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♡ ・・ contexte
Séoul, capitale de la Corée, peuplée de gens aux ambitions et rêves multiples et différents. Vous vous baladez parmi eux, le regard déterminé ou, au contraire, voguant avec hésitation sur les bâtiments qui vous entourent. Jusqu'à ce que vos yeux tombent sur une carte de visite abandonnée au sol, qui représente ce que vous cherchiez, consciemment ou non. Dessus, une inscription : Nous vous offrons une deuxième chance.

Depuis quelques mois, l'entreprise Second Chance a installé ses bureaux à Séoul, où elle s'est donnée pour mission d'offrir une deuxième chance à tous ceux qui en ont besoin. Que vous ayez perdu votre travail, vécu une rupture compliquée, ou soyez en demande de réinsertion sociale, les portes de l'agence vous sont ouvertes, peu importe votre histoire ou votre passif.

N.E.W.S

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    Moon Hye Jin

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    Surprise un matin d'automne




    Cela faisait maintenant bien trois semaines que je n'avais pas vu Eun Seop. Enfin, je disais ça comme si c'était quelque chose de naturel, alors que ça ne l'était pas, ou du moins ça ne l'était plus. Pour être plus précis, il s'était écoulé trois semaines depuis que nos retrouvailles fortuites avaient eu lieu à l'hôpital, nous laissant l'un comme l'autre complètement retournés. Mais bien évidemment, pour chacun de nous, les raisons de ce chamboulement étaient bien différentes. Il s'en était passé des choses en un temps relativement court… Une étreinte incontrôlée, des questionnements, des mensonges, des baisers… Un condensé des feux de l'amour en somme. Mais là, c'était la réalité et on n'avait pas tourné cent épisodes pour en arriver à ce résultat. C'est vrai qu'avec le recul, je me rendais compte que ça pouvait donner le tournis. Et pour Eun Seop, qui était complètement perdu dans sa tête en ce moment avec sa perte complète de mémoire, ça n'avait pas dû être évident à gérer. J'en avais eu un aperçu avec sa petite séance de « je m'effondre au sol parce que j'ai trop mal à la tête ». Essayer de se souvenir lui causait des maux de tête intenses. Et en réalité, il n'y avait rien de surprenant là-dedans. Si sa mémoire n'avait pas décidé d'être coopérative, le fait qu'il essaye de forcer l'entrée alors que cette dernière désirait garder ses portes closes s'était... comme foncé dans un mur. Pour résumer. Il y a des choses qu'on ne pouvait pas forcer, et ça en faisait partie. Malheureusement, j'aurais bien aimé que ce soit différent. J'aurais bien aimé que le fait de me revoir, le fait de le pousser, que tout ceci l'aide un tant soit peu à forcer cette porte blindée qui s'érigeait entre lui et sa vie d'avant. Mais, même face à moi, le néant avait été le plus fort. J'en avais perdu le sommeil pendant quelques nuits après ça. Je repassais tout ça dans ma tête encore et encore. Mon cœur s'emballait à chaque fois que j'y repensais. Je pouvais encore sentir la chaleur de ses lèvres contre les miennes, l'odeur de son parfum, l'intensité de son regard sur moi… J'étais toute chose rien qu'à toutes ces énumérations. Il me mettait dans des états pas possibles. Et le fait que je ne l'avais pas vu avant ça depuis deux ans n'arrangeait pas les choses, au contraire, elle n'avait rendu que tout ça plus fort, avec des émotions exacerbées, des sentiments à fleur de peau. Et je sentais bien que je n'avais pas été la seule dans ce cas. Même si ses souvenirs n'avaient pas décidé de revenir à la surface, je savais que son corps, lui, n'avait pas oublié. Comme attiré l'un vers l'autre comme des aimants, il était revenu à la charge à son tour après mon premier assaut. Il ne m'avait pas complètement oubliée... J'en étais maintenant persuadée. Mais entre temps dans ses retrouvailles, j'avais subtilement, ou non d'ailleurs, insinué que je sortais avec son cousin Ji Hun. De quoi refroidir ses ardeurs et les miennes… Ou pas vraiment vu ce qui s'en était suivi, mais peu importe. S'il est vrai que sur le moment ça pouvait sembler stupide, quoi de mieux pour l'approcher que prétendre être la petite amie de quelqu'un de son proche entourage ? J'espérais que son père n'en ait pas vent, en tout cas pas tout de suite, même si j'étais toujours prête à me battre. Si un accord avait été trouvé avec l'autre crétin concernant cette histoire de faux couple, je me sentais cependant mal à l'aise de lui mentir de la sorte.

    Trois semaines… Ça me semblait une éternité. Peut-être parce que j'avais laissé le jeu entre ses mains. Le destin de notre relation n'appartenait qu'à lui. Je voulais le laisser revenir vers moi lorsqu'il serait prêt. Il avait toujours su me trouver... Toujours, d'aussi loin que je m'en souvienne. Pas toujours dans le meilleur état, mais il l'avait toujours fait. Et aujourd'hui encore j'y croyais, j'étais persuadée qu'il finirait par me retrouver. On appelle ça être optimiste, ou alors croire en un lien puissant dont la logique nous dépasse. Mais si moi je n'y croyais pas, alors qui le ferait ? Marchant dans le couloir des salles des urgences, je laissais parfois mon esprit courir ici et là... Mon cerveau aimait me rappeler quelques souvenirs d'une époque heureuse où j'avais la sensation que rien ne pouvait nous atteindre. C'était bien puéril de croire que ça pouvait être possible. J'enchaînais les patients pendant ma garde nuit. Je restais concentrée, mais j'aimais le calme qui régnait à l'hôpital pendant ce moment. Les effectifs étaient réduits, la plupart du temps le nombre de patients également. On avait parfois le temps de réfléchir et de se poser un peu, mais en ce moment c'est précisément ce que j'essayais d'éviter. Ma chère collègue infirmière que j'adorais et qui avait le don de se retrouver souvent avec moi sur les mêmes horaires de gardes essayait de me tirer les vers du nez quant à ce qui me préoccupait tant depuis la visite d'Eun Seop dans nos murs. Mais je ne lui avais rien dit, en tout cas rien de concret. J'avais toujours été discrète sur ma vie privée. Je crois que j'avais tellement de mal à accepter la situation que la raconter à quelqu'un d'extérieur la rendait... Beaucoup trop réelle. Les heures défilèrent rapidement, tellement que je vis la rotation d'équipe arriver avec surprise. Je regardais ma montre, et effectivement c'était l'heure du changement d'équipe. Il était maintenant huit heures du matin. Je ne me sentais même pas fatiguée après avoir passé la nuit à courir à droite à gauche. Peut-être parce que j'avais déjà été habituée à quelque chose de plus fatigant que ça. Mais je pense que j'aurais pu enchaîner sur une nouvelle garde de jour sans problème. Mais bon, il était temps de rentrer dans son petit chez soi, de prendre un café, un petit déjeuner et d'essayer de dormir. Oui je sais, Hye Jin, c'est un exercice compliqué quand monsieur ton cerveau a décidé de t'embêter en pensant sans s'arrêter. Je repassais tranquillement dans le vestiaire, discutant distraitement avec mes collègues qui laissaient également leur place. La plupart n'avaient qu'une hâte, aller se coucher ! Si de base j'étais moi aussi une grosse dormeuse, j'étais beaucoup trop torturée pour dormir sans être dérangée constamment, aussi bien par des pensées que par des cauchemars. Dans des cas comme ça, t'as tellement moins envie d'aller en taper cinq à Morphée. Je troquais mes vêtements de médecin pour redevenir Hye Jin, une personne lambda perdue au milieu de la foule séoulite. Je mis mon manteau et sortis en compagnie de deux autres personnes. Nous sortions sans trop nous presser du bâtiment avant que finalement chacun n'aille de son côté pour retourner à ses occupations hors de l'hôpital. Je pris un instant pour regarder le ciel, le soleil s'était levé depuis peu, mais la journée prévoyait d'être belle. Le froid était présent, mais ne me gênait aucunement. Pourtant, avec mes nombreuses missions, j'avais plutôt été habituée à des climats plus chauds. Mais j'aimais beaucoup l'hiver, le froid, la neige, etc., même si nous n'étions encore qu'en automne, j'étais pressée d'y être. Bon aller, Hye Jin, il est temps de rentrer ma grande ! Je reportais alors mon attention à ce qui se passait devant moi, afin de prendre le chemin pour rentrer jusqu'à mon appartement. Mais je ne m'attendais pas à tout ce qui allait suivre...

