Can I Believe Yousong || outfit || @NAM JIN WOO

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Le sourcil haussé, la tête est penchée sur le côté, l’air renfrogné.  « Mes parents ne peuvent plus sucer quoi que soit pour prendre contact, donc ils viennent chercher les restes pour me convaincre ? ». Le ton est agressif, l’allure sur la défensive, loin de son air habituellement si espiègle. La langue passe contre l’intérieur de sa joue, signe distinctif de sa colère presque contenue au sein de son club de boxe. Loin de l’endroit quotidien des paillettes et de la haute, dont les parents vilipendent et lui ordonnent de revenir sur les pans les plus beaux de sa vie. Adolescent rejetant l’hypocrisie d’un nom, malgré le cœur et l’encéphale, le suppliant de reprendre son trésor perdu. Relevant le buste, il détache ses gants d’entrainement et les range dans un fracas assourdissant, laissant un tremblement envers les casiers d’à côtés.

Les rétines s’accrochent chez celles de son interlocuteur, comme un loup prêt à dévorer la proie juste en face de lui. Avant de constater le regard envoyé à son encontre, croisant doucement ses bras sous le doute. « Vu ta tronche, on dirait que tu ne comprends même pas ce que je viens de dire. ». Un léger silence s’installe entre eux, un flottement un peu gênant, avant qu’il ne le couvre par sa voix. « Tu viens vraiment ici pour prendre de mes nouvelles ? ». Le timbre s’est sensiblement adouci, mais les oreilles dressées, comme prêt à montrer les crocs sous le manque d’assurance, de confiance. Néanmoins, il sait que le plus âgé ne possède pas la mentalité aussi perfide que son entourage. Peut-être peut-il abaisser sa garde, plissant légèrement les paupières en le scrutant.

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C’était avec une bonne intention que Jin Woo s’était rendu au club de boxe, parce que cela faisait un moment qu’il n’avait pas vu Ye Jun, donc plutôt qu’échanger par messages, il préférait le voir en personne. Ce n’était pourtant pas un endroit qui le mettait à l’aise, néanmoins il prenait sur lui, pour son ami qui avait effectué un changement de carrière, depuis un bon bout de temps à présent. Les yeux autour de lui, il détaillait les lieux avec curiosité, comme si c’était la première fois qu’il s’y rendait, hors le garçon admettait ne pas y avoir souvent mis les pieds. La violence, les gens qui se battaient, ce n’était pas ce qu’il appréciait le plus, et ça avait d’ailleurs plus tendance à le faire fuir que le contraire. « Pardon ? » Demanda-t-il, surpris, son corps se crispant de tout son être, face au ton employé par le plus jeune, mais aussi ces gants envoyés brusquement. Jin Woo n’avait pas la moindre idée de quelle mouche l’avait piqué, puisqu’il n’était pas au courant des différents conflits qui existaient dans sa famille. Déjà qu’il essayait au maximum de fuir la sienne, il aurait du mal à en connaître d’avantage sur celles des autres… Puis, en réalité, lorsqu’il voyait ses parents, ce n’était pas un sujet qui venait spécialement dans les conversations. « Je suis juste venu prendre des nouvelles… » Précisa-t-il doucement, parce qu’il ne parlait jamais vraiment fort, par peur qu’élever la voix devienne une cause de potentielles représailles. Et il n’aimait pas particulièrement l’expression qu’il observait sur le visage du jeune homme, ni ce ton agressif qu’il utilisait pour lui parler. Cela le mettait mal à l’aise, et l’effrayait plus qu’il ne l’affichait. Ye Jun n’était clairement plus ce petit enfant avec qui il passait du temps, l’enfant était désormais devenu grand, avec beaucoup plus de contenance que lui, c’était certain.

