La route n’avait pas été longue. En réalité, il n’y avait que quelques bloques et une grande voie entre le dortoir où vivaient les Mirage et le restaurant ; malgré tout, Ely s’était fait un point d’honneur à prendre sa moto pour se déplacer. Sentir la machinerie de la deux roues sous lui avait permis à son cœur de calmer sa course dans sa poitrine.
La matinée était douce bien que fraîche, l’annonce d’un printemps bientôt résolu à s’installer à Séoul avant l’arrivée des vagues de chaleur et d’humidité étouffantes qui couvraient la région en été. Conduire par ce temps était agréable, et sous sa veste en cuire de motard, l’idole n’avait passé qu’un simple t-shirt à manche longue, de marque certes mais rien de trop exubérant ou échancré, persuadé qu’il fallait qu’il ait l’air absolument décontracté et pas du tout apprêté.
Quiconque vivant avec le jeune homme avait pourtant dû remarquer les aller-retours qu’il avait fait dès le levé du soleil entre sa chambre et la salle de bain, à s’en prendre un coussin balancé depuis un des lits dans le dos par l’un des Mirage qui souhaitait lui continuer de dormir.
Cela faisait des jours qu’il se préparait à celui-ci. Dès le moment où il avait appris le prénom du jeune homme qu’il espérait bien voire ce matin. Le rappeur avait questionné, tentant une approche vague, questionnant à la volée mais ne pouvant cacher son petit sourire satisfait à chaque fois qu’il apprenait une information qu’il considérait comme importante.
Aujourd’hui était une journée parfaite, il faisait beau pour la saison, le groupe avait quartier libre jusqu’en fin d’après-midi et … il n’y avait rien d’autres. Il n’y avait absolument aucune autre raison pour lui de se déplacer si tôt, de se garer devant la devanture d’un restaurant encore fermé, d’éteindre son moteur sans aucune hésitation et d’avancer vers la porte où les horaires étaient affichés.
Bien sur que c’était fermé. Ely eut un soupire et un mouvement de recule afin de retourner vers sa moto en soupirant dans son casque avant de l’enlever pour passer sa main gantée dans ses cheveux. Mais qu’est ce qu’il faisait là à la fin ?
Ils ne se connaissaient pas, ils ne s’étaient même quasiment pas parlé, à peine présenté, croisés parfois, il l’avait vu et reconnu dans la foule, ne pouvant s’empêcher de lui sourire, bêtement, encore et encore, incapable de lui donner plus qu’une phrase mal agencée. Pourtant il ne pouvait blâmer son coréen, il avait été plutôt bon pour apprendre cette langue finalement, même s’il la lisait mal, il la comprenait et la parlait plutôt bien. Mais, c’était cet effet là que le garçon avait eu sur lui et depuis qu’il avait apprit qu’il travaillait dans un petit restaurant, le Zhang s’était décidé à aller le voir, travailler, ou commander, ou il ne savait pas trop… mais le simple fait de savoir où il travaillait l’avait appelé irrépressiblement.
Alors il se retrouvait là, se mordant légèrement la lèvre inférieure, les sourcils froncés, observant les alentours avec les mains sur les hanches. Si on le croisait ici et qu’on le reconnaissait, serait-il même capable de donner une bonne excuse ? Quelle excuse d’ailleurs ? De quoi devait-il s’excuser… Beaucoup trop de question venaient figer la ride du front du jeune homme entre ses deux yeux. Prompt à l’inquiétude qui lui était si caractéristique.  

La ruelle est déserte pour le moment, les bâtiments sont plus petits dans cette partie du quartier, il y a une ambiance assez douce, et si ce n’est pour sa propre excitation à l’idée d’il ne savait trop quoi exactement, Ely aurait pu trouver l’endroit apaisant.
Passant son bras par l’ouverture de la visière de son casque le jeune homme s’assoit légèrement contre sa moto, prêt à sortir son téléphone pour regarder l’heure et surtout trouver un moyen de s’occuper qui ai l’air décontracté au cas où des gens finiraient par passer dans cette rue. Autant faire en sorte de ne pas avoir l’air de véritablement attendre quoi que ce soit. D’ailleurs qu’attendait-il exactement ? Il n’eut pas le temps de répondre mentalement à cette question que le bruit distinctif d’une porte s’ouvrant et son nom vinrent le ramener à la réalité.
