Lorsque Jin woo me conseillait d’aller le dire à mon amant. Cela m’a pris au moins quelques jours pour réfléchir et vouloir me lancer. En allant à sa rencontre, je m’étais lancée en lui révélant cette mauvaise nouvelle. Lui disant que j’avais besoin de son soutien. Au début, il me regardait bizarrement avant de s’asseoir. Me demandant qui était au courant de ma situation. Je lui annonçais que Jin woo était au courant. Toutefois, la suite me prenait en dépourvut. Il me faisait une crise de jalousie, me disant qu’il fallait qu’il soit le premier le savoir entre les deux hommes. Si jamais ça me posait des problèmes que je devrais continuer de fonder une famille avec l’autre. J’étais une personne égoïste et je ne pensais jamais à lui. Penser avoir un enfant avec un homme que je n’aimais pas, c’était stupide. Donc, je lui demandais ce qu’il pensait d’avoir une famille. La réponse ne me plaisait pas du tout, réellement pas. Je le répétais afin d’enregistrer ses dires. Il ne souhaitait pas avoir d’enfant et ça ne l’intéressait pas de s’occuper les enfants des autres. Si seulement il savait que c’était sa fille et non celle de Jin woo. Ça m’avait brisé le cœur et refroidit lorsqu’il s’agit de mon amoureux.

Puis le jour de mon rendez-vous est arrivé. J’avais dit à mon époux la date en particulier et je souhaitais son soutien. Mon amant ? Je m’éloignais tranquillement de lui afin de lui laisser réfléchir à ce qu’il m’avait dit. Aussi, je reviendrais vers lui après mon opération. J’ai besoin de recul, de soutien et je sais très bien qu’il ne m’en donnera pas.

Je suis actuellement à l’hôpital, vêtements d’hôpital avec un petit bonnet pour protéger mes cheveux. Ce lit d’hôpital me rend mal à l’aise. Nerveuse. La première fois, c’est quand j’ai accouché de ma fille. Maintenant, c’est pour une opération. Je suis effrayée. On peut l’entendre avec l’appareil qui surveille mon rythme cardiaque. C’est bientôt l’heure, me dit-on. Je tente d’essayer de ma calmer. Je manque littéralement d’air. J’ai si peur que ça tourne mal, mais aussi à quoi je vais ressembler. Est-ce qu’on va me trouver attirante ? Est-ce que mon amoureux va me trouver à son goût et continuer de m’aimer ? Si jamais je me retrouve seule, comment vais-je le prendre ? Je soupire avant de fermer les yeux. Une larme roule sur ma joue. Je réfléchis trop, c’est ce qu’une infirmière me dit avant de retourner à son poste. On va aller me chercher quand la salle d’opération va être prête. Je voudrais serrer ma fille dans mes bras et revoir ses magnifiques sourires. Je voudrais serrer la main de quelqu’un et qu’on me dise qu’on va être là à mon réveil. Jin woo n’avait pas tort finalement. Je voudrais être entourée en ce moment. Je suis si idiote de penser être capable de gérer le tout, toute seule. Je reconnais ce poids énorme sur mes épaules et qui m’écrase. Étrangement, je voudrais que mon mari soit à mes côtés et me sourit. Son calme, cette douceur dont il dégage. Il a une aura particulière qui apaise n’importe quelles inquiétudes.

Puis on vient me chercher. Je suis stressée, mais on m’endort. Je ne sais pas combien de temps cela a pris. Je ne sais pas combien de temps, j’ai dormi, mais je me réveille finalement. Je papillonne des paupières et je suis aveuglée par la lumière de la chambre. « Hmmm…? » Je tourne la tête et puis de l’autre. Je bouge mes mains pour montrer à ma poitrine, je grimace en ne sentant rien du tout d’un côté. Décidément, c’est une vérité choc. Je soupire, je suis triste. Bon, est-ce que je suis seule ? Ah ? En tournant la tête vers la porte, je la vois s’ouvrir. « Bonjour. » Fis-je la voix un peu enrouée.

Depuis que Jin Woo savait pour la maladie de son épouse, il ne l’avait pas lâchée. Certes, comme promis, il ne l’avait pas traité différemment cependant il avait tenu à être présent pour elle, pour ses rendez-vous et pour l’opération. Evidemment, il ne s’imposait pas, il la laissait accepter sa présence ou non, puisqu’elle pouvait choisir d’y aller avec son amant, et lui respecterait. Hors, étrangement, cet homme ne fut pas dans le tableau, Jin Woo n’en avait pas demandé les raisons, parce que ça ne le concernait pas et c’était à sa femme de choisir si elle souhaitait se confier à lui, ou non. Le soir, il faisait toujours en sorte de ne pas traîner tard au bureau et rentrer à l’heure, lorsque sa condition le permettait, puis l’aidait à la maison, ou avec leur fille. Tout n’était pas vraiment différent que d’habitude, le garçon s’attelait à bien respecter cela et ne pas se montrer trop inquiet à ses côtés. Lui, tout ce qu’il souhaitait, était de la soulager un minimum, de lui montrer que si elle avait besoin, elle n’était pas seule, même s’ils n’étaient pas particulièrement proches. Alors, il continuait de préparer le dîner, de s’occuper d’Ae Jin, d’accorder quelques petites attentions à sa femme lorsqu’il estimait nécessaire, puis ensuite il vaquait à ses propres tâches. Lorsque le jour de l’opération arriva, il l’aida naturellement à préparer ses affaires, la rassurant calmement car il savait qu’elle angoissa, puis il la conduisit jusqu’à la clinique. Une fois à l’hôpital, il l’accompagna jusqu’à son service, restant avec elle dans la chambre jusqu’à ce qu’un médecin lui demandât de sortir, puisqu’il fallait la préparer afin de l’emmener au bloc opératoire. Jin Woo ne se fit pas prier, échangeant à nouveaux des mots réconfortant à la jeune femme, la rassurant à l’aide de sa main qui avait choyé la sienne quelques instants, juste assez pour ne pas la mettre mal à l’aise, puis il quitta la chambre.