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    Lee Eun Seop

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    Surprise un matin d'automne




    Las et fatigué de cet après-midi pour le moins étrange, je rentrais chez moi d’un pas traînant, me repassant la scène surréaliste que je venais de vivre en boucle dans mon esprit. L’estomac noué, je ne savais plus rien reconnaître et pourtant… j’avais ressenti tellement d’émotions en même temps que je ne pouvais décemment pas rester aveugle. Mes doigts s’enroulèrent alors sur le métal froid de la poignée, et j’appuyais sans force pour faire pivoter le lourd panneau en bois vernis de la porte d’entrée. Je retrouvais alors le vestibule avec lequel j’avais dû me familiariser de nouveau depuis mon réveil, et même si je le voyais chaque jour, je ne parvenais pas à me sentir à ma place dès lors que je m’engouffrais dans la maison. J’entendais au loin la voix grave de mon père se mêler à celle plus cristalline de ma mère sans pour autant aller les voir, et me dirigeais rapidement vers mes quartiers. Cette grande maison aux allures de villas dans laquelle j’avais élu domicile après mon réveil restait de loin la meilleure option face à celle de renouer avec une vie de couple que je découvrais. Et comme si elle avait lu dans mes pensées, celle qui susurrait mon prénom avec une certaine tendresse se dressa soudainement devant moi. « Eunah… qu’est-ce que tu fais ici ? » Elle afficha une moue renfrognée avant d’enrouler ses bras autour de mon coup. « N’ai-je pas le droit de venir te voir ? Tu passes tellement de temps à l’étranger ou derrière ton bureau que l’on ne se voit presque plus en ce moment… » Je sentais ses doigts pianoter sur ma nuque sans pour autant chercher à me défaire de son emprise. En dépit de ces deux années passées à apprendre à la connaître, une partie de moi ne parvenait pas à lui concéder ce rôle. « Désolé… » soufflais-je. « Je suis un peu fatigué, je vais aller me coucher. On se voit demain si tu veux… » Mais c’était sans compter sur la détermination sans faille qui parfois l’animait. « Pas besoin d’attendre ! Ton père m’a généreusement offert le gîte et le couvert pour les quelques jours à venir. » J’aurais pu lui rendre son étreinte, lui témoigner d’une joie non feinte… si seulement je l’avais aimé… Le cœur serré, j’accusais la nouvelle comme si elle venait de me déclarer la guerre, ne sachant que répondre à cette première, et pourtant si régulière, offensive. Je n’eus pas plus envie de lui demander si la chambre d’amis lui convenait, je savais déjà qu’elle partagerait mon lit… et que je n’en dormirais sans doute pas… Mais avant même que je ne regagne ma liberté, elle vint sceller ses lèvres aux miennes. Un baiser fade, sans goût, sans émotions que j’eus toute la peine du monde à lui rendre. Jamais deux sans trois… pensais-je. Mais les deux premiers m’avaient laissé un goût d’inachevé et de puissant… d’une intensité que même s’ils n’avaient durés que quelques secondes, ils se répétèrent en écho dans ma mémoire morcelée.

    ********************


    Trois semaines… trois longues semaines s’étaient passées depuis cette rencontre étrange. Trois semaines durant lesquelles j’avais dû composer avec un père autoritaire et une fiancée trop présente. Pas une seule seconde ne m’avait été accordée pour tenter de remettre de l’ordre dans les souvenirs flous de cette journées, pas un seul instant de répit et pourtant. Le plus discrètement du monde, j’avais fait mes recherches, j’avais organisé mon plan de bataille sans que personne ne puisse en soupçonner l’existence, et ce ne fut qu’au terme de ces semaines de brouillards que je pus enfin retrouver un semblant de liberté. Ma chambre n’était plus désormais que la mienne, et je m’attelais à me cacher à la caserne ou dans mon antre en espérant ne croiser personne sur mon chemin.

    D’un geste, je tournais la clé et coupais ainsi le moteur, posté devant une entrée stratégique, j’ignorais encore si je faisais une erreur. Un dernier coup d’œil aux horaires sur lesquels j’avais pu mettre la main, et je quittais finalement l’habitacle pour m’appuyer nonchalamment contre ma voiture. Je sentais la tension enfler et mon esprit s’emmêler, mais je gardais le cap. Cette journée avait remué des souvenirs fantômes dont je n’arrivais pas encore à me saisir et je voulais savoir. Bras croisés, j’eus tout le loisir de l’observer quitter l’hôpital accompagnée de deux de ses collègues. Quelques échanges polis et quelques sourires amicaux avant que ses yeux ne défient le ciel. Avais-je déjà vu cette scène ? Elle me semblait familière, à tel point que je sentis mon cœur se serrer de nouveau. Et ce fut à cet instant que son regard croisa le mien. Stressé comme un adolescent qui enfreint les règles pour aller voir sa moitié, je lui offrais néanmoins un sourire contrit, presque désolé de débarquer ainsi. « Bonjour. » lâchais-je d’une voix rauque. « Je t’aurais bien proposé un verre… mais vu l’heure, je préfère t’offrir un café. Il y en a un très bon à proximité… » Figée, presque abasourdie, j’avais anticipé cette réaction, à vrai dire, je n’en attendais pas une autre. Aussi décidais-je de m’approcher et d’attraper le sac qui pendait au bout de ses doigts. « Est-ce que je peux t’offrir un café ? Je sais que notre première discussion a été plutôt… houleuse. Mais j’aimerais me rattraper. » Le sourire étira mes pulpeuses, une moue badine dont j’ignorais même l’existence, vestiges d’un passé oublié. « S’il te plait ? » insistais-je. Sans même m’en rendre compte, je répétais le même schéma que bien des années auparavant. Je jouais de mes charmes endormis face à celle que dont mon cœur se languissait en silence.


