Flocons et bulles d'oxygène.. @Song Eros

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Chemin enfantin, emprunté quelques fois au crépuscule. Un soleil disparu à l'horizon après avoir chargé la ville des dernières couleurs rougeoyantes. Ciel assombrit d'une nuit trop claire. Lune ronde et trop présente, empêchant de voir les étoiles à celui qui les aimait tant. Doigts tendus devant son corps parfaitement couvert. Paume ouverte vers le ciel qui pleure quelques flocons d'un hiver déjà entamé. Fraicheur caressant sa peau nue sous un sourire d'enfant retrouvé. moment de calme, de douceur. Son âme aux milles brisures se fait oublier. Son esprit au millions de pensées, s'éteint.

Poudreuse légère sur un chemin enfantin, quelques traces de pas dessinées. Un pied après l'autre, corps avançant dans le silence. Nuit rompue d'un mauvais rêve. L'Espoir quitte son nid quelques heures durant, s'essoufflant sous les cris du vent. Frissonnant, fredonnant, chantonnant. Ses lèvres ne s'écartent pas, tout se joue dans son esprit encore que trop touché. Bouche ouverte, un souffle chaud échappant une brume épaisse. Sourire à nouveau paisible sur des lippes trop sèches. Nez rougit et levé vers le ciel. Point d'étoiles, mais de la neige. Langue tirée et flocons goûtés.

Pupilles attirées d'un mouvement, visage rabaissé, ses yeux se fixent. Une silhouette. Un homme esseulé ? Son coeur s'arrête. Repart. S'emballe. Il a joué à l'enfant s'étant cru seul. L'inconnu est de dos. Au bord de l'eau. Aurait il rêvé ? Une impression de l'avoir vu avancer. Inquiétude grandissante, il ne s'affole plus de l'eau et s'approche. Avance encore et encore. Un pas après l'autre. Un pas plus rapide que le précédent.

- Attendez !

Voix étouffée par son col roulé. Manteau battant la cadence de sa nouvelle course effrénée. Une main tendue, regard paniqué. Pourtant, impossible de totalement s'arrêter. Son pied avance sur le pont glissant. Son corps penche vers l'avant. L'homme trébuche. Juste le temps de pousser l'inconnu à l'écart de l'eau. Son regard s'ouvre. Ses yeux s'écarquillent.

Juste le temps de clore ses lèvres, son corps trempe dans les eaux glacées. Son souffle est coupé. Le froid mord. Brule. Il paralyse son corps, qui s'enfonce. Se débattre est inutile, ne sachant nager. Complètement tétanisé par l'étendue dans laquelle il vient de tomber. Quelques bulles s'échappent, remontent vers une surface qui s'éloigne.. Déglutissant, sa gorge se serre. Ses poumons le brûlent. Vêtements alourdis et corps engourdit, il regarde la surface se troubler. Avant de fermer les yeux, calmant son esprit pour ne pas sentir son corps couler..  

Flocons et bulles d'oxygène.. outfit || @Shim Hope

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Tout se passe vite, de la surprise à l’incompréhension. De la stupéfaction à l’action. Sans attendre, il retire l’encombrant tel que l’écharpe ou le manteau et plonge aussitôt dans les eaux glacées. De faire vite, mais avec la précision nécessaire pour ne manquer de souffle, attrapant le corps qui se laisse à la dérive et le remonter aisément. Le long d’une bordure en terre gelée par le froid, réanimant son interlocuteur qui, peu à peu, retrouver l’air après quelques crachats de perles salées. Il s’échoue aux côtés du jeune homme, reprenant une respiration régulière, la paume sur son thorax. Toutefois, les pupilles scrutent avec attention celui qui se dresse avec peine. « Est-ce que tout va bien ? Vous avez mal quelque part ? Engourdissements ? ».

