Il y a dans leurs mots échangés, une réalité qui frappe Ely. Dés le premier regard, c’était leur point commun le plus fort. Ce qu’ils avaient pensé de la personne qui se trouvait à présent dans leurs bras. Semblant incapable de rompre ce contact qu’ils avaient mit si longtemps à créer. Il avait fallu le courage et la maladresse d’Ely combinée à la patience d’or et la gentille de Miles pour en arriver là.
L’idole leva un sourcil, étonné aussi bien par le fait qu’il ait pu plaire au jeune homme dans les vêtements plein de sueur et d’effort qu’il portait la première fois qu’ils s’étaient rencontré, persuadé qu’il devait avoir l’air aussi affreux que ce que sa maquilleuse lui disait après l’une de ses nuits d’insomnie.
« Vraiment ? » sa question est amusée, par lui-même, par ce souvenir, et il ne peut retenir un large sourire couvrir son visage si joyeux d’entendre ces mots dans la bouche du plus jeune.
Leurs corps se rapprochent encore et une nouvelle confession du Jang fait rire doucement le chinois qui secoue la tête. S’il savait ce que les membres du groupe auraient pu donner ce matin pour le faire partir du dortoir plus tôt au lieu de le voir faire les cents pas avant son départ. S’il savait à quel point ils auraient certainement haï être tiré si tôt hors de leur lit un jour de congé.
« Je t’avoue que je ne pensais pas que tu ressentais ça pour moi. Parce que … » les mots restent un instant coincé dans sa gorge se rendant compte de ce qu’il est en train de se créer entre eux, de ce qu’il a envie de lui dire, de la faute qu’il commet envers lui, son contrat, les membres du groupe.
Les yeux du Zhang scrutent alors le lieu, s’arrêtant sur les fenêtres du restaurant depuis lesquelles on peut les voir depuis l’extérieur ; et si quelqu’un les avait vu, prit une photo, l’avait posté sur les réseaux sociaux ? Sa carrière serait foutue.
Ely s’affole resserrant ses doigts sur la ficelle du tablier, les yeux fixés vers l’extérieur, soudainement sérieux et inquiet. En arrivant il n’avait vu personne dans la ruelle, et il était encore bien tôt pour que des flâneurs ne cherchent un endroit où manger, mais allez savoir quelle malchance pouvait le poursuivre.
L’idole ne voulait cependant pas lâcher le jeune homme qu’il tenait enfin dans ses bras, après toutes ces fantaisies partagées seulement à lui-même.
« … Miles, mon contrat … tu le sais les idoles, les règlements tout ça… personne ne sait que je suis… » le mot ne veut pas sortir, coincé dans sa gorge, une honte inavouable pour lui. Pourtant ce qu’il ressent pour Miles est vrai, puissant, rien de honteux là-dedans. Mais il le sait, ce pays, l’industrie, ses fans, tous le monde pense différemment.
Ely laisse sa tête tomber sur l’épaule du cuisinier, les dents serrés, les yeux clos, son front venant taper contre la clavicule du garçon avec un soupire frustrer en prenant soin de ne pas être visible depuis la fenêtre. La mais d’Yi Lei toujours sur la nuque du garçon continue de garder sa poigne ne voulant pas quitter ce contact avec sa peau. Il se sent misérable, le même sentiment que lorsqu’il était trainee et qu’on le réprimandait vient lui briser la confiance et la joie frivole qu’il avait ressentit en rendant son baisé au propriétaire des lieux. Les heureuses décharges électriques de son corps laissant place à un poids lourd comme du plomb.

 

Entre les mains de Miles, la tension d’Ely ne faiblit pas, au contraire, malgré ses mots elle s’intensifie. Une colère sourde contre lui-même naissant dans sa gorge. Rien de tout cela n’aurait dû se passer ainsi si seulement il n’était pas … si seulement il n’avait pas eu tant envie de se retrouver dans les bras du jeune homme, de gouter ses lèvres, de l’enlacer comme il le font.
Le garçon dans ses bras doit avoir compris qu’une partie de son angoisse vient du monde extérieur et vient fermer les rideaux en s’éloignant de lui un instant. Cette coupure avec le dehors est salvatrice, mais elle ne soigne pas toutes les tourments qu’Yi Lei ressent.
Lorsque le garçon revient vers lui, l’idole le regarde avec un air désolé et contrit. Il ne sait pas comment faire comprendre à Miles avec ses mots ou ses gestes à quel point tout cela est nouveau pour lui, mais aussi a quel point il a rêvé de ce moment.
Il le sait qu’il ne lui nuira pas. Il n’a vu, ressentit, dès l’instant que leurs regards s’étaient croisés, que son cœur avait fait un bon dans sa poitrine, qu’il avait observé son profil tandis qu’il saluait les membres du groupe de son frère, la manière dont il les regardait depuis la foule pendant les concerts, la manière dont il les encourageait, la manière dont il le regard là maintenant, intense, simple, beau et vrai.