Rester à l’hôpital à patienter ne servait à rien, cela ne ferait que le tracasser davantage donc il retourna au bureau, attendant qu’on l’appelle pour lui donner des nouvelles et lui annoncer que l’intervention était terminée. Il s’occupa l’esprit en travaillant, non pas sans jeter des coups d’œil à l’heure par moment ; s’il le pouvait, il aurait souhaité accélérer le temps afin d’arriver à la fin de l’opération. Les heures lui parurent longues toutefois on finit par le contacter, lui expliquant que tout s’était bien passé et que sa femme se trouvait désormais en salle de réveil. Rassurée, il remercia la dame au téléphone puis, après avoir terminé ce qu’il était en train de faire, il s’empara de ses affaires avant de prendre la direction de l’hôpital. Lorsqu’il arriva dans la chambre, Ae Cha dormait encore paisiblement alors il tenta de faire le moins de bruit possible, déposant ses affaires sur le fauteuil près du lit, puis il quitta la pièce de plus bel, pour se prendre un café au distributeur. Il traîna encore quelques minutes hors son impatience eut raison de lui, il retourna dans la chambre. Si son épouse se trouvait toujours dans les bras de Morphée, ce n’était pas grave, il patienterait sagement auprès d’elle ; Il avait pu voir son docteur et ce dernier avait été extrêmement rassurant, c’était tout ce dont Jin Woo désirait savoir. « Hey. » La salua-t-il à son tour d’une voix douce, une tendre esquisse brillant sur son visage, tandis qu’il s’approchait, gobelet entre les mains. « Comment tu te sens ? » Sur ses dires, il déposa sa boisson sur le meuble puis vint s’installer sur le fameux siège, au côté de sa femme qui avait une petite mine. Rien d’étonnant après avoir subi une anesthésie et être encore à moitié endormie, néanmoins cela irait mieux au fil des jours, le garçon voulait y croire.

J’ai dormi combien de temps ? Combien d’heures ? Jour ? Années ? Suis-je morte ? Je l'ignore, mais je peine à ouvrir les yeux. Cette lumière aveuglante signifie que je suis bel et bien vivante. Le soluté qui me garde hydrater. Un bandage qui me sert un peu la poitrine. Je voudrais bien voir la lumière du jour, ça semble moins agressant que cette lumière dans ma chambre. Je regarde autour, je ne vois pas mon amoureux. Il n’a pas voulu chercher à savoir comment j’allais ? En même temps, je ne lui ai pas dit que j’avais mon opération. C’est peut-être ma faute. Je ne lui ai rien dit, mais il n’a pas cherché à le savoir. Il n'a pas cherché à me réconforter également. Devrais-je m’éloigner de lui davantage ? Finalement, est-ce un con ? Les enfantillages, je n'ai pas besoin de ça. Sa jalousie ainsi que sa rancœur non plus, mais il me fait sentir comme une femme. Je suis confuse à son sujet, mais je n’ai pas le temps de penser. En fait, je ne veux pas penser à lui. Je veux seulement savoir si tout s’est bien passé lors de l’opération. Si j’ai encore un cancer quelque part ou si je suis complètement guérie. Bref, je veux savoir si je me porte bien.

La voix enrouée. Je peine à rester éveiller. Mes paupières sont lourdes encore. Je pourrais encore dormir si je le pouvais, mais je voudrais voir mon bébé, jouer avec elle et m’occuper d’elle. Sauf que je sais que papa ne voudra pas que je m’occupe d’elle. D’ailleurs, le voilà. La douceur de sa voix est agréable et me fait sourire. Que dire de son sourire ? J’aime davantage ce matin au lieu d’une jalousie concernant mon époux. On ne s’aime pas, mais mon amoureux ne semble pas le comprendre. Je n’ai jamais couché avec Jin woo, mais il est convaincu du contraire avec mon bébé. S’il savait que c’était sa fille à lui et non à mon mari. Pourtant, il m’a clairement dit que si jamais il veut des enfants, il n’allait jamais s’occuper d’Ae jin. Je l’ai enregistré. Comme ça, s’il revient à la charge en déclarant son droit parental envers ma fille, c’est sa parole contre la sienne. Je ne l’ai pas cherché à le cacher, c’est lui qui ne souhaite pas comprendre. Ceci dit, j’essaie tranquillement de me redresser, mais j’ai de la difficulté. Je souris moqueusement avant de redresser mon lit, c’est mieux comme ça pour le moment. Le temps que mon anesthésie ne fasse plus effet.

