you got me drunk off - outfit // song
ft.   @Han Dok Ja    


Les jambes repliées et les mains dessus, le nez est relevé vers son interlocuteur. Le papier devant lui, sur la table basse claire, laissant un stylo à ses côtés. « Tiens, les clauses. », dit simplement le rosé en avançant ainsi le document pseudo-officiel entre les deux. Il est difficile d’argumenter sur les raisons ayant conduit les deux à ce raisonnement, toutefois, après un échange bref, Asmodée l’a invité chez lui pour officialiser les mots par une signature sur un bout de papier. Il roule des yeux devant le jugement évident de son homologue. « Tu peux me la mettre à l’envers et je ne le veux pas. Lis et si tu veux ajouter des clauses, c’est possible. ». Il ne supporte pas cette humiliation grouillante dans sa poitrine, de ses pleurs et ce craquage inutile quelques nuits auparavant.

Le contrat stipule quelques lignes succinctes et brèves sur les conditions claires :



Il manque certainement des éléments, mais il n’a pas tant réfléchi à la question. Il passe sa langue à travers ses lèvres, dans un regard espiègle. Il n’a pas écrit concernant les provocations, les deux trop tentés et enfreindrons directement cette règle. Il se relève, prenant appuie sur son canapé et se dirige vers sa cuisine ouverte. « Tu veux boire quoi ? ». Autant lui proposer quelque chose en attendant. Cela annonce une joute épuisante.

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ft.   @Noh Asmodée    

Les prunelles louchent sur le bout de papier, avant de plisser les yeux en prenant cette mine déroutée. Un traité de paix ? C'est tout ce qu'il a trouvé comme idée pour améliorer leur relation ? Ce n'est pas tellement pour rendre les choses meilleures entre eux, mais plutôt pour se préserver d'une gêne occasionnée due à leur comportement respectif. Dok Ja soupire, jugeant sévèrement les clauses sous son nez. Sa main glisse sur son visage, il se demande bien ce qu'il fout chez le contrôleur avec cette histoire de CDI. ‟ C'est ton idée ou quelqu'un te l'a conseillé ? Ça ne peut qu'être ton idée. „ Aussi tordu que lui, à chercher il ne sait quoi pour une raison qui lui échappe.

Le richard lâche un énième soupire, prenant le stylo entre ses doigts, tout en relisant les clauses notées par son aîné. Franchement, d'un point de vue extérieur, cette histoire est ridicule. Le blond ne veut pas le froisser, pas une nouvelle fois et surtout pas quand il signe en bas de la feuille. Le contrat stipule qu'ils ne doivent pas user de violence, mais ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas le droit d'échanger d'une manière différente. Dok Ja est le roi du sarcasme et de l'ironie, ça lui arrange bien s'il peut les garder contre le rouquin à ses côtés.

‟ Ce que tu veux. „ Il lui laisse le choix pour la boisson, que ce soit un simple verre d'eau, un truc plus sucré ou de l'alcool. ‟ Je n'en reviens pas qu'on fasse ça. „ Ça le fait cogiter, ils n'ont jamais essayé de se comprendre ou d'être amis, et désormais, ils signent un papier mentionnant qu'ils sont sur un terrain neutre. ‟ Ça donne presque l'impression qu'on devient pote. „ Se moque le pilote en déposant le stylo sur la table basse après s'être amusé avec durant quelques secondes interminables.

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ft.   @Han Dok Ja    
Il fronce fortement les sourcils à la déclinaison nouvelle de leur relation, ou du moins, de cette interpellation qu’il ne digère pas. « Ne parle pas trop vite. On passe à connaissances, d’abord. Ne m’écœure pas aussi tôt. », dit-il en prenant une bouteille de soju et des verres. Le rosé vient déposer sa carcasse contre le sol, les genoux repliés en un croisement et dépose le tout sur la table basse. Il vient remplir les verres lentement, les yeux vers le papier valant de l’or, désormais, preuve inestimable de ce qu’ils réalisent entre eux. « Ne sois pas si choqué. C’est le meilleur terrain d’entente que j’ai pu trouver et éviter que l’on ne s’étripe à nouveau et comme tu sembles ne pas t’y accommoder, c’est que cela te convient également. ». En vérité, il ne souhaite plus essuyer d’humiliation après sa crise des jours auparavant. Une fois suffit.