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    Moon Hye Jin

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    Surprise un matin d'automne




    J'avais retrouvé ma liberté en cette heure matinale, après une longue nuit à voir les malades défiler aux urgences. J'aimais mon métier, mais l'agitation du front me manquait énormément. Je ne pouvais cependant rien y faire, et j'essayais de me contenter de l'agitation de la ville comme terrain de travail. Si je n'étais pas fatiguée, j'accueillais cette fin de garde avec une certaine joie. Même si mon esprit était tourmenté en ce moment, j'essayais de m'occuper comme je pouvais pour l'empêcher de trop se focaliser sur les choses qui le préoccupaient. Je me languissais de celui que mon cœur avait perdu, et s'il était heureux d'avoir pu le revoir récemment, il se sentait maintenant à nouveau orphelin de celui qui le complétait. Je ne savais pas trop à quoi je devais m'attendre. Notre échange avait été tellement... particulier. Nous étions tous les deux passés par toute une vague d'émotions, il était donc compliqué pour moi de savoir l'état dans lequel il se trouvait actuellement, et comment il se situait par rapport à tout ça. J'ignorais même s'il voudrait seulement me revoir un jour. J'y avais été fort sans m'en rendre compte. Je crois que mon amour pour lui, et le souhait de le sortir de la situation mensongère dans laquelle il était enchaîné, m'avaient fait perdre un peu la tête. Et je l'avais poussé encore et toujours plus jusqu'à ce qu'il craque. J'avais finalement réalisé que ce n'était pas la meilleure solution. Et pourtant… Il avait fini par m'embrasser à son tour, un baiser désespéré qui me fendait encore le cœur, mais que je n'arrivais pas à oublier. J'ignorais tout ce qu'il avait pu ressentir exactement, tout ce qu'il avait pu penser. Et aujourd'hui, j'ignorais où il en était exactement. Je me disais que s'il était trop perdu, il ne voudrait peut-être plus me revoir, vu dans l'état dans lequel il avait terminé à notre dernière rencontre. Mais sur la fin, nous avions décidé de recommencer les choses à zéro, et c'était sûrement la meilleure des décisions à prendre. Il fallait sûrement qu'on se rapproche comme ça, avant de pouvoir espérer que quelque chose lui revienne... Enfin, pour pouvoir se rapprocher, il faudrait déjà se voir. Et j'avoue qu'au bout de trois semaines qui m'avaient semblé être une éternité, je commençais à douter de le revoir un jour.

    Mais ce matin, je voulais penser à autre chose, je voulais simplement penser au temps tranquille qui m'était donné. Demain, je reviendrais dans cet endroit pour reprendre mon travail, pour soigner et secourir, sans que mon cerveau ne puisse se permettre de s'égarer. C'était vraiment utile parfois. J'avais dit au revoir à mes collègues et j'avais profité d'un instant pour contempler le ciel et apprécier la brise froide du matin. Cela m'avait requinquée d'un coup et j'étais prête à repartir. Et alors que mon regard se posait devant moi, ce sont finalement ses yeux à lui que je croisais. Tout ceci était tellement surréaliste que je me demandais si j'étais pas en train d'halluciner. Peut-être étais-je plus fatiguée que je ne l'avais cru et que je rêvais sur place, encore réveillée ? Je le fixais, il était là, adossé à sa voiture, avec un sourire à tomber comme il l'avait toujours été d'ailleurs. Et il me fallut un temps pour réaliser que ce n'était pas un rêve et qu'il était bel et bien devant moi alors que sa voix parvenait jusqu'à mes oreilles. Eun Seop avait bien dû sentir ma surprise, et pour cause, trois semaines après un échange des plus perturbants, je ne m'attendais pas réellement à le voir débarquer comme ça alors que je sortais d'une garde de nuit. Était-il là par hasard ? Ma tête voulait privilégier cette option, ou se dire qu'il était là pour une toute autre raison que moi... Parce que ce serait plus facile à digérer si c'était réellement le cas. Je ne voulais pas me laisser croire qu'il était là pour me voir, moi. Mais à ses mots, je compris qu'il était là pour moi, pour passer du temps avec moi, en tout cas pour boire un café en ma compagnie. Je ne réagissais pas sur le moment, j'avais la sensation que les informations peinaient à monter jusqu'à mon cerveau. Pas plus surpris que ça, il s'approchait de moi, récupérant mon sac avant de réitérer sa demande autrement. Un nouveau sourire apparut sur ses lèvres, et pendant un instant, j'avais la sensation de revoir le Eun Seop d'autrefois. Cet homme pour qui "non" n'était pas une réponse, et qui faisait preuve d'une détermination sans faille, avec un sourire qui ne pouvait décidément pas vous laisser indifférent. Un "S'il te plaît ?" pour conclure qui me fit fondre complètement le cœur et qui m'arracha malgré moi un sourire amusé. Finalement, il n'était pas si loin, l'homme que j'aimais...

    Je ne savais que dire, je ne savais pas ce qui était le mieux à faire ou non. Il faut dire que je ne m'attendais à ça, à le voir débarquer de si bon matin pour m'emmener avec lui. Je n'avais pas préparé à l'avance ce que j'allais pouvoir lui raconter. Je ne voulais pas reproduire la même erreur que la première fois. Il fallait que je sois plus calme et que j'arrête de le chercher en permanence comme je le faisais autrefois... Ça risquait d'être dur, surtout après une nuit de travail, je savais que la fatigue était présente dans un petit coin et qu'on a vite fait de perdre le contrôle au moindre relâchement. Mais comment lui dire non alors qu'il me regardait avec ses yeux... Et qu'il  me souriait comme ça... Je ne pouvais décemment pas lui résister plus longtemps. Et puis après tout c'est tout ce que je désirais, non ? Pouvoir passer du temps avec lui après une séparation de deux longues années où j'avais eu l'impression de suffoquer. « Très bien allons-y. Tu as de la chance, je viens juste de finir. » Quelque chose me dit que s'il était là à attendre, c'est qu'il avait déjà cette information en sa possession. Décidément Eun Seop... Tu es toujours le même. J'essayais de garder cette joie tapie au fond de moi, je ne voulais pas qu'il se demande pourquoi j'avais l'air si heureuse tout à coup, même si mon sourire pouvait suffire à lui montrer que son apparition ne me laissait pas indifférente. « Je te suis. » lui dis-je simplement alors qu'il m'avait parlé peu avant d'un bon café à proximité. Il se mit donc en mouvement et je le suivais.

    Côte à côte, j'essayais de laisser mon regard se poser à droite à gauche, ne voulant pas trop m'attarder sur lui. Je gardais mes mains dans les poches de mon manteau, en un pour les protéger du froid ambiant, et en deux pour éviter d'aller lui prendre la main machinalement parce que j'aurais relâché mon attention quelques secondes. Là, c'est sûr, il nous fait une syncope. Même si ça ne pouvait pas être pire que le baiser, c'est sûr. Mais je ne voulais pas le déstabiliser encore plus avec mes pertes de contrôle à répétition. « J'avoue que je commençais à me dire que je ne te reverrais plus… J'espère que tu vas mieux, depuis la dernière fois.  » Évidemment, je faisais référence à sa crise qui m'avait inquiétée au plus haut point alors que je le voyais souffrir sans rien pouvoir y faire, me flagellant mentalement d'en avoir été la cause à force de l'avoir poussé à se souvenir. Je ne voulais pas spécialement ressasser ce moment, mais je voulais juste être sûr que tout allait bien pour lui aujourd'hui.

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    Lee Eun Seop

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    Surprise un matin d'automne




    Loin d’être gentleman, je me voulais avant tout aimable en attrapant son sac. Sans pour autant le lui subtilisé, je prévoyais simplement de l’alléger de ce poids après de longues heures passées enfermée avec des malades. Et je me surprenais moi-même de faire preuve d’autant de sollicitude… là où je me contentais de ne rien entendre dès lors qu’Eunah réclamait mon attention, il semblait que Hye Jin n’ait pas même besoin de prononcer le moindre son pour que, par réflexe, je lui propose une main salvatrice. Si dans un coin de mon esprit la dispute de notre première rencontre se jouait en boucle, j’espérais pouvoir faire taire ce souvenir étrangement douloureux en rectifiant le tir. Je tentais d’apprendre de mes erreurs, et celle que j’avais commise avec elle était d’un niveau bien supérieur à tout ce que j’avais pu faire par le passé. Sourire aux lèvres, je laissais les rênes à mon instinct sans même me douter que j’agissais ainsi pour la seconde fois alors qu’elle accédait finalement à ma requête. Je sais étais-je tenté de répondre… mais si je ne souhaitais pas que ma présence relève d’un secret, j’étais encore loin d’admettre que j’avais préparé cette visite impromptue.

