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N.E.W.S 
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« Tu te sens moins oppressé avec le nouveau, n’est-ce pas ? ». L’arrogance de son sourire élargie, les crocs du loup dont les rétines observent son interlocuteur avec insistance. Ne foulant plus les pas à travers les salles dont il connait chaque recoin, il revient de temps à autre, l’espoir creux et le cœur plus alourdit encore par son choix frauduleux. L’âme en peine de ce triste sort, quand bien même le corps se mouve par instinct au sein de l’agence. Les bras croisés, à la recherche de quelque chose de plus significatif que les souvenirs vivaces et écrasants. Ayant croisé un des idols avec qui il a travaillé quelque temps durant, la surprise s’est dépeinte autant que l’espièglerie diabolique. L’entente cordiale, aux brèches aussi ardentes que la dureté de ses mots. « Comment tu t’en sors aujourd'hui ? ».
Les syllabes d’un ancien professeur, de celui qui l’a observé sous tous les pourtours, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la réussite. Rien n’échappe à ses yeux perçants. Chaque gestuelle, chaque action entreprit. « Vous ne préparez pas de comeback pour l’instant, tu répétais quelque chose en particulier ? ». La passion qui ne ternit pas envers la danse et toute son interprétation la plus créative. L’âme aussi prête que le corps à épouser le sol de ses pas, vibrer sous les chants et secouer l’être pour mieux l’éveiller. Malgré la réticence, sans nul doute, du compagnon de fortune dont le lien n’est pas aussi fixe qu’avec les autres. « Je ne vais t’engueuler, abaisses les épaules, tu vas exploser de stress. ». Saupoudré d’un léger rire. En comparaison, l’ancien chorégraphe pouvait représenter les Enfers pour son voisin anxieux. Et dans un sens, il n’est tout à fait déraisonné de dire que cela sonne faux.
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⌈ sweet venom ⌋
All I need is your poison.
Bow down to the master.
(( ootd )) La voix pourrait presque te glacer le sang. Elle amène avec elle un soupçon d’angoisse supplémentaire, et au-deçà de tout, de la désillusion. Tes épaules s’affaissent, sans savoir ce que tu devais vraiment lui répondre.
Est-ce que tu te sentais moins oppressé ? Est-ce que votre nouveau chorégraphe ne te donnait pas l’impression que tu n’allais jamais y arriver ? (Que, quoi que tu fasses, ce ne serait jamais assez ?)
« C’est différent. » Stratégie d’évitement. Tu ne cherches point son regard, te contentes de récupérer ton portable déposé sur le coin de la sono, pour arrêter la musique avant qu’elle ne se lance à nouveau. Post Malone, Motley Crew. Le remplaçant du premier arrivait parfois à se montrer satisfait. C’était différent de ce que Ye Jun vous avait offert, sur ses derniers mois.
Pour autant, est-ce que tu t’en sortais mieux ? Parfois, tu ne pouvais t’empêcher de te dire que les choses n’étaient pas aussi parfaites qu’elles auraient pu l’être. Qu’en poussant un peu plus, vous pouviez encore mieux faire. (Bien sûr qu’il était toujours possible de s’améliorer, mais tu avais parfois l’impression que vous ne faisiez pas assez.) « Il y a certains détails que je .. n’aime pas. » confesses-tu finalement, tout en attrapant une serviette de ton sac de sport. Tu essuies la sueur qui dégouline de ton visage, avant d’attraper une bouteille d’eau. Tu en tires une bonne rasade, tout en continuant d’écouter le brun. Tu pourrais presque sourire en remarquant qu’il était toujours dans les petits papiers, malgré tout. « Un cover. » énonces-tu doucement, sans savoir vraiment sur quel pied danser – façon de parler. « Je suis supposé filmer mercredi prochain. » exposes-tu. Il ne te restait que quelques malheureux jours, et tu en étais encore à te demander si tu ne ferais pas mieux de changer tel ou tel mouvement. Bien entendu, tu t’étais fait aider sur la chorégraphie, mais tu ne pouvais t’empêcher de te sentir frustré par certains enchaînements.