Par chance, le plus jeune sembla se radoucir légèrement, ce qui lui permit de se détendre un peu. « Oui, parce que ça fait longtemps. Je ne voulais pas te déranger. » Admit-il dans une douce esquisse. « Tu vas bien ? » C’était tout ce que Jin Woo désirait savoir, et s’il était de trop, il partirait ensuite, l’autre garçon n’avait pas à s’en inquiéter.  

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Les sourcils, toujours froncés, commencent à reprendre leur teneur habituelle en observant son interlocuteur, avec une insistance presque dérangeante. La tignasse se penche légèrement sur le côté, les rétines aussi tranchantes que les crocs du louveteau devenu grand. Passant sa langue contre sa joue intérieure, il secoue doucement ses mèches. « Au top, je suis prêt à bouffer le premier venu, tu es là en te jetant dans la gueule du loup ? ». Le sourire du petit diablotin ne ressemble plus tant au bambin dont les lippes se retrousser avec innocence. L’espièglerie dansante dans ses yeux ressemble davantage à ceux qui dévorent en laissant l’épiderme à ses maux. Heureusement pour l’autre, il sait que sa taquinerie s’est affûtée de la mauvaise manière, sans être foncièrement mauvaise. De quelques pas, le plus jeune s’approche et tapote son ainé, comme on l’octroie avec un chiot qu’on apprécie. « Un peu sur les nerfs à cause de mes parents, mais ça va. Et toi ? ».

Il l’emmène ailleurs, loin des casiers et le choc précédent de sa rage. Les lieux sont calmes, disciplinés et l’ancien chorégraphe ne peut s’empêcher de prêter une œillade attentive autour de lui, habitude à tout contrôler dans son champ de vision. D’un mouvement du menton, il désigne un banc, permettant au coréen de ranger quelques affaires trainantes. « Je ne peux pas dire que je sois surpris que tu viennes, mais je ne m’y attendais pas comme ça. Il se passe quelque chose dans ta vie ? Un problème ? ». Le jeunot lève sa caboche envers l’autre, perdu dans sa méfiance. Alors qu’en réalité, il ne devrait pas en face de celui dont il a partagé des repas et des jeux d’enfants. « On n’est pas proche de nos familles respectives, donc, je ne pense pas que ce soit cette raison. ». Vient-il à cause de la soudaine salle de boxe de Ye Jun, destiné à la danse ? Ou pour une affaire plus personnelle ? « Tu as un problème sentimental ? On n’a pas les mêmes goûts, je pense, en la matière. ». Le sourire espiègle, plus détendu dorénavant.

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Jin Woo était réellement venu en toute innocence ; il était la dernière personne qui viendrait chercher des noises au plus jeune, encore plus à cause de leurs parents respectifs. S’il pouvait éviter les conflits, il les fuyait comme la peste. « Non, non, pas vraiment. » Déclara-t-il dans un léger sourire, amusé malgré tout, bien qu’il restait impressionné par l’endroit dans lequel il se trouvait. Il n’était pas à l’aise dans ce genre de milieu et, même s’il prenait sur lui, cela devait malgré tout se ressentir. Parce que Jin Woo n’avait jamais prôné la violence, il était d’ailleurs incapable de se défendre, même si on essayait de lui enseigner. Il avait déjà tenté et cela n’avait pas fonctionné ; il y avait des activités qui étaient bien pour les autres mais qui ne l’étaient pas forcément pour tout le monde. A croire que le garçon était définitivement trop gentil hors ceci n’était pas réellement une nouveauté. La main levée du jeune homme crispa automatiquement son corps, malgré lui, alors que pourtant, elle venait simplement le tapoter avec délicatesse. Il aurait dû se détendre, oui, une fois qu’il avait compris cela néanmoins c’était fort plus que lui, Jin Woo n’était pas un garçon particulièrement tactile et tout son être se tendait dès qu’on cherchait à l’approcher. « Moi ça va, ça va. Qu’est-ce qu’ils ont fait tes parents ? » Il avait bien remarqué à son arrivée comment son camarade était sur la défensive, prêt à le dévorer tout cru si le directeur était venu de la part des Love.