    D’un geste, elle m’ouvrait la voie et ce fut côte à côte que nous prenions la route. J’abandonnais ma voiture au profit d’une balade à l’air frais et matinal en compagnie d’une femme dont je ne soupçonnais pas même l’existence quelques semaines plus tôt… une drôle de façon de commencer une journée de repos. Je tentais de maîtriser les battements erratiques d’un myocarde qui s’affolait, mais c’était peine perdue, aussi décidais-je de l’ignorer. Simplement de me concentrer sur ma respiration et les pas qui nous menaient doucement vers un refuge. J’avais voulu cette nouvelle rencontre, je l’avais sciemment provoqué et désormais j’en éprouvais la difficulté… qu’espérais-je seulement ? Découvrir au travers d’un seul regard qui elle était réellement ? Comprendre grâce à un seul geste ce qui nous liait ? Si je voulais percer le mystère qui l’entourait, j’ignorais encore la marche à suivre, et je fuyais son regard comme un lâche, les yeux tantôt rivés sur la foule qui pressait le pas pour se rendre au bureau, et sur mes pieds qui se succédaient l’un à l’autre pourqu’enfin ce ne soit elle qui décide de rompre le silence gênant qui s’était installé entre nous. « Ah… » Instinctivement je plaquais ma paume à la base de mon crâne. « Ce n’était qu’une migraine… j’ai plus ou moins l’habitude maintenant. » Faux, jamais je n’avais supporté ces migraines, je les exécrais au plus haut point dès lors qu’elles m’empêchaient de me souvenir, et en dépit de cette lutte acharnée que je leur menais… je leur vouais une reconnaissance infinie si elles pouvaient éloigner Eunah. Quel piètre fiancé faisais-je… À mesure que les secondes défilaient et que les minutes s’égrenaient, notre ascension arrivait à son terme, et c’est face à une devanture simple et épurée que je lui proposais de pousser la porte.

    Le café était minuscule et seules trois ou quatre tables étaient dressées dans l’étroite salle. Une seule et même personne tenais la caisse et préparait les boissons, et si les clients n’y affluaient pas, j’y avais trouvé mon salut. L’erreur d’un jour où je fuyais mon quotidien, je m’étais réfugié par erreur dans l’établissement pour finalement en faire mon QG. Personne dans mon entourage n’en connaissait l’existence, et je comptais bien garder le secret encore longtemps. « Salut Ji Pyeong ! » Devant l’œil surpris du propriétaire des lieux, j’agitais les bras dans le dos de mon invité comme pour lui demander de m’épargner ses questions. Lui qui me savait solitaire depuis de longs mois ne parvins pourtant pas à masquer son étonnement. « Oh… Salut Eunseop. Tu… » À nouveau je l’implorais du regard de ne surtout me faire passer d’interrogatoire. « Hmm… Comme d’habitude ? Et pour vous mademoiselle ? » Soulagé, je tirais une chaise pour m’y installer tandis que Hyejin faisait de même face à moi. Le coréen disparu alors derrière son rideau, nous laissant une certaine intimité. « Je… je voulais m’excuser, pour l’autre jour. » tentais-je. En réalité, si j’espérais pouvoir ainsi lancer la conversation, je n’avais aucune idée de la façon à laquelle m’y prendre. « Est-ce que.. Ji Hun va bien ? » Je sentais mon cœur faire battre mes tempes à l’évocation de son prénom, lui qui devait désormais avoir une bien piètre estime de son cousin… et je m’en voulais cruellement d’avoir pu me montrer si téméraire et irréfléchi. Et je me sentais bien plus mal alors que j’avais cherché à l’éviter depuis cet incident. Mais si l’information était importante, je n’avais pas préparé cette escapade seulement pour parler de Ji Hun. Je l’aimais profondément, et même si je le lui montrais peu, j’espérais quelque part qu’il comprenne les quelques signaux que je parvenais à lui envoyer. La véritable raison qui se cachait derrière cette invitation était toute autre… je voulais savoir, comprendre, me souvenir… Elle déclenchait quelque chose en mois qui ne demandait qu’à sortir, mais quoi ? J’avais gardé le contrôle de ma vie à tel point qu’il était presque impossible pour moi de simplement lâcher prise… Sourd à l’instinct qui me guidait pourtant dès lors que j’étais sur le front, lorsqu’il s’agissait de ma vie personnel, il était aux abonnés absents… Et à cet instant, j’avais désespérément besoin de lui.


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    Moon Hye Jin

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    Surprise un matin d'automne




    J'avais retrouvé ma liberté en cette heure matinale, J’avais encore du mal à réaliser qu’il était bel et bien devant moi en cet instant. Apparition divine alors que je commençais à désespérer. Etait-ce un nouveau hasard ? Je pense que je ne connaîtrais jamais la réponse à cette question, du moins pas avant un long moment. Mais après tout, que cette rencontre soit fortuite ou provoquée, je n’en avais rien à faire. La seule chose qui importait c’était que je puisse le revoir. Lui qui rendait mon coeur fou, qui affolai mes sens au point de me faire perdre mes moyens et mes convictions avec une facilité déconcertante. J’aurais pourtant espérée qu’après deux ans de séparations, ce petit soucis de contrôle serait moins présent, mais biensur pour embêter le monde, ce n’était pas le cas. Je ne pouvais décidément même plus confiance en moi-même pour avoir des actions sensés. Pourtant, en dehors de lui, je n’avais aucun soucis avec ça, j’étais militaire après tout, enfin je l’ai été.. La maîtrise de soit faisait partit de la base qu’on nous enseignait, et mon père n’avait pas attendu que je fasse mes début dans les rangs de l’armée pour me l’enseigner. Il n’y a rien de pire que de se laisser allé et de ne pas être capable de se contrôler en toute circonstance. Et bien vite, j’ai compris qu’avec Eun Seop.. Rien de tout cela n’était possible. Il faisait vibrer chaque partit de mon être, et si avant cela n’était en rien un problème, vu qu’il avait même tendance à en jouer, aujourd’hui ce n’était plus du tout la même chose. Ce qui l’amusait autrefois le déroutait maintenant. Et moi, je ne savais plus sur quel pied danser. Comment perdre les habitudes d’une relation de cinq ans, aussi forte qu’explosive. Il était tout pour moi, il était ma maison, la personne vers qui je revenais toujours quoi qu’il arrive, et peu importe où nous étions, même à l’autre bout du monde je n’en avais que faire, tant qu’il était à mes côté tout allait bien. J’étais nostalgique, trop nostalgique de cette époque de bonheur qui me faisait souffrir de son manque.