Est-ce que tu devais la lui montrer ? Est-ce que tu devais lui demander conseil ? Il risquait peut-être bien de te dire que, cette fois-ci, tu t’étais attaqué à un trop gros morceau pour toi. Que tu ne valais pas assez pour cette chanson-là. Tu allais exploser de stress, si tu continuais. Sans doute. « Désolé. » souffles-tu, alors que tu tentes de prendre quelques profondes inspirations pour calmer ton cœur qui s’emballait. « Tu vas bien ? » finis-tu par te reprendre, tout en l’observant enfin. « Qu’est-ce que tu fais dans le coin ? »
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Il n’avait qu’échapper une certaine hilarité dans les propos émis, laissant le chiot ramper pour mieux se défiler. Avant de laisser ses oreilles trainantes sur les préparatifs du jeune homme, stimulant intrinsèquement ses muscles. La musique résonne dans son crâne, le rouage d’une chorégraphie inondant ses pensées, chatouillant ses sens et faisant vibrer ses sens. La tête se secoue, reprenant le fil de la conversation, sous les sourcils qui se froncent et la tignasse qui se penche. Un rictus carnassier se dresse aux coins des babines. « J’ai vraiment besoin de donner une raison à mes venues ici ? ». Il ne laisse place à aucune suggestion. Que l’interprétation vienne inonder l’imagination de son interlocuteur, il dévorera l’entièreté, sans laisser qu’une trainée de désolation. Encore une fois, les gestes anxieux venant trahir les raisons, laissant un sifflement nasal qui se veut rieur, trop habitué pour s’en conformer.
« Si tu m’en parles, c’est que quelque chose te gêne. Quelles sont les parties qui posent problèmes ? ». Il ne questionne pas, sensiblement, l’autorité vibrante, mais la curiosité supplante celle-ci pour en découvrir sa fondation. Ce qui a été préparé et qui ne semble convenir vraisemblablement à son interlocuteur frileux. Il se dirige vers la musique et s’adosse contre les placards en croisant les bras. Du menton, il désigne la piste devant eux. « Je t’en prie, fais-toi la plus belle devant moi. ». Néanmoins, ils se connaissent suffisamment pour déceler le danseur en lui. Le besoin de découvrir les parties morcelées, mais plus encore. D’apercevoir les fragilités de celui qui se met en piste, de ce manque qui écrase les capacités, qui expulsent les possibilités. La problématique de la confiance inexistante et la pression affligée à lui-même dans ce milieu impitoyable.
Ainsi, il prend le temps, sous les notes de musiques. Sous chaque rythme et ses expressions s’animent perceptiblement : cette lueur propre a la joie de retrouver une passion unanime. La tête qui se penche parfois sur le côté, des tics réguliers sous la langue qui passe contre son palais intérieur ou sur ses lèvres inférieures. Même une fois terminée, un léger silence s’installe. Les paupières closes et la caboche qui se hoche d’un air distinctif. Au bout de longues secondes, elle se relève. « Tu en penses quoi, de cette chorégraphie ? ». Il ose sous un sourire bien levé. Que les failles s’ouvrent péniblement, que le besoin se vérifie et brûle sur son passage.
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(( ootd )) Est-ce Ye Jun avait besoin de justifier ses venues en ces lieux ? Tu ouvres un instant la bouche, hésites. Oui, non, peut-être quand même un peu ? Il ne travaillait plus ici, au fond. Même s’il avait été, jusqu’à récemment membre de la maison, est-ce qu’il devait revenir quand bon lui semblait ? (D’une certaine manière, tu t’en fichais, mais tu osais espérer que tout le monde n’entrait pas ici quand bon lui semblait.)
Alors, qu’est-ce que tu lui répliques ? Rien. Strictement rien : tu préfères, dans ton anxiété, lui parler de ta chorégraphie. Si tu le faisais, c’était que quelque chose te gênait. Tu hoches un instant la tête, sans savoir comment faire autrement. Lesquelles ? « C’est mieux si je te montre. » proposes-tu de toi-même. Tu n’allais pas lui faire une dissertation sur le pourquoi du comment : tu pouvais déjà lui danser l’histoire, avant de passer dix minutes à la lui expliquer.
Fais-toi belle. L’appréhension revient te tordre l’estomac. Pourtant, tu hoches la tête. Tu pianotes sur ton téléphone pour remettre la chanson au début, avant de lui filer l’objet. « Je te laisse lancer ? » demandes-tu. Tu osais encore lui faire assez confiance pour qu’il n’en profite pas pour feuilleter l’intégralité de ton GSM. Tu reviens alors te positionner face au miroir, et voilà que tu te laisses emporter.