Il échange ainsi le contenant contre le traité de paix, dérobant le stylo pour ainsi apposer sa propre signature. La musique se délivre sous des airs de guitare, douces et discrètes, comme la télévision et ses émissions nullement intéressantes. « Autant enterrer, un peu, la hache de guerre et essayer de se comprendre. Enfin, être plus poli l’un envers l’autre, on peut dire ça comme ça. ». Ses rétines se relèvent vers son vis-à-vis, une étrange moue sur le visage. Il n’est que peu convaincue par ses propres mots, sentant en son sein qu’il ne pourra empêcher quelques remarques de franchir ses lèvres. Après tout, il y a des limites à entendre les conneries humaines. Surtout venant de quelqu’un qui regarde les autres ainsi. Ou le pense-t-il, plus aussi certain depuis leur conversation dans la voiture.

« Je ne vais pas te demander de trinquer, on n’en est pas à ce stade. », souffle-t-il lentement, portant la liqueur à ses lèvres. « Et tu ne peux plus juger. Tu as signé, tu consens à tout ça. ». Et apparemment, il n’a pas plus de contraintes à exposer. Tant mieux pour le plus âgé, sentant tout de même un désagrément au fond de lui, ne sachant si cela est une bonne ou mauvaise décision. Trop tard désormais pour changer d’avis, sans savoir où cela va les mener.

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ft.   @Noh Asmodée    

Connaissances, c'est mieux que rien. Non pas que le fils de bourge s'en inquiète, il fait même genre de s'en moquer en roulant des yeux. Connaissance, ami, ennemi, « pour parler » ou peu importe le nom qu'il veut bien offrir à cette évolution dans leur relation. ‟ Connaissances, si ça te fait plaisir. „ Étrangement conciliant pour le pire des sarcastiques de sa génération. Dok Ja hausse les épaules et regarde son aîné s'occuper de la boisson. ‟ Je ne sais pas si cela me convient réellement, mais disons que je n'ai rien contre ça ? Ce n'est qu'un bout de papier. „ Avec sa signature, certes, mais ça reste du papier. Comme tous les contrats passés par sa famille, pour mieux se remplir les poches ensuite. À la différence qu'Asmodée ne gagne rien de plus que de la sympathie ou une barrière défensive face à l'être acerbe proche de lui.

Un soupir lui échappe, tandis qu'il récupère son verre en échange de la paperasse. ‟ Donc, tu acceptes qu'on échange comme des gens civilisés ? „ Il l'interroge, un sourire en coin. ça l'amuse, faut bien l'avouer. Le comportement du contrôleur, sa manière de chercher ses mots pour expliquer un truc simple à comprendre. C'est bien de se faire la guerre, de se cracher dessus, mais c'est mieux de ne pas s'entretuer comme deux animaux sauvages cherchant à protéger son territoire. ‟ Je ferais l'effort. „ D'être poli, au moins ça. Aucune vulgarité, aucun gros mot, ni un plus haut que l'autre. Le blond se retient de faire un signe de croix sur son coeur avec son index, n'étant pas croyant à ce point-là.

Il lâche un léger rire à sa remarque, buvant à son tour pour respecter ses paroles. ‟ Je ne juge pas. Ai-je l'air de juger ? „ Fit-il en haussant un sourcil, n'ayant même pas pensé à dire quoi que ce soit de mesquin. ‟ Je crois qu'on a vraiment mal commencé. „ Ses épaules se soulèvent une nouvelle fois, et il constate à quel point Asmodée est matrixé par le comportement infâme de son cadet. ‟ Bon. Puisque nous sommes des connaissances, faisons connaissance. „ Autant débuter quelque part, sinon ils vont en venir à se parler mal et ce n'est pas ce qui est noté dans son contrat. ‟ Je commence. Pourquoi tu as voulu devenir contrôleur ? „ S'il laisse un seul silence, une seule gêne dans cet espace-temps, il peut être sûr qu'il va se passer un truc regrettable et à l'encontre de leurs signatures.

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ft.   @Han Dok Ja    
« Bout de papier à garder. Je ne tiens pas à encore t’entendre dire de la merde pour quoi que ce soit. ». Surtout si cela le concerne, si cela est gênant, sous le sarcasme fracassant qu’il fait horriblement mal. Il ne pense pas que cela soit une bonne idée, ou qu’elle tiendra sur la longueur, néanmoins, cela peut se tenter dès deux côtés. Il prend en compte la docilité de son vis-à-vis, étant quelque peu étonné de le voir si souple face à ses mots et ses gestes. Il est malade ? Il essaie de visualiser ce qu’il se trame puisqu’il n’est pas sur son territoire ? Il plisse légèrement les paupières, suspicieux, mais ne va pas alimenter la brèche alors qu’ils viennent de signer un traité de paix. Quelle merde, il le regrette quasiment maintenant.