    Je décidais d’accepter son invitation, après tout pourquoi refuserais-je ? Je voulais me rapprocher de lui, je voulais être à ses côtés. Pourtant, ça n’avait rien de facile. Les yeux qu’il posait sur moi était différent, son attitude était différent, même si parfois, j’avais eu la sensation de le revoir l’homme que j’avais perdu. Si ressemblant et si différent à la fois… Rien n’était facile. Mais il était mon chez moi, quoi qu’il puisse arriver. Même si je savais qu’aujourd’hui, cette maison je devais la partager avec une autre qui n’avait rien à y faire. Je me sentais me crisper rien qu’à l’idée qu’il puisse partager sa vie avec cette usurpatrice. J’avais toujours été du genre jalouse, il le savait, il s’en amusait, il en a vu des vertes et des pas mûres avec moi. Et avec toute cette histoire, mon coeur était mis à rude épreuve. Je devais vivre avec l’idée qu’une autre femme occupait la place que j’avais deux ans plus tôt. Que c’est elle qu’il prenait dans ses bras et qu’il embrasait… Il fallait que j’arrête de penser à ça, maintenant. Je pouvais sentir le stresse et l’énervement me parcourir au fil de mes pensées. Il fallait que je coupe tout ça un moment et que je me concentre sur lui.

    Nous marchions côte à côte en direction de l’endroit qu’il connaissait. Je brisais le silence qui s’était installé. Nous ne pouvions pas rester dans un silence gêné comme ça, il fallait que quelque chose se passe. Mais avec notre dernière rencontre, il n’était pas facile de ne pas être gêné, après tout, nous étions tous les deux sensé avoir commis une faute. Sauf que moi, je savais qu’on n’avait absolument rien fait de mal, et que ce monde était à l’envers, que rien n’allait. J’étais certaine qu’au fond de lui.. Il le savait aussi. Mais il ne devait se fier qu’aux informations qu’on voulait bien lui donner, ce qui était normal, mais ça n’aidait en rien mes affaires… Je lui demandais s’il allait mieux depuis la dernière fois. Et sa réponse me fit légèrement sourire de façon ironique. Comment pouvait-il avoir l’habitude ? Je me rappelais à quel point il pouvait souffrir avant son opération. Je l’avais vu dans des états tellement… Difficile, avec des douleurs insupportable. J’avais la sensation de souffrir en même temps que lui. Et cet épisode de la dernière fois m’avais replonger dans ses souvenirs douloureux. Je suppose que c’est pour ça que je m’en voulais autant de l’avoir fait replonger dans ses douleurs que je me détestais tellement de ne pas pouvoir lui épargner. « Je suppose que tu essaie souvent de forcer ta mémoire... » Lui dis-je simplement. Un constat logique vu la situation. Mais j’aimerais ne plus le voir dans un tel état, compliqué étant donné le contexte. J’aimerais tellement qu’il se souvienne.. Mais comment faire sans brusquer les choses ? Sans que sa  douleur ne le rappel à l’ordre ?

    Nous voilà finalement arrivé à destination. Je regardais l’aspect extérieur, il s’agissait d’un tout petit endroit, personne d’autre n’était installé là à part le patron des lieux à première vu. J’entrais suivit de près par Eun Seop. Le regard surpris de celui qui trônait derrière son comptoir ne m’échappais pas alors que l’homme qui m’accompagnais le saluait. Il avait l’air de bien connaître les lieux. C’était un endroit que moi en revanche je ne connaissait pas malgré la proximité avec l’hôpital. Mais bon, il faut dire que je n’étais pas dans les environs depuis très longtemps et que je ne traînais pas trop dans le coin non plus. Je souriais au propriétaire avant de lui répondre, commandent un très grand café noir. J’étais une accro au café, depuis mon plu jeune âge, sûrement dû aux nuits blanches que je passais à travailler mes cours pour atteindre mes objectif. Aujourd’hui c’était une drogue douce, et après une nuit aux urgence, j’en avais bien besoin pour me réconforter.. Et accessoirement pour affronter ce qui m’attendais avec Eun Seop. Nous prenions finalement place à une des petites tables. Tout ceci me perturbais quelque peu, j’avais la sensation de revenir en arrière, de faire un bon dans le temps. Des souvenirs de nos excursions dans de tels endroits me revenant forcément en mémoire. Contrairement à l’amour de ma vie, mes souvenirs à moi de m’avais pas déserté, et ça ne m’aidais pas spécialement à rester objective sur la situation. Finalement, il prit la parole.. Pour s’excuser… Je sais que techniquement j’étais sensé me sentir désolé aussi, mais c’était absolument pas le cas, bien au contraire. Les baisers que nous avions échanger, même si pas la meilleure idée du monde s’est sur, restait graver en moi. Mais j’évitais de trop y repenser, parce que je savais qu’après je n’aurais qu’une envie… Recommencer à faire n’importe quoi. « T’excuser de quoi voyons ? Il me semblait qu’on était repartit à 0 non ? » Je lui souris finalement. Je ne voulais pas qu’il se torture avec tout ça, surtout que c’était inutile… Et maintenant on enchaîne sur la question qui tue. O.M.G je l’avais complètement oublié celui-là. C’est vrai qu’il était sensé jouer mon copain maintenant… Non mais j’vous jure des fois je ferais mieux de me couper la langue que de raconter des conneries pareil. Moi et Ji Hun… Si Eun Seop avait toute sa tête, il serait sûrement mort de rire. Il connaissait notre relation, il savait que nous étions comme chien et chat, toujours à se tirer dans les pattes, même si au fond on s’aimait beaucoup. Mais là, l’ironie j’étais la seule à la voir.. Et je devais rester sérieuse alors que je n’avais qu’une envie ; rire. « Il va bien. Il est très pris en ce moment avec son travail. Je ne le vois donc pas souvent.» Et c’était vrai en plus. On essayait de se voir ses derniers temps pour essayer de s’entraîner à être un couple crédible et à monter des histoires pour pas se faire griller en deux deux. « Et comment va ta chère Eun Ah ? » Même avec la plus grande volonté du monde, je n’arrivais pas à camoufler cette pointe de dégoût qui apparaissait à la prononciation de ce nom que je haïssais tant. « Elle ne t’as pas trop tiré les oreilles après être resté si longtemps sans pouvoir te contacter ? » Ironie quand tu nous tiens. J’aurais bien détruit cette maudite machine qui lui permettait de communiquer avec celui qui était sensé partager MA vie et non la sienne.

