Histoire // TRIGER WARNING : Bl*od, de**th//
C'était sûrement son sourire , la plus belle lumière de cette ville. C'était sûrement vos échanges, les plus belles minutes de ta vie.  Même si tout devenait noir autour, tu savais qu'en rentrant la joie et l'apaisement t'attendait.  Le son qui s'élevait jusqu'à dans votre appartement pas très grand, pas très luxueux, mais lumineux, lumineux de leur joie, de votre joie. Oui la décadence dansait juste à vos pieds, et vous n'en étiez pas loin. Tu le savais malgré ton jeune âge. Tes parents ont toujours été droits, francs. Ils avaient toujours été là. Peut être que ta mère était à l'origine de tout. De cet homme calme, échappant aux péchés. Peut être que tu étais protégé de ceux ci par cette même force. Oui , elle était cette lumière. Celle dont on avait besoin pour avancer. Celle qui sortait de cette noirceur.

Mais les lumières ne sont pas les bienvenues ici bas. Elles finissent toujours par s'éteindre. Par disparaître. Dans la plus grande indifférence. Elles mouraient des mains des fous. de ceux qui pensaient pouvoir tout faire. L''injustice. La peine. Une vie de mortel. De ceux qui n'avaient pas de pouvoir.

C'est ainsi que tu découvrais ta première vraie leçon: les lumières disparaissent toujours.
Le rouge peindra toujours plus, couvrira plus et se répandra plus que cette lumière aveuglante et dérangeante qu'on essaie d'étouffer.

Malgré les passants qui se pressaient, les lumières dans la ville, l'appel urgent du mari qui attendait sa femme pour manger. Une soirée comme une autre, qu'on oublierait facilement. Sûrement. Malgré le temps qui défilait et rendait la nuit plus sombre, c'était avec détermination qu'elle rentrait. Qu'elle allait rentrer. Qu'elle ne rentrera pas. Une seconde trop tard ou trop tôt; Un bruit sourd et strident qui fendit l'air. Une seconde qui bouleversa des vies. Qui prit celle de ta mère.

Un père englouti dans les ténèbres. C'est ce qui t'attendait. Que lui restait il ? Sûrement plus aucune lumière puisqu'il était parti, sombrant dans l'alcoolisme jusqu'à en perdre sa raison. Ses traits, son amour et sa douceur. Il était parti car tu ne le reconnaissais plus. Il n'était qu'une ombre qui prenait forme humaine.
C'est ainsi que tu découvrais ta deuxième leçon: lorsque la lumière n'est plus, les ténèbres la remplace.

Ici tout était noir, sombre, tout était flou et du haut de tes quelques années tu ne comprenais pas comment continuer. Cette rage qui te rongeait gagnait du terrain. Elle venait s'immiscer dans ton sang, coulant dans tes veines sans fin. Tel un poison elle envenimait tes paroles, tes actes, ton regard. Tu ne savais plus communiquer.
La violence, telle était ton destin. Le sang te suivait, comme un gardien qui n'attendait que toi. Des conneries t'en a fait, des opportunités t'en as laissé passé.

Et puis il est arrivé, cet homme au sourire doux, à l'uniforme reconnaissable. C'était sûrement son statut qui lui conférait tant de respect. Ou bien sa bienveillance.  La poigne dure il faisait valser le crime comme un chef d'orchestre. Il comptait les pas d'une valse douce de sécurité, de protection. Oui il était cette figure dont tu avais besoin, cette voix rassurante et apaisante. Il était devenu cette lumière dans l'obscurité.

Parce que chaque ombre cache une lumière ici bas. Elles finissent toujours par s'évaporer. Par disparaître. Dans la plus grande indifférence. Elles mouraient des mains des droits, de ceux qui faisaient en sorte de tout faire. La justice. La joie. Une vie de mortel. De ceux qui avaient  du pouvoir.

C'était sûrement son sourire , la plus belle lumière de cette ville. Mais son sourire n'est plus, et la lumière non plus. Alors tu la cherchais autre part, dans une autre ville. Parce que la lumière était là, dans l'obscurité.