Il entre comme s’il était chez lui, la porte se refermant silencieusement à son passage, mais sa voix porte, appelant, criant, un air amusé s’entendant dans ses mots : « Alors, ça joue pas de son saxo en tenue de pompier ? » Il cligne des yeux, rencontre un regard blasé et un rire s’échappe de ses lèvres. Il s’approche d’Eros, le regarde de haut en bas, un peu déçu -qu’il ne cache pas.

« Hé, hé,hé, t’aurais pu faire un effort en sachant que j’allais venir. » Il fait une petite moue en le jugeant avant de prendre place, déposant sur une table des petites gourmandises si le coeur de son interlocuteur se prend à succomber à son appétit. Halcyon place ses mains dans ses poches et regarde autour de lui. « Pas de cadavre caché quelque part ? Pas de copine ça c’est certain vu à quel point ça pue le célibat et la solitude chez toi. » Il soupire presque de façon dramatique pour son pauvre ami et lui tapote la main en signe de réconfort avec un hochement de tête comme pour l’encourager.

Les yeux de Hal se posent sur le corps entier de ce cher Eros tandis qu’il se lève, croisant les bras sur son torse en prenant une inspiration, des traits sérieux sur son visage. « Plus qu’un fantasme féminin en tenu de pompier, tu es quand même pas mal. Petit, mais pas trop, avec une belle gueule et un corps bien sculpté. Mhm. Quelle genre de femme serait ton style de femme ? C’est une bonne question. » Il observe le visage d’Eros, sans attendre une réponse particulière de sa part, c’est comme s’il se parlait plus à lui-même. « Si on rajoute le petit saxo là, musique d’ambiance dans la maison, tu remplis toutes les conditions de l’impressionnant. »

Il secoue la tête avec une moue, sans comprendre que ce pauvre Eros se rabaisse autant et si facilement. Ses prunelles se posent sur ses propres gourmandises qu’il pousse vers le pompier et il fait un geste de la main vers ceux-là. « Tout de suite, ma venue a un rapport avec un intérêt plutôt qu’une amitié sincère ? Mange au lieu de bafoué mes bonnes intentions, petit ingrat. » Petit coup de langue sur le palais de façon dramatique en secouant la tête une nouvelle fois. « Il y a une soirée de Noël spécial occasion où on peut ramener qui on veut. Je ne peux pas ramener Mika, j’ai pensé à toi, possiblement. » Il le regarde droit dans les yeux, mais aucune pression bien sûr, c’est une demande implicite. « Mika va bouffer mes collègues plus que l’inverse, ça sera honteux à assumer pour eux, ils oseront plus me regarder dans les yeux après. »

Il cligne des yeux à son tour en penchant légèrement la tête sur le côté. «  Je dirais au feeling aussi. Mais je ne suis pas un Golden Retriever comme tu es donc déjà à partir de là, nos styles diffèrent, mais je pense que si nous avons des copines, elles s’entendront forcément bien. Mais ce n'est pas l'une de nos priorités, mais j'ai le pressentiment que ça t'arriveras le premier. » Halcyon est assez confiant sur ce point. Il se doute qu’une femme aux côtés d’Eros sera forcément quelqu’un de bien, surtout après ce qu’il a vécu. De ce fait, il n’a aucun doute sur l’amitié possible entre des inconnus par encore présentes dans leur vie.

Il secoue la tête en prenant une inspiration et faisant claquer sa langue sur son palais. « Mika ne réfléchit pas avant de parler, ses jambes et sa langue bougent avant même qu’elle ne comprenne elle-même ce qu’elle fait. Pas méchante, mais je peux pas l’amener à cette soirée pour autant. Et si je te dis que je peux, c’est ce que c’est le cas. On peut amener qui on souhaite et comme tu aurais déjà remarqué, je n’ai pas de copine et  tu as ta place parmi nous. Pompier, flic, les chemins se croisent facilement. Je n’ai pas de doute à ce que tu t’intègres bien, mais tu risques d’être trop adorable pour le service. » Il le regarde en secouant la tête et du bout des doigts lui tapote les joues, les pinçant gentiment et lui secouant la tête au passage avec son geste.

« Un visage de bébé, c’est beau la jeunesse. Tu n'as pas eu de soucis particulier ?» Il fronce légèrement les sourcils, soucieux.

Ah. Le but n’était pas d’inquiéter Eros, le but était de prendre des nouvelles et de s’assurer que tout allait bien pour lui, pas de faire naitre de l’angoisse. Halcyon secoue la tête en se redressant, s’avançant sur le canapé pour attraper des gourmandises et d’en offrir à son ami comme en manger lui-même. Histoire de détourner l’attention un instant. « Du tout. Tu connais le travail habituel, ça me permet de me couper en étant ici. Parlant de Noël, tu l’a prévu en famille n’est-ce pas ? Déjà des achats de faits ? Sortons, ça nous fera du bien. » Il en profite pour prendre l’échappatoire pour se lever du canapé, un gâteau en bouche.

« On peut aller ché pas où » Les mots à moitié mangés quand il parle parce qu’il communique avec de la nourriture en bouche tout en mettant son manteau. Il indique d’un signe de tête à Eros de le suivre. « J’ai ma voiture, ça ira plus vite si on veut aller à des magasins spécifiques. » Il n’attend pas que son camarade refuse l’invitation et connaissant Eros, de toute façon, il ne le fera pas. Aller à l’extérieur est donc chose aisée, comme rentrer dans sa voiture et faire pat pat sur le siège passager pour qu’Eros s’installe confortablement. « Il risque d’y avoir un peu de monde, te fait pas écraser par la foule sinon tu me tiendras la main. » Oui Hal aime taquiner sur la différence de taille, en sachant qu’ils ont tous deux dix bons centimètres ou presque d’écart, ce qui le fait rire à chaque fois et rajoute un côté mignon à Eros.

Les mains sur le volant, le voilà partit en compagnie d’Eros pour un petit magasin où faire des achats de noel et de beau cadeau. Un rire s’accompagne à un autre et le brunet secoue la tête avant de pincer la joue adorable de son cadet. Il se gare assez facilement malgré le chaos des fêtes de fin d’année, mais soit le flic ne va pas s’en plaindre. Tous deux descendus de voiture et arriver à la petite boutique, Hal a une petite moue impressionnée.

- Dit donc très jolie ce petit magasin, tu m’en cache des choses, petit coquin.

Comme un gentleman, il ouvre la porte à Eros et entre après lui. Gestuel de la main exagéré, son regard dérive sur tout ce qui l’entoure avec joyeuseté. Le décor est un antre de cocooning très agréable avec divers objets. Son regard se pose sur le jeune homme et sa tête bascule sur le côté.

- Tu cherches quelque chose en particulier ? Si tu veux me faire un cadeau, ne te prive pas. J’accepte toute générosité à la charité sans exception.

Il rit de plus belle, restant près d’Eros comme un frère protecteur. Pointant du doigt divers objets, il demande à ce dernier ce qu’il pourrait prendre pour offrir à Attis.

- J’ai déjà tous mes cadeaux, mais je ne dis jamais non à des petites surprises si c’est possible. Tu aimerais quelque chose en particulier que tu n’oses pas demander à ta mère et ton frère ou tu te l’offre au possible ?

Par de petites questions, il s’insère dans la vie d’Eros pour en savoir plus et savoir si le gamin est heureux dans sa vie ou non. Aussi discrètement que possible et toujours sous le ton de l’amusement pour la légèreté de la conversations.