« Je me sens... Lourde. Je ne sais pas si ça peut se dire ? » Je lui souris avant de lui tendre une main. Je veux retoucher sa main. Elle était si réconfortante avant d’aller en chirurgie. « Tu as parlé au médecin ? Tout va bien ? » Lui demandais-je avant de me gratter la gorge. Je me frotte les yeux et le visage avec mon autre main. Décidément, le réveil est difficile. « Comment a été ta journée ? Pas trop stressante ? Et Ae Jin ? » Sûrement avec la nounou et elle se porte bien. Je n’ai aucun souci à faire sur ce sujet. Je suis un peu soulagée. Toutefois, mes yeux se glissent dans la chambre en soupirant. Ouais, il n'est pas venu. Je n’ai aucun cadeau fait de mon amant. C’est de ma faute de ne lui avoir rien dit et d’espérer avoir de l’attention de sa part. Je retourne mon attention vers mon époux. « Merci d’être resté avec moi. »

En la voyant essayer de se redresser, Jin Woo se releva instinctivement, l’aidant à s’installer plus correctement avec délicatesse. Evidemment, Ae Cha devait faire attention, puisqu’elle était encore sous les effets de l’anesthésie, néanmoins du moment qu’elle n’était pas seule, ça irait. Probablement d’ailleurs que si elle souhaitait se lever, il était pour l’instant préférable qu’elle le fasse accompagner, parce que les symptômes d’une anesthésie pouvaient parfois être surprenants. De ce que le garçon avait déjà entendu, on se sentait fatigué, dans les vapes et même un peu vaseux également ; certains récupéraient au bout de plusieurs heures alors que d’autres avaient besoin de plusieurs jours. Cela dépendait de l’importance de l’opération certes, mais aussi du temps passé endormi médicalement. « C’est normal. Tu es encore sous l’effet de l’anesthésie, tu risques probablement même de te rendormir. » Parce qu’elle venait de se faire opérer, parce qu’il fallait un peu de temps avant de se remettre et parce qu’elle avait assurément besoin de se reposer. Le sourire aux lèvres, il fut toutefois surpris de la voir lui tendre la main mais il n’en dit rien, glissant naturellement sa paume contre la sienne, avant de se rassoir sur le fauteuil. « Oui, tout s’est bien passé. Ils viendront t’amener de quoi manger un peu plus tard. » Etant à jeun depuis le matin, à cause de l’intervention, son épouse devait avoir faim néanmoins on ne lui apporterait certainement pas un gros repas, le but n’étant pas de la rendre malade. « Il va falloir un peu de temps pour la cicatrisation et ensuite tu pourras commencer la radiothérapie. » Pendant qu’elle dormait, Jin Woo avait eu l’opportunité d’échanger davantage avec le médecin et cette discussion l’avait beaucoup rassuré, même s’il restait inquiet, plus qu’il ne le montrait. « Non ça va, j’étais au travail en attendant et ça a été. » Comme à chaque fois que son père n’était pas là, il se débrouillait puis les journées avançaient tranquillement ; elles étaient beaucoup plus agréables, moins stressantes, cependant volontairement, il ne releva pas ce détail. « Ae Jin est avec la nounou et elle va bien. » Aux dernières nouvelles en tout cas, il n’y avait rien à redire et c’était tant mieux. Ils avaient déjà tellement de choses qui les tracassaient, c’était important que leur fille se porte bien.

Bien qu’il restait silencieux sur le sujet, attentif à sa femme, le jeune homme remarqua sa déception, le fait qu’elle semblait aussi chercher quelqu’un ; forcément, il n’était certainement pas la personne qu’elle espérait avoir à son chevet, cependant son remerciement lui fit chaud au coeur. Il n’avait pas fait ça pour obtenir une quelconque reconnaissance ; à ses yeux, c’était normal d’être présent pour elle, néanmoins recevoir un semblant d’attention de sa part lui faisait plaisir. En guise de réponse, il se contenta alors d’une douce esquisse, ses yeux se perdant autour de lui avant de se reposer sur la jeune femme. « Tu veux un peu d’eau ? » Puisque si elle n’avait pas encore de quoi manger, elle éprouvait sûrement le besoin de s’hydrater ; il avait cru l’entendre dans sa voix un peu plus tôt. Probablement que si on le voyait, on le traiterait d’idiot, parce qu’il était celui qu’on dénigrait, celui qu’on trompait et qu’on ignorait mais, en dépit de tout, c’était plus fort que lui de rester à ses côtés et de prendre soin d’elle.