    Celui qui semblait être le propriétaire des lieux revint à nous après avoir disparut un temps derrière son rideau, déposant sur notre table la commande que nous avions faite un peu plus tôt. Je le remerciais avant qu’il ne reparte de son côté, non sans jeté un regard étrange à Eun Seop que je ne saurait décrypter. Je préférais essayé de passer outre, ne voulant pas me creuser les méninges avec d’avantage de choses. Je me délestais de mon écharpe pour me sentir un peu plus libre de mes mouvements. J’en profitais pour détacher mes cheveux au passage, balançant légèrement ma tête de droite à gauche pour qu’ils tombent correctement. Je préférais avoir les cheveux détachés, mais lorsque je travaillais il était plus pratique pour moi de les avoirs attachés pour ne pas être gênée. Je passais machinalement une main dans ses derniers afin de les replacer à ma convenance, avant de reporter mon attention sur l’homme qui se trouvait en face de moi.
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    Ji Hun… J’aurais voulu qu’il soit la seule et unique raison qui me pousse à revenir vers elle, j’aurais voulu qu’il soit la seule excuse que j’avais pour tenter de remettre de l’ordre dans le chaos qui se profilait… mais si au fond de moi j’admettais qu’il y avait bien plus, je tentais de garder le masque de l’inquiétude en posant la question qui, malgré tout, me brûlait les lèvres. L’estomac noué, j’ignorais tout d’elle, de lui, de leur relation, et s’il s’avérait qu’ils soient complices au point de tout partager… je ne donnais pas cher de ma peau. Une hypothèse que je lui concédais sans même savoir, il était de ma famille la plus proche, et s’il venait à me maudire et me renier pour ce geste déplacé… Je priais, pour qu’il ne m’en tienne pas rigueur si elle lui en avait touché mot, ou tout simplement qu’elle n’ait pas tenu compte de ce dérapage et ait décidé de garder cette conversation pour elle seule. « C’est vrai… » lâchais-je à sa réponse, mais c’était bien plus compliqué à mettre en pratique. Comment pouvais-je seulement oublier alors que depuis deux ans je m’accrochais à chaque souvenir comme à une bouée de sauvetage ? Et d’autant plus alors qu’elle provoquait en moi une myriade d’émotions qui me submergeaient sans que je ne puisse les qualifier. Pendu à ses lèvres, j’espérais, j’espérais réellement que cette rencontre fortuite et pourtant tellement puissante ne soit pas le point de départ d’une débâcle dont je n’aurais aucun contrôle. Puis ce fut le soulagement, l’aveu d’un emploi du temps trop chargé qui me sauvait finalement, et j’eus un mal fou à masquer à quel point je me sentais rassurer. De justesse, je parvins à retenir le soupir lourd de sens de m’échapper, mais c’était sans compter sur l’attaque soudaine de Hye Jin. Brutalement, j’expirais l’air trop longtemps stocké dans mes poumons, et la simple évocation de son prénom fit chuter mon regard sur la table. Loin de me sentir honteux, ce fut l’agacement et la lassitude qui m’étreignaient à cet instant. Combiné à la façon dont elle avait soufflé son nom, je ne doutais pas qu’elle connaissait la situation. « Tout va bien merci de demander. » tentais-je. Qui essayais-je de duper de la sorte ? Hye Jin ? Moi ? Je pouvais tenter de faire bonne figure autant que je le voulais, juste pour ne pas perdre le peu de ce qui faisait mon monde, mais l’univers entier était témoin de ce que représentait ce couple battant de l’aile et pour lequel je ne portais, malheureusement, aucune affection. Ji Hun avait-il échangé avec elle à ce sujet ? Étaient-ils suffisamment proches pour que mes histoires de cœur ne soient discutées loin des concernés ?

    Je luttais, je voulais faire garder la face et continuer à faire croire à ce simulacre de fiançailles forcées… mais je dû me rendre à l’évidence et ce fut un nouveau soupire qui me dévastait la gorge de l’avoir si longtemps retenu. Les mots me brûlaient tant ils ne demandaient qu’à sortir, un aveu qui aurait sans aucun doute soulagé ma conscience, mais qui fut entravé par l’arrivée de nos boissons et d’une vision qu’elle m’offrait sans réellement s’en rendre compte. J’eus à peine un regard pour ma tasse fumante tandis que je suivais des yeux chacun de ses gestes, comme hypnotisé par le ballet de ses mains qui se perdaient dans ses longues mèches d’ébène. L’exaspération qui avait enflé subitement semblait perdre de sa superbe brutalement devant un tableau qui me paraissait affreusement familier sans que je ne comprenne pourquoi. Un fin sourire étira mes pulpeuses, et je restais alors béat devant cette scène qui ravageait soudain mes sens. Où avais-je pu voir cet exact et identique spectacle ? Qui avait bien pu m’en faire la représentation ? Mais surtout… pourquoi ce moment, si banal soit-il, parvenait à me nouer l’estomac comme si j’en ressentais le manque ? Tant de questions que je passais sous silence, juste pour l’observer un peu plus avant que le rire, léger et incontrôlé ne m’échappe. Si l’instant d’avant je m’acharnais à garder le contrôle alors irrité par le mensonge dont j’ignorais tout, désormais je me sentais bien plus léger, presque libéré d’un poids imaginaire. Hye Jin venait de désamorcer la bombe qui n’attendait que d’exploser. « Elle sait que je ne suis pas toujours joignable. » lâchais-je finalement. Un autre mensonge qui n’en était pas réellement un, car si je filtrais ses appels, il n’en restait pas moins que mon quotidien à la caserne me demandait rigueur et implication à toute épreuve. « Mais dis-moi… tu n’as pas l’air en bon terme avec Eunah… je me trompe ? » C’était plus fort que moi… la question m’échappa avant même que je ne cherche à la retenir, trop curieux de comprendre ce qui se cachait derrière ce ton acerbe avec lequel elle avait prononcé son nom. « Est-ce que… est-ce qu’on se serait tous vus avant mon opération ? » Une hypothèse qui n’était pas la bonne… aucune de celles qui me venaient à l’esprit ne l’était à vrai dire, mais je n’avais que ça. Ma mémoire refusait de revenir, et je vivais dans un flou qui me dévorait chaque minute, chaque seconde qui passaient, aussi m’évertuais-je à comprendre, à chercher les bonnes réponses quitte à poser les mauvaises questions. « Ou bien est-ce Ji Hun qui t’aurait chanté ses louanges ? »



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    Je préférais éviter de trop m’étendre sur le sujet de Ji Hun. Il faut dire que toute cette histoire était encore un peu bancale, il valait donc mieux ne pas prendre le moindre risque et dire une connerie qui serait irrémédiable. J’avais donc répondu à sa question de façon évasive. Avait-il peur que j’ai parlé de ce qui s’était passé entre nous ? Bon forcément j’en ai parlé, mais peut-être avait-il peur que Hye Jin la petite amie en parle à Ji Hun le copain pas content de cette information. Je ne disais rien à ce sujet, c’est encore une pente glissante ça, on va faire genre il ne se passe rien et continuer la conversation comme si de rien n’était. Et quelle meilleure façon de faire ça qu’enchaîner en lui retournant cette même question concernant ça chère et tendre.. vomit… Eun Ah ? Est-ce que j’avais VRAIMENT envie de savoir si elle allait bien ? Non pas spécialement, en réalité ça m’arrangerait qu’elle se soit faite écrasée par un bus… Pardon je suis méchante ? Okay bon on la refait, ça m’arrangerait qu’elle se soit perdue quelque part et qu’on oublie de la retrouvée. Voilà c’est mieux ? C’est plus politiquement correct ? Okay merci on peut enchaîner. C’est à ce moment-là que nos boissons arrivaient. Je remerciais celui qui nous avait servit avant de détacher mes cheveux afon de me sentir plus à l’aise. Je les remettaient correctement avant de reporter mon attention sur Eunseop qui était entrain de rire.. Enfin c’était léger MAIS c’était un rire comme ça. Et c’était agréable, de le voir comme ça. Il faut dire que je l’avais plutôt vu avec une mine contrariée, ou énervée, ou perdue… En tout cas rien de très enthousiaste. Alors de le voir sourire, et rire.. Ca me réchauffait le coeur. Je le sentais d’ailleurs faire un bon dans ma poitrine. Avant… Avant tout ça, il passait son temps à sourire, et c’est une des choses qui m’avais séduite chez lui. Alors revoir ça.. Ca me redonnais de l’espoir, je me disais que peut-être, l’homme que j’aimais finirait par revenir entièrement… Oui j’y crois, surtout que c’est bientôt la période de Noël, et à Noël il y a des miracles ! Il vaut mieux voir le positif sinon je pense qu’on ne s’en sortirait jamais.