Il soulève les épaules. « On peut essayer, le papier est là pour ça. ». Il rechigne un peu devant l’autre et ses mots, sentant qu’il devient un tantinet chiant. Il se contente néanmoins de hocher la tête et continuer à boire quelques gorgées qu’il lui semble nécessaire. Il lui tire la langue. « Tu as l’air de juger tout et tout le monde ? Un peu comme certains qui font la gueule h24. C’est comme inscrit sur tes traits ? ». Il lève les mains en signe de reddition. Il ne critique pas, il appose son opinion ? Un peu trop honnête, mais ce ne serait pas Asmodée sans cette personnalité. Il vient hocher la tête, ses mains contre ses chevilles pliées. « Hum. Pour l’argent ? Principalement. Même si c’est un poste à responsabilité, vu qu’un putain d’avion peut causer des dégâts si je ne fais pas attention… Je pense que c’est justement pour ça ? ».

Se sentir important ? L’attention après avoir réussi son boulot ? L’appréciation des autres ? « Et toi ? Pourquoi avoir choisi d’être pilote, quand tu peux suivre le chemin de ta famille ? C’était vraiment par envie ? ». Il se souvient vaguement que ses grands frères ont le monopole sur l’héritage. « Et ça ne te dérange pas ? Bien que tu m’aies dit bien t’entendre avec ta famille. ». Une légère jalousie lui pique l’estomac, qu’il réprime en se servant un nouveau verre de soju. Il va certainement en avoir besoin plus qu’il ne le pense. Heureusement qu’il a plusieurs bouteilles.

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ft.   @Noh Asmodée    

Si seulement un bout de papier suffisait à garder ses lèvres closes. Il hausse les épaules, offrant volontiers ce fameux bout de papier à ce qu'il pourrait presque concevoir comme un pote. C'est justement cette image bizarre qu'il a de leur relation qui le rend si docile. Asmodée ne cherche pas à le pousser contre un mur ou au bord d'un ravin, donc lui-même n'a aucune raison de vouloir faire pareil. Il est certainement malade, oui. ‟ Essayons. „ Renchérit le richard avec un sourire en coin, visiblement motivé par cette nouvelle perspective de leur relation. Un changement dans l'air, comme un vent qui souffle dans le sens inverse. Ce n'est pas plus mal, tant qu'il ne se prend pas des bourrasques violentes dans la figure, ça devrait être gérable.

‟ Désolé, mais je n'irai pas faire de la chirurgie pour te plaire. „ Il ne peut changer les traits de son visage, même si ceux-ci n'inspirent rien de confiant pour son aîné. ‟ Au pire, ne me regarde pas ? „ Simple, mais efficace. Dok Ja ne s'embête pas à changer son expression, surtout qu'elle est neutre en cet instant. Ni joyeuse, ni mesquine, encore moins colérique. ‟ Les pilotes possèdent un cerveau aussi. Comment font-ils quand il n'y a point de tour de contrôle ? „ Non, ils ne se crashent pas tout le temps, comme il pourrait le penser. ‟ L'argent, c'est une bonne motivation. „ Acquiesce le blond, lui qui n'en a pas besoin pour faire son métier actuel.

‟ Pour les hôtesses ? Plus sérieusement, j'aime cette sensation de liberté et c'est toujours incroyable d'être au-dessus des nuages. „ Il s'en moque du salaire, lui, il apprécie simplement le vol et les escales. ‟ Le chemin de ma famille est comme un sentier rempli de ronces ? Il n'y a pas un mètre où tu ne marches pas sur des épines. „ Et il déteste ça, quand ça pique et perfore l'épiderme. ‟ Pourquoi serait-ce dérangeant ? Je m'entends bien avec ma famille, assez pour que nous sachions où se trouvent nos places. „ Est-ce vraiment l'exemple d'une bonne entente ? Ils ont un rôle à jouer, chacun d'entre eux. Et la vérité est que le dernier n'est peut-être pas compté dans l'équation de la succession. Un fils suffit pour un rôle, pour une place à prendre. C'est marrant de penser que les deux premiers enfants puissent jalouser le dernier, celui qui ne possède rien et s'en contente. ‟ Mes frères ont déjà accepté leur sort, peut-être est-ce un bien pour moi. Un héritage n'est que chaînes pour l'enfant qui ne souhaite pas vivre dans une prison. „ Il hausse les épaules, buvant une gorgée de sa boisson si gentiment offerte par le plus vieux. ‟ Je suis égoïste, j'en ai conscience. Je pourrais prendre la place d'un de mes frères, mais je préfère clairement ce que j'ai aujourd'hui. „ La lueur qui brille dans son regard n'a rien de plaisant ou d'innocent, il n'est pas l'animal bien dressé qu'on pourrait lui croire. C'est un prédateur, un opportuniste, celui qui se plaît dans la petite vie qui s'est construit.