Je voudrais le revoir au moins une fois. J’ai fait l’effort de lui avoir annoncé ma maladie, j’ai fait un pas en sa direction grâce à Jin woo. Cependant, il n'avait pas eu ce cran de s’informer sur mon état, de comment je me sens et encore de me demander les étapes à suivre. Pour un homme supposé m’aimer, il ne semble pas si inquiet de mon état contrairement à mon époux. Concentrer sur sa petite personne bien que Jin woo, c’est tout le contraire. Nous n'avons pas de sentiments entre nous et pourtant, lorsqu’il a su pour mon cancer, il était le premier à attendre sur une chaise de l’hôpital. Me posant des questions et me reprochant presque de ne l’avoir dit à personne. Il a été le seul à s’inquiéter. Mon amoureux réagissait comme si je le trompais jalousant de mon mari. Est-ce que je commence à regretter de mes sentiments ? Je l’ignore, mais j’apprécie vraiment que mon mari soit à mes côtés. Au moins, quelqu’un tient à moi, même si on a aucun sentiment pour l’autre. Toutefois, à mon réveil, j’apprécie de le voir. Son calme et sa douceur sont agréables dès le réveil. Étrangement, je voudrais que ça soit comme ça pour toujours. Malheureusement, il va me manquer la chaleur d’un corps et des bras rassurants.

Effectivement, le réveil est pénible. J’ai de la difficulté à garder mes yeux ouverts et de combattre mon sommeil, mais il le faut. J’ai si soif en ce moment. Ma bouche est pâteuse et je souhaite d’avoir des nouvelles du monde extérieur. Je sais que dormir, on oublie la notion du temps, mais ma fille me manque, mon lit me manque et les petits repas de Jin woo. Décidément, il a quelque chose qui cloche dans ma tête. Comme si je commençais à ressentir un petit quelque chose pour mon époux. L’idée d’être mariée avec lui semble moins désagréable tout à coup, mais je me dis que ça doit être l’effet de l’anesthésie d’être un peu dans les vapes. Cette main, dont je quémande, se pose finalement dans la mienne où je souris en la serrant. Il n’est pas seulement doux en nature, même ses mains le sont également. « Parfait. Est-ce que tu vas pouvoir rester et manger avec moi ? » Lui demandais-je en souriant. Je ne souhaite pas être seule en ce moment. Je sais, les visites vont finir par se terminer, mais pour l’instant, je veux de la compagnie. S’il faut que je m’endorme avec cette main dans la mienne, alors je le ferai.

Puis on m’explique la procédure à suivre. Cicatriser et ensuite, la radiothérapie. Oui, c’était ce qu’on m’avait dit avant l’opération. Alors, tant mieux, tout s’est bien déroulé, mais le sein manquant est troublant. Je n’ai pas hâte de voir le tout sans bandage. Je ferme les yeux en déposant ma tête avant de me tourner vers jin woo. « Tu n’as pas été trop inquiet ? En tout cas, tu sembles soulagé. » Je me mets à rigoler. Même si le cache parfaitement bien, ses intentions le trompent. En fait, je crois ? À moins que ça soit mon esprit qui est encore brouillé. « Ae jin va bien, mon bébé… » Je souris tendrement, mais je perds un peu le fil. Un peu pensive concernant mon amoureux, l’opération, ma vie de couple, ma vie en général, mais je suis confuse. Je ferme instinctivement la main et la flatte de mon pouce quand j’entends une voix. « Oh ? Oui, j’aimerais beaucoup… » Je glisse mes yeux sur sa main et je fais un petit cri de surprise : « Je… Pardon. » J’arrête mon geste de caresse, je n’ai pas la force de retirer ma main. Je suis si fatiguée. Toutefois, j’entends la porte s’ouvrir, parlant de repas. Voilà ! « Est-ce que tu vas rester jusqu’à la fin de la visite ? »

« Moi, je ne vais pas manger, mais je reste avec toi. » Parce qu’il était un peu tôt pour lui manger et qu’il n’était pas celui qui était à jeun depuis le matin. Jin Woo n’avait jamais eu un très grand appétit alors il ne voulait pas se forcer, principalement car ce n’était pas l’heure du repas et que, de ce fait, il n’avait pas vraiment faim. Hors, ne pas manger ne l’empêcherait pas de tenir compagnie à son épouse ; s’il était venu après son opération, ce n’était pas pour repartir aussitôt. Il avait bien l’intention de rester auprès d’elle jusqu’à la dernière heure de visite autorisée, il ne comptait pas bouger. Et sa main fermée dans la sienne le démontrait davantage. Ce n’était pas grave si Ae Cha ne l’aimait pas, il ne lui avait jamais demandé de l’amour, et il ne la détestait pas. Mais parce qu’ils étaient mariés, parce qu’ils se côtoyaient depuis plus de deux ans maintenant, il ne la considérait pas comme une étrangère non plus… Encore moins après ces derniers mois, avec la naissance d’Ae Jin qui leur avait permis d’établir un nouveau lien, d’apprendre à se connaître un peu mieux, alors qu’auparavant leurs échanges restaient minimes. Certes, ils se parlaient principalement à cause de leur enfant, cependant c’était mieux que rien. Jin Woo avait pu voir que sa femme était douce et attentionnée, qu’elle paraissait être une bonne personne et lui estimait normal d’en prendre soin. « Je mentirais si je disais non. Bien sûr que je me suis fait du souci. » Même s’il restait serein face à elle, même s’il était celui qui relativisait à chaque fois en sa présence, évidemment qu’il s’inquiétait. Puisqu’un cancer ce n’était pas rien, le mot en lui-même suffisait pour donner froid dans le dos, hors il voulait positiver et c’était ce qu’il avait fait. Il refusait d’abandonner pour un avenir qui n’était pas encore arrivé et les paroles du médecin l’avaient grandement rassuré. Oui, Jin Woo s’inquiétait toujours cependant c’était dans sa nature d’être ainsi et il continuerait de l’être, tant que tout ne serait pas terminé. « Mais je sais que ça va aller et oui, je suis plus soulagé. » Il ferait de son mieux pour l’épauler, pour la réconforter si elle en éprouvait le besoin et même pour se tenir à ses côtés, si elle le désirait.

