Welcome to the Jungle, boysong || outfit ||  @Song Attis

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Les cotons neigeux tombent lentement sur le bitume, accrochant la chaussée et parsemant les ruelles étroites de leurs meurtrissures. Les genoux sont pliés, les bras posés contre les genoux et la caboche de corbeaux penchée sur le côté. Ces mêmes flocons éclairent la tignasse du petit déchu devant lui, recroquevillé comme un chiot apeuré par ses maitres. Bien qu’il ne saisisse aucunement ce sentiment, il peut le comprendre, de manière hypothétique. Après tout, qui ne serait pas craintif face à des hommes armés et paraissant bien agressifs ? Les cris familiers ont alerté l’Américain qui passait à ce moment, fracturant certainement un règlement illégal. Pauvre gamin. Sûrement jeté en pâture pour des parents incapables. Cela dit, les traits de l’adolescent lui paraissent familier, sans savoir réellement d’où. Sûrement pas du club. « Eh, boy. ». Il l’épelle, se doutant que cela ne lui fera pas relever la tête.

D’un mouvement gracile des phalanges, il quémande aux camarades de son père de s’exiler, sous quelques protestations. « Allez, allez, nous n’avancerons à rien. ». Jouissant des privilèges d’un patriarche absent pour prendre les rennes, dans un milieu dont la plupart se laissent déborder par l’imagination et les fantasmes malsains. Sans comprendre que la réalité est bien plus cruelle et aux antipodes de leurs imaginations. Il observe le jeune devant lui, laissant un vague soupir du bout des lèvres. « Ils sont partis pour le moment. Je ne sais pas qui tu es, mais on ne t’a jamais dit que les gens tout tatoués et pas commodes comme eux ne sont pas très sympas ? Allez, viens avec moi, ils ne te feront rien tant que tu me colles. ».

De toute façon, rester ainsi ne sera d’aucune utilité, encore moins autour d’un gang envers un jeune homme qui semble adorable. L’aidant à se relever, il passe son bras autour des épaules du plus jeune. « Je ne vais rien te faire, il vaut mieux te faire passer pour quelqu’un de proche comme un petit frère d’un ami qu’un inconnu qu’on peut abandonner. ». Ils retrouvent les rues, sous la couche de neige et le manque de brillant. Las Vegas lui manque dans ses moments. Sa chaleur, son extravagance, ses péchés. « Alors, on va boire un truc chaud et tu me racontes un peu tes ennuis ? ». Parce que, clairement, il en a des gros.

Welcome to the Jungle, boysong || outfit ||  @Valentine Carwyn

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Le corps en boule, l'enfant effrayé se rétracte dans sa carapace en sentant les murailles vibrer sous la crainte qui secoue son être. Il respire, lentement, profondément. Parfois sa respiration se coupe, comme pour mieux entendre les bruits autour de lui. Sa gorge est sèche, elle lui brûle d'avoir essayé d'appeler à l'aide. Des cris perdus dans l'air, étouffés par le brouhaha des rues adjacentes. Personne ne viendra l'aider, car personne ne l'a entendu hurler. Résigné, il se replie toujours plus dans sa coquille en priant pour que ces hommes disparaissent. D'où sortent-ils? Pourquoi en ont-ils après lui? Le garçon s'interroge, malgré le brouillard qui s'est levé dans sa caboche douloureuse. Les mots ne l'atteignent plus, tel un animal sauvage, il voûte le dos en rentrant sa tête dans ses épaules.

Le temps est en suspend pour le malheureux, toujours enfermé dans sa bulle faussement protectrice. Les membres tremblent, de plus en plus au son des pas qui résonnent dans la ruelle. Où vont-ils? Chercher du renfort? Laisser cet inconnu s'occuper de son cas? Mais il ne comprend pas. Pourquoi lui? Il n'a jamais rien fait pour déplaire, ni pour s'attirer des ennuis. Le brunet ne saisit pas bien pourquoi ils le secouent et le brutalisent de la sorte, sans une explication, ni une réclamation. De la pure cruauté, de la méchanceté sans égal, ni considération.

Pense-t-il vraiment qu'il ait cherché à s'attirer les foudres de ces types? Le chaton retient toute réponse agressive ou déplaisante, pinçant ses lèvres si fort entre elles. Sa mère lui a toujours dit de ne pas suivre des inconnus, ni de discuter avec eux. Cette mère qui n'est plus là désormais, qui a tout emporté avec elle. Attis se redresse légèrement, portant son regard effrayé, mais sombre, sur l'homme qui l'incite à le suivre. Il pourrait mourir ici s'il ne l'écoute pas. Mourir reviendrait à rendre triste ces gens-là, il ne veut pas blesser qui que ce soit.

Alors, il se lève.

Il se laisse approcher, toucher, malgré la contracture de ses membres et le souffle coupé. Il vaut mieux? C'est incompréhensible. Il secoue doucement sa tête, un mouvement imperceptible tellement il est faible. Les yeux se relèvent, un regard qui n'annonce pas une coopération facile ou rapide.

- Qui es-tu?

La voix est froide, cinglante. Méfiante, aussi. Ce gars est avec les autres, c'est une évidence. Ils ne l'auraient pas laissé fuir si ce n'était pas le cas. Lui, que veut-il? L'avoir à l'usure? Attis se renfrogne. Ce ne sera pas simple de l'amadouer, ni de le dompter. Il n'est ni docile, ni prêt à s'adoucir.

- Tu es avec eux.

C'est la première supposition qu'il se fait. La première qu'il émet de vive voix, sans se débattre pour autant. La petite voix dans sa tête le sermonne, lui disant de faire attention à ses faits et gestes.