Il ne peut pas concrètement l’aider sur ce plan, étant lui-même trempé, les gouttelettes dégoulinant le long de sa mâchoire et de ses vêtements. Ses méninges tournent en continu, la crispation des muscles en questionnant encore et encore ce résultat surprenant. Il reste près de son voisin, essayant de l’apaiser dans cette nuitée, à peine éclairée par les lumières artificielles qui les entourent. Et, doucereusement, les rouages se placent en observant là où ils se trouvaient précédemment. « Oh. Hum… ». Pensait-il qu’il avait désiré en finir avec sa vie ? Il ne peut nier les envies, vivaces et affreuses lorsque son moral est au plus bas, arrivant par vague et provocant des secousses dans son cerveau.

Néanmoins, cela n’était pas son but. Pas ce soir, en tout cas. Ses phalanges s’approchent, avant de se recroqueviller sur elles-mêmes et ne pas apposer de toucher. Même pas un frôlement, mais une proximité tacite et le regard inquiet. « Je vous avoue préférer un bain à un plongeon soudain, il fait un peu froid en ce moment. ». Un léger rire afin d’atténuer la gêne occasionnée par la scène, essayant de faire attention à ce que l’autre ne possède aucun dommage. Mais apparemment, chacun possède davantage de frayeur passagère que de blessures. La paume passe derrière la nuque, sous un sourire aussi doux que la brise.

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Main tendue vers la surface qui s'éloigne et paupières closes. Un mouvement remue l'eau. Un corps qui s'approche, des doigts attrapant les siens. Le coeur ralentit et le corps engourdit, allongé sur la berge. L'eau crachée alors que ses poumons restent enflammés. Quelques gouttes accrochés aux cils, la respiration sifflante et l'esprit un peu ailleurs. Si beau ciel devant ses yeux, le corps frissonnant du froid. Les doigts caressant les brins d'herbes humides. Un souffle de soulagement quitte ses lèvres étirées d'un sourire. Sa tête se tourne, l'homme a ses côtés parlant. Devait il répondre ? La gorge douloureuse, le coeur reprenant son rythme. Deux souffles dans le silence. Il se relève doucement, difficilement.

- Je vais bien.. grâce à vous.

Alors qu'il voulait le sauver, c'était lui qui avait faillit se noyer. Un frisson de terreur à la pensée d'avoir été à l'eau. Ses lèvres virant au violet sous le froid de l'hiver. Cette main qui se tend. Qui se retient. Hope l'attrape avant qu'elle ne s'éloigne, la serre entre les siennes. Les iris cherchant ceux de l'autre homme. Sourire plein de douceur à son sauveur.

- Mais plus important, vous allez bien.

Un soulagement perceptible dans sa voix, dans son regard, dans cette façon de tenir sa main. Le rire le fait frémir et il y répond du sien. Doux, amusé. Il le relâche, se redresse encore. Sur les genoux, approchant de l'inconnu. Une seconde de battement. Et ses bras s'étendent, entourent les épaules du jeune homme. Son corps approche, s'appuie au sien. Sa voix murmure d'une intonation des plus tendres.

- Même lorsque c'est dur, il ne faut pas abandonner.

Toujours persuadé d'avoir comprit. Apeuré de voir quelqu'un s'abimer. S'il est Espoir, il voudrait l'être pour d'autres tout comme Mina avait été le sien. Une étreinte non réclamée, mais offerte avec le désir d'aider. Avec la douleur d'avoir connu un vilain passé. Le corps toujours engourdit, frigorifié. Vêtements lourds de l'eau où il était tombé. Ses cheveux gouttant sur celui au dessous de lui. Pourtant, il ne desserre pas. Ne s'éloigne pas. La chaleur peut aussi s'apporter d'un geste anodin.  