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ft.   @Han Dok Ja    
« Tu n’en as pas besoin. Même si je ne t’aime pas dire que tu es moche serait mentir, hein. ». Il faut tout de même appeler un chat, un chat après tout. Et le rose est suffisamment honnête dans ses propos pour ne pas avoir honte de le dire, saupoudré par un haussement d’épaule hasardeux et d’une moue réprobatrice. « Non. Tu n’es pas vraiment le genre sur lequel on peut simplement éviter de te regarder. Tu juges, mais je comprends les collègues qui crush sur toi. ». Il faut l’avouer, même si cela le dérange, que le richard est très beau. Et aux mots, le fait qu’aucune chirurgie n’est intervenue le rend d’autant plus acerbe : il n’a aucune raison de l’attaquer là-dessus. Une perfection sur tous les plans. Cela l’exaspère à bien des égards, malheureusement, soupire-t-il en prenant une gorgée de sa boisson. Essayant d’être aussi inexpressif et contrôler que son vis-à-vis. Sans y croire.

Il pouffe concernant les hôtesses, évitant de justesse de cracher son soju. Il ne s’attendait pas à une blague de ce genre, les joues rosies entre l’étranglement de l’alcool mal passé et son rire. « Mais tu n’es pas lassé ? Notre métier, même différent, est assez répétitif. Le ciel et les nuages, tu verras huit fois sur dix la même chose. Tu comptes toujours sur les deux restants ? ». Si tel est le cas, il ne voyait pas Dok Ja aussi rêveur. Cet aspect le laisse quelque peu pantois, suspendu à ses lèvres. Il fronce légèrement les sourcils, essayant de comprendre la métaphore. « C’est spécial, les conglomérats. ». Il se contente de son avis, n’ayant pas envie d’avoir mal à la tête inutilement sur des enjeux familiaux qu’il ne comprendra jamais.

« Tu penses qu’ils se sentent piégés par l’héritage de ta famille ? On ne peut pas « allez-vous faire foutre, je fais ce que je veux » chez les riches ? ». Un peu moins fun, soudainement. « Chacun sa merde, en gros ? ». Ils sont là pour discuter, mais apparemment, la solidarité s’arrête si l’un peut se faire emprisonner. Il conçoit l’égoïsme, sûrement parce qu’il est du même acabit. « Je ne vois pas où est le mal à avoir sa propre liberté ? En soi, c’est ton argent, le reste, tu ne sembles pas en avoir besoin ? ». De ses richesses matérielles offertes par les parents. Le blond a l’air de posséder suffisamment de ressources pour s’en sortir sans tout cela. « Enfin, je ne vais pas jusqu’à dire que tu pourrais changer de place. Un trône est un trône ? ». Le prince et le mendiant. Jamais il n’acceptera de se retrouver dans cette position. Jamais.

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ft.   @Noh Asmodée    

Pause. Vient-il de dire qu'il le trouve beau ? Ce n'est peut-être pas la première fois qu'il le laisse sous-entendre, mais Asmodée est tel un renard et il n'est pas conseillé de croire un tel animal rusé. ‟ Je te jure, si tu demandes qu'on s'envoie en l'air, je n'en serais même pas étonné. „ Trop de compliments sur son physique, des éloges ne faisant que gonfler les chevilles du petit prince à la couronne dorée. Il se retient d'ajouter que son collègue pourrait possiblement crusher sur lui, comme les autres. Dok Ja a tiré un ticket gagnant à la loterie de la vie. Beau et riche, séduisant et affriolant. Asmodée peut se croire jaloux, mais s'il ne possède pas un compte en banque semblable à celui de son cadet, il est tout autant physiquement attirant. C'est la réflexion qu'il se fait en l'observant plus longuement, un rictus narquois au coin de ses badigoinces. Il est beau, charmant, mais il le serait davantage s'il n'était pas aussi acerbe et détestable.