Soufflé par la soudaine émotion qui le travers et surpris d’être ainsi interpelé, l’idole relève la tête et ses yeux s’arrondissent alors qu’il croise le regard de celui-là même qu’il comptait voir en cette matinée.
Miles est rayonnant. Son aura enveloppe l’esprit du motard qui se redresse comme électrisé par la simple présence du Jang, essayant imperceptiblement d’avoir l’air plus grand, plus cool, plus il ne savait trop quoi. Sa tentative d’avoir l’air peut-être plus charismatique fut partiellement comprise en raison du très large sourire qui s’affichât sur son visage avant même qu’il ne fasse un pas vers le restaurant.
« Hey Miles ! » lançât le jeune homme comme s’il lui était absolument naturel de saluer ainsi le jeune homme.
En s’approchant à l’invitation, il ne put faire que secouer la tête, acquiesçant à absolument tous ce qui disant le jeune homme, prêt à dire oui à peu près à tout. Heureusement que les questions ne nécessitaient pas de réponses trop élaborées, son cerveau étant passé en mode automatique au moment où leurs regards s’étaient croisés.
Le Zhang ne savait trop pourquoi il avait eu tant besoin de venir jusqu’ici. Mais la sensation qu’il ressentait en ce moment était exactement ce qu’il avait crevé d’envie de retrouver en montant sur sa moto ce matin. Ce brouillard confus, joyeux et doux dans lequel il se laissait fondre en la présence du garçon qui l’avait si naturellement appelé par son prénom et tutoyé.
En arrivant exactement à l’endroit où se tenait Miles, légèrement écarté de la porte pour le laisser entrer, Ely tourna son visage vers lui, tentant de se concentrer sur ce qu’il allait dire, mais les mots du Jang le soufflèrent.
« Oh ! Un petit déjeuner ensemble alors ? » sa surprise ne peut être cachée sur son visage. Son cœur battant plus fort encore dans sa poitrine avant que son sourire ne revienne.
« J’adorerai ! » vraiment il n’a rien d’autre à dire. Son regard se perd un instant sur le visage du garçon. C’est un des plus beaux gars qu’il n’a jamais vu, et pourtant il en connait une collection de mecs qui feraient les couvertures des magazines après tout il travaille dans cette industrie. Mais Miles a quelque chose d’autre, sur son visage, dans son expression aussi, au-delà de son physique ou de son look, il porte une détermination fascinante et une douceur qui réussit à transporter Ely dans ses pensées.
Se rendant compte qu’il regarde peut-être un peu trop longtemps le jeune homme, le rappeur se passe la main dans sa tignasse confus et pose son casque sur la première table pas trop loin du comptoir qui donne une cuisine ouverte. L’endroit est charmant et cosy. Une légère odeur de café vient à lui avant qu’il ne se rende compte que cela vient du propriétaire des lieux lorsqu’il bouge. Yi Lei se mort la lèvre. Peut-être qu’il a déjà pris son petit déjeuné finalement. Ou bien il sentait toujours le café comme cela ? Pourtant ce n’était pas une odeur qu’il lui aurait donné lors de leurs dernières rencontres.
« C’est ici que tu travails ? » finit-il par dire. Ses mots étants plus une remarques qu’une véritable question. Les mains sur les hanches il fait le tour sur lui-même lentement en observant les lieux.
« C’est fou ! Tu savais que notre dortoir est vraiment pas loin ? » ajoutât-il amusé à la coïncidence avant de froncer lui-même les sourcils à sa propre remarque. Le frère de Miles est littéralement son colocataire, bien sûr qu’il doit le savoir ! Ely se sent idiot et rougis immédiatement. Il le sait pourtant qu’il n’est pas le plus intelligent où doué à faire des remarques pleines d’une intelligence philosophique, mais dans la situation présente, il se sent encore plus idiot.
« Bien-sûr que tu dois le savoir je suis idiot. » dit-il en grommelant, secouant sa tête un peu piteux avant de se mordre à nouveau la lèvre inférieur, observant le sol afin de ne pas croiser le regard de Miles qui doit certainement le prendre pour l’imbécile qu’il est actuellement.