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Les phalanges se crispent sous les autres gelées, l’anxiété grimpante à travers ses veines et pulsent en un même tempo. La surprise de l’acte incontrôlé le fait détourner le regard vers les horizons lointains, fixant le point sur lequel il se trouvait précédemment. Et doucement, de comprendre les tenants et aboutissants des gestes à son encontre. De ce sourire qui se veut rassurant, qui avait simplement essayé quelque chose frôlant l’imagination macabre. Bien que, dans un sens, celle-ci n’est pas totalement déraisonné, pour celui qui sectionne avec parcimonie son épiderme, comme une toile qui tend à se casser douloureusement. L’hilarité afin d’atténuer l’ambiance et réduire le soulagement à l’état éphémère. Pour le bien de l’autre et du sien, sans nul doute. Avant que tout ne revienne lorsque la solitude parsèmera ses sens une nouvelle fois. « Je… Hum… ».

Le raclement de gorge est presque perceptible, venant tapoter de ses paumes trempées celles de son homologue, d’une tendresse qui se veut trop innocente pour être crue. « Hum. Je, je pense qu’il y a une légère erreur. J’étais un peu trop proche du bord ? Je rêvais peut-être d’un bain et hop, je me suis penché d’un peu trop près. ». Toutefois, il n’a pas plus pensé à ces moments où l’épuisement est si présent que cette solution se retrouve commune dans ce pays aux mille découvertes. Néanmoins, il ne peut tromper sa propre personne : si l’autre atténue sa crainte et ce quiproquo, ne verrait-il que l’ombre d’une reconstruction lente. Déséquilibrée, se pliant volontiers à ce qui se murmure dans son encéphale dans une litanie affreuse.

Il se relève lentement, entrainant son partenaire dans le processus. « Allons sur le pont, j’ai mon bonnet et mon écharpe, ils vous tiendront au moins un peu plus chaud. ». Maigre consolation après ce plongeon inespéré, mais sans nul doute afin d’expier sa propre erreur et cette action aux résultats frigorifiant. La culpabilité de causer du tort pour une situation non désirée et l’envie irrépressible de réparer celle-ci. « Enfin, j’espère que personne n’est passé ou que le vent n’a rien fait tomber à l’eau. ». Il croise le regard de son voisin et laisse échapper un faible rire, la paume s’étant séparé pour passer derrière sa nuque d’un air gêné.

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Un coeur trop tendre. Trop doux pour le monde. Les pensées empêtrées dans un passé auquel il ne peut vraiment échapper. Cette peur de voir un homme se laisser mourir. Pensée erronée de son âme un peu trop fissurée, le désir d'aider ancré en lui. Mais, c'était lui qui avait glissé. Lui qui avait manqué de se noyer. Alors savoir que l'inconnu allait bien réchauffa son coeur hors de l'eau. Ses bras venant serrer les épaules et sa tête reposer sur la sienne. Hope ne le connaissait pas, mais il était rassuré. De le savoir en vie, de savoir qu'il allait bien. Reconnaissant aussi, de l'avoir tiré des eaux glacées d'où il n'aurait su remonter.

Relâchant son étreinte, écoutant les mots prononcés, il comprend alors. Une erreur. Trop loin, trop penché, son cerveau avait mal interprété. Ses joues se colorent d'une gêne qu'il ne saurait décrire. Se sentant idiot d'avoir cru.. ce qui n'était pas. Penser à un bain ? Ce n'était pourtant pas le lieu.. Soudainement un peu humilié d'avoir fini à l'eau sur une mauvaise raison, Hope garde le silence. Que dire de toute façon ? L'inconnu s'était mouillé par sa faute. Se laissant aider pour se relever, son regard se baisse vers le sol dans une attitude d'excuse.

- Vous devriez les remettre pour ne pas attraper froid.

Ne se sentant pas priorité, il relève les yeux pour esquisser un fin sourire doux. Pas question de profiter des vêtements de l'autre jeune homme alors qu'il était en faute sur le plongeon. Serrant ses bras contre lui, son regard croise celui de l'inconnu et il ne s'en détache pas lorsqu'il l'entend échapper un léger rire. Suivant jusqu'au ponton, réfléchissant plus vite.