En silence, il le suivit, sans mentionner le fait qu’il était content de s’éloigner des lieux, parce qu’il ne se sentait pas spécialement confortable dans la salle de boxe. Le sourire aux lèvres, comprenant les gestes du boxeur, Jin Woo partit s’installer sur le banc indiqué, écoutant ensuite les mots du plus jeune. « Non, non aucun. » Certifia-t-il en agitant sa main devant lui, mais Ye Jun ne paraissait pas vraiment en train de le croire. En soit, des problèmes, le garçon en avait depuis sa plus tendre enfance, néanmoins il avait toujours su si bien cacher ses plus grosses blessures, ce n’était pas aujourd’hui que ça allait changer. Était-ce si mal de vouloir juste rendre visite à une personne qu’il appréciait, car ça faisait longtemps ? « Je suis papa et marié, donc je n’ai pas à me plaindre de ce côté là non plus. » Certes, il s’agissait d’un mariage d’affaire, sa femme le trompait, et Ae Jin n’était pas sa fille en réalité, néanmoins il s’en contenter. Parce que Ae Cha ne lui devait rien depuis le début, parce qu’il n’avait pas de sentiments non plus et que si elle était heureuse ainsi, il l’acceptait. Sans cette union, il n’aurait jamais fini marié, puisqu’il était beaucoup trop timide, beaucoup trop effacé et que les filles avaient tendance à s’ennuyer dès le premier rendez-vous. Donc oui, Jin Woo s’estimait déjà chanceux de ce qu’on lui donnait, il n’en demandait pas plus. La raison pour laquelle il accompagna ses paroles d’un sourire taquin, sans jamais dévoiler les troubles qui parsemaient son cœur parfois. « Je voulais simplement te voir parce que ça faisait un moment qu’on ne s’était pas vu. Et entre le travail et la vie à la maison, je ne suis pas toujours disponible donc voilà. » Il souhaitait surtout s’assurer que Ye Jun se portait bien, savoir s’il était satisfait de la vie qu’il menait à présent ou si, comme lui, il était coincé dans une cage, incapable de s’en échapper.  

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Sa langue claque contre son palais, lorsque sa tête se penche sur le côté. Les rétines se rétrécissent sensiblement, comme si le louveteau se questionnait : sauter à la gorge ou ailleurs ? Surtout devant les épaules qui s’affaissent et le visage incapable d’offrir autre chose qu’une pâle soumission, abusé par les affres d’une vie poussiéreuse. Bien qu’il ne puisse lui en vouloir : ce qu’il était autrefois, parait avoir été complètement englouti par la rage et la rancœur, persiflant à travers son regard et son sourire carnassier. « Ils s’entêtent et me font clairement chier. Je ne leur donne plus aucune nouvelles donc ils viennent lécher le derche du premier venu pour essayer de savoir ce que je fais et trouver une combine pour me voir. Sans être foutu de passer ici, pas assez noble, apparemment. ». Vers crachés avec une fureur aucunement dissimulée, prêt à les condamner au Purgatoire si cela était possible, saupoudré par un haussement de sourcil nonchalant.

Il s’arrête momentanément en l’écoutant, avec un air équivoque et un sourire presque mauvais. « Tu te persuades toi-même ou tu nies en bloc sans t’en rendre compte ? ». Il sait que son interlocuteur est prompt à l’obéissance la plus disciplinaire, chiot délaissé trainant derrière chaque silhouette avec une laisse et sans plainte. Vision dérobée sous la carcasse qui ne transpire que la docilité, bientôt trop fade aux pupilles du plus jeune. Ses mèches se secouent sensiblement sous la main qui en fait de même. « Soit, c’est ta vie. Si tu as envie de te persuader de cette manière, libres à toi. ». Confiance morcelée, croyances dérisoires du petit loup dont les pensées restent suspendues à ce mysticisme qui entoure l’autre et dans cette torpeur qu’il ne désire pas connaitre. Complaisance qu’il ne supporte pas, ni l’immobilisme comme un rouage dans son mécanisme rouillé.