L’entendre se tracasser pour leur fille le fit naturellement sourire avec tendresse, puisque c’était une réaction admirable mais totalement compréhensible. « Hum. » Que pouvait-il ajouter de plus ? Ae Jin était entre de bonnes mains et elle pourrait la voir bientôt, d’ici un ou deux jours, quand elle sortirait de l’hôpital. La surprise se refléta toutefois dans ses prunelles sombres, à la sensation de ses doigts qui se refermaient sur sa paume, mais surtout de ce pouce qui lui choyait la main. L’envie de la retirer était là, parce que ça le perturbait et qu’il était loin d’être une personne tactile, cependant il n’en avait pas le courage. Ae Cha était sûrement fatiguée, il essayait de se convaincre de cette façon et ne pas trop s’en formaliser, lui proposant alors doucement de l’eau. Une rétorque qui permit à la jeune femme de sortir de ses rêveries, permettant à lui-même de se détendre à nouveau, alors qu’il lui offrait un tendre sourire, pour lui faire comprendre que ce n’était pas grave. Il se leva ensuite, afin de lui servir son verre d’eau et, au même moment, une aide-soignante fit son apparition dans la pièce, avec le repas pour son épouse. « Oui, j’y comptais. Sauf si tu veux te reposer. » Lui s’adaptait à ses souhaits à elle, il ne voulait pas la déranger ni la brusquer. « C’est comme tu préfères. » De plus bel, il lui sourit sur ses dires avant de poser lui tendre enfin son verre d’eau. Lui était là parce qu’il s’inquiétait, oui, mais surtout parce qu’il voulait lui tenir compagnie. Un séjour à l’hôpital n’avait rien de joyeux et on avait plus facilement tendance à broyer du noir, surtout dans une telle situation, donc il n’avait pas envie de la laisser seule.  

Il ne mangera pas, mais il va rester avec moi. Ça me fait plaisir et mon sourire sur mon visage le démontre bien. Ce n’était pas mon amoureux, celui-ci serait celui qui quitterait dès la première occasion pour sa pomme. Pourquoi je l’aime autant alors que je lui trouve énormément de défaut ? Il a ce côté mauvais garçon qui est attirant. Il a cette aura qui dégage qui le rend irrésistible, séducteur et plus encore. Un mauvais garçon que n’importe quelle jeune femme et femme adorait de tomber dans ses bras. Comme une idiote, je suis tombée sous son charme, mais je ne suis pas aussi choyée que je voudrais être. Avec mon époux, c’est tout le contraire. Il est si gentil, mais les garçons gentils sont ceux qui s’effacent dès que quelque chose sort de leur confort. Laissant la place à autrui et cédant leur place aux mauvais garçons, par exemple. C’est comme ça que je vois Jin woo. Il ne se démarque pas et quand il fait un pas, tout le monde reste surpris de ses agissements. Enfin, surtout moi. Quand il a reconnu Ae jin comme sa propre fille, je ne savais pas comment réagir à ça. Maintenant, je suis contente et soulagée que mon bébé puisse avoir un père aussi affectueux et gentil. Lorsque j’imaginais la mort face à mon cancer, certes, j’avais des regrets d’avoir des chances de ne pas voir ma fille grandir, mais ensuite elle allait vivre et être éduquée par un père digne de ma confiance. Digne ? Je ne sais pas si c’est approprié sachant que le véritable père étant le mauvais garçon et dont je partage de temps en temps mes nuits. Décidément, je suis toujours confuse.

Je rigole un peu. Il s’est fait du souci autant qu’il s’est fait du soucis en me voyant dans ce même hôpital. La première fois ou cette fois, il est celui qui fait le plus de souci. C’est agréable à ressentir et à savoir que quelqu’un est inquiet pour soi. Ce n’est pas le cas pour mon amant – qui lui faisait sa crise de jalousie. Ça m’a refroidit concernant son comportement, mais ça ne m’empêche pas d’avoir des sentiments pour lui – encore. « Ça te ressemble, mais ça me fait plaisir d'entendre. Est-ce qu’il a des raisons qu’on continue de se faire des soucis ? » Si jamais l’opération a échoué et qu’il reste encore de la matière cancéreuse dans mon corps ou bien, je ne sais plus trop pour quelle raison exactement. Bref, en théorie, on m’a tout enlevé non ? Il ne manque plus qu’à guérir et faire les radiographies. Un suivi pendant de longues années pour ne pas avoir de nouveau le cancer. Je pourrais carrément me retirer l’autre sein pour éviter que ça se refasse dans l’autre, mais je ne crois pas que ça soit possible. L’idée est bien là, je demanderai si jamais je me trouve un chirurgien pour refaire mon sein manquant. « Tant mieux, je préfère te voir sourire de toute façon. » Le voir si inquiet est perturbant. Son sourire est mon réconfort, il ne sait pas à quel point.

