L’anniversaire des triplés approchait, ce qui voulait aussi dire que l’anniversaire de sa boutique était proche. Le jeune homme l’ayant ouvert à cette même date, puisque c’était la plus belle manière pour lui de célébrer tout ce qui lui était le plus cher : Ji Hae, Ji Hwan et ses fleurs adorées. Une première année allait bientôt être marquée pour le Wild Flowers et Ji Sung n’en était pas peu fier ! Cela dit, même si les préparatifs pour souligner cet heureux jour (autant la célébration d’anniversaire du jeune homme, de son frère et de sa soeur que la journée spéciale à sa boutique) avançaient bien, il avait l’impression de ne pas en voir la fin. Il faut dire qu’il ne s’aidait pas vraiment, se trouvant toujours de nouvelles idées plus ambitieuses les unes que les autres. C’est qu’il voyait les choses en grand, ayant envie de noyer d’amour et d’affection ses proches. Tout le monde prend toujours soin de lui, prétextant qu’il est le triplé à la santé la plus faible, qu’il est la douceur que l’on doit protéger. etc. Parfois, cela lui pèse, ayant l’impression d’être un fardeau ou une tâche pour ceux qui l'entourent. Ji Sung préférerait qu’on le voit comme un adulte indépendant et fort, au même titre que Ji Hwan. Il aimerait qu’on se tourne vers lui comme on le fait avec Ji Hae, sachant qu’on peut compter sur lui pour protéger. Chaque fois qu’il trébuche ou se blesse, ses tiers débarquent, prêt à tout mettre à feu et à sang, répétant qu’ils sont là pour lui. Pourtant… il n’a pas l’impression que qui que ce soit compte sur lui pour rendre la pareil, le considérant comme trop doux et fleur bleu. Certes, ses méthodes sont différentes, mais est-ce que cela veut vraiment dire qu’il est inutile ?

Le jeune homme pince les lèvres alors qu’il met la touche finale à ce dernier arrangement floral. La dernière heure s’est écoulée dans la plus grande des tranquilité. La pluie battante semblait décourager tous les possibles clients et personne n’avait osé l’affronter pour venir chercher de jolies fleurs. Ji Sung éteignit toutes les lumières, mit la clé dans la porte, puis sortit son parapluie afin de rentrer chez lui sans prendre une douche naturelle (et polluée). La ville semblait tout de même active, même si plus calme. Quelques voitures, bus et taxis occupent la rue. Une poignée d’autres personnes marchent d’un bon pas, la tête baissée sous leur parapluie, ne pensant qu’à rentrer au sec. Le fleuriste devrait les imiter, surtout avec cette santé de merde qui s’amuse à lui faire attraper tous les rhumes et conneries imaginables. Pourtant, il marche sans se presser. Son regard se perd sur le paysage gris. Un sourire se dessine innocemment chaque fois qu’il aperçoit un peu de verdure venant insuffler de la vie dans cet environnement pourtant moderne et froid.

Après une petite vingtaine de minutes, Ji Sung arrive devant son immeuble. Il fronce les sourcils en reconnaissant la silhouette qui l’attend devant la porte. Personne n’a dû entrer ou sortir, à cause de la température, ne le laissant donc pas entrer par la même occasion. Le fleuriste avance plus rapidement - presque en courant - pour aller rejoindre la personne. Sans hésiter, il s’expose à la pluie pour plutôt mettre le parapluie au-dessus de son ami. Ce dernier est déjà trempé, alors son geste est plutôt inutile, mais il n’y pense même pas.

-« Siwoo ? Qu’est-ce que tu fais là ? Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-il, l’inquiétude se lisant autant sur ses traits que dans sa voix.

Le jeune homme passa sa clé magnétique et invita son ami à entrer en premier. Il fit de même pour la seconde porte, se disant qu’il aurait peut-être dû choisir un immeuble où la première porte n’était pas sécurisée, finalement.

-« Tu pourras prendre une douche, si tu veux te réchauffer et on mettra tes vêtements à la sécheuse. Je t’en passerai d'autres. » proposa-t-il, alors que les portes de l’ascenseur se referment devant eux.

Quelques secondes plus tard, le fleuriste compose le code de sa porte et invite son ami à entrer en premier. À peine ses chaussures retirées et son manteau rangé, il va monter le chauffage.

-« Tu attendais là depuis combien de temps ? » demanda-t-il, se sentant mal de ne pas être revenu plus tôt.

Pourtant, il n’avait pas traîné à la boutique, pour une fois. Il était parti à la fermeture. Son ami avait peut-être oublié qu’il travaillait ou avait préféré l’attendre directement chez lui…

( Pando )