- Un hôtel se trouve juste à côté.. Allons nous sécher et prendre une boisson chaude là bas ? Evidemment, je règlerais la note.

Logique, étant le fautif, pas question de laisser le second payer. Hôtel pas des plus luxueux, mais juste à quelques mètres, surement aux prix abordables. D'ailleurs, tapotant ses poches, Hope en sort son téléphone après vérification de son porte feuille toujours là. Smartphone éteint par ce bain forcé et non désiré. Essayant de le rallumer, sans grand succès et revenant donc le ranger avec un léger soupir. Tant pis, il le glissera dans du riz et attendra. Ou alors, il ira en racheter un nouveau, si vraiment celui ci avait rendu son âme dans le lac.  

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Il secoue la tête avec un sourire. « Ne vous en faites pas, gardez tout. Je suis assez résistant, vous savez. ». Démontrer par une allure qui se veut forte quand le kangourou du pays chaud est frigorifié à chaque nouveau pas dans ce changement drastique de température. Néanmoins, il ne peut se permettre de récupérer ses vêtements. « Et cela vous réchauffe un tout petit peu, si vous enlevez le tout, cela peut devenir problématique. ». Il ne désire ardemment pas que l’autre puisse souffrir d’hypothermie, quand bien même, ils s’en approchent à rester sur place. Il acquiesce avec douceur, les pieds déjà tournés pour s’éclipser. « Récupérons vite mes affaires et allons, nous réchauffer là-bas. ». Et ensemble, ils parcourent le chemin inverse afin de remonter vers les hauteurs, là où la maitrise s’est réalisée. Lorsqu’il y repense, cela l’amuse davantage. Rien de bien méchant, tous les deux sont en vie. Rien n’importe à côté.

Il trottine vers son bonnet et son écharpe, enfilant le premier et donnant le deuxième à l’autre. « Ne vous en faites pas, regardez, j’ai mon bonnet et ma veste que j’avais laissée. Gardez celle-ci pour vous tenir au chaud. ». Heureusement qu’il a retiré ceux-ci avant son plongeon, cela permet un peu de chaleur dans le froid glacial. Avançant presque comme un pingouin, il en rit timidement en tendant le bras. « Je pense qu’il est temps d’aller à l’hôtel ? ». Dès l’approbation de son interlocuteur, le pompier volontaire aborde une démarche bientôt rapide, mais le gel et le froid est bien trop présent pour lui qui en a horreur. Et, fort heureusement, l’autre avait raison dans ses propos : ils arrivent devant le Graal.

Si l’autre avait remarqué pour son téléphone devenu hors d’usage, Eros n’a aucunement souhaité le découvrir sans que son anxiété grimpe en flèche. Pas devant un inconnu, ayant calmé sa crise d’angoisse par la marche et la petite dispute pour savoir qui doit payer. Il finit par lâcher prise avec une moue. « Et si nous allions d’abord dans la chambre ? On pourra commander des boissons. ». Douche. Il a terriblement besoin de sentir la vapeur, quelque chose, mais au moins ne plus ressentir les gouttelettes glacées traçant un chemin sur sa colonne vertébrale.

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Bien que l'autre jeune homme se dise résistant, il faisait trop froid pour n'importe quelle personne normale.. Se pressant donc tous les deux de récupérer les affaires laissées sur le pont, après un accord pour se rendre dans l'hôtel le plus proche. Se serait mieux de se réchauffer, de boire quelque chose de chaud aussi et peut être même prendre une douche pour ensuite bien se sécher ! Hope reçoit l'écharpe fraiche et lui sourit d'un air de remerciement. Venant la remonter un peu sur le bas de son visage pour essayer de se réchauffer un minimum. Une douce odeur s'en échappe et il regarde alors le vêtement une petite seconde, avant de relever les yeux vers l'inconnu.

- Merci... Comment vous appelez vous ?

