once again song || outfit
 @Kim Sae Gi

---

Il dénoue légèrement sa cravate, les phalanges contre le volant et la tignasse qui se penche dans un tic régulier. La pluie n’aide aucunement à son humeur, murer dans le silence d’une radio qu’il ne désire pas entendre, ayant pour seul son, les gouttelettes battant contre les vitres de son véhicule. La circulation est au ralenti, alerter par l’averse diluvienne et l’agacement qui anime ses lèvres en un soupir las. Au bout de longues minutes à pianoter sur son volent, ses billes dérivent de leur ligne de conduite, jusqu’à accrocher le regard vers une silhouette familière. Plissant les yeux, il reconnait ainsi celle qui s’était échappé de sa salle la fois dernière, sans davantage d’explications.

Quelques poignées de secondes suffisent pour le faire dévier de sa trajectoire et trouver une place la plus proche. Il en sort et vient rejoindre, sous quelques petits pas, au trot, la personne coincée sous le toit d’une boutique. La tête s’affaisse, peine dans un salut discret, et son dos s’appose sur la surface derrière lui. La caboche du petit loup se penche sur le côté. « Vous attendez depuis longtemps ? ». Les billes se tournent vers ses jumelles, croisant encore le regard avec son interlocutrice.

Observant ce qu’elle porte, il finit par enlever son manteau plus épais et le tendre à celle à ses côtés. « Ce sera mieux que de crever dans le froid en attendant quelqu’un qui ne vient pas. ». Lorsqu’elle l’attrape, il acquiesce doucement et enfile, quant à lui, la veste qu’il avait délaissée sur son bras, tenue d’ensemble avec son bas. Plus il regarde la situation qui s’offre à eux et plus, il se demande si une solution sera trouvée. « Cela ne fait pas un peu scène de kdrama, vous trouvez ? Il ne manquerait plus qu’un passant pour que je vous couvre et on est dedans. ». Cela l’amuse un peu, au moins, dans cette situation un peu particulière.

once again song || outfit
 @Love Ye Jun

---

Tremblante dans ton tailleur détrempé, tu serres les bras autour de ton corps, tentant vainement de te réchauffer. Il pleut des cordes, il fait glacial, mais tu ne peux pas rentrer chez toi de suite. Ta voiture n'est pas loin pourtant, à peine quelques mètres plus bas dans la rue, mais une panne de moteur t'a forcée à t'immobiliser, et le dépanneur censé arriver dans la demie heure te fait poireauter depuis déjà trois bons quarts d'heure. Tu sors ton portable de ta poche pour vérifier l'heure, t'assurer que tu n'as pas reçu un appel de la compagnie de dépannage, mais rien. Et leur téléphoner ne fera pas accélérer les choses, évidemment...

Tu pousses un soupir de frustration, te balançant d'un pied sur l'autre pour tenter de te réchauffer, le regard fixé sur la route en espérant voir arriver le dépanneur. Des gens passent devant toi sans que tu leur prêtes attention, et tu ne remarques même pas quand un homme se poste à tes côtés, sursautant au son de sa voix. Une voix familière, qui te pousse à te retourner pour vérifier que tu ne te trompes pas. L'homme est bel et bien celui de la salle de boxe, et tu pinces légèrement les lèvres en réalisant que c'est à toi qu'il parle.

Non, ça va.

Tu mens comme une arracheuse de dents, et ça doit se deviner à la façon dont tu grelottes et à la flaque formée sous tes pieds, mais tu t'en fiches. Tu détournes le regard, mais le ramènes rapidement vers lui en réalisant qu'il retire son manteau. Est-il masochiste ? Il fait un froid glacial ! Tu le regardes comme s'il avait perdu la tête, jusqu'à comprendre qu'il veut te le prêter. Galanterie ou autre, tu ne le sais pas, et ton cerveau est trop gelé pour que tu réfléchisses trop longtemps. Une brève hésitation suffit avant que tu ne tendes la main pour t'emparer du vêtement et te draper dedans, profitant de sa chaleur corporelle qui imprègne encore le tissu.

Merci...

Resserrant les pans du vêtement trop grand autour de toi, tu reprends ton observation de la route avec impatience. Tu n'as rien mangé depuis le déjeuner, tu es fatiguée, tu aimerais juste rentrer chez toi et te poser près du radiateur, mais c'est impossible sans ta voiture. Et maintenant que le coach de boxe te tient compagnie, tu as encore plus hâte de partir, mal à l'aise au souvenir de votre rencontre, de ta lâcheté et de son sourire arrogant.

Vous le feriez, peut-être ? Permettez-moi d'avoir quelques réserves à ce propos...

Tu lui jettes un regard soupçonneux, l'imaginant mal s'interposer entre toi et un agresseur ou une gerbe d'eau envoyée par une voiture trop pressée. Non, il serait plutôt du genre à observer, et à te signaler par la suite que, si tu avais continué ses cours, tu t'en tirerais mieux, non ?

once again song || outfit
 @Kim Sae Gi

---

Un rire résonne dans le silence de l’avenue, expulsant un filet d’air de ses lèvres. « Je ne peux pas exclure cette possibilité, mais je ne suis pas si désagréable. Un brun arrogant, si vous voulez. ». Il reconnait cette partie, par des remarques acerbes et autres propos dont il ne s’est jamais préoccupé jusqu’à aujourd’hui. Et en toute honnêteté, il continuera ainsi. Il concède à l’existant, rencontrant toutefois quelques difficultés à changer véritablement. « Et, à savoir si vous allez me mordre ou pas si je le fais. Mais vu la manière dont vous grelottez, j’ai quelques doutes. ».

Et théoriquement, ils sont conscients tous les deux que le boxeur serait plus apte à maitriser, mais les surprises peuvent s’y incorporer. Les femmes sont dotées de surprenantes actions lorsque le moment est propice, cette facette secrète qu’il n’a jamais saisie, mais prompte au respect. Les paumes dans les poches de sa veste, il réprime un frisson sous l’air gelé de nouveau évacuer par les lippes refroidies. « Ils vous ont dit qu’ils allaient arriver rapidement ? ». La tignasse coiffée se tourne afin d’observer la jeune femme et la réponse. Qui ne parait pas tant le convaincre, à la façon dont sa caboche se penche sensiblement sur le côté. Un soupir nasal est soufflé succinctement, les sourcils légèrement froncés. « Vous avez encore leur numéro ? ».

Un sourire en coin se dresse sur ses babines, ainsi que ses mains, se levant en signe de reddition. « Pas de panique, pas besoin de partir en courant. Néanmoins, donnez-moi le numéro, je vais les rappeler. Vous n’allez pas rester à crever de froid comme ça. Il commence à neiger, en plus. On va voir ce que je peux faire. ». Les légers flocons n’arrangent en rien la situation, adieu la pluie, bonjour la neige. Preuve que les températures ont drastiquement chutées. Et il ne va pas partir ainsi. C’est un connard, certes, mais avec certains principes, tout de même. Et puis, sa position d’héritier de conglomérat peut s’avérer utile, parfois.