Il te faut sans doute quelques secondes pour faire abstraction de lui. Est-ce que le poids de son regard s’estompe vraiment ? Est-ce que tu es totalement concentré, sur ces premiers instants ? Pas suffisamment. Tu te doutes que ça se sent. Pourtant, tu finis par réussir à l’oublier. Tu finis par réussir à complètement te concentrer. Et tu te laisses aller.
Qu’est-ce que tu en pensais ? Le souffle encore court, tu le fixes un instant, sans savoir ce que tu devais comprendre derrière le sourire carnassier de l’ancien chorégraphe. « J’ai l’impression qu’il manque un truc. » D’une certaine manière, c’était le goût qu’elle te laissait sur la langue. Le problème, c’était que tu ne voyais pas quoi. C’était que tu te sentais incapable de prendre suffisamment de recul, compte-tenu des échéances, pour arriver avec quelque chose de correct. « Et ce morceau-là … » commences-tu, alors que tu reprends position. « Le début du chorus, en fait .. » expliques-tu. « J’ai l’impression que … C’est pas fluide et … ‘fin que la transition n’est pas dingue non plus. » Et peut-être que c’était ce que tu cherchais. Ce quelque chose de plus. Un petit truc un peu dingue, juste pour l’occasion.
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Les bras croisés et la casquette visée sur son crâne, ses pupilles ne sont qu’à peine visibles, ne permettant aucunement de déceler ses réactions à chaque pas dansé, à part ses lèvres qui se sont murées sous une ligne fine et droite. Peut-être est-ce le plus dérangeant pour son interlocuteur, connaissant l’ancien chorégraphe aux mots acérés et le dialogue peu aisé. Ne délivrant aucune syllabe, pas l’ombre d’un soupir sous la danse orchestrée sous ses rétines. Et lorsque le silence survient, le naturel revient, les lippes carnassières attendant la réponse efficace. « Parce qu’elle ne l’est pas. En rien. ». Tranchant d’une vision pour celui qui reste habitué, s’avançant en relevant légèrement sa casquette. Regard frontal, sous la caboche qui se penche légèrement sur le côté. Repousse de chien mordeur et retour de l’instructeur, intransigeant, mais si créatif. « Vu tes positions et ta rythmique, autant tenter quelque chose comme ça. ».
Et il revient mettre la musique à ses débuts, reprenant chaque pas avec l’autre. Avec minutie, reprenant aussitôt, comprenant bien trop vite. Tout s’imbrique dans son esprit et l’éloge à travers son corps qui l’exprime. L’expressivité de son visage en contrôle, la fluidité des mouvements et l’interprétation libre au moment opportun : celle qui fait défaut. Celle qui dérange l’idol trop éteint pour cette chanson. « Essaie comme ça, pas besoin de grands gestes. Vu le rythme, c’est l’énergie que tu dépenses trop et qui te bouffe le reste. Motley Crew, c’est joué avec la musicalité. ». Et sans plus tarder, il lui fait reprendre exactement à l’endroit contraignant. Recommençant. Encore. Et encore, pour que l’autre comprenne son orientation, l’inclinaison des bras et du buste, la précision des jambes. Exécutant avec lui, la texture avec les lyrics, rendant cela aussi simple sous la difficulté de ce qui est pourtant lancée.
La coordination entre le corps et les jambes. « C’est ça, connecte ton jeu de jambes, on axe beaucoup dessus. Et expression du visage. ». Et cela continue, jusqu’à ne plus vouloir entendre cette musique, jusqu’à s’en essouffler et parcourir le sol une fois la chanson terminée. La passion qui s’exulte à travers Ye Jun, le sourire trahissant ce qu’il apprécie plus que tout, qui le fait vibrer à plus de raison. Les deux, au sol, il lance un regard à son comparse. « Alors ? Plus technique dans les mouvements à maitriser, mais c’est plus puissant, énergique. ». Mais il connait également celui qui se renfrogne face à lui. Niveau caractère, cela ne passera sans nul doute jamais. Mais professionnellement, il a pris le temps de l’apercevoir et d’insister sur ce qu’il est capable de faire.
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(( ootd )) La chorégraphie n’était pas fluide. En rien. La violence des paroles te donne envie de t’enfuir. Le poids des mots abaisse tes épaules. Qu’est-ce que tu pouvais faire, alors ? Qu’est-ce que tu allais faire, devant ses mots ? T’effondrer en pleurant n’était sans doute point la solution, pour autant, tu avais presque l’impression qu’il s’agissait-là de ta seule option.