 

Le sourire sur le visage de Miles ne semble pas le juger et la rougeur qu’Ely ressent sur ses joues, teinté par la honte de ses propres paroles, se dissipe peu à peu tandis qu’il s’assoit doucement sur la chaise qui se trouve la plus proche de lui, son regard ne lâchant plus celui vient d’attacher ses cheveux et de passer son tablier. Il y a quelque chose d’absolument irréaliste à ce qu’il se passe, le rappeur le sent dans sa poitrine, un naturel dans la manière dont ils se retrouvaient à présents seuls ensemble dans cet endroit qui lui était inconnu mais où absolument tout semblait provenir d’un petit morceau de cœur du Jang. Evidemment que cela lui plait. Il hoche de la tête avec une petite onomatopée approbative, ses yeux brillant soudain d’admiration pour le garçon qui a réussi a se créer tout seul un endroit à lui, tandis que de son côté il partageait un appartement avec ses collègues. L’idole semblait sur le point d’imploser de tendresse tant il se sentait bien ici, comme enveloppé dans le monde de Miles. Son corps se fit plus détendu et ses longues jambes prirent toutes la place qui lui était offerte à moitié dans le passage, ne risquant pas de faire trébucher les clients car ils étaient seuls. Absolument seuls.
Miles avait des gestes précis et expert et cela rappelait au Zhang le frère du jeune homme, sa manière de danser.
La discussion sur le dortoir rendit le chinois songeur un instant, ses pensées se dissipant dans de nouveaux questionnements anxieux. S’il savait, cela voulait dire que peut-être il s’attendait à ce que le groupe passe au restaurant un jour. Peut-être que d’autres ‘lavaient fait avant lui mis à part son frère et que c’était pour ça qu’il était si accueillant. Miles avait toujours eu l’air de quelqu’un de doux, c’était aussi pour ça que le Zhang n’avait eu d’yeux que pour lui dès la première seconde où leurs regards s’étaient croisés. Certainement que les MIRAGE auraient aussi eu envie de passer du temps avec lui. Peut-être qu’il avait l’habitude de faire des petits déjeuners aux membres du groupe qui passaient le voir et dans ce cas… alors oui dans ce cas, il avait l’impression de ressentir comme un pincement au cœur et pourtant il en lâcherait pas cet instant volé à observer le jeune homme cuisiner, tant pis si il n'était pas si spécial au fond, Yi Lei ne l’avait jamais vraiment été, juste un gamin qu’on utilise un peu pour mettre des paillettes dans les yeux, mais il y avait toujours eu meilleur que lui.
La question de Miles le sorti de la nouvelle spirale de questions qui avait accaparé son esprit et il se redressa un peu en toussant dans son poing, soudainement si gêné que ses oreilles se teintèrent de rouge presque immédiatement.
Ely n’avait aucune raison de mentir au plus jeune, mais il savait aussi d’avance que le moindre mot sorti de sa bouche sans avoir été murement réfléchis pouvait être un désastre. C’était pour cela qu’il gardait une myriade de notes qu’il corrigeait en permanence avant d’écrire la moindre ligne de chanson, toujours persuadé qu’il n’était pas assez éloquent.
« Ce n’est pas une coïncidence non. » soufflât-il laissant un soupire sortir bien malgré lui.
« J’étais curieux… » rien n’est plus vrai. Depuis qu’il avait entendu parler du métier de Miles il était curieux. Mais si encore il n'était curieux que de son métier.
Ely comprenait ce qu’il ressentait pour le garçon qui était en train de lui préparer présentement un petit-déjeuner sans même qu’il ne se soit annoncé. Il comprenait aussi que ce n’était ni une bonne chose pour le groupe ni pour son image, et certainement encore moins une bonne chose pour le propriétaire du restaurant. S’il était venu c’était avant tout car bien que rien ne semblait pouvoir réunir les deux jeunes gens, savoir que Miles existait quelque part non lui dans cette ville lui avait été comme l’appel des sirènes en mer. Le parolier avait été immédiatement persuadé en entendant parlé du restaurant, dans la bouche de l’aîné des Jang, que le lieu serait un peu magique, et c’était le cas.
« … et je voulais voir à quoi ressemblait ton restaurant. » ajoutât-il en se retenant les mots de son esprit de lui échapper ‘de te voir’.
Ils n’avaient certainement jamais été seuls ensembles et c’était peut-être une des rares opportunité qu’il aurait avant longtemps. Pas qu’Ely ne soit pas du genre à prendre ses jours de pause très au sérieux, mais ils avaient tous les deux beaucoup de travail après tout, et certainement aucune raison de se revoir en dehors des rares moments où il viendrait voir son frère en concert peut-être ? Alors cet instant il le lui volait un peu, en espérant que Miles ne le juge pas où ne lui en veuille pas de s’imposer ainsi et surtout de le fixer si intensément pendant de longues minutes.