Les hôtesses ne l'intéressent pas, ni même les demoiselles qu'il pourrait rencontrer durant une escale. La réaction du rose le fit sourire, appréciant à quel point il parvient à le toucher d'une certaine manière. ‟ Et toi, n'es-tu pas las de voir ces avions décoller ? Toujours les mêmes et aux mêmes heures ? Je ne me lasserais jamais du ciel et des terres vues d'en haut, ni même des rencontres faites aux différentes escales. „ Parfois, il en oublie qu'Asmodée le voit seulement comme un gosse de riche, un diamant à la place du cerveau et le cœur aussi froid que la glace. Spécial, c'est le mot juste pour décrire cet univers où il ne faut pas trébucher pour ne pas se faire marcher dessus. ‟ Piloter un avion est tellement plus simple que garder sa place dans les affaires. „ Et de toute manière, il n'a jamais eu d'attrait pour la bourse et les chiffres.

‟ Ce n'est pas si simple. Mon père a construit son empire de ses propres mains et il ne veut pas le voir périr à sa mort, ni le confier à quelqu'un d'autre que son propre sang. „ Lui, il peut se permettre de dire « allez-vous bien vous faire foutre », mais pas ses frères. ‟ En gros. „ Ça sonne si mal à ses oreilles. Du venin coule dans ses veines, c'est juste qu'il ne s'est jamais coupé pour le voir couler. La petite tête à ses côtés ne semble pas s'offusquer de son égoïsme, comprenant même son point de vue. Si l'étonnement ne se voit pas sur son visage, le froncement de ses sourcils est très perceptible. ‟ Mais qui es-tu ? Où est le Asmodée à la langue de vipère que je connais et déteste si bien ? „ Sincèrement, il est plus terrifiant en parlant de manière posée qu'en étant vulgaire et provocateur. ‟ Quelle place voudrais-tu que je prenne ? „ Ses yeux restent plantés sur le visage de son vis-à-vis, à scruter la moindre de ses expressions. ‟ C'est assez effrayant de te voir si docile et presque compatissant. „ Pire qu'effrayant, ça pourrait presque devenir plaisant. Et il se refuse à apprécier cette facette-là de son aîné, plus calme, plus à l'écoute, un brin plus curieux. Comment pourrait-il lui faire ravaler sa langue et s'étouffer avec, s'il montre cet aspect-là de sa personnalité ? C'est son ami boxeur qui risque de lui rire au nez.

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ft.   @Han Dok Ja    
Il mime l’envie de vomir, soudainement assez écœuré. Il exprime une vérité concernant son interlocuteur, mais la différence entre trouver quelqu’un beau et avoir une jolie sauterie réside dans un espace-temps différent. Il ne peut nier être du genre à fourrer sa bouche là où les opportunités sont grandes ouvertes, toutefois, il ne se voit pas rouler une pelle à son voisin de table pour cette seule raison. Dans d’autres circonstances, peut-être. Un baiser a été suffisant, il ne souhaite pas faire revivre ce souvenir encore frais dans son esprit. Il roule des yeux aux propos. « Nos heures sont irrégulières. Et techniquement, je ne pense pas que tu veuilles vraiment savoir pourquoi cela ne me dérange pas. ». Il joue la carte du concupiscent, pensant avant tout à ce qu’il possède entre les jambes, supplantant son besoin d’attention évident.

Et, entre eux, tout le monde sait qu’Asmodée est fortement appréciée des hôtesses et de certains pilotes, apparemment doué de ses lèvres. En toute modestie. Il hoche la tête concernant les rencontres. « Même au niveau des hôtels, des pays, même si c’est payant, ça reste tout de même de très bons souvenirs. ». Il ne peut nier ces avantages que possèdent les navigateurs des airs après tant de vols dans ces appareils étroits. Bien plus gratifiant qu’une bataille financière et matérielle entre grandes structures, inatteignables pour ses yeux de petite personne moyenne. Et en toute honnêteté, s’il jalousait cela à son adolescence, il n’en ressent plus autant d’acerbité aujourd’hui. Sans doute parce qu’il a appris l’autonomie après avoir quitté le domicile familial et qu’il s’en sort assez bien aujourd’hui.

Il effectue une légère moue. « Ce qui est de la famille, reste dans la famille ? ». Il ne saisit pas bien le concept, mais prétend que cela va au-delà du statut et de l’entreprise en elle-même. Cela doit se jouer sur la famille, le nom et tout le reste. Putain de bourgeois. La remarque lui fait froncer les sourcils, l’envie de recadrer cette merde indécente. « Tu me cherches ? J’essaie d’être civilisé, contrairement à une certaine personne qui crache son venin, tu n’as pas l’habitude à de la gentillesse ? ». S’il ne veut pas finir avec le verre d’alcool au visage, il va falloir clouer cette vilaine bouche. « Crois-moi, je suis aussi surpris. Tu ne peux pas savoir à quel point tu es si facilement détestable. ».