Autant tenter quelque chose comme ça.
Tu relèves la tête, quelque peu surpris, alors que la musique se lance à nouveau. Le brun s’était élancé, exécutant des pas que tu ne tardes à imiter. Tu écoutes, obtempères sans même rechigner. Automatismes qui se faisaient avec le garçon, que tu n’envisageais même pas remettre en question. Joue avec la musicalité. Essaie ainsi. Ton corps s’agite, s’active. Recommence, encore et encore, jusqu’à ce que son alignement devienne ce qui avait été un jour imaginé. Tu mimes, reproduis les mouvements de Ye Jun. Tu oublies. Tu oublies la sueur qui te dégouline le long du corps. Tu oublies tes muscles qui crient grâce, ton corps qui fatigue. Ton cerveau n’est plus concentré que sur une chose : ton reflet dans ce miroir où apparaissent quelques traces de doigts.
Ye Jun était dur. Le répit ne semblait t’être accordé. Pourtant, il était passionné. Tu le voyais. Tu le voyais dans ce sourire qui, subtilement, apparaissait. Tu le voyais dans ce corps passionné, dans la précision de ses gestes. Il vibrait. Dans d’autres circonstances, tu aurais presque pu en arriver à te demander pourquoi est-ce qu’il avait arrêté. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas continué. (Peut-être parce que cette même passion le dévorait. Peut-être parce que les autres en pâtissaient.)
Vos corps s’effondrent une dernière fois. A bout de souffle, tu restes au sol, tournant tes prunelles vers Ye Jun lorsqu’il te demande ton avis. Alors ? A nouveau, tu relèves les yeux vers le plafond. C’était plus technique, oui. Plus difficile à maîtriser. Mais plus puissant. C’était différent de ce que vous aviez travaillé avec l’autre chorégraphe. C’était quelque chose de plus passionné, de sans doute bien plus beau. « Mais est-ce que j’en suis capable ? D’ici mercredi ? » tranches-tu pourtant dans un soupir, laissant tes doutes pointer, à nouveau, le bout de leur nez. Est-ce que l’autre accepterait ? S’il apprenait que ça venait de Ye Jun, est-ce qu’il n’allait pas tout simplement se renfrogner ? (Confiance encore fragile, qui pourrait bien être étiolée par une telle action, qui pourrait presque être vue comme une trahison.) « C’est indéniable que c’est mieux. Que ça ajoute ce quelque chose que certains morceaux n’avaient pas mais … Si je n’y arrive pas ? » Est-ce que tu devais te contenter de quelque chose d’un peu moins gros ? Est-ce que tu devais te satisfaire de quelque chose d’un peu moins beau, ou est-ce qu’il fallait plutôt que tu tentes de te surpasser, quitte à échouer ?
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Il souffle du nez, observant son interlocuteur au manque de confiance flagrant. « Non, tu n’y arriveras pas d’ici mercredi. Pas dans sa totalité. Mais cela n’est pas le but. ». Les bras croisés, sa tête se penche sensiblement sur le côté, comme un magicien qui ne dévoile aucunement ses tours de magie. Il a l’avantage de connaitre l’industrie, le nouveau chorégraphe et l’idol insécure en face de lui. Ainsi, il délimite les possibilités, nouant les convictions sans froisser, bien qu’octroyer une légère pression. Une provocation pour signature et tout cela tourne comme un rouage dans une horloge. « On va retravailler uniquement sur les points clés, les autres sont bancales, mais ça passera largement. ». En vue de la popularité du groupe et du commerce en son sein, il conserve les petits détails pour lui, sachant exactement où il va de toute façon.
S’étirant, il remet la musique et lui montre les changements que son homologue effectuera. Mais au ralenti, comme un entrainement aussi amusant qu’une journée entre amis. « Comme tu viens de le voir, tu ne garderais que certaines transitions et je te ménage assez pour ne pas avoir les plus dynamiques. Continue de les retravailler et adopte tes expressions. Money Crew est très sensible dans les gestes. Si tu ne te sens pas assez à l’aise sur la danse, mise sur l’effet performance. Tu seras probablement avec les autres danseurs, établis avec eux le plus rapidement les changements, ils te suivront sans trop de difficultés. ». S’il pense aux mêmes, cela sera plus aisé pour le jeune homme de se fondre avec cette équipe. Il en connait beaucoup et ils reconnaitront la patte du boxeur. Il ne s’en fait donc pas.