Un rire s’échappe de ses lippes, profond et bien pâle. Démontrant ce qui se tapit au fond de son cœur lacéré. « Toujours aussi gentil ? Il va falloir commencer à t’occuper de ta vie avant de venir poser les questions aux autres. ». Fragilité à travers les mots féroces, pour mieux repousser ceux qui essaient de tourner autour de lui. « Tu n’es pas disponible ou tu ne te rends pas disponible ? Je suis ouvert h24 et je traine la nuit ici. C’est toi, la porte est toujours ouverte. Je ne vais pas venir squatter dans ta petite vie, autant pas effrayer les autres. ». Venin des syllabes pour mieux prouver son aspect destructeur, alors qu’il n’en est rien. Petit enfant un peu déçu de ne pas l’avoir revu plus tôt. Mais la maladresse rageuse est la meilleure des solutions dans son cas.

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Jin Woo n’était pas spécialement étonné des paroles du plus jeune, parce que c’était souvent ainsi dans le milieu. Lui-même n’était pas en mesure de définir ce que signifiait des parents aimants, puisqu’il n’avait jamais reçu d’amour de ce côté-là, toutefois il aurait préféré que Ye Jun soit plus heureux. Ce n’était pas parce que lui n’avait pas de chance en famille qu’il souhaitait la même chose à ses proches ; hors, s’il y avait un point positif avec leurs familles respectives, c’était qu’elles leur avaient permis de se rencontrer et se lier, malgré une différence de caractère évidente. Jin Woo n’aimait pas ses parents, même s’il ne le montrait jamais extérieurement, capable de jouer la meilleure des comédies lorsqu’il était question de ce qu’il subissait, et Ye Jun n’avait jamais semblé avoir de profondes affinités avec les siens également. La raison pour laquelle, à l’époque, le plus vieux essayait de combler de ce qu’il n’avait pas, de l’occuper, prendre soin de lui puis se montrer présent pour l’enfant qui avait probablement besoin d’attention. « Je vois. Mais, je ne suis pas là de leur part. » Cela faisait longtemps qu’il ne les avait pas vus et, plus loin il s’en tenait, mieux il se portait. Déjà qu’il devait supporter son patriarche, ce dernier lui glaçant le sang à chaque fois que leurs routes se croisaient, il n’avait pas envie de voir d’autres personnes de ce cercle toxique.

« N’ai-je pas le droit d’être juste bien ? Je n’ai vraiment pas à me plaindre. » Et il souriait sincèrement, avec douceur, comme toujours. Evidemment que la majorité de ce qu’il prononçait n’était qu’un défilé de mensonge. C’était vrai qu’il n’allait pas mal, qu’il appréciait le fait de ne plus vivre dans la maison familiale, cependant il aurait toujours ce poids lourd qui pesait sur sa poitrine. Puisque peu importait combien il essayait de fuir, il serait enchaîné aux Nam, incapable de s’en détacher. Néanmoins, il ne laissait jamais rien transparaître des tourments qui martelaient son âme, des marques dessinées sur sa peau, et gardait toujours cette belle esquisse au bord des lèvres. « Devenir parent, ça change une vie tu sais ? » Et bien qu’il s’agissait là d’une autre excuse pour dissimuler la vérité sur sa propre famille, ses propos n’étaient pas faux. Jin Woo songeait vraiment ce qu’il déclarait et ce, même si Ae Jin n’était pas réellement sa fille – un détail que seul lui et son épouse savait – puisqu’il la considérait comme tel. Elle réchauffait son cœur à chaque fois qu’il la portait, elle le réconfortait, le rassurait et lui s’attachait de plus en plus à elle chaque jour. Il avait envie de la couver d’amour, lui offrir tout ce que lui n’avait pas eu et faire en sorte qu’elle ne manque jamais de rien.