Il le regarde avec dédain. « Vraiment. Il suffit que tu ouvres la bouche pour détruire toute l’image que tu as. C’est un privilège que tu me donnes ou c’est un naturel que personne ne remarque ? ». Cette image parfaite, étiolée par ce comportement merdique. Il se retient, mais cela va devenir compliqué s’il continue ainsi. « Ça commence sympathiquement, tu aimes me provoquer ou tu te sens si mal-à-l’aise que tu essaies des techniques pour me mettre hors de moi ? ». Autant poser la question à ce sujet. On dirait que cela est un jeu amusant pour son interlocuteur.

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ft.   @Noh Asmodée    
Dok Ja fait l'impasse sur les propos cités, les yeux se levant au plafond avec ce sourire en coin. Loin de lui l'envie de savoir ce qu'il fait de sa bouche et avec lequel de ces gens croisant sa route durant leurs heures de travail. Les pilotes et les hôtesses de l'air ont des avantages que d'autres ne possèdent pas. La fatigue et la différence de pression ne sont pas un frein quand la passion est au rendez-vous. La tête au-dessus des nuages à la recherche d'une vie cachée. Plus qu'un compte en banque ou quelques fortunes, il est riche de souvenirs. Des photos, des réminiscences, des objets ramenés d'un point ou d'un autre du globe. Et dire qu'il est payé pour ça, pour voyager à droite et à gauche, pour se sentir libre tel un oiseau. Dok Ja préfère largement être dans le cockpit d'un avion qu'enfermé au sommet d'une tour de contrôle, à voir le ciel d'en bas.

‟ Tu as tout compris. „ C'était déjà ça à l'époque des rois et des reines, le trône revenait à l'enfant et notamment à un fils. Les Han fonctionnent comme une dynastie, au temps des empereurs et des impératrices. Quelle importance, il ne se sent pas concerné par tout cela, puisque le flambeau est déjà assuré. Lui, ce qui l'intéresse davantage, c'est le garçon vautré dans son champ de vision. Son accommodation et cette docilité ne lui ressemblent pas et le bourgeois le souligne à sa manière. Ce n'était pas son intention de raviver la flamme chez son aîné, mais il faut croire que le blond a raté une occasion de se taire.

Les sourcils se haussent face à cette vive réaction et à ses paroles crachées à la figure. ‟ Je crois qu'il y a des mots à ne pas employer. „ Siffle-t-il entre ses dents en sentant toute la rage de son interlocuteur. Un chat sauvage sous une ombrelle. ‟ C'est incroyable à quel point tu t'emportes pour si peu. Le plafond est plutôt bas. „ Celui de sa patience et de sa sympathie. ‟ Ce n'était pas le but. C'est toi qui entends les insultes. „ Il s'enflamme au quart de tour, allumé d'une rage soudaine à peine la poudre crépitante jusqu'au baril d'explosif.

‟ Je n'ai pas l'habitude de ta gentillesse. Et il faut croire que tu ne sais pas faire la différence entre plaisanterie et crachat venimeux. „ Un chat reste un chat, aucun doute là-dessus. ‟ N'oublie pas le contrat. „ Rappelle-t-il avec ce petit sourire, le narguant d'en faire trop ou d'en dire plus. Dok Ja quitte son siège, le verre posé sur la table basse et se rapproche du rosé fulminant de son côté. Face à lui, le corps s'accroupit et une main se dépose sur le bord de la table basse, tandis que la seconde se retient au genou du plus vieux. Les pupilles scrutent ce visage aux sourcils froncés et au regard mauvais. ‟ Tu prends vraiment tout pour une critique. „ Souffle-t-il, son visage proche du sien. ‟ Il n'y a rien d'étonnant à ce qu'on n'arrive pas à s'entendre. Toi et moi. „ La main sur son genou vient se glisser sous le menton du plus petit, lui infligeant une légère pichenette de son index. Sa langue se faufile sur ses lèvres, tandis que ses prunelles tombent une fraction de seconde sur celles du plus vieux. ‟ Mais peut-être n'as-tu pas envie qu'on parvienne à s'entendre. „ Et ses orbes sombres reviennent dans les siennes.