes dans sa vie. » lança-t-il sur un ton froid, avant de finalement partir.

    Il ne savait pas s’il avait bien fait, mais il n’avait pu s’empêcher de vouloir protéger sa moitié d’un épisode similaire. Elle ne méritait pas de se voir infliger des excuses vides, encore moins qu’on lui rappelle comment il avait été facile de continuer sans elle.
    Nam Jin Woo

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    En cet instant, Jin Woo était désolé pour tellement de chose. Désolé d’avoir ravivé de vieilles cicatrices du passé, désolé d’avoir encore une fois blessé son ami, désolé de n’être qu’un incapable et de ne pas parvenir à maîtriser ses émotions. Désolé d’être faible et de ne rien pouvoir changer, malgré des excuses sincères, parce qu’il ne pouvait pas confronter son père, parce qu’il ne pouvait pas aller à l’encontre des ordres de ce dernier, parce qu’il était obligé de l’écouter, par peur des remontrances qu’on lui infligerait une nouvelle fois. Pourtant, il souhaiterait être plus fort et plus courageux, dire à son camarade ô combien il regrettait, ô combien il aimerait pouvoir le retrouver à ses côtés puis revivre de bons moments comme ceux partagés à l’époque. Hors, tout ceci était impossible, puisqu’il n’était qu’un minable et un incapable. Il voulait se calmer, cependant plus il essayait, plus son cœur s’affolait et plus son corps se mettait à trembler. Thiên Duyên avait raison dans ses propos, il avait raison de lui en vouloir et de cracher tout son venin à sa figure ; c’était de sa faute de ne pas réussir à s’exprimer correctement, de refuser de dévoiler les blessures qui saccageaient son âme et marquaient sa peau, à cause d’une autre peur qui le bouffait un peu plus chaque jour. Il n’avait juste pas les mots pour riposter, pas l’énergie ni même le courage, alors il l’écoutait juste, ses phalanges pinçant durement son bras à cause de l’angoisse qui l’habitait. Il avait beau savoir que son ami ne lui ferait aucun mal, il n’aimait pas spécialement lorsqu’on haussait la voix de cette façon, lorsqu’on le regardait avec des yeux froids, néanmoins cette fois ci, il ne recula pas plus.

    La mention de Yoo Kyung fit toutefois apparaître une lueur de surprise dans ses prunelles. Était-ce la même Yoo Kyung qu’il avait connu ? Certainement, puisqu’il l’avait laissé tomber elle aussi, comme avec son camarade… Le sous-entendu en disait long, Jin Woo ne pouvait que songer à elle. Hors, tout comme Thiên Duyên, il n’avait jamais vraiment voulu couper les ponts, mais les sentences de son patriarche suffisaient toujours à capituler, à ne pas insister puis s’éloigner. Tant pis si on le détestait ; il était juste un égoïste qui préférait se sauver plutôt que préserver ses amitiés. Certes, la jeune femme était même plus que ça, une révélation qu’il avait découvert plus tard, mais pour laquelle il ne s’était jamais battu. Parce qu’il n’y avait rien de bon à faire partie de sa famille, et qu’il n’était personne pour imposer quoi que ce soit à la jeune femme. A peine son camarade parti, le garçon ne put contenir le poids de ses jambes qui le lâchèrent finalement, son corps entier tremblant sous la panique. Les paupières closes, dans l’espoir de se calmer, de se rassurer, il ramena ses genoux à son torse avant de plaquer ses mains contre ses oreilles. Il voulait éteindre ses voix qui résonnaient dans sa tête, ses images qui tournoyaient et sa culpabilité qui le dévorait… Il ne savait pas vraiment combien de temps il était resté ainsi néanmoins, une fois qu’il fut en mesure de se relever, il se servit un verre d’eau puis tenta de récupérer un minimum de contenance. Ce n’était qu’ensuite qu’il se rendit à la chambre de l’enfant, demandant à la baby-sitter de s’en aller, qu’ils parleraient de cette histoire plus tard mais que, pour le moment, il souhaitait simplement de la tranquillité. La demoiselle ne riposta pas, saisissant parfaitement, puis après son erreur, elle n’aurait pas osé dire quoi que ce soit de toute manière. Elle partit donc et lui resta là, auprès de sa fille, le cœur meurtri mais la présence de son enfant à ses côtés, l’aidaient à se calmer. Lentement, mais sûrement.

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