Ely ne répond pas véritablement à sa question. Il ne se sent pas à l’aise, mais il ne veut pas effrayer Miles, il veut qu’il vienne près de lui à nouveau. Son regard de chien battu observant chacun des gestes du cuisinier.
Les doigts du propriétaire des lieux glissent à nouveau sur ses épaules et le Zhang laisse ses doigts venir sur poser dans le creux de ses hanches, l’enserrant doucement.
« Je dois être au studio à 17h. » dit-il. Comme si c’était la chose la plus simple du monde, comme s’il y avait un naturel dans leur conversation, une casualité familière.
Une nouvelle crainte nait. L’appel des lèvres de Miles, tout proche de lui le confrontant à son propre désire une nouvelle fois. La manière dont le garçon le regarde, comme s’il allait disparaitre devant ses yeux le fait souffrir. Tous les deux semblent comprendre en même temps l’improbabilité de la situation et de ce que cela impliquait. Le simple fait d’avoir échanger ce baiser et de ne pouvoir se dire plus que les mots tendres qu’ils venaient d’échanger, d’aller plus loin, de se faire la moindre promesse.
L’idole n’a pas réussi une seul fois à terminer sa phrase lorsqu’il lui parlait de son orientation et ce gouffre béant entre son désir et sa raison ne faisait que de se creuser à mesure qu’il approchait son visage pour venir coller son front à celui de Miles en soupirant doucement.
« Tu ne m’en veux pas ? » demandât-il ne sachant trop quelle réponse il voulait entendre ni à quoi correspondait véritablement la question.
Les mains de Miles sur son corps, ses mains sur le corps de Miles.
« Tu sais je venais vraiment juste prendre le petit déjeuner, je ne pensais pas qu’un jour je pourrais enfin de toucher, ou même te prendre la main. » un léger rire sort enfin de ses lèvres, un rire moqueur envers lui-même.
« Tu sens bon. Tu es beau. » ajoute t-il dans un souffle, faisant glisser ses bras autour de la taille de Miles, afin de les croises derrières ses hanches, se rapprochant si près que leurs corps pourraient fusionner l’un avec l’autre. Le visage d’Ely vient se lover dans la nuque du cuisinier, yeux clos, y cherchant du réconfort. C’était là qu’il se sentait véritablement protéger du reste du monde, peut-être pour la première fois.
 

Le soupire d’aise qui vient tirer la poitrine d’Ely tandis que son cœur bat la chamade sont suffisants pour lui donner le tournis. Il sourit timidement aux paroles du jeune homme dans ses bras. Miles a une présence magique qui rend tout plus simple, tout tellement plus agréable aussi.
« Bien sûr que je veux rester avec toi. » toute la vie s’il le fallait, mais ce n’était ni envisageable ni possible, et pourtant le rappeur voulait y croire, ne serait-ce qu’un peu, ne serait-ce que pour ce court temps qui leur était impartie.
Son visage musé dans le creux de l’épaule du cuisinier il s’enivre de sa présence. En le serrant dans ses bras Yi Lei se rendait compte à quel point s’était facile, a quel point c’était doux et chaud d’aimer quelqu’un.
Si ses quelques aventures n’avaient été que des parades de jeune homme en manque d’affection, il ne savait que trop bien qu’il ne s’agissait pas d’amour, pas de sentiments ni même d’affection. Alors tous ce qu’i ressentait en cet instant était plus vif encore, plus brut aussi et cela le transperçait de part en part. Tout comme les mots du jeune homme juste avant qu’il ne pose ses lèvres dans son cou, une première fois doucement, puis une deuxième.
Ely sourit, tourne le visage et vient déposer à son tour un baiser dans le coup de Miles, plus pressant, plus gourmand et sensuel aussi. Le cuisinier sent légèrement le café, mais l’odeur de sa peau et de ses cheveux est plus forte, plus enivrante aussi. Ne contrôlant pas toutes les réactions de son corps, Ely se colle un peu plus à Miles. Son instinct implorant de ne pas le quitter, de rester là contre lui pour envie avoir l’impression d’être un peu plus libre. Ses lèvres quittent un instant le cou du garçon pour venir y redéposer une série de baiser qui remonte le long de sa gorge puis de sa mâchoire avant de retrouver ses lèvres. Les capturants avec plus d'assurance et de maîtrise à présent, jouant avec la lévre inférieur de Miles du bout des dents avant de se reculer légèrement son visage.
Les mains d’Ely viennent caresser le dos du cuisinier lorsqu’il se décide enfin à se détacher de lui pour respirer son regard intense porté sur le jeune homme.