«Je peux t'aider à quelque chose ? » tentât-il en relevant le menton pour observer les gestes du jeune homme, absolument persuadé qu'il serait un désastre en cuisine comparé à lui mais intrigué par ce qu'il était en train de préparer autant que par la manière dont il le préparait.
 

La promptitude de la réponse de Miles engendra une suite d’actions plutôt inattendus. Premièrement Ely se leva comme un seul homme à la simple approbation de rejoindre le cuisinier. Bien qu’il soit plus ou moins convaincu d’avoir déjà fait frire du riz auparavant, il se doutait aussi que la technique du cuisinier n’allait pas uniquement être de mettre du riz dans une poêle et de l’asperger d’huile jusqu’à ce que ça ait l’air comestible comme les garçons du dortoir pouvaient le faire lorsqu’ils avaient peu de temps devant eux. Pour être tout à fait honnête avec lui-même, Ely loupait souvent le petit déjeuner et mangeait ce qu’on lui apportait dans els loges ou à la salle de répétition le midi, dévorant un peu tous ce qui lui passait sous la main sans véritablement se soucier de ce que cela contenait. Son palais ne devait pas être suffisamment développer pour savoir faire la différence d’après lui de toute façon.
A peine sur ses pieds, la violence du soubresaut d’énergie qu’il eut fit tomber la chaise sur laquelle il était assis à l’arrière. Confus il se précipita pour la ramasser. Le geste lui permit de cacher la confusion de son regard se demandant ce qu’était un « tablier ». Ce n’était pas un mot courant pour lui, il devait avoir mal comprit quelque chose, ou bien c’était un nouveau mot ? Ou bien il était véritablement idiot et avait mal comprit.
Une fois la chaise remise sur pied il s’avançât vers le comptoir gêné, passant très lentement de l’autre côté afin de rejoindre Miles, chaque pas le rapprochant du garçon accélérant son rythme cardiaque.
Yi Lei n’aurait su expliquer d’où une telle attraction pouvait venir en temps normal, mais maintenant qu’il n’était qu’à un mètre du profil du jeune homme dont les traits étaient mis en valeur par la manière dont il avait attaché ses cheveux, il ne pouvait que comprendre qu’il n’avait pas d’autre choix possible pour lui que de le trouver beau et attirant.
« C’est quoi un ‘tablier’ ? » demandât-il en se frottant les mains contre les pans de son jean de gène avant que son regard ne se pose sur une tasse qui se trouvait à sa portée.
L’odeur l’avait immédiatement saisi en s’approchant. Un second regard sur le lait qui était en train de bouillir doucement et il ne pu s’empêcher de faire un pas en avant, attrapant la tasse au passage et se collant presque à Miles pour avoir le nez au-dessus de la casserole de lait.
Il huma l’odeur du lait en train de cuire puis enfoui son nez dans la tasse. Son visage s’illumina de bonheur à la seconde où il sentit l’amertume douce si caractéristique de son aliment favori. Le chinois finit éventuellement par relever le nez de la tasse, un nouveau sourire sur son visage, moins doux mais plus exalté sur son visage, son regard et son corps entier se tournant vers Miles qui n’était qu’à quelques centimètres de lui.
« TU FAIS DU CHOCOLAT CHAUD ? » sa voix puissante résonna dans la pièce quasiment vide, pleine d’une joie qui aurait pu paraître folle ou plutôt enfantine. Rien ne pouvait tant le ravir que le chocolat, presque rien, peut-être que boire un chocolat fais par Miles, avec Miles était encore mieux que le chocolat, peut-être que Miles était mieux que le chocolat.
Les gestes d’Ely lui échappèrent, certainement en raison de sa trop grande excitation soudaine, il se rapprochât du cuisinier, comme prêt à le prendre dans ses bras, ses yeux heureux scrutant le visage du jeune homme pendant un instant, un instant d’infinis tant il eut l’impression de se perdre dans la forme féline de son visage, un instant interrompu par le soudain bruit du lait prêt à déborder de la casserole.