« Allez, debout. Je vais jouer le rôle du backdancer pour t’accompagner. ». Le temps de relancer la musique, il se trouve tout de même ravi de le voir déjà debout. Ye Jun est rude, dans sa démarche, mais pousse incontestablement les autres au-delà des limites et leur faire découvrir toute l’étendue de leur capacité. Néanmoins, il ne pourra jamais combattre les craintes et les doutes, jouant au bourreau pour qu’ils oublient momentanément leurs mauvaises pensées et se concentrer sur la chorégraphie. Il hoche la tête de satisfaction, se permet quelques clins d’œil taquins lorsqu’ils se font face pour lui signifier que tout est bon. Des facettes lorsqu’il danse, lorsqu’il laisse sa passion le dévorer pleinement.
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⌈ sweet venom ⌋
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(( ootd )) Les délais étaient bien trop courts. D’ici mercredi, impossible que tu parviennes à mettre en œuvre la chorégraphie que Ye Jun proposait, avec une parfaite fluidité. D’un coup, le désespoir revient peser sur tes épaules. Tu te sens t’affaisser, doutant presque de la rage qu’il t’avait fallu mettre dans les instants précédents.
Vous alliez retravailler uniquement les points clés.
Tu inspires, essaies de ne pas totalement perdre contenance. Tes prunelles se ferment, comme si ça allait suffire à t’aider un peu. Tu sens que ton acolyte se relève, entends ses pas, la musique qui reprend. Tu te redresses, ouvres les yeux, pour l’observer danser à nouveau. Tu l’écoutes, regardes les changements qui accompagnent les paroles. Mise sur la performance, à défaut de t’en sortir complètement avec la danse. Tu hoches la tête, notamment lorsqu’il te rappelle d’établir les changements avec les autres danseurs.
Debout. Est-ce que ton corps en est seulement capable ? Sans même que tu ne le réalises, sans même écouter ses protestations, voici que tu te retrouves à nouveaux sur tes deux jambes. Tu pouvais sans doute pousser les limites encore un peu plus. Alors, lorsque les notes sonnent encore, tu te donnes. Tu t’oublies une fois de plus, cherches à te concentrer sur les mouvements de ton être, plutôt que sur les signaux qu’il te retourne. Les limites sont franchies, pourtant, tu sembles encore capable de continuer.
Est-ce qu’il y aurait même un semblant de familiarité entre vous deux ? Est-ce que ton corps pourrait reprendre confiance, devant les hochements de tête de l’autre, ou ses clins d’œil taquins ? Tu te laisses dévorer. Tu te donnes, tout entier, sans même songer à ce que tu pourrais perdre. A quel point est-ce que tu pourrais t’égarer ? (Est-ce qu’un jour, tu ne finirais pas par ne plus pouvoir te relever ?)
En attendant, tu semblais encore y arriver. En attendant, tu arrivais encore à te déchaîner sur cette fameuse chorée. Tu arrivais à te donner de toutes tes forces, encore un peu. Pendant un instant, tu pourrais presque oublier les doutes. Tu pourrais presque cesser d’y songer, tant le chorégraphe ne te laisse vraiment la place pour y penser.
Était-ce pour ça qu’il te poussait au-delà de tes limites ? (Pour que ta tête cesse de fonctionner ?)
« Aaaah ! » finis-tu par t’écrier, alors que tu t’effondres au sol. Ton corps commençait à s’emmêler. L’acharnement répété amenait avec lui la fatigue, contre laquelle tu peinais à lutter. « Pause ? » oses-tu proposer, sans savoir si Ye Jun allait te pousser encore un peu plus ou te laisser quelques secondes de répit. « Faut que .. Je bouffe un truc. » confesses-tu piteusement, alors que la tête commençait déjà à te tourner.
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Il est vrai que leur endurance ne sont pas les mêmes, mais le chorégraphe doit également avouer qu’il a tiré sur la corde, sensible, de celui qui réclame un repos mérité. Ses capacités sont fragilisées par un mental élastique, pouvant pousser loin avant que celui-ci n’éclate et octroie une douleur qui se ressent. La chanson prend fin et les genoux du danseur s’affaissent jusqu’à celui qui s’écroule à même le sol de la pièce. Il l’aide à se redresser, évaluant l’état dans lequel il se trouve. « Allez assez pour aujourd’hui. On va se chercher un truc dans une salle de repos. ». Se relevant, il tend sa paume, apportant son aide à celui qui en a besoin, sans le lâcher, afin d’éviter un évanouissement certain.