« J’arrive pas à croire que je suis en train de t’embrasser là, maintenant… » son ton est sérieux. Il a milles choses à lui avouer, de nuits blanches et de petits messages qu’il avait penser à lui envoyer par un intermédiaire ou un autre, milles regards qu’il avait eu envie d’échanger avec lui.
« Que tu me laisses moi… t’embrasser… » Ely lance un regard à la fois heureux et inquiet au garçon qui se trouve face à lui. Un enfant découvrant la passion qui le consume.
Il avait envie de passer sa main dans les cheveux du Jang, de déposer des baisers infinis dans son cou et sur son corps, de le toucher et le sentir tous les jours. Mais cela était-il même possible ? Miles n’allait-il pas disparaitre comme dans l’un de ses songes. Peut-être Yi Lei se réveillerait-il se rendant compte que tout cela n’avait été qu’un rêve, encore un. Pourtant, c’était Miles qui l’avait embrassé en premier, et dans ses rêves l’idole était toujours celui qui faisait le premier pas alors peut-être que ce n’était pas un rêve normal cette fois-ci.
« Tu savais que ce que j’étais ? » la question semble anodine et pourtant elle est importante aux yeux du jeune homme, persuadé d’avoir fait bonne figure dans le groupe jusqu’alors, persuadé d’avoir remplit son contrat comme il le fallait et doutant pourtant à l’instant même où il vivait sa fantaisie inavouable.
 

Les mots de Miles donnent une nouvelle vague de frisson à Ely qui traverse sa colonne vertébrale comme. Cela lui semblait si irréel qu’il soit ainsi, enlacé dans els bras du garçon, ce même garçon qui lui rendait son regard sans sourcille, lui assurant qu’il mesurait chacun de ses mots et qu’il pensait ce qu’il disait. Lui pouvait l’embrasser, le toucher, et tout ça, venait d’une bise, il devrait penser à demander au groupe d’aller faire une tournée en Europe et faire la bise à tous les Français qu’il croiserait pour les remercier pour leur culture et pour ce moment.
Ne pas s’évaporer. A ces mots les doigts du cuisinier sur sa joue lui semblent soudainement fragile, comme si le simple contact pouvait devenir un lointain souvenir venant briser son cœur en éclat. Il ne savait pas s’il était capable d’offrir au Jang cette promesse d’infini qui pourtant lui brulait les lèvres, alors il ne dit rien. Si qui que ce soit apprenait ce qu’il se passait ici, comment allaient-ils pouvoir s’en sortir, tous les deux, qu’allaient-ils pouvoir faire ou ne plus faire ?
Le léger rire du propriétaire des lieux sorti Yi lei de ses pensées, son regard perplexe observait la réaction du jeune homme. Interloqué d’apprendre que de son côté Miles avait aussi fait des recherches, cherché à en apprendre plus sur lui, même posé des questions à la personne commune la plus proche d’eux. Le cœur de l’idole oscillait entre un gène certain et une grande joie comme s’il lui était trop difficile de choisir entre la culpabilité qu’il ressentait à l’instant présent et l’euphorie que les étreintes offertes par le cuisinier lui avaient procuré.
Oui il avait faim. Le rappel venait le tourmenter autant que ses propres pensées et son estomac se fit alors ressentir. Le trou béant laissé par tous les papillons qui y étaient apparus avait de s’envoler tout autour d’eux ne laissait de place qu’à deux envies primaires et Ely savait qu’il devait avoir la capacité d’en contrôler au moins une des deux.
« Oui, mangeons… enfin cuisinons à moins que … » se détachant un peu du garçon avec qui il gardait un contact constant depuis qu’ils avaient échangé ce simple baisé, Ely se rendit compte à quel point son corps eu soudain froid en faisant un pas de recul. Un froid teinté d’une fièvre nouvelle qui était inconfortable et pourtant grisante.
« …c’est peut-être mieux que je ne sois pas trop près. Je veux dire le temps que tu … » au lieu de finir sa phrase le chinois fit de grands gestes pour désigner les endroits où se trouvait les ingrédients, un peu gêné par l’assomption qu’il venait d’avoir et la réalisation que depuis qu’il était passé de l’autre côté de cette cuisine ils avaient bien failli laisser tout le projet petit déjeuner tomber à l’eau.
Attrapant sa tasse de chocolat, il se mit à avancer à reculons pour sortir de l’espace et retourner s’asseoir à la table qu’il avait préalablement occupé.
« Je n’ai pas le choix tu sais… pour les interviews tout ça… » dit-il une fois assis, regardant sa tasse avant de faire descendre une longue gorgée de boisson dans sa gorge. Son regard évitât délibérément Miles pendant de longues secondes, essayant de ne pas se laisser distraire par la beauté du cuisinier.
« On n’a pas le droit du tout de voir qui que ce soit de toute façon d’après le contrat. » marmonnât-il avec un air soudainement ronchon qui le rajeunissait bien malgré lui, perdu dans ses propres tourments à nouveau.