Hors, bien que le garçon se montrait avenant et taquin, l’autre jeune homme était moins réceptif, beaucoup plus sur la défensive qu’autrefois. Une réaction que le directeur parvenait à comprendre mais qui le déstabilisait plus que ce qu’il affichait. « C’est bien pour ça que je suis là aujourd’hui, parce que j’avais du temps. » Son travail l’occupait beaucoup, sa vie de famille également et c’était ce qui l’empêchait de venir plus régulièrement. Il n’avait pas un grand attrait pour l’endroit non plus, c’était vrai, néanmoins lui ne souhaitait pas qu’un tel détail le prive de voir ceux qu’il appréciait. « Mais tu es et seras toujours le bienvenu dans ma petite vie. Tout comme ma porte te sera toujours ouverte et justement, ça me ferait plaisir de t’accueillir. » Lui présenter sa femme et sa fille, lui montrer que malgré les années écoulées, rien dans leur relation n’avait changé puis que Ye Jun restait ce petit frère qu’il n’avait jamais eu.

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Il l’observe avec un regard en biais, à la fois jaugeur et peu convaincu. « Cela change les habitudes, je suis d’accord, mais en quoi ç'a changé fondamentalement ta vie ? J’ai l’impression de voir la même chose, avec une contrainte supplémentaire. ». Néanmoins, ses mots sont sûrement dus à la conception en elle-même d’une famille, dénaturée et perçue comme un moyen de prospérité financière plutôt que par amour conscient. Il sait que cette vision rejoint la conception de l’empire que représentent les Love, sous l’envie de retrouver ce qu’il ne saisit pas et dans un autre. La crainte de se perdre dans cette voie qu’il ne désire pas pour son futur.

Et plus il observe son interlocuteur et moins, il arrive à se convaincre du contraire, tant l’ainé sert de bouclier humain aux maux des autres, servant volontiers à l’abattoir d’un cœur trop grand pour l’égoïsme humain. Si l’un tant à s’en persuader et s’en contenter, l’autre pense qu’un jour, cela fendillera et brisera ce qu’il possède de plus beaux. En effet, il ne peut nier que Jin Woo est d’un naturel réconfortant. Par sa présence, ses mots, cette véracité qu’il côtoie depuis sa jeunesse, si bien qu’il se calme peu à peu dans son acerbité. En se rendant compte que c’est un enfant blessé qui joue de son arrogance pour dissimuler sa blessure. « Même si j’aboie ? Je suis d’un naturel intimidant, beaucoup ont peur de moi. ». Son rictus en coin prouve qu’il vit par la provocation, apposant ainsi ce qu’il désire aux autres sans se soucier de l’anxiété causée par ses syllabes, sa prestance ou ses gestes.

Et mieux cacher ce qu’il est réellement, creusant une profonde ligne entre ces points. Sans nul doute pour se protéger comme on use de stratégies délicates pour accaparer des actions et autres procédés perfides au sein d’une société gangrenée par l’argent et le pouvoir. Malheureusement, il ne fait pas exception à cette règle, que le diable le chasse pour cela, il lui rira au nez. Il s’approche du grand frère qu’il n’a jamais eu, comme un louveteau craintif de son propre environnement. « Et si on allait quelque part ? J’ai bien remarqué que ma salle de boxe n’était pas tes petits papiers. Je t’invite. ». Peu importe l’activité, pour consommer ou se divertir, mais sortir de cet environnement quotidien.