La caresse de sa main, c’était un automatisme. Je le fais avec Hoonie, je cherche de l’attention, l’affection à son égard, donc je fais ça. Toutefois, je l’ai fait pour Jin woo. Je l’ai senti se figer un peu et remarqué mes caresses, alors j’ai toute suite arrêtée en m’excusant. C’est normal de ne pas se sentir à l’aise dans ce genre de situation, surtout quand ton partenaire t’est infidèle. Quant à mon repas, il est officiellement arrivé et mon verre d’eau arrive également dont je prends tant bien que mal. Je peux enfin boire et cesser d’avoir une voix enrouée. « Tu vas faire quoi si jamais je m’endors ? » Lui demandais-je pendant que je dépose mon verre et me redresse un peu pour mon repas. C’est peu, mais je commence à avoir légèrement faim et il ne faut pas que je tombe malade en me goinfrant. Malheureusement, ce genre de repas, je ne suis pas du tout habituée. Je m’ennuie presque des bons petits repas que Jin woo faisait à la maison. « Est-ce que je suis capricieuse en disant que je m’ennuie tes repas à la maison ? » Oui, déjà. Je commence à manger avant de lui tendre une bouchée. « Une bouchée ? » Un refus, je vais le manger automatiquement. S’il accepte, pour la première fois, je lui donnerai quelque chose à manger et à partager le même ustensile. « Est-ce que tu vas pouvoir venir avec Ae jin ? Ou m’apporter mon portable ? Si je reste ici pendant un temps, je veux m’occuper un peu à ton absence. » Puis je m’assombris. J’ai le regard triste en regardant mon repas. « Est-ce qu’il est venu… ? » Soufflais-je doucement avant de soupirer et de secouer légèrement la tête. Non. Il n'est pas venu, j’en suis certaine.

Effectivement, c’était tout lui de se faire du souci, même s’il n’était pas concerné ou s’il ne connaissait pas la personne. Voilà quel genre de personne était Jin Woo, il avait toujours été ainsi, beaucoup trop gentil, mais aussi terriblement lâche. Parce que s’il tendait la main à ceux dans le besoin, si ses pupilles brillaient d’inquiétude pour quelqu’un d’inconnu, ça ne l’avait pas empêché de tourner le dos à ceux qu’il aimait, incapable d’aller à l’encontre des désirs de son patriarche. « Non, il n’y en a pas. Tout s’est bien passé. » Le médecin l’avait rassuré là-dessus, lui confirmant que la radiothérapie était là surtout pour éviter une potentielle récidive, et qu’il n’y avait plus de tumeur cancéreuse, aucune métastase, qu’il fallait désormais faire le temps pour la cicatrisation. La réponse de son épouse le fit sourire de plus bel, une esquisse pleine de douceur, parce qu’elle disait préférer le voir avec une telle expression sur le visage, parce qu’elle éprouvait sûrement plus de réconfort de cette façon, et ça ne le dérangeait pas de lui en donner. Il avait toujours été un garçon souriant, peu importait les obstacles qui se dressaient sur sa route, il n’avait jamais cessé d’être une personne positive et avenante. Cela ne faisait pas de lui quelqu’un de naïf, parce qu’il avait conscience de la complexité du monde, cependant il aimait croire en la bonté de chacun, se dire que chaque chose arrivait pour une raison.