Avec toute cette histoire, point de présentations entre eux. Faut dire qu'ils n'en avaient pas vraiment eu le temps. Hochant la tête lorsqu'il lui dit qu'il est temps de se rendre à l'hôtel et le suivant d'un pas rapide également. Pressé de se mettre dans une pièce avec du chauffage. Une fois au comptoir, Hope insiste longuement pour payer. C'était de sa faute après tout, pas question de laisser Eros débourser un sous ! Finalement, l'autre accepte avec une petite moue et le danseur hoche la tête à sa remarque, léger sourire au coin des lèvres. Il demande au passage deux peignoirs supplémentaires et quelques serviettes en plus, se moquant bien que cela fasse des frais sur la note totale.

- Que veux tu boire ?

Frissonnant de froid, il se presse de monter vers leur chambre et pose serviettes ainsi que peignoirs sur le lit double. Ca l'inquiète pas vraiment, c'était pas comme s'ils passeraient la nuit ici. Retirant aussitôt écharpe et manteau lourd d'eau. Attrapant la carte près du téléphone pour regarder les boissons disponibles. Evidemment, il y a tout une liste d'alcools différents et ses yeux peinent à s'en détacher, se raclant légèrement la gorge avant de tourner la tête vers Eros.

- Thé ? Café ? Chocolat ?

Décrochant déjà le téléphone pour appeler le service d'étage afin de commander les boissons pour tous les deux, mais aussi demander s'il y avait possibilité de faire sécher du linge très mouillé. Après approbation de la jeune femme au téléphone, qui signala que quelqu'un viendrait leur apporter et récupérer les affaires d'ici quelques minutes, il raccroche.

- Si tu veux prendre une douche, vas y en premier. J'attendrais mon tour. Il faudra juste que tu laisses tes vêtements à l'entrée de la salle de bain afin que je puisse les récupérer.

Toujours frigorifié, il commence déjà à se déshabiller de son côté. Retirant le pantalon trop lourd, le col roulé imbibé et le tee shirt qu'il portait dessous. Enfilant un des peignoirs alors qu'il ne portait plus que son boxer et venant s'asseoir sur le bord du lit afin d'enlever chaussette et sous vêtement sans montrer sa nudité. La pudeur n'était pas vraiment une de ses qualités, bien trop habitué dans le passé à se montrer toujours trop peu vêtu.  

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« Eros. Je m’appelle… Eros. Et vous ? ». Cela s’était posé sans préavis et à la fois nécessiteux. Il est vrai que cette question n’a même pas été formulée, trop préoccupé par la plongée soudaine dans les eaux glacées. Ils gambadent aisément vers l’hôtel le plus proche et le plus jeune ne peut que soupirer de soulagement en sachant qu’il reste quelques places de libres. Toutefois, il perdit la bataille au bout de quelques instants face à l’insistance de son homologue, laissant dans son crâne un moyen de pression pour lui démontrer à quel point il ne possède aucun caractère. Pas étonnant qu’il ne soit fait battre pendant autant d’années sans réussir à s’en échapper. La moue s’effiloche en un sourire devant celui de son comparse, clignant des paupières à la question. « Oh, hum, du café, ce serait bien. Merci. ». Autant le tenir éveillé, sentant les piqures d’un cerveau perfide.

Il laissa ses vêtements trempés au sol à son tour, frissonnant sous le contraste entre la chaleur de la pièce et la froideur de son corps. Il hoche la tête et ses joues commencent à prendre une jolie couleur rosée devant l’autre. Il semblerait que retirer ses vêtements devant un inconnu n’est pas vraiment problématique. Il toussote légèrement. « Je. Je vais sous la douche, merci. ». Il déguerpit rapidement vers la salle de bain, soulevant déjà son t-shirt sans manches avant de claquer la porte, non sans récupérer le deuxième peignoir au passage. Comme demandé, il laisse ses fringues mouillées devant et se précipite vers l’eau chaude, appréciant la vapeur et sentant ses muscles se décontracter.