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« Je ne vois pas ma fille comme une contrainte. » Avoua-t-il dans un sourire sincère. Même sa femme, il ne la considérait pas ainsi et ce, bien qu’ils ne s’aimaient pas réellement puis qu’elle préférait se perdre dans les bras d’un autre. « Grâce à elle, j’ai enfin l’impression de devenir quelqu’un. » L’impression de se sentir utile pour une fois, de faire quelque chose de bien. Jin Woo n’avait aucun mot pour décrire ce qu’il ressentait mais, à chaque fois qu’il posait ses yeux sur ce petit ange, il en oubliait tous ses maux. Son unique préoccupation était de la couver d’amour puis de faire en sorte qu’elle ne souffre pas, comme lui avait pu souffert au sein de sa famille. Il ne se sentait pas malheureux, bien qu’il restait un oiseau enfermé dans sa cage, hors sa vie avait plus de sens désormais. C’était vrai qu’il n’avait jamais été chanceux avec son patriarche, qu’il subissait beaucoup de remontrances, et qu’il était certainement trop gentil. Mais, il s’en contentait ainsi ; il refusait d’abandonner la vie, et la critiquer, alors qu’il était probablement celui qui n’en faisait juste pas assez pour la mériter. Hors, à aucun moment, Jin Woo n’avait jugé Ye Jun, ni même osé lui reprocher quoi que ce soit. Chaque personne avait ses propres tourments, ses secrets, qu’elle préférait garder pour elle, plutôt que les dévoiler à voix haute. Ce que le plus âgé voyait était ce même enfant qu’il s’occupait par le passé, cet enfant qui n’avait pas reçu assez d’attention et qui ne demandait probablement qu’à être compris. A être aimé aussi, certainement. Parce que c’était humain de songer ainsi et que personne n’aimait réellement vivre dans un monde solitaire. « Même si tu aboies. » Ye Jun était intimidant parfois, c’était vrai, néanmoins il le connaissait pour savoir que le garçon ne ferait jamais de mal à sa nouvelle famille. « Tu es le bienvenu et ça me ferait vraiment plaisir. » Il avait envie de lui montrer ce côté-là de son existence, puisqu’il était quelqu’un de cher à son cœur et qu’il faisait partie de sa vie.

Puis, oui, peut-être aussi car Jin Woo n’était pas très à l’aise dans un tel environnement. Hors, au moins, on ne pouvait pas lui reprocher de ne pas avoir fait l’effort. « Hum. Désolé. » Rigola-t-il, la main dans les cheveux, gêné de s’être fait attrapé, toutefois il ne s’en cacha pas. « Ce n’est pas le genre d’endroit où je vais souvent donc, effectivement, on peut aller quelque part. » Par contre, il n’avait pas d’idée en particulier, habitué par les activités relativement calmes et relaxantes. « Tu aimerais aller où ? » Ye Jun avait peut-être plus d’idées que lui, voire même une envie spéciale d’un endroit où ils pourraient passer un bon moment ensemble.

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« Tu me laisses aller chercher mes affaires et on va aller dans un petit café que j’ai vu pas si loin. Du genre cozy et aussi calme que ta vie. Cela devrait te plaire. ». Il roule des rétines, le rictus aux coins des babines et bientôt, sa silhouette disparait derrière des murs, sous des claquements de portes sonores. Les minutes défilent et une tête brune en ressort, vêtu d’une veste supplémentaire sur les épaules et sans nul doute les besoins bancaires fourrées dans l’une d’entre elles. Nul besoin de s’encombrer davantage lorsque le nécessaire est à porter de main. D’un mouvement de menton, le plus jeune indique la porte de sortie, laissant la gérance aux employés qualifiés. Ensemble, à l’extérieur, il se permet à quelques étirements, les bras relevés, comme s’il pouvait affaisser l’anxiété du travail ou la tension accumulée.