Présent pour sa femme, puisque c’était dans sa nature d’être ainsi, plein de bienveillance, son corps se crispa toutefois à la sensation de ce doigt qui choyait sa main. Ce n’était pas parce qu’il n’était pas destiné à ce geste, ce n’était pas parce que l’amour qu’Ae Cha avait était dirigé vers un autre, mais parce que lui-même n’était pas tactile. Lorsqu’il n’initiait pas le geste, Jin Woo avait tendance à se tendre, mal à l’aise, oui, mais aussi parce qu’il ignorait toujours comment il était censé réagir. « Je ne sais pas. Je bouquinerais ou ferais ce que je peux pour le travail. » Il avait sa tablette avec lui donc, si besoin, il pouvait travailler à distance, bien qu’il y avait pas mal de choses qu’il ne pouvait pas faire en télétravail. « Je trouverais bien de quoi m’occuper, ne t’inquiète pas. » A la base, il était venu avec l’intention de rester jusqu’à la fin des visites, et c’était ce qu’il comptait faire, que son épouse finisse par rejoindre Morphée ou non. « Non, je comprends. Les repas de l’hôpital sont loin d’être les meilleurs. » Taquin sur ses dires, le garçon arbora une fine esquisse, amusée, tandis qu’il observait la jeune femme manger ; enfin, jusqu’à ce que cette dernière choisisse de lui offrir un morceau. Gentiment, il repoussa ses baguettes avec délicatesse, ne désirant pas l’offenser non plus, puis lui adressa un nouveau sourire empli de tendresse. « C’est gentil mais je préfère que tu manges. Il n’y a déjà pas beaucoup et tu as besoin de prendre des forces. » Puis surtout, ce n’était pas l’heure du dîner donc il n’avait pas réellement faim. « Ae Jin ne peut pas venir ici mais tu pourras la voir d’ici quelques jours. » Puisque sa convalescence ne serait pas longue, et il était plus judicieux d’éviter les microbes à leur enfant. « Je t’apporterais tout ce tu veux. » Pour ce qui était de son téléphone, il se trouvait déjà là. Le pourquoi le jeune homme ne se fit pas prier avant d’ouvrir le tiroir de la commode puis lui tendre l’objet tant convoité. La main tendue, son expression se fit plus désolée, pleine de compassion, alors qu’elle le questionnait sur l’autre personne avec qui elle partageait sa vie. « Il savait ? » Demanda alors Jin Woo, posément, en rapport à l’opération, sans daigner répondre à l’interrogation de son épouse. Parce que cela ne ferait que la blesser davantage et, même si son silence sur le sujet suffisait pour répondre, il préférait ne prononcer aucun mot. De cette manière, la réalité sonnerait moins douloureuse.

Je n’ai pas de souci à me faire. Heureusement. De toute façon, j’imagine que le médecin va me résumer ce qu’il a dit à mon époux afin de me mettre au courant de ma situation. Selon l’humeur de Jin woo et son merveilleux sourire, je n’ai plus de souci. Donc tout s’est bien passé. Je n’ai aucune métastase ou de tumeur cancéreuse nulle part en moi – pour le moment. Une chance. Je ne voudrais pas combattre une nouvelle fois cette maladie qui pourrit de nombreuses vies. Déjà, comment ai-je pu l’avoir et développer ? Personne ne sait la réponse. Ça peut se développer comme ça, comme par hasard. Je suis celle qui a tiré le fameux numéro de la loterie des cancers. J’espère uniquement ne pas rechuter. Je souhaite ne pas supporter tout ça une nouvelle fois. Ne pas me sentir seule et impuissante. Effrayée et plus encore. Je veux posséder mes moyens et être forte pour les personnes que j’aime. Toutefois, mon mari a vu une facette dont je ne voulais pas qu’il voie. Une femme fragile et remplie d’inquiétude. Une femme qui peut avoir des doutes et des craintes. Perdant ses moyens également. Quant à mon amant, j’essaie de ne pas montrer mon côté fragile. Je ne sais pas pourquoi j’essaie d’éviter d’être entièrement moi-même avec lui. Je crois qu’il me permet de savoir ce que c'est le fruit défendu. Après tout, pour certaines personnes, le défendu est excitant. Peut-être pour moi, il signifie ça en même temps ce côté mauvais garçon. L’inaccessible et la rébellion. Mon esprit est confus en me disant que ce n’est pas sain comme relation.

Toutefois, il va falloir que je fasse de la radiothérapie. Il le faut et cela inclue également des visites chez le médecin régulièrement pour éviter de récidiver. Enfin, ça ne me dérange pas. En fait, je le digère mieux ces séances qu’avec la maladie en moi. Au moins, je peux me dire que je vais pouvoir vivre plus longtemps et en bonne santé avec ma fille adorée. Je vais pouvoir la voir grandir, voir ses premiers pas, son premier mot et plus encore. Je vais pouvoir la regarder vieillir et veiller sur elle tout comme son père. Il n’aura pas non plus une énorme charge de travail, car je serai là pour faire l’éducation d’Ae jin. Elle est la prunelle de mes yeux. Ma vie. Elle m’a donné des fils à retordre lors de ma grossesse avec mes rages de nourriture, mais ça reste généralement de bons souvenirs.

Ceci dit, je me questionne ce qu’il ferait lorsque je vais me rendormir. Je ne vais pas rester éveiller très longtemps. Je me force davantage à rester éveiller afin de lui faire la conversation, mais aussi de manger un peu. Cette nourriture d’hôpital. Disons que je souhaite manger un vrai bon repas même si je n’ai pas tellement d’appétit. « D’accord, ne t’épuise pas trop non plus. » Je ne veux pas qu’il s’épuise en continuant de travailler. Bon, je suis moi-même celle qui travaille énormément en télétravail pour rattraper mon retard, mais aussi me tenir au courant de certains dossiers. Je ne peux pas lui reprocher quoi que ce soit. Dès le bébé endormi, je saute presque sur mes lectures des documents. « Ça ! Tu l’as dit. » Les repas manquent de goût, d’épices. Parfois, ce n’est pas très chaud. Je rigole un peu avant de soupirer de bon cœur. Je voudrais manger un repas fait à la maison. Je voudrais aussi partager un repas, mais je crains que ça soit trop demandé. Je ne veux pas être toute seule, rester à l’hôpital, c’est angoissant. Hélas, il ne souhaite pas manger, mais je ne prends pas mal. Il a parfaitement le droit et il a toutes les raisons du monde de ne pas avoir faim. C’est vrai en regardant mon repas, l’appétit ne vient pas. Moi-même, je n’ai pas tellement faim, mais je dois reprendre des forces. « Oui chef. » Lui répondais-je en prenant une bouchée. C’est fade.