Il lui donne une bouteille d’eau, tapotant le dos de l’idol lorsqu’ils récupèrent leurs affaires et quittent l’endroit devenu très silencieux. Heureusement pour l’un, le Paradis se trouve juste à côté, suffisant pour le voir s’écrouler contre l’un des canapés et cette vision lui arrache un sourire. Il dépose l’une de ses cartes contre la machine et en ressort un aliment, peu recommandé, mais suffisant pour le moment. Avec agilité, il le lance sur l’autre, qui le réceptionne et s’effondre à côté de lui sur le sofa. Il sait probablement qu’il doit l’effrayer et il ne peut pas nier l’amusement à ce constat. Néanmoins, il lâche un soupir nasal, entendu à cause du silence entre les deux. « Mange et hydrate-toi, rien de plus. ». Il ne se formalise aucune des remerciements ou d’autres paroles insignifiantes à son goût.
Les actes sont tellement plus parlants pour lui. Mais au moins, il a moins entendu de jérémiades de la part de son voisin, prouvant qu’il a réussi à aller au-delà de ses craintes. C’est un début. « Tu as mémorisé les points clés ? ». Autant savoir si tout ce qu’ils ont réalisé n’est pas vain. Toutefois, il ne réprimande pas, le ton rude questionne si l’ensemble est maitrisé. Au vu de sa nonchalance dans les gestes lorsqu’il s’étire, il n’est pas alarmé par la réponse et semble avoir sur le bout de la langue de quoi répondre.
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(( ootd )) Il n’y avait pas seulement ton corps qui s’écroulait sur le sol. Il n’y avait pas que ton cerveau épuisé : ton être entier criait grâce, incapable d’être certain de trouver assez de force pour te faire bouger encore. Tu te sens devenir étourdi, complètement vidé de tes forces.
Est-ce que tu allais seulement trouver l’énergie de marcher jusqu’à une éventuelle salle de repos ?
Tu t’empares de la main tendue, ne la lâches point, en tout cas, pas avant d’être certain que tu allais réussir à aligner trois pas sans retomber à nouveau. Tu hoches la tête en signe de remerciement à la bouteille qu’il te tend, avant d’en boire quelques gorgées, vidé. Vos corps déambulent jusqu’à un canapé, où tu t’effondres sans même te soucier d’avoir une quelconque élégance. (Tu n’avais clairement pas une tête à afficher devant les caméras, de toute manière.)
Une barre chocolatée t’est balancée avec agilité. Tu arrives tout juste à avoir la force de lever les bras pour la rattraper, avant de détourner un peu les pieds lorsque Ye Jun s’effondre sur le canapé où tu étais. « Merci … » souffles-tu doucement, avant qu’un silence presque inconfortable ne s’installe. Mange, finit par proposer l’autre, après un profond soupir. A nouveau, les incertitudes grimpent dans ton corps. Est-ce que tu l’avais déçu encore ? Est-ce que tu n’avais pas fait assez, malgré tout ce que tu avais donné ? Tu choisis de ne rien dire et te contentes de déchirer le sachet plastifié de la friandise qu’il t’avait donné. Tu croques dedans à pleines dents, te contentant de savourer. Lorsque tes forces te reviennent, tu te redresses, ne serait-ce que pour laisser au garçon un peu plus de place – ou bien doucement t’en éloigner ?
Avais-tu mémorisé les points clés ? Doucement, tu hoches la tête, espérant – malgré tout – ne rien avoir oublié. Du fond du canapé, tu mimes. De tes mains, tu effectues les mouvements, doucement, tout en chantonnant la musique. « J’ai bon ? » vérifies-tu tout de même. « Bon, avec plus d’entrain qu’allongé dans un canap’, mais … j’espère que j’oublierais pas d’ici demain. » Sans doute que tu t’en voudrais, autrement – et lui aussi, peut-être. « J’sais que .. c’est pas toujours .. mh … simple entre nous deux mais … Merci pour .. pour la chorée ? D’avoir pris le temps et tout alors que .. bah t’étais pas obligé. »