« Je crois avoir vu une boutique pour enfant, à côté, on pourra y faire un tour si tu veux. ». Il n’attend aucune réponse, trottinant afin de couper court aux possibles remerciements. Qu’il n’apprécie jamais recevoir de vive voix, sonnant creux dans ses oreilles et semblable à un bourdonnement dérangeant dans son battant. « Elle a quelque chose qu’elle veut en ce moment ? ». Des folies d’enfants passagères, comme des balançoires, des collections complètes de son dessin animé favoris, des équipements sportifs ou qu’en sait-il, en vérité. Toutefois, son interlocuteur peu loquace parait ouvrir les lèvres plus aisément lorsque le sujet le concerne et cela permettra également au chien enragé de calmer sa fureur.

Davantage de légèreté, d’aspects de sa vie qu’il n’a connu que d’une manière biaisée et d’un quotidien si éloigné de ce café dont leurs pas mènent sans difficultés. Poussant les portes et s’installant là où les places sont encore libres. « Je m’attendais à une clientèle quasiment féminine. ». Mais la diversité, comme des familles, y sont présentes. Sa tignasse se penche sensiblement sur le côté, observant ce cadre doucereux, avant de cligner des paupières et prendre la carte entre ses doigts. Et de se laisser le temps, à son voisin et à lui, de décider de la boisson ou de la gourmandise à prendre.

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Le sourire aux lèvres, Jin Woo acquiesça simplement, sans commenter plus que des raisons les paroles du plus jeune. Il n’était pas offensé par les propos qui le concernaient, même si sa vie était soit disant calme, même s’il avait l’air ridicule, ce n’était pas grave ; c’était ce qu’il était tout simplement. Une fois Ye Jun de retour à ses côtés, ils quittèrent enfin les lieux pour prendre la direction du café mentionné plus tôt. Une boutique pour enfant ? Ses lèvres s’entrouvrirent, prêtes à répondre un « pourquoi pas », sans avoir le temps de prononcer quoi que ce soit, le garçon s’étant déjà éloigné quelques mètres plus loin. Un comportement qui fit davantage sourire le plus âgé, légèrement amusé, avant d’avancer jusqu’à sa hauteur, sans daigner ajouter quoi que ce soit sur le sujet. Jin Woo réfléchissait simplement à ce qu’il pouvait bien acheter à sa fille, cette dernière étant déjà bien gâtée et ne manquant de rien. Hors, les magasins pour bébé avaient toujours des nouveautés et lui ne résistaient jamais longtemps à se procurer de nouvelles choses, désirant toujours le meilleur et le bonheur pour son enfant. « Elle est encore trop petite pour vouloir quoi que ce soit. » Déclara-t-il dans un rire doux, Ae Rin était encore un bébé après tout. « Mais ça peut être tout et n’importe quoi. Des jouets, des biberons, des livres aussi puisqu’on aime beaucoup lui lire des histoires. En général, je trouve toujours de quoi acheter dans ce genre de boutique. » Et pourtant, il n’était pas une personne dépensière néanmoins, lorsque sa fille était concernée, c’était plus fort que lui. Peut-être parce qu’il la trouvait merveilleuse, parce qu’il l’aimait sincèrement et qu’il souhaitait la couvrir d’amour. Cet amour que lui n’avait jamais reçu dans sa famille, il refusait de l’infliger à son enfant.

Arrivé au café, le directeur se laissa guider calmer, observant les lieux discrètement de ses yeux sombres, avant de reporter son attention sur son interlocuteur. « C’est souvent varié dans ce genre d’endroit. » Certainement que Ye Jun n’attendait pas réellement de réponse à sa remarque, cependant Jin Woo n’avait pu s’empêcher d’y répondre, s’emparant ensuite à son tour de la carte. Hors, il ne savait même pas pourquoi il s’entêtait à la regarder alors qu’il se connaissait assez, pour savoir qu’il se contenterait d’un simple café. La raison pour laquelle, à peine eut-il jeter un coup d’œil au menu, il le referma quelques minutes plus tard. « Et toi donc, qu’est-ce que tu racontes ? » Après tout ce temps sans s’être vu, le boxeur avait forcément des choses à lui partager non ?