Il sort plusieurs minutes après, espérant n’avoir pas été si distrait entre le manque de pudeur de l’un et ses pensées maussades de l’autre. Serrant la lanière de son nouvel habit, il ouvre timidement la porte et cherche son compagnon nocturne des yeux. « Hum. Tu peux y aller. J’espère que je n’ai pas pris trop de temps. ». Il vient s’asseoir sur le lit, là où son téléphone est disposé avant qu’il ne parte précipitamment. Entre-temps, les boissons sont arrivées. « Est-ce que tu veux manger quelque chose ? ». Il peut au moins commander cela après tout ce qu’on vient de lui offrir.

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Eros, un nom à bien retenir. Ne surtout pas oublier celui qui lui avait sauvé la vie alors qu'il pensait à l'inverse dans un premier temps. Le nez toujours dans l'écharpe, son sourire est donc bien caché en cet instant, mais son regard s'est attardé sur le visage de l'autre jeune homme, comme pour graver ses traits dans sa mémoire.

- Je m'appelle Hope.

Doux espoir dans cette rencontre imprévue, son prénom semble lui avoir encore une fois porté chance. Peut être ? Arrivant tout deux à l'hôtel, il ne lui faut pas si longtemps pour être celui qui paye, demandant quelques suppléments qui ne lui poseront pas de problèmes. Avant de monter vers la chambre afin de se débarrasser au plus vite des vêtements trop lourd et mouillé. Un coup de téléphone à l'accueil pour être sur de pouvoir sécher leurs vêtements, mais aussi commander des boissons chaudes. Si Eros choisit du café, pour sa part il prend un thé blanc. Une fois la commande passée, il retire le reste de ses vêtements jusqu'à n'avoir plus que chaussettes et boxer sur lui. Glissant son corps dans l'un des peignoirs pour ensuite enlever les sous vêtements restant. Au toussotement, Hope tourne la tête vers l'autre garçon et voit ses joues un peu plus colorées. Sur le moment, il ne songe pas au fait de la pudeur complètement disparu, trop habitué pour sa part..

- Bonne douche..

A peine le temps de formuler ces deux mots que la porte a déjà claquée. Papillonnant des cils, Hope vient finalement faire les poches des affaires au sol pour être sur de ne rien laisser dedans. Avant de venir récupérer le reste à l'entrée de la salle de bain, déposant le tout non loin de la porte de la chambre.

Le service d'étage vient apporter le plateau avec les boissons et prendre les vêtements, Hope remerciant la personne en charge. Déposant la tasse de Eros sur la table de nuit avec un petit couvercle pour bien le garder au chaud, il fait tremper son sachet dans l'eau de sa propre tasse. La serrant doucement entre ses doigts, il approche de la grande fenêtre afin de regarder à l'extérieur, la neige s'était remise à tomber.. C'est le bruit de la porte de salle de bain s'ouvrant, qui le fait se tourner vers son compagnon d'infortune.

- Tu peux bien prendre le temps que tu veux, il n'y a pas de limitation de temps.

Souriant un peu amusé, il souffle sur son thé et vient en prendre une gorgée en s'approchant de Eros.

- Pourquoi pas, je te laisse choisir ce qui te ferais envie, je ne suis pas difficile. Les vêtements sont déjà partit au séchage, mais nous allons devoir rester ici encore un petit moment je pense.

Retirant le sachet de thé pour l'essorer et le déposer dans la coupelle, il couvre sa tasse afin qu'elle ne refroidisse pas de trop et va dans la salle de bain à son tour. La pièce est déjà envahie par la buée et la chaleur, ce qui l'aide à se réchauffer en plus de l'eau bien chaude qu'il fait couler sur son corps. La porte pas totalement fermée, par pure habitude, ayant déjà au moins songé à la pousser contrairement à chez lui où elle restait grande ouverte. Se détendant sous le jet brulant avec un petit fredonnement ravie.