 

Ici, Ely n’est pas idole, il n’est pas véritablement Ely, du moins pas celui qu’il tente de devenir depuis si jeunes maintenant. Celui que l’on a sorti de la Chine pour lui faire vivre le grand rêve coréen, la gloire, les paillettes. Ici il essayait de comprendre le sens du mot ‘tablier’ dont il n’a pas l’utilité quotidienne et qui a donc dû sortir des cours qu’on lui avait donné. Il allait sans dire que l’intérêt porté au nouveau mot appris, aussi insignifiant qu’il puisse être fut instantané. Il n’oublierait certainement plus jamais comment dire tablier en coréen.
Acquiesçant, le jeune homme du se retenir de ne pas simplement se jeter sur le tablier. Son attention immédiation ment attirer ailleurs.
S’il y avait bien une chose que tous le monde devait savoir sur lui, c’était certainement sa passion pour le chocolat. Les membres du groupe avaient bien souvent laissé les informations duiter lors d’interview, utilisant des anecdotes qui auraient pu révéler que le rappeur avait une forme d’addiction au cacao mais qui avait surtout pour but de faire rire l’assemblée. Les fans lui offraient souvent des petites boites de chocolat, ce qui le gênait toujours un peu lorsqu’on connaissait le prit de ces aliments en Corée.
Mais, dans le souffle de la parole de Miles, dans sa manière de lui dire qu’il « savait » qu’il aimait le chocolat, quelque chose vint s’accrocher à l’esprit d’Yi Lei. Tout le monde « savait », pourtant en raison de la proximité, de l’attraction fulgurante que l’idole ressentait pour le cuisinier, ou bien pour ce que le ton de la phrase impliquait, Ely eut le sentiment qu’il ne savait pas simplement d’un fait connu du garçon.
Son cœur se sert tendit qu’il cherche à déceler dans le visage de celui qui lui fait face quelque chose. Quelque chose qui le hantera certainement plusieurs nuits. Un poids tombe dans l’estomac du Zhang. Il ne devrait pas être là. Soudainement il s’en rend compte. Il sert la tasse dans sa main à rendre ses jointures blanches. Son sourire disparait un instant, une fraction de seconde tandis que la main du cuisinier s’interrompt dans les airs avant de finalement venir se poser sur ses cheveux.
Ely se sent perdu. Perdu dans les gestes du garçons, perdu dans ce qu’il est venu chercher ici. Jusqu’alors certain qu’il suffirait de voir le Jang pour le rendre heureux et reprendre sa journée comme si de rien n’était, plus rien ne lui semblait sûre. Son corps entier se tendis au contact doux comme un effleurement qui lui provoquât une série de décharges électriques dans le corps.
Il dut se retenir de toutes ses forces pour ne pas se laisser aller à enfouir son visage dans cette main si proche.
« Toi. » dit-il sa voix sérieuse, presque désespérée. Le mot lui avait échappé, bien trop sincère pour qu’il ne réussisse à le retenir.
« Ton restaurant. » se dépêchât-il d’ajouter, comme si de rien n’était, rompant le contact visuel avec Miles avant de taper dans ses mains, un nouveau sourire, d’apparat, celui qu’il savait parfaitement faire pour les caméras, venant couvrir son visage.
« Bien je vais me laver les mains d’abord. » l’idole se dirige vers le robinet, évitant consciemment de croiser le regard du propriétaire des liens, le poids de ses paroles et des fantaisies de son esprit créant une forme de détresse en lui, incontrôlable soudain. Il n’avait pas simplement besoin de voir Miles, de passer du temps avec lui, l’attraction qu’il ressentait pour le garçon portait autre chose en elle.
« Ah oui il ne faut pas que j’oublie de mettre mon tablier... » dit-il, en souriant à lui-même, dégustant presque le nouveau mot apprit en passant le savon sur ses mains. Un simple mot qui sonnait comme une nouvelle musique pour lui.
C’était presque absurde d’y penser, les deux jeunes hommes ne se connaissaient pas, et pourtant Ely n’avait pas eu besoin de plus d’une présentation et d’un regard échanger pour immédiatement sentir son corps entier appelé par le jeune homme. Il n’avait pas le droit de faire porter le poids de cette attraction sur Miles et il se sentait soudain profondément égoïste d’être venu seul jusqu’ici ce matin, ne laissant pas d’autre choix au jeune homme que de subir sa présence, sa maladresse et son incapacité à contrôler les battements fous de son cœur.