« Merci, je t’enverrai une liste par sms de ce que je souhaite pour ne pas que tu oublies. C’est gentil. » Je vais pouvoir terminer un ou deux livres, je vais pouvoir lire des documents tranquillement, continuer des séries que je n’ai pas terminé, etc. Un séjour de quelques jours, mais j’ignore pour combien de temps précisément. Puis vient sur le sujet de mon amant. Je lui demande s’il est venu ou si quelqu’un l’a vu. Je n’ai pas de réponse, mais une question. Il peut être surpris, mais c’est quand même mon mari qui m’a fait réaliser que mon entourage a droit de savoir pour ma maladie. Je n’ai peut-être pas dit à mes parents, mais à mon amoureux oui. « Je lui ai dit, comme tu m’as suggéré, mais ça n’a pas bien passé. Il était insulté que tu sois au courant avant lui. » Je soupire avant de prendre une autre bouchée et de boire un peu d’eau. « Bref, il n’est pas venu, j’imagine. Il est sûrement en train de bouder encore. Tu es fiable contrairement à lui. J’aurai dû m’intéresser à toi dès le début. » Ces derniers mots ont glissé de mes lèvres sans m’en rendre compte, je continue de manger, mais le dégoût s’affiche sur mon visage et je repose mes baguettes. Je ne peux pas manger davantage. Je dépose ma tête sur mon oreiller en soupirant. « Décidément, je suis nulle en amour. »

Une esquisse au bord des lèvres, Jin Woo la rassura ; il n’avait pas l’intention de s’épuiser néanmoins, assidu dans son travail, il ne souhaitait pas le négliger. Il avait prévenu ses employés, son assistant, sur le fait qu’il ne serait pas trop présent les prochains jours, il avait délégué les tâches à chacun, néanmoins c’était son devoir de surveiller et faire attention qu’aucun problème ne vienne s’immiscer. Déjà qu’il s’absentait beaucoup, donc s’il pouvait compenser en exerçant à distance, il le ferait, sans pour autant en abuser, le garçon le promettait. « Je te rapporterais quelque chose de meilleur demain, si tu veux. » Proposa-t-il, alors que le sujet parlait de la nourriture de l’hôpital. Pour aujourd’hui, on ne lui en aurait pas laissé le droit, vu qu’elle sortait d’opération et qu’elle ne pouvait pas manger n’importe quoi. Hors, pour les prochains jours, Jin Woo pouvait aisément lui ramener des plats faits maisons, si sa femme le souhaitait. Probablement le ferait-il, même si elle refusait. En tout cas, pour aujourd’hui, il ne comptait pas lui vole son repas, même si Ae Cha lui proposait gentiment, parce qu’il n’avait pas particulièrement faim, mais également parce qu’elle était celle qui devait prendre des forces.

L’ennui à l’hôpital, le garçon pouvait aisément le comprendre puisqu’il n’y avait pas grand-chose à faire ; le temps devait sembler terriblement long donc lui n’y voyait aucun inconvénient à lui ramener ce qu’elle désirait. « Ca marche, ce sera plus simple comme ça. » Fidèle à lui-même, Jin Woo restait doux et avenant, toujours prêt à tout pour ceux qui l’entouraient. Assurément le pourquoi il ne réagissait pas lorsque l’amant de son épouse fut mentionné. Ce n’était pas comme s’il n’était pas au courant de son existence après tout ; il le savait depuis longtemps, et tous deux ne s’étaient pas mariés par amour, il n’avait alors pas son mot à dire. Lui-même avait conscience de pas être la meilleure personne de la Terre, d’être un jeune homme ennuyant et avec qui on n’appréciait peu passer du temps. « Je vois. » Une moue désolée s’afficha sur son visage tandis qu’il l’écoutait, tendre et compatissant. « Du coup, il savait que l’opération était aujourd’hui ? » Selon lui, c’était moyen de la part de cet homme puisque, si on tenait à une personne, peu importait les histoires et les rancunes portées, on était censé être présent pour nos proches dans les moments difficiles. « J’ai mes défauts aussi. » Rétorqua Jin Woo malgré lui, dans un rire gêné, puisque si elle ne s’était pas intéressée à lui dés le début, c’était justement à cause de ces derniers. Il était trop discret, trop transparent, celui qu’on ne remarquait jamais et qu’on avait tendance à oublier. « Ca va s’arranger. Tu devrais te reposer pour l’instant. » Le plus important était son repos, oui, et bien qu’il saisissait sa frustration, sa déception, lui essayait au mieux de la réconforter. Parce qu’il avait envie qu’elle se sente bien, qu’elle se consacre sur son bien-être avant tout puis, petit à petit, le reste suivrait également.