    La raison de sa petite hilarité était dû à ma question précédente, concernant le fait qu’il n’était pas très joignable  la dernière fois que l’on s’était vue et que ça aurait put irrité sa copine fictive. Il faut dire, pour en rajouter une couche, que j’avais été la cause de cette mise en absence, vu qu’acesoirement j’avais éteins son téléphone. Après, ça n’avait absolument pas semblé le gêner, du moins jusqu’à ce que je lui dise que j’étais la copine de son cousin et là il avait tout rallumer. Mais passons, ce n’est qu’un détail ça. Et ce fut à mon tour de sourire à sa réponse. « Être militaire c’est pire que d’être ministre, c’est bien connue. » Eh oui, on ne pouvait pas faire ce qu’on voulait ou répondre come on voulait.. Mais cette phrase restait quand même ironique, et j’avais très bien compris à notre dernière rencontre qu’il n’aimait pas spécialement répondre aux appels d’Eun Ah.. Est-ce que ça me faisait plaisir ?.. Oh que oui et plutôt deux fois qu’une ! Je savais que leur couple n’allait pas très fort #merci Jihun, et avec ce geste, j’en avais une preuve supplémentaire. Je pris machinalement ma tasse de café entre mes doigts et le porta à mes lèvres pour en boire une gorgée. Ce fut ce moment que choisis Eunseop pour reprendre la parole.. Et sa petite remarque eu le don de me surprendre, au point d’avaler légèrement de travers, me faisant tousser. Quoi ça se voit tant que ça que je peux pas l’encadrer ? Je savais que j’étais pas douée pour cacher quand quelqu’un m’exaspérais mais là c’est le pompon.. Va falloir que je m’entraîne à dire « Eun Ah » de façon plus sympathique… Ou pas. Je décidais de boire à nouveau une gorgée, encore plus doucement, juste histoire de faire passer l’irritation dans gorge, le laissant finir avec ses questions. Il cherchait les raisons, le départ, le pourquoi du comment j’en étais venu à avoir de l’animosité envers cette femme… Il pouvait toujours chercher longtemps le pauvre, il était pas près de toucher le gros lot sur ce coup-là ! Je reposais mon café sur la table, posant mon regard sur l’homme qui me faisait face. Lui souriant franchement, d’un air amusée. Concernant cette femme je ne pourrais pas mentir, je ne savais pas faire ça, j’étais trop honnête, et mon aversion était beaucoup trop évidente pour que je tente de noyer le poisson.. Ou le thon dans notre cas actuel, mais tout ceci n’est qu’un détail. « Tu vois pour moi Eun Ah c'est comme les choux de Bruxelles. Ca n’a pas l'air bon, ça ne sent pas spécialement bon non plus, et quand tu goûte.. Ben c'est encore pire. » Je trouvais ma comparaison pour le moins réussit et correspondante en tout point à cette chère demoiselle qui s’amusait à se faire passer pour ce qu’elle n’était pas et à prendre la place qui ne lui revenait pas. Et encore je trouve que j’avais été particulièrement sympa dans mon choix. Il y a des choses encore plus esthétiquement horrible et malodorante que des choux de Bruxelles. « Tu m’en vois navrée si je gâche un peu l’image parfaite que tu as de ta… De cette chère demoiselle, mais il y a un moment où il faut savoir être réaliste. » Est-ce que j’essayais de lui ouvrir les yeux ? Oh que oui, et si j’aurais pu lui mettre de allumettes dedans pour qu’ils restent bien grands ouverts, je l’aurais fais tiens.
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    Je voulais comprendre… encore et toujours ce besoin d’enfin lier toutes les pièces d’un puzzle particulièrement alambiqué. Si bien que je finissais par me demander si un jour je parviendrais enfin à avoir les réponses à mes questions constamment éludées. La confiance que j’avais aveuglément donné à mon réveil s’étiolait à mesure que les mois défilaient, me laissant dans une obscurité s’épaississant chaque jour un peu plus. D’un sourire contrit, j’acquiesçais à sa réplique sans même réaliser qu’elle venait de me laisser un nouvel indice et j’attaquais de plus belle avec de nouvelles questions. Tout dans sa façon de réagir à la simple évocation d’Eun Ah me paraissait étrange et même si l’hypothèse d’une fuite d’information par le biais de Ji Hun était la plus sensée, elle me paraissait encore une fois incomplète. Etait-ce une déformation professionnelle que de vouloir repérer les mensonges ? Y’en avait-il ou voulais-je seulement en trouver comme pour donner un sens à ce qui n’en avait pas ? Allais-je me contenter d’accepter le quotidien qui m’était imposé ? Visiblement non, puisque j’étais assis face à celle qui paraissait détenir bien plus que tout ce dont on avait bien voulu me nourrir… De mon propre chef, j’étais venu retrouver une inconnue, celle que j’observais en attendant qu’elle ne me délivre ses secrets.

    Ce fut une moue amusée qui étira ses pulpeuses alors que j’achevais mon interrogatoire. Je m’attendais à une réponse tronquée et construite sur le modèle de toutes celles dont on me gratifiait. Mais au lieu de ça, je ne pus m’empêcher de rire à gorge déployée. La comparaison, la façon de le dire, de poser les mots, d’agrémenter ses propos d’un geste, léger, de la main… je m’esclaffais sans la moindre retenue et eu toute la peine du monde à calmer l’hilarité partagée. « Ne t’excuses pas… » D’un geste, je rattrapais une larme qui perlait au coin de l’œil tant j’avais ri… et de bon cœur. Et ce fut le soulagement qui m’étreignit, je ne cherchais plus à sauver les apparences d’un couple déjà fané, mais seulement à en savoir plus, à satisfaire ma curiosité. « Je te rassure, elle n’a jamais eu l’image… parfaite. » Allais-je seulement oser aller plus loin ? Jusqu’à présent je n’avais jamais pu me confier, pas même à Ji Hun, sur ce cauchemar de vie de couple. « J’ai horreur des choux de Bruxelles. » soufflais-je. Un aveu qui en disait bien plus long qu’il n’aurait dû.

    Mon cœur frappait douloureusement contre mes côtes, il se déchaînait d’avoir été trop longtemps forcé à tenter d’aimer la mauvaise personne et se délectait de cette confession. Aussi, pour tenter de masquer l’euphorie de cette révélation, je me concentrais soudain sur ma tasse. J’y enroulais mes doigts dans le simple espoir de camoufler le tremblement et la portais à mes lèvres. Une échappatoire pour quelques secondes seulement avant de reporter mon attention sur mon vis-à-vis. Je détaillais son regard, ses pommettes, ses longues mèches d’ébène, la commissure de ses lèvres à la recherche d’un nouvel indice. Une piste qui pouvait me mener sur le chemin de la vérité puisque désormais j’étais persuadé qu’elle m’était cachée…


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    Malgré tous les efforts du monde, il était évident, à dix kilomètres à la ronde, que je ne pouvais pas supporter sa chère fiancée. Oh, vous pourriez dire qu'elle ne m'avait rien fait... Sauf m'avoir piqué mon petit ami. Je pense que c'est une raison amplement suffisante pour la détester, je dois l'admettre. En plus, soyons honnêtes, cette fille est terne, ennuyeuse à mourir. Eunseop ne peut définitivement pas tomber amoureux d'une fille comme ça... Sinon, je me demanderais jusqu'à la fin de mes jours comment il a fait pour être avec moi toutes ces années. Il n'y avait pas photo, elle et moi, c'était le jour et la nuit, deux choses qui n'avaient rien à voir ensemble. Et lorsque Eunseop me parlait d'elle, je pouvais bien voir qu'il n'y avait aucune âme dans ses paroles, aucune lueur dans ses yeux... De nombreuses choses me faisaient espérer que cette Eun Ah n'avait pas réussi à le séduire... En attendant, c'est toujours elle qui avait le statut de fiancée et qui pouvait partager son lit... non non NON, ne pas penser à ça... Retire cette image de ta tête, Hye Jin, ou ça va très vite partir en vrille... Pense à des canards, tiens, c'est dix mille fois plus intéressant que cette bécasse.

    J'avais comparé cette fille insignifiante à des choux de Bruxelles, cette chose immangeable, totalement dégoûtante dont personne ne veut. Je trouvais que c'était la meilleure métaphore pour la décrire, même si parfois je pouvais être poétique, cette fois-ci, je m'étais surpassée, je dois bien l'admettre. Je m'excusais quand même au passage d'avoir potentiellement ébranlé l'image qu'il avait de sa fiancée, MAIS je ne pouvais pas continuer à me taire de la sorte, il y avait des choses qui avaient besoin d'être dites, qu'il veuille les entendre ou non... Et j'avoue que je ne m'étais pas attendue à sa réaction.

    Un peu surprise, mon regard se posa sur ce jeune homme qui s'était mis à rire... Un rire chaleureux et spontané, complètement incontrôlé. Un vrai fou rire, comme ceux qu'il avait souvent auparavant... Pendant quelques secondes, je retrouvais Eunseop... L'homme que j'avais tellement aimé... Et que j'aimais toujours, quoi qu'il puisse arriver. Si seulement il savait... S'il savait tout ce que j'avais vécu pour être avec lui, tout ce que j'avais perdu... Aujourd'hui, je remerciais presque la providence de l'avoir remis sur mon chemin alors que je n'y croyais même plus. Son père avait tout fait pour que je ne puisse pas m'approcher de lui, et finalement, le voilà de retour dans ma vie sans crier gare... Le destin est parfois bien étrange.

    Il me répondit, me rassurant sur le fait que cette jeune femme n'avait jamais eu une image parfaite. Cela me rassura un peu, c'est vrai, mais cela ne réussit jamais à me faire avaler cette boule que j'avais dans la gorge chaque fois que son nom était évoqué. Cependant, je ne m'attendais pas à sa petite phrase, qui semblait anodine, mais qui, si on l'écoutait vraiment, ressemblait à une confession à peine voilée... Il n'aimait pas les choux de Bruxelles... Mon cœur s'emballa malgré moi pendant un instant sous la joie que je pouvais ressentir à ses quelques mots. J'aurais pu lui sauter au cou si je ne me retenais pas.... "Je te comprends... Tout le monde dit que c'est bon pour nous, mais c'est une véritable publicité mensongère." À mon tour, j'essayais de lui faire passer un message qui allait même au-delà de sa confession précédente. Mais comment pouvait-il comprendre ? Comment lui faire comprendre que cette fille était un mensonge éhonté qu'on avait essayé de lui coller dans les pattes ? Cette situation me frustrait au plus haut point...

    Je levais à nouveau les yeux vers lui alors qu'il buvait son café... Et ce que je vis me fit rire malgré moi. Je pouvais voir quelques gouttes de café nichées dans les commissures de ses lèvres. Sans vraiment réfléchir, je me levai, plaçai ma chaise juste à côté de lui, me retrouvant littéralement assise, collée à son corps. Je pris une petite serviette et vins essuyer ces petites imperfections qui s'étaient invitées sur son visage. "Décidément, tu ne sauras jamais rien faire proprement..." murmurais-je pour moi-même. J'agissais tellement machinalement que je ne me rendais pas compte que cela pouvait être étrange dans le contexte dans lequel nous étions. Mais je n'y pouvais rien, c'était plus fort que moi. Je ne réfléchissais que rarement aux conséquences des choses et c'était un de mes plus grand défaut.
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    Surprise un matin d'automne




    Rares étaient les personnes qui étaient parvenues à m’arracher un sourire… et bien plus rares encore celles qui avaient su me faire rire. Mais face à moi, j’avais l’impression de retrouver une vieille amie, une confidente peut-être ? J’ignorais encore quelle étiquette lui donner, aussi je m’attelais à lui poser les questions qui me mettraient sur le bon chemin en tentant malgré tout d’éveiller le moindre soupçon. Un échec lamentable alors que j’avouais le néant de mes sentiments pour celle qui devait devenir mon épouse. Depuis trois ans, je m’étais évertué à garder le contrôle de mes émotions, de mes gestes et de la moindre expression qui pouvait se lire sur mon visage, comment parvenait-elle seulement à faire voler en éclat des années d’un exercice que je pensais maîtriser ? Les sens vrillés par ce besoin d’échapper tout ce qui n’allait pas depuis mon réveil, je me concentrais sur ma tasse. J’en avalais quelque gorgée d’un air distrait, les yeux rivés sur la brune. Hye Jin… Je me répétais son prénom mentalement comme s’il s’agissait d’un puissant mantra, mais il résonna sans écho. Comment pouvait-il m’être aussi familier et pour autant ne pas m’évoquer un quelconque souvenir ? Mon cerveau avait-il définitivement éradiqué mon passé ?

    Je ruminais en silence les doigts accrochés à ma tasse comme à une bouée de sauvetage. Une poigne que je failli relâcher alors qu’elle vint s’asseoir juste à mon côté pour essuyer d’un geste les quelques larmes de cafés qui fuyaient mes lèvres. Sa réplique me fit l’effet d’un coup directement porté à l’estomac sans que je ne puisse savoir ou comprendre pourquoi. Et je me contentais de rester figé face à elle. Elle était si proche désormais que je pouvais presque compter ses cils ou détailler chaque zébrure dorée de ses iris. Son souffle caressait ma mâchoire quand ma respiration s’était interrompue. En apnée, je l’observais tiraillé entre l’incrédulité et cette sensation de chaleur familière qui se répandait dans ma poitrine. Depuis sa rencontre, plus rien n’avait de sens. Mon monde s’écroulait et je n’étais pas certain de vouloir l’en empêcher…

    Le temps s’était suspendu. D’un simple échange, d’une discussion dont je n’attendais pourtant pas grand-chose, nous nous étions figés face à face. Prisonniers d’une tension… nouvelle ? Puis avant qu’elle ne repose sa main, je menottais son poignet de mes doigts. Et ce fut une nouvelle lueur confuse qui éclaira mes onyx. « J’ai déjà vécu ça… » soufflais-je sans pour autant m'en souvenir réellement. Mais avant qu’elle ne puisse me répondre, je réduisais la distance qui nous séparait et venait goûter à ce qui m’avait laissé une marque indélébile. Contrairement à la première fois, j’apposais mes lèvres sur les siennes, sans force. J’ignorais encore d’où me venait cette audace, mais je décidais de ne pas la réprimer et d’y succomber. Je pinçais son inférieure de mes pulpeuses, mordais dans la soie de son sourire avec une avidité que je ne me connaissais pas. J’aurais seulement pu m’en satisfaire et battre en retraite… mais à nouveau, je n’en fis rien. C’était comme si je me retrouvais, pour la première fois depuis des années, j’eus la sensation d’être à ma place. Porté par la brûlure de ses carmines sur leurs jumelles, je donnais une nouvelle envergure à ce qui aurait dû s’arrêter là. Je faisais danser l’ourlet de chair jusqu’à en faire céder le rempart et entraîner nos langues dans un tango enflammé.

    Je ne contrôlais plus rien et me perdais dans cet échange endiablé. Le souffle court, je rapprochais pourtant sa chaise au plus près de la mienne et dévorais son sourire jusqu’à en perdre la notion du temps. Ce fut un bruit de vaisselle brisée qui m’arracha finalement à un baiser qui